JeanFrançois Pillou Messages postĂ©s 18668 Date d'inscription lundi 15 fĂ©vrier 1999 Statut Webmaster DerniĂšre intervention 12 janvier 2022 - ModifiĂ© par ThomasLinternaute le 19/10/2016 Ă  18:16 Lavie de deux adolescents va ĂȘtre chamboulĂ©e lorsque leurs parents dĂ©cident de dĂ©mĂ©nager et d'ouvrir un camping ! ★ Plus de films complets Ă  voir ICI h Regarderen streaming sur votre mobile iOS et Android Film Destination Finale (2000) complet en version française a voir online en HD Streaming Destination Finale en DestinationFinale 5 : (2011) | Regardez Destination Finale 5 : Online (2011) Film complet gratuit HD.720Px | Regardez Destination Finale 5 : Online (2011) Films complets gratuits HD Google Drive !! Destination Finale 5 : (2011) avec sous-titres anglais prĂȘts Ă  ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s, Destination Finale 5 : (2011) 720p, 1080p, BrRip, DvdRip, Haute QualitĂ©. Pourle petit groupe d'Ă©tudiants, le voyage Ă  Paris s'annonçait bien. Mais peu avant le dĂ©collage de leur avion, Alex a soudain une vision fulgurante : l'app Vay Tiền Nhanh Chỉ Cáș§n Cmnd. 25 June 1974 486 membres Let's you feel good without feeling bad Emmanuelle est une jeune femme qui vit de maniĂšre trĂšs libĂ©rĂ©e avec son mari Jean. Lors du voyage qui la conduit Ă  Bangkok pour rejoindre son Ă©poux, Emmanuelle rencontre deux hommes dans l'avion et s'octroie quelques plaisirs fugaces. Durant son sĂ©jour, elle fait la connaissance de deux jeunes filles, Marie-Ange et Bee, avec qui elle a une aventure. Jean, quant Ă  lui, dĂ©cide de pousser Emmanuelle dans les bras d'un sexagĂ©naire pervers... Le Prisonnier 1967-1968 Guide des Ă©pisodes PRÉSENTATION A PARTAGER! LES GÉNÉRIQUES CULTES DE SÉRIES TV - Le PrisonnierDevenez fan de notre page pour dĂ©couvrir d'autres gĂ©nĂ©riques de sĂ©ries cultes!Retrouvez notre grand dossier Le Prisonnier sur Le Monde des Avengers la discussion autour du Prisonnier sur notre forum Posted by Le Monde des Avengers on Thursday, April 2, 2015 Le Prisonnier est une sĂ©rie d'espionnage-science-fiction allĂ©gorique et psychologique britannique. ConstituĂ©e d'une saison et 17 Ă©pisodes de 48 minutes. Elle fut créée par George Markstein et Patrick McGoohan en 1967. Le 29 septembre 1967, dĂ©barque sur le rĂ©seau anglais ITV une sĂ©rie OVNI appelĂ©e Le Prisonnier. Cette sĂ©rie est un cas dans l'histoire de la tĂ©lĂ©vision qui n'a aucun Ă©quivalent rĂ©volutionnaire, profondĂ©ment allĂ©gorique, incroyablement visionnaire, Ă  la croisĂ©e de l'espionnage, du drame psychologique, de l'allĂ©gorie, et de la science-fiction, elle a rĂ©ussi l'exploit de s'imposer parmi les plus grandes sĂ©ries jamais rĂ©alisĂ©es Ă  ce jour alors qu'elle ne comporte que 17 Ă©pisodes. L'histoire un agent secret britannique dont on ignore le nom dĂ©missionne brutalement, pour des raisons inconnues, de son service. À peine est-il rentrĂ© chez lui prĂ©parer ses valises en vue d'un voyage, qu'il est gazĂ© et envoyĂ© au Village, lieu idyllique et Ă©dĂ©nique en apparence qui est en fait une prison dont il est impossible de s'Ă©chapper. Notre homme, parmi tous les autres prisonniers, est estampillĂ© comme Ă©tant NumĂ©ro 6 » tout le monde au Village s'appelle par numĂ©ros. Le dirigeant du Village est le NumĂ©ro 2 mais il change Ă  chaque Ă©pisode. L'identitĂ© du NumĂ©ro 1, le vĂ©ritable chef, ne sera dĂ©voilĂ©e qu'Ă  la toute fin de la sĂ©rie. Le but des dirigeants est d'extorquer Ă  leur prisonnier les raisons de sa dĂ©mission ainsi que de l'intĂ©grer au Village pour qu'il y demeure un citoyen comme les autres. Mais contrairement aux autres prisonniers qui ont abandonnĂ© tout espoir de fuir pour se consacrer Ă  une vie agrĂ©able et reposante la captivitĂ© Ă©tant luxueuse, il cherchera par tous les moyens Ă  s'Ă©chapper de ce lieu beaucoup plus dangereux qu'il n'y paraĂźt. Remontons le temps pour connaĂźtre la genĂšse de la sĂ©rie en 1960, un acteur de 32 ans, Patrick McGoohan, incarne pour la premiĂšre fois Ă  la tĂ©lĂ©vision anglaise dans la sĂ©rie Destination Danger un agent secret du nom de John Drake. Cet agent qui ne porte pas d'armes mais qui est redoutablement rusĂ© et intelligent, sĂ©duit le public, et le show durera quelques annĂ©es, le temps de 86 Ă©pisodes. Le succĂšs du show lancera la mode des sĂ©ries policiĂšres britanniques des annĂ©es 60 Chapeau Melon et Bottes de Cuir dont le personnage principal, John Steed, laissera lui aussi tomber les armes assez rapidement, Le Saint, Randall et Hopkirk, DĂ©partement S, Le Baron, L'Homme Ă  la Valise, Amicalement VĂŽtre au dĂ©but des annĂ©es 70 et bien d'autres. MalgrĂ© le succĂšs de la sĂ©rie, le comĂ©dien commence Ă  se lasser de son caractĂšre prĂ©visible et dĂ©cide de changer d'air. Un de ses confidents, George Markstein, chef scĂ©nariste de Destination Danger qui a officiĂ© dans les services secrets pendant la seconde guerre mondiale, avait appris l'existence d'Ă©tranges lieux en Écosse oĂč l'on isolait des agents rĂ©calcitrants » ou dĂ©ficients ». Ils n'en sortaient alors plus mais leur captivitĂ© Ă©tant loin d'ĂȘtre pĂ©nible, ils n'avaient pas l'impression d'ĂȘtre prisonniers. Il en fait part Ă  McGoohan et Ă  David Tomblin, rĂ©alisateur de Destination Danger qui, enthousiasmĂ©s, commencent Ă  travailler sur un tel sujet. McGoohan a par ailleurs appris de la bouche d'un membre du gouvernement que les agents Ă  la retraite Ă©taient pris en charge » en leur donnant voiture, maison, indemnitĂ©s, etc. pour Ă©viter les dĂ©fections. La conjonction de ces deux rĂ©vĂ©lations aboutira au Prisonnier. Quelques Ă©pisodes dont le pilote de Destination Danger furent tournĂ©s dans un somptueux dĂ©cor naturel le village de Portmeirion, au Pays de Galles, flamboyant joyau d'architecture riche et colorĂ©, qui s'inscrit harmonieusement dans la nature. C'est un Ă©crin de choix pour la sĂ©rie naissante, qui donne l'effet d'un paradis terrestre, et dans le cadre de la sĂ©rie, une parfaite prison dorĂ©e. Au printemps 1966, McGoohan prĂ©sente un dossier de 40 pages Ă  Lew Grade, responsable financier du rĂ©seau ITV, sur son projet. SĂ©duit et faisant confiance Ă  sa vedette, il accepte la production de cette sĂ©rie pourtant peu orthodoxe. Cependant McGoohan doit terminer encore une saison de Destination Danger avant de s'atteler Ă  ce nouveau projet le scĂ©nario du dernier Ă©pisode Shinda Shima ressemble d'ailleurs curieusement au synopsis de la sĂ©rie qui lui tient tellement Ă  cƓur qu'il va rapidement s'imposer comme le chef de la nouvelle sĂ©rie. L'acteur sera attentif Ă  tous les dĂ©tails musique, rĂ©alisation, scĂ©nario, montage
 Cette mainmise finira par se transformer en dictature oĂč il rĂ©gentera le moindre aspect de la sĂ©rie. Voulant Ă  tout prix maintenir un niveau de trĂšs haute qualitĂ© pour chaque Ă©pisode, il se montrera souvent trĂšs dur envers l'Ă©quipe et ses partenaires, ce qui provoquera beaucoup de crises et de dissensions internes. Lorsque George Markstein claque la porte, ulcĂ©rĂ© par l'ego de McGoohan, la situation deviendra chaotique et la production de la sĂ©rie se terminera dans un pandemonium total. Au dĂ©part la sĂ©rie ne devait comporter que sept Ă©pisodes L'arrivĂ©e, Le carillon de Big Ben, LibertĂ© pour tous, Danse de mort, Échec et mat, Il Ă©tait une fois et Le dĂ©nouement. Sous l'insistance de Grade, McGoohan accepte d'en tourner au moins 13 l'Ă©quivalent d'une saison avant de dĂ©cider si on doit continuer ou arrĂȘter la sĂ©rie. Lorsque McGoohan verra que son concept menace de s'user rapidement, il choisira de tourner encore quatre Ă©pisodes pour donner une fin Ă  la sĂ©rie Ă©galement aussi parce que l'ambiance devenait insupportable !. La rĂ©ception fut d'abord excellente le pilote L'arrivĂ©e remporte les suffrages et un public consĂ©quent suit avidement cette sĂ©rie tellement Ă©trange. Mais Le dĂ©nouement, qui battit des records d'audience, dĂ©chaĂźna les passions trop rĂ©volutionnaire, trop inattendu, il fut huĂ© de toutes parts et, pour un temps, McGoohan dut s'exiler de Grande-Bretagne sous la pression lui-mĂȘme et ses enfants furent agressĂ©s !. Aujourd'hui, les passions calmĂ©es, on mesure la grandeur de cette sĂ©rie hors-normes. La sĂ©rie est dans la lignĂ©e d'Ɠuvres d'art qui ont profondĂ©ment marquĂ© leur Ă©poque par la rĂ©volution qu'elle a engendrĂ©e. C'est une des rares sĂ©ries de l'Ă©poque qui ait une lecture allĂ©gorique et symbolique d'une profondeur remarquable tout en offrant un brillant divertissement ; une ambition qu'on ne retrouvera que plus de 20 ans plus tard avec la rĂ©volution de l'Ă©criture tĂ©lĂ©visuelle anglo-saxonne. La sĂ©rie s'attaque Ă  toutes les tares de notre monde le collectivisme outrancier de la sociĂ©tĂ© qui ne veut voir en nous, ses sujets, que de simples unitĂ©s, dĂ©niant l'individualitĂ© propre Ă  chaque homme, mais aussi les systĂšmes politiques, l'Ă©ducation, les lavages de cerveaux, la dĂ©fiance envers l'autre, les clivages dominants/dominĂ©s, la dĂ©sinformation, l'importance accrue des machines
 et ainsi se montre trĂšs visionnaire, ayant prĂ©dit notre monde contemporain y compris la rĂ©volution Internet. La sĂ©rie n'a donc pas vieilli, au contraire, elle demeure plus que jamais actuelle par la force percutante de son message ainsi que par les intrigues divertissantes nĂ©es de l'imagination fĂ©conde des auteurs. Son Ă©criture annonce en rĂ©alitĂ© celle des sĂ©ries modernes. Bien des annĂ©es aprĂšs son arrĂȘt, la sĂ©rie continue Ă  faire dĂ©bat, notamment sur sa vertigineuse fin, une des plus renversantes de toute l'histoire de la tĂ©lĂ©vision et qui encore aujourd'hui divise les fans qui trouvent chaque jour de nouvelles interprĂ©tations sur elle et sur chaque Ă©pisode de la sĂ©rie, unique en son genre. Sa principale rĂ©fĂ©rence, par le monde contre-utopique qu'elle propose, pourrait ĂȘtre 1984 de Georges Orwell dont elle reprend plusieurs points fondamentaux captivitĂ© dorĂ©e, hĂ©ros en guerre contre le systĂšme, absurditĂ© du monde, final ambigu
. Que l'on aime ou non la sĂ©rie, elle ne laisse personne indiffĂ©rent. Aujourd'hui, elle est considĂ©rĂ©e comme un chef-d'Ɠuvre Ă  part entiĂšre, acquĂ©rant son statut de sĂ©rie culte ». EntrĂ©e dans la mĂ©moire collective, elle a Ă©tĂ© maintes fois parodiĂ©e, citĂ©e, source d'inspiration, sujet de rĂ©flexion
 En 2009, un remake en 6 Ă©pisodes de 48 minutes, crĂ©e par Trevor Hopkins, fut rĂ©alisĂ© avec Jim Caviezel en NumĂ©ro 6 et Ian McKellen en NumĂ©ro 2 permanent cette fois. Dans l'ensemble, cette relecture, plus contemporaine, ne reçut qu'un accueil assez dĂ©favorable, tant critique que public, mais elle eut le soutien de plusieurs dĂ©fenseurs enthousiastes. Bienvenue au Village ! Retour Ă  l'index 1. L'ARRIVÉEARRIVAL RĂ©sumĂ© Un agent secret londonien qui vient de dĂ©missionner brutalement de son travail est gazĂ© dans son appartement alors qu'il faisait ses valises. Il se rĂ©veille au Village », un lieu Ă  l'allure Ă©dĂ©nique, luxueux mais entiĂšrement automatisĂ© et truffĂ© de camĂ©ras et dont il est impossible de s'Ă©chapper. Les habitants du Village s'appellent non par leurs noms mais par des numĂ©ros. Notre homme devient donc le NumĂ©ro 6, mais Ă  la diffĂ©rence des autres villageois prisonniers, il n'accepte pas sa captivitĂ© faussement dorĂ©e. Il cherche donc Ă  s'enfuir par tous les moyens en dĂ©pit de la surveillance exercĂ©e par le dirigeant du Village le NumĂ©ro 2. Critique de ClĂ©ment Diaz La sĂ©rie prend un dĂ©part tonitruant avec ce pilote, un des meilleurs jamais rĂ©alisĂ©s pour la tĂ©lĂ©vision. DĂšs le gĂ©nĂ©rique, Le Prisonnier nous rĂ©vĂšle tout son potentiel sur la musique trĂ©pidante et tapageuse, secouĂ©e de coups de tonnerre, de Ron Grainer, le gĂ©nĂ©rique nous livre en trois minutes une introduction sans paroles mais brillante et rapide, dĂ©crivant la dĂ©mission fracassante du hĂ©ros, suivi de son gazage et qui se rĂ©veille dans ce fameux Village. Le montage trĂšs serrĂ© et la musique de Grainer, entrĂ©e au panthĂ©on des meilleures musiques de sĂ©ries TV, font de cette ouverture un petit chef-d'Ɠuvre en du hĂ©ros est l'occasion d'un rĂ©gal visuel rarement Ă©galĂ© dans l'histoire de la sĂ©rie TV puisque la camĂ©ra entraĂźne le spectateur dans tout le Village qui est un dĂ©cor trop fastueux, riche et colorĂ©, d'autant plus remarquable qu'il est naturel. Le site de Portmeirion est un Ă©crin idĂ©al pour cette sĂ©rie mythique, vĂ©ritable gilded cage prison dorĂ©e. Le contraste est tranchant lors de la rencontre avec le NumĂ©ro 2, habitant une salle de contrĂŽle maxiautomatisĂ©e tout droit sortie d'un film de SF. Notre homme apprend alors que l'on sait presque tout de lui ses habitudes, ses goĂ»ts, son passĂ© d'agent secret. Cet effet Big Brother renforcĂ© par les camĂ©ras de surveillance est troublant et efficace. La mise en scĂšne de Don Chaffey, qui d'ailleurs travailla sur plusieurs Ă©pisodes de Chapeau Melon, est Ă©blouissante camĂ©ra rapide, travellings largement descriptifs, plongĂ©es vertigineuses, splendeur des dĂ©cors et des costumes aux couleurs vives et lumineuses. C'est une rĂ©alisation absolument hors de pair. Les enjeux sont rapidement posĂ©s le but du NumĂ©ro 2 est de trouver la raison de la dĂ©mission du dĂ©sormais nommĂ© NumĂ©ro 6 et, accessoirement, quelques renseignements qu'il a acquis dans son travail. Pour y arriver, NumĂ©ro 2 jouera sur tous les tableaux, mais tout comme le ferait le Diable, ce n'est pas par la force qu'il veut rĂ©ussir, il veut que NumĂ©ro 6 se soumette de lui-mĂȘme pour cela NumĂ©ro 2 utilisera menaces plus ou moins mises Ă  exĂ©cution, offres allĂ©chantes, tentatives de l'intĂ©grer au Village, pressions mentales aiguĂ«s
 NumĂ©ro 6, lui, fera tout pour dĂ©jouer les plans de son antagoniste et de ses sbires, rĂ©sister aux complots montĂ©s contre lui et trouver un moyen d'Ă©vasion, bref de conserver son indĂ©pendance et son individualitĂ©. ParallĂšlement, il et nous se demande qui est le vĂ©ritable chef du Village le NumĂ©ro 1 ? MystĂšre rĂ©current qui donne un fil rouge Ă  la sĂ©rie. L'arrivĂ©e d'un nouveau NumĂ©ro 2 en plein milieu de l'Ă©pisode achĂšve de placer le spectateur face Ă  un sentiment de fascination ainsi, il y a plusieurs NumĂ©ro 2, et ils sont tous interchangeables ! La tĂąche du NumĂ©ro 6 va donc ĂȘtre accrue par la difficultĂ© de rĂ©sister face Ă  un adversaire changeant. Tous les NumĂ©ro 2 qui se succĂ©deront seront diffĂ©rents par leur allure, leurs mĂ©thodes, leurs idĂ©es, sauf sur un point leur farouche dĂ©termination Ă  percer les secrets du NumĂ©ro 6, l'obligeant Ă  s'adapter en fonction de son geĂŽlier-en-chef du hĂ©ros montre toutefois qu'il sera une "hard nut to crack" pour les dirigeants du Village sa froideur et sa mĂ©fiance viennent rapidement Ă  bout du double jeu de la domestique, ne fait pas confiance Ă  NumĂ©ro 9 mandatĂ©e par NumĂ©ro 2 pour le surveiller cette idĂ©e de surveillance par un autre prisonnier sera reprise avec succĂšs dans la version de 2009. Cet Ă©pisode nous montre donc le caractĂšre du NumĂ©ro 6 un homme endurci, peu Ă©motif, froid, tenace, dĂ©cidĂ©, calculateur, rusĂ©, intelligent, logique, rĂ©voltĂ© contre l'ordre des choses, pourvu d'un humour noir et acide, et sachant dĂ©jĂ  qu'il ne peut compter sur personne. Cette ambiance de paranoĂŻa, prĂ© X-Files, est instillĂ©e avec beaucoup de force. Le scĂ©nario de Georges Markstein et David Tomblin a un atout majeur que peu de pilotes ont aucun temps mort. L'action se dĂ©roule rapidement, les situations s'enchaĂźnent impeccablement, sans aucune pause, donnant Ă  l'Ă©pisode une continuitĂ© et une tension qui ne se relĂąche jamais ; le tout en posant les bases de la sĂ©rie avec cĂ©lĂ©ritĂ©. Plus qu'un pilote, c'est un Ă©pisode Ă  part entiĂšre et dont le souci nĂ©cessaire d'exposition ne prend pas le pas sur une intrigue magistrale et parfaitement construite. Parmi les morceaux de bravoure, on peut citer la spectaculaire apparition du Rover Le RĂŽdeur en plein centre-ville. Cet horrifiant et gros ballon blanc, froid, sans Ă©motion, se rĂ©vĂšle un gardien impitoyablement efficace, anĂ©antissant toute tentative d'Ă©vasion le NumĂ©ro 6 l'apprend Ă  ses dĂ©pens. Avec lui, la sĂ©rie bascule dans le Fantastique et l'Anticipation. Le twist final est d'une cruelle perversitĂ©, premiĂšre mais pas la derniĂšre dĂ©faite contre ses ennemis. Le casting parachĂšve la rĂ©ussite de ce pilote en NumĂ©ro 2, Guy Doleman – gentleman distinguĂ©, souriant, calme et pourtant si sinistre dans son attitude – campe un dirigeant de premiĂšre classe. George Baker, son successeur, se montre plus direct, plus mĂ©chant », avec un talent Ă©gal. Virginia Maskell compose une jeune femme troublĂ©e et terriblement ambiguĂ« avec un talent qui laisse pantois. Le jeu neutre de Paul Eddington en Cobb met volontairement mal Ă  l'aise. Tous les autres seconds rĂŽles sont Ă  leur place, dont le rĂ©jouissant Christopher Benjamin en manager consencieux. Mais surtout l'apparition des deux seuls seconds rĂŽles rĂ©currents de la sĂ©rie le majordome nain muet et obsĂ©quieux, interprĂ©tĂ© par Angelo Muscat, et le superviseur jouĂ© par Peter Swanwick. Seule StĂ©phanie Randall cabotine en boniche larmoyante. Mention spĂ©ciale Ă  Fenella Fielding qui est la voix » du Village. Voix tellement enthousiasmante qu'elle en devient un peu effrayante ! Évidemment, c'est Patrick McGoohan dans le rĂŽle principal qui rafle la mise sa composition incandescente rĂ©vĂšle un immense acteur, et son personnage apparaĂźt plein d'Ă©nergie, d'exigence, de cynisme, et de dĂ©termination. La musique, une fois passĂ© l'inoubliable gĂ©nĂ©rique, n'intervient que discrĂštement mais assez efficacement. TantĂŽt dĂ©calĂ©e une danse de violons lorsque NumĂ©ro 6 voit quelqu'un chez lui, tantĂŽt Ă©pousant l'action sa tentative de fuite. Avis de Denis Chauvet Contrairement Ă  de nombreuses sĂ©ries, le pilote est une totale rĂ©ussite. C’est mĂȘme, pour moi, le meilleur Ă©pisode du Prisonnier. Il prĂ©sente magistralement l’Ɠuvre et sa conception ressemble Ă  celle d’un film d’ailleurs, sa durĂ©e initiale Ă©tait de deux heures. Sans temps mort, aux images parfois saccadĂ©es, la rĂ©alisation retranscrit le tempĂ©rament du numĂ©ro 6 qui est vif, froid et calculateur. Le gĂ©nĂ©rique, inoubliable, est seulement dans son intĂ©gralitĂ© lors de ce premier opus. TrĂšs annĂ©es 60 sur la superbe musique rythmĂ©e de Ron Grainer, il sert d’introduction avec l’enlĂšvement du mystĂ©rieux agent dans son appartement qui se trouve au numĂ©ro 1 Buckingham Place, Ă  cinq minutes Ă  pied de l’appartement de Lord Brett Sinclair. L’épisode plante le dĂ©cor et les codes de la sĂ©rie le village, la boule blanche, la plage, 'the green dome' oĂč les numĂ©ros deux se succĂšdent, la trahison, les tentatives de fuites avortĂ©es...PremiĂšre rĂ©plique du numĂ©ro six 'What's the name of this place ?'. Le village est international la conductrice de taxi parle français et demande si l’arrivant est polonais ou tchĂšque, le numĂ©ro deux dit 'au revoir' Ă  Cobb qui lui rĂ©pond par 'Auf wiedersehen'. La Big Question sera le leitmotiv de la sĂ©rie 'Why did you resign?’. Un des gros attraits de cet Ă©pisode est la promenade dans le village de Portmeirion que j’ai visitĂ© un soir de 1987 dans les conditions de McGoohan Ă  son arrivĂ©e il Ă©tait dĂ©sert. Un spectacle grandiose. Il faut en profiter car certains Ă©pisodes seront pauvres en vues du village. Cet Ă©pisode est une des meilleures rĂ©ussites tĂ©lĂ©visuelles et la version Blu-ray restitue parfaitement les couleurs chatoyantes. A noter les prĂ©sences de Virginia Maskell et Peter Swanwick, dĂ©cĂ©dĂ©s peu aprĂšs le tournage, et la rĂ©plique du joueur d’échecs - We’re all pawns’- plus parlante que le fameux Be seeing you ! Infos supplĂ©mentaires La rĂ©plique culte du Prisonnier, la salutation cordiale Be seeing you ! trĂšs bien traduite par Bonjour chez vous ! est prononcĂ©e pour la premiĂšre fois par le vendeur. Cette rĂ©plique est pour toujours rattachĂ©e Ă  la sĂ©rie et est un signe de reconnaissance pour les membres de fan-clubs de la sĂ©rie. Mais d'autres rĂ©pliques tout aussi cĂ©lĂšbres sont dans cet Ă©pisode – Les annonces du Superviseur, chargĂ© de surveiller le Village Yellow alert ! Alerte jaune ! et Orange alert ! Alerte orange !. La premiĂšre dĂ©clenche les forces de sĂ©curitĂ©, la deuxiĂšme, plus sĂ©rieuse, entraĂźne l'intervention du redoutable RĂŽdeur. – La phrase prophĂ©tique de NumĂ©ro 6 face au nouveau NumĂ©ro 2 I'm not a number, but a person [Je ne suis pas un numĂ©ro, je suis un homme] qui, lĂ©gĂšrement transformĂ©e, deviendra I'm not a number, I'm a free man ! – Son autre rĂ©plique I will not be pushed, filed, stamped, indexed, briefed, debriefed, or numbered ! My life is my own ! [Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, indexer, classer, dĂ©classer ou numĂ©roter ! Ma vie m'appartient !] est une des plus cĂ©lĂšbres de la sĂ©rie – Autre phrase prophĂ©tique NumĂ©ro 66, l'amiral joueur d'Ă©checs, dit au NumĂ©ro 9 We're all pawns ! [Nous sommes tous des pions !]. Il anticipe l'intrigue Ă©chiquĂ©enne » de Checkmate et donne Ă  sa rĂ©plique une valeur symboliste Ă©vidente NumĂ©ro 6, justement, ne veut pas ĂȘtre un pion. - Le titre du premier Ă©pisode du remake de la sĂ©rie s'appelle aussi Arrival L'arrivĂ©e, les deux intrigues se ressemblent sur le fond l'arrivĂ©e du hĂ©ros dans Le Village, prĂ©sentation au NumĂ©ro 2, premiĂšre tentative de fuite... mais diffĂšrent sur la forme. - Cet Ă©pisode permet de connaĂźtre un peu mieux le NumĂ©ro 6 il est nĂ© le 19 mars 1928 Ă  4h du matin la date de naissance de McGoohan et son dossier rĂ©vĂšle qu'il est un parfait agent secret, loyal, enthousiaste au travail, n'ayant jamais commis de faux pas. Une de ses missions les plus importantes a Ă©tĂ© de rencontrer un certain Barbery Ă  Singapour. Plus lĂ©gĂšrement, il aime le thĂ© au citron et prend deux Ɠufs dans son bacon, joue aux Ă©checs, et sait conduire un hĂ©licoptĂšre. Il conduit une Lotus Seven immatriculĂ©e KAR 120 C. - La fanfare du Village joue La Marche de Radetzky de Johann Strauss pĂšre 1804-1849. - La lettre que remet NumĂ©ro 6 Ă  son supĂ©rieur dans le gĂ©nĂ©rique a la mention "Private Personal, By Hand" ["PrivĂ©, Personnel, Ă  remettre en main propre"]. Les habitants respectent le dicton du village A still tongue makes an happy life en VF Motus, et la vie sera belle. Une autre maxime peut ĂȘtre lue dans la salle d'attente de la Bourse Questions are a burden to others ; answers, a prison for oneself Les questions sont un fardeau pour les autres ; les rĂ©ponses, une prison pour soi-mĂȘme. PremiĂšre apparition du RĂŽdeur et de la Voix. PremiĂšre mention du NumĂ©ro 1. L'identitĂ© du boss » ne sera rĂ©vĂ©lĂ©e que dans l'ultime Ă©pisode. Deux personnages portent le numĂ©ro 66 la bonne de NumĂ©ro 6, et le joueur d'Ă©checs. Certainement une erreur de l'accessoiriste merci Ă  Mori du forum Le Prisonnier pour cette info. Une autre version de cet Ă©pisode figure dans les bonus DVD de l'Ă©dition ultime du Prisonnier, quelques diffĂ©rences de montage sont Ă  noter ainsi qu'une musique signĂ©e Wilfred Josephs, qui fut rejetĂ©e au profit de celle de Grainer. Les diffĂ©rences seront mentionnĂ©es dans la rubrique Ă©pilogue. Acteurs/Actrices Guy Doleman 1923-1996 est surtout connu pour avoir jouĂ© le comte Lippe dans OpĂ©ration Tonnerre et le colonel Ross dans les adaptations avec Michael Caine des romans Harry Palmer. Il a jouĂ© dans Les Avengers le rĂŽle de Waldner, qui a un dĂ©but de romance avec Cathy dans un Ă©pisode de la saison 2 Six mains sur la Baker 1931-2011 incarna Ă  la tĂ©lĂ©vision l'inspecteur Wexford de la sĂ©rie Ă©ponyme et participa Ă  quelques sĂ©ries Coronation Street
. Il fut notamment le candidat idĂ©al pour Ian Fleming pour jouer 007 avant que le rĂŽle Ă©chĂ»t Ă  Sean Connery. Il apparaĂźt cependant dans trois James Bond Au service secret de sa MajestĂ©, L'Espion qui m'aimait et On ne vit que deux Maskell 1936-1968 fut la partenaire de Richard Attenborough et Kenneth Griffith dans The man upstairs 1958 et de Peter Sellers dans Only two can play 1962. Elle tourna dans des Ă©pisodes de Destination Danger et du Prisonnier et dans Interlude 1968 avec Donald Sutherland. Elle dĂ©cĂ©da tragiquement d'une overdose Ă  31 ans, consĂ©cutive Ă  une dĂ©pression nerveuse dĂ»e Ă  un sĂ©vĂšre babyblues, alors que sa carriĂšre commençait Ă  prendre son envol. Son rĂȘve aurait Ă©tĂ© d'ĂȘtre une star de théùtre. Le Prisonnier fut un de ses derniers Eddington 1927-1995 a surtout jouĂ© dans les sĂ©ries britanniques des annĂ©es 60, 70 et 80. Notamment The Good Life et Yes Prime Minister qui le firent connaĂźtre. Il s'est aussi beaucoup consacrĂ© au théùtre classique. Il a jouĂ© dans deux Ă©pisodes de Chapeau Melon L'argile immortelle saison 2 et Rien ne va plus dans la Nursery saison 5.Angelo Muscat 1930-1977 connut son heure de gloire avec la sĂ©rie, jouant dans 14 Ă©pisodes sur 17 le rĂŽle de l'obsĂ©quieux majordome muet des NumĂ©ro 2. Sa petite taille 1m30 le rend immĂ©diatement reconnaissable. À part Le Prisonnier, on l'a cependant rarement vu sur les Ă©crans si ce n'est quelques apparitions comme dans un Ă©pisode du Alice au pays des merveilles de Jonathan Miller ou un Oompa Loompa dans le Charlie et la Chocolaterie de Mel Stuart. MalgrĂ© le fait qu'il ait peu tournĂ© aussi dĂ» Ă  sa vie brĂšve, il fait, surtout grĂące au Prisonnier, l'objet d'un culte pour certains admirateurs le FOAM ou Friends Of Angelo Muscat qui commĂ©morent l'acteur chaque 10 octobre jour de sa mort.Peter Swanwick 1922-1968 a jouĂ© dans quelques films et sĂ©ries dont Destination Danger, avec McGoohan. Son rĂŽle rĂ©current de superviseur dans Le Prisonnier est de loin son plus fameux et lui apporta la cĂ©lĂ©britĂ©. Souffrant de graves problĂšmes de santĂ©, il mourut toutefois l'annĂ©e suivante. Il joue le comique Oppenheimer dans Le legs saison 6.Christopher Benjamin 1934 est un acteur britannique qui a consacrĂ© sa vie au théùtre. Il est reconnu pour ĂȘtre un des meilleurs comĂ©diens anglais Ă  ce jour. Il a aussi jouĂ© dans beaucoup de sĂ©ries. Il reviendra dans Le Prisonnier dans l'Ă©pisode suivant, et dans le rĂŽle de Potter dans La mort en marche, rĂŽle ressemblant Ă©trangement Ă  celui qu'il jouait dans Destination Danger. Il est un visage familier des Avengers car il apparaĂźt trois fois dans des rĂŽles mĂ©morables Comment rĂ©ussir
 un assassinat ? saison 4, InterfĂ©rences saison 5, et Double personnalitĂ© saison 6.Fenella Fielding 1927 est une actrice surtout trĂšs populaire dans les annĂ©es 50-60. SĂ©duisante et douĂ©e d'un timbre rauque, elle joua dans plusieurs films et sĂ©ries et est considĂ©rĂ©e comme une excellente comĂ©dienne. Elle a jouĂ© la pĂ©tillante Kim Lawrence dans Les charmeurs saison 3. Elle sera la voix du Village dans 7 Ă©pisodes de la sĂ©rie. SĂ©quence culte Ma vie m'appartient SĂ©quence culte Rencontre avec Le RĂŽdeur Retour Ă  l'index 2. LE CARILLON DE BIG BEN THE CHIMES OF BIG BEN RĂ©sumĂ© Le NumĂ©ro 6 a une nouvelle voisine la jolie NumĂ©ro 8 alias Nadia Rakowski, agent estonien, vient juste d'ĂȘtre kidnappĂ©e et amenĂ©e au Village pour avoir dĂ©missionnĂ© et lu un document secret concernant le Village. Par ailleurs, le NumĂ©ro 2 tente d'intĂ©grer » le NumĂ©ro 6 au Village en le convaincant de participer Ă  un concours local d'arts manuels. Ayant d'abord refusĂ©, il finit par accepter car il voit lĂ  un moyen de prĂ©parer sa fuite avec Nadia tout en donnant l'illusion au NumĂ©ro 2 qu'il s'adapte » au Village. Une nuit, ils s'Ă©vadent, mais ne sont pas au bout de leurs surprises
 Critique de ClĂ©ment Diaz Ce brillant Ă©pisode est un classique de la sĂ©rie, il est considĂ©rĂ© par les fans comme un des meilleurs. À son visionnage, on ne peut qu'ĂȘtre d'accord. Le scĂ©nario de Vincent Tilsley est riche en situations diverses, en suspense, et en dialogues vifs et intelligents. Il approfondit le caractĂšre indĂ©pendant du NumĂ©ro 6 qui, lors de ses confrontations avec NumĂ©ro 2, montre sa volontĂ© de ne pas jouer son jeu sans jamais hausser le ton. Il lutte contre lui dans les rĂšgles, alternant mots d'humour, traits d'esprit, ironie cinglante et farouche dĂ©termination. NumĂ©ro 2, un poil irritĂ©, est Ă  la hauteur, car jouant sur le long terme il attend que le temps et le piĂšge diabolique qu'il lui prĂ©pare fassent son Ɠuvre. Le fameux dialogue entre les deux antagonistes captive en mĂȘlant politique, utopie, rĂȘve, humour, avenir du monde
 oĂč le simple fait de mettre une robe de chambre ou trois sucres dans son thĂ©, des dĂ©tails Ă  priori bĂ©nins, deviennent des actes de rĂ©sistance. L'Ă©pisode s'enrichit de nuances plus sombres de NumĂ©ro 6, hĂ©ros dĂ©cidĂ©ment peu sympathique, dans la lignĂ©e de John Drake. Sa froideur et son ironie concentrĂ©es n'aident pas Ă  rassurer la nouvelle arrivĂ©e, ce qui fait que leurs relations sont assez conflictuelles durant le premier quart d'heure du film. Il se montre courtois mais trĂšs cynique et Ă  la limite de l'inamical. Évidemment leurs relations s'amĂ©lioreront grĂące Ă  une maligne fausse scĂšne romantique » oĂč NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 8 parlent de leurs projets d'Ă©vasion tout en feignant, par leurs attitudes, de tomber amoureux l'un de l'autre pour duper les camĂ©ras de surveillance. Cependant, NumĂ©ro 6 n'est pas dĂ©nuĂ© d'Ă©motion. Si sa duretĂ© excessive envers sa domestique dans l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent pouvait laisser croire qu'il Ă©tait sans cƓur, il se montre sensible Ă  ce qu'Ă©prouve Nadia dans sa sinistre cellule d'hĂŽpital et doit faire une petite concession au NumĂ©ro 2, mĂ©chamment rĂ©jouissant en sadique intĂ©riorisĂ©. Les tortures mentales utilisĂ©es par le Village sont rĂ©ellement terribles. La volontĂ© de Nadia de s'Ă©chapper I'm not Number 8, I'm Nadia Rakowski ! ça ne vous rappelle rien ? ainsi que sa capacitĂ© Ă  garder la tĂȘte froide en toutes situations font d'elle une parfaite alter ego de NumĂ©ro 6. Cette ressemblance accentue l'effet renversant de l'implacable twist final, mais qui n'annule pas pour autant son ambiguitĂ© elle sous-entend clairement qu'elle ne dirait pas non si elle avait l'occasion de sortir avec le bel agent ! La portĂ©e allĂ©gorique de la sĂ©rie prend son envol avec la sculpture » surrĂ©aliste de NumĂ©ro 6 qu'il baptise Évasion », ce qui en dit long sur son Ă©tat d'esprit ! Tout est symbole, tout est illusion et tout est trahison dans cette sĂ©rie. Cet Ă©pisode ne dĂ©roge pas Ă  la rĂšgle. Tout n'est que farce aussi car c'est lui qui reçoit le premier prix alors qu'avec sa sculpture abstraite », rĂ©solument anticonformiste Ă  la mode de glorifier le NumĂ©ro 2 avait le moins de chances de l'avoir. Il s'agit bien entendu de l'ultime preuve de rĂ©ussite d'un systĂšme autocratique rĂ©cupĂ©rer au profit du rĂ©gime mĂȘme ce qui est contre le rĂ©gime 1984, nous voilĂ . Cet aspect de farce sinistre se confirme par un discours de remerciements sonnant faux de bout en bout. Le coup de théùtre final, certes un peu prĂ©visible, n'en est pas moins subjuguant, et couronne magistralement cet Ă©pisode gĂ©nial tout en confirmant NumĂ©ro 6 comme un homme d'une intelligence remarquable. Don Chaffey reprend son goĂ»t des plans amples valorisant les dĂ©cors, et du montage rapide, insufflant un impetus motorique. Son travail regorge d'idĂ©es, comme la succession de zooms brusques au tout dĂ©but de l'Ă©pisode, les larges plans de la mer, ses travellings dans le bureau du Colonel. Mais son coup d'Ă©clat reste la scĂšne vertigineuse » oĂč le RĂŽdeur rattrape Nadia qui veut s'Ă©chapper, la superposition de plans et l'impression tourbillonnante est d'un effet extraordinairement moderne. Sa direction d'acteurs est en sans-faute McGoohan dĂ©voile un peu plus la personnalitĂ© sombre de NumĂ©ro 6, Nadia Gray joue plusieurs partitions avec talent Ă©tonnement, colĂšre, joie, frustration, inquiĂ©tude, attirance, douceur
. Leo McKern est considĂ©rĂ© Ă  raison comme le meilleur NumĂ©ro 2 de la sĂ©rie. Sa bougonnerie, son physique et sa fausse amabilitĂ© forment un Ă©quilibre et une puissance dans son jeu assez dĂ©sarmantes. Ses prestations dans les derniers Ă©pisodes de la sĂ©rie seront encore plus spectaculaires. On regrettera que les producteurs aient dĂ©cidĂ© pour tous les Ă©pisodes Ă  partir de celui-ci d'Ă©courter le gĂ©nĂ©rique d'une minute ! L'arrivĂ©e est le seul Ă  avoir un gĂ©nĂ©rique complet. La minute en moins est cependant compensĂ©e » par ce qui va devenir un rituel pour chaque Ă©pisode le dialogue Ă  bĂątons rompus entre NumĂ©ro 6 et le NumĂ©ro 2 du jour qui plonge tout de suite dans l'ambiance. Aussi emblĂ©matique que le "Mrs. Peel, we're needed !" de Chapeau Melon ou le "Votre mission, Jim, si vous l'acceptez" de Mission Impossible, ce dialogue brillant avec la voix rĂ©voltĂ©e de Patrick McGoohan et la voix autoritaire et tranchante de Robert Rietty encore un choix heureux !, comĂ©dien de voice-over, est liĂ© Ă  jamais Ă  la sĂ©rie. La musique, discrĂšte, accompagne trĂšs bien l'Ă©pisode. Avis de Denis Chauvet L’excellent et plutĂŽt sympathique numĂ©ro 2 en la personne de Leo McKern engendre des dialogues savoureux entre le numĂ©ro 2 et le numĂ©ro 6 'Don't worry, Number Six, you will be cured !’. Il y a beaucoup d'humour dans les attitudes la radio dans le frigo 'fascinating! ' ou les commentaires 'whisky is 24 work units and vodka 16. I hope there's nothing significant in that !'. Un petit faible pour la rĂ©plique du numĂ©ro 2 lorsque le 6 l’informe qu’il va aller aux bois avec le n°8 Naughty, naughty’. A partir de cet Ă©pisode, la sĂ©quence post-gĂ©nĂ©rique prĂ©sente la fameuse phrase culte I’m not a number, I’m a free man !’. Au sujet de l’intrigue, la prĂ©paration de l'Ă©vasion est trop longue et la remise des prix un peu rĂ©barbative l'Ă©vasion commence finalement Ă  la 33Ăšme minute !. Et puis, c'est vraiment chanceux que le numĂ©ro six remarque qu'il manque un coup Ă  Big Ben tout en parlant ! Le numĂ©ro six se fait donc trahir deux fois consĂ©cutivement par une femme bien que la trahison d’Arrival soit involontaire. La confection du bateau et l’acquisition de la voile lors du concours d’arts manuels font toujours sourire, mĂȘme si Ă  la revoyure, le suspense tombe Ă  plat. A noter que le dĂ©but de The Chimes colle parfaitement Ă  la fin d’Arrival l’arrivĂ©e de l’hĂ©licoptĂšre d’ailleurs repiquĂ©e, le joueur d’échecs. Le village est supposĂ© ĂȘtre en Lituanie pour Nadia de son vrai nom, Nadia Gray devenue française en 1964, mais il y a trĂšs peu d’extĂ©rieurs car les scĂšnes du village et mĂȘme la plage sont du studio ! Patrick McGoohan Ă©vitait les contacts fĂ©minins pendant le tournage et il passe le bras autour des Ă©paules de sa fille avec une perruque censĂ©e ĂȘtre Nadia C’est vraiment de l’extrĂ©misme religieux. 27'54. Une version alternative trouvĂ©e en 1986 possĂšde une dizaine de diffĂ©rences mineures. En tout cas, une fin d’épisode qu’on n’oublie pas ! Infos supplĂ©mentaires - Premier Ă©pisode comportant le fameux dialogue NumĂ©ro 2–NumĂ©ro 6, dĂ©sormais prĂ©sent Ă  presque chaque dĂ©but d'Ă©pisode. Pour l'inclure, le gĂ©nĂ©rique est rĂ©duit d'une minute passant de 3 Ă  2 minutes. C'est le comĂ©dien Robert Rietty qui prĂȘte sa voix pour cette Le carillon de Big Ben devait ĂȘtre en rĂ©alitĂ© diffusĂ© en fin de sĂ©rie, mais il fut dĂ©cidĂ© au dernier moment qu'il serait diffusĂ© en deuxiĂšme. L'Ă©pisode fut Ă©crit en une aprĂšs-midi seulement ! bonus DVD- D'autres informations sur NumĂ©ro 6 il n'est pas mariĂ© mais refuse de dire Ă  Nadia s'il est fiancĂ© ou pas. L'Ă©pisode L'impossible Pardon nous apprendra qu'il est bel et bien fiancĂ© Ă  la jolie Janet. Il semble toujours avoir Ă©tĂ© douĂ© pour les arts manuels Ă  15 ans, il Ă©tait dĂ©jĂ  premier de sa classe dans ce domaine. Il est Ă©galement un trĂšs bon joueur d'Ă©checs prĂ©dire un mat en sept coups Ă  son adversaire demande une certaine puissance de calcul. Comme un vrai puriste, il ne met jamais de sucre dans son thé  bien qu'il en mette volontairement trois lors de sa discussion avec le NumĂ©ro 2 rien que pour l'Ă©nerver !- NumĂ©ro 6 a du succĂšs auprĂšs des femmes Nadia/NumĂ©ro 8 semble sincĂšrement attirĂ©e par lui. Mrs. Engadine dans A. B. et C. semblera le trouver Ă  son goĂ»t. La Reine » tombera amoureuse de lui dans des conditions toutefois trĂšs particuliĂšres dans Echec et mat, et beaucoup de femmes le regardent attentivement dans Danse de mort. Mais NumĂ©ro 6, tout comme John Drake est incorruptible de ce cĂŽtĂ©-lĂ  ! D'ailleurs, dans le scĂ©nario de Tilsley, lors de la scĂšne romantique » entre Nadia et NumĂ©ro 6, il Ă©tait prĂ©vu que ce dernier l'embrasse. Mais McGoohan refusa catĂ©goriquement d'embrasser l'actrice. McGoohan, en effet, se montrera toujours trĂšs distant dans ses relations avec ses partenaires fĂ©minines. Bonus DVD - La conversation en haut de la falaise entre NumĂ©ro 2 et NumĂ©ro 6 suscita beaucoup d'analyses par ses interprĂ©tations possibles quant Ă  la portĂ©e du Village, l'identitĂ© du NumĂ©ro 1, et du camp » auquel il appartient. Vincent Tilsley, le scĂ©nariste, dit qu'auparavant, les sĂ©ries ne parlaient pas de politique en rĂ©alitĂ©, Destination Danger se livrait dĂ©jĂ  Ă  bien des considĂ©rations gĂ©opolitiques, et qu'il voulait oser cette voie. Ce dialogue est donc rĂ©volutionnaire pour l'Ă©poque. Bonus DVD - Il Ă©tait prĂ©vu Ă  l'origine que le RĂŽdeur la ramĂšne sur la plage mais, Ă  cause d'un problĂšme de flottaison, il fut impossible de ramener Nadia Gray par le seul moyen du RĂŽdeur. Le gardien du Village se voit donc aidĂ© par deux petits RĂŽdeurs et le rĂ©sultat apparut pour Vincent Tilsley plus comique que sinistre Bonus DVD. - Information cruciale le Village semble ĂȘtre en Lituanie mais, curieusement, l'Ă©pisode Le retour nous prouvera qu'il se trouve
au Maroc ! Se pourrait-il qu'il y ait plusieurs Villages ? Il se peut cependant que la question ait peu d'importance car le plan final de l'ultime Ă©pisode, Le dĂ©nouement, pourrait rĂ©pondre dĂ©finitivement Ă  la question... - Nous apprenons qu'il y a un couvre-feu dans le Village. Son annonce ainsi que l'extinction des feux sont signalĂ©es par un message de la Voix. - 1re phrase de McGoohan Ă  McKern lorsqu'il se rencontrĂšrent Eh, t'es un drĂŽle d'enfoirĂ© toi ! ». D'aprĂšs McKern, ils se sont vus au bar et commençÚrent Ă  picoler avant mĂȘme d'Ă©voquer la sĂ©rie ! bonus DVD Une autre version de cet Ă©pisode figure dans les bonus DVD de l'Ă©dition ultime du Prisonnier. Il y a Ă©galement des diffĂ©rences de montage et de musique. Elles seront dĂ©crites dans la rubrique Épilogue. Acteurs/Actrices Leo McKern 1920-2002 a jouĂ© dans plus de 200 films et sĂ©ries, il fut parallĂšlement comĂ©dien de théùtre. Il redeviendra le NumĂ©ro 2 dans les deux derniers Ă©pisodes Il Ă©tait une fois et Le dĂ©nouement. Sa corpulence et son investissement firent de lui un acteur trĂšs talentueux qui marque durablement sa prĂ©sence. Il est surtout connu pour avoir jouĂ© Horace. W. Rumpole dans la sĂ©rie Rumpole of the Bailey de 1975 Ă  Gray 1923-1994 a relativement peu tournĂ© de films marquants exceptĂ© La Dolce Vita 1960 de Fellini. Son rĂŽle dans cet Ă©pisode est probablement son plus Currie 1878-1968 n'a vĂ©ritablement commencĂ© Ă  se faire connaĂźtre qu'Ă  la fin des annĂ©es 1930. Il a notamment jouĂ© dans beaucoup de films historiques Quo vadis, IvanhoĂ©, Ben-Hur, Salomon et la Reine de Saba
 mais n'a pas dĂ©daignĂ© les sĂ©ries The Saint et Destination Danger ont eu l'honneur de l'avoir dans quelques Wattis 1912-1975 a commencĂ© sa carriĂšre au théùtre avant de passer au cinĂ©ma aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Il a jouĂ© dans environ une cinquantaine de films mais ne fit que des apparitions mineures dans les sĂ©ries de l'Ă©poque. Il joue le rĂŽle de Clarke dans Meurtres au programme saison 6. Il est mort d'une attaque cardiaque Ă  63 ans. Kevin Stoney 1921-2008 est un des acteurs les plus prolifiques en rĂŽles dans les sĂ©ries tĂ©lĂ© ! Il a livrĂ© d'Ă©tonnantes compositions comme ses trois rĂŽles dans Docteur Who mais aussi tant d'autres comme L'Homme Ă  la Valise, Space 1999, Le Saint, Les Aventures de Robin des Bois... Il est apparu dans deux Ă©pisodes de Chapeau Melon Mission trĂšs
improbable saison 5 et Un chat parmi les pigeons saison 7. Il est mort d'un cancer de la peau. SĂ©quence culte Quatre secondes pour vivre Retour Ă  l'index 3. A. B. ET C. A. B. AND C. RĂ©sumĂ© PressĂ© par son supĂ©rieur, NumĂ©ro 2 doit trouver les motifs qui ont poussĂ© Ă  la dĂ©mission du NumĂ©ro 6 ainsi que la personne Ă  qui il voulait vendre ses informations, chose qui se serait produite s'il n'avait pas Ă©tĂ© fait prisonnier. Avec l'aide de NumĂ©ro 14 et de sa drogue miracle, il pĂ©nĂštre dans les rĂȘves de NumĂ©ro 6 et les modifie de maniĂšre Ă  faire intervenir les acheteurs potentiels. Mais NumĂ©ro 6 finit par se douter de quelque chose et tente de reprendre le contrĂŽle de son esprit
 Critique de ClĂ©ment Diaz Cet Ă©pisode est le premier Ă  rĂ©vĂ©ler les effrayantes mĂ©thodes qu'utilise le Village pour parvenir Ă  ses fins. L'histoire repose sur une idĂ©e lumineuse et s'il Ă©tait possible de s'emparer de l'esprit de quelqu'un en interfĂ©rant dans ses rĂȘves ? À partir de cette idĂ©e, Anthony Skene Ă©crit un rĂ©jouissant scĂ©nario de roman policier qui tient en haleine tout le long des sĂ©quences de rĂȘves jusqu'au triple twist final qui prend le tĂ©lĂ©spectateur complĂštement Ă  contrepied. Cet Ă©pisode est construit comme une piĂšce de théùtre voir titre original dans les infos supplĂ©mentaires, en bas qui comporterait une introduction, trois actes, deux entractes et un Ă©pilogue, les actes Ă©tant les moments de tension et les entractes de dĂ©tente terme cependant trĂšs relatif dans cet Ă©pisode ! L'Ă©pisode dĂ©marre fort le NumĂ©ro 2 reçoit un coup de fil de quelqu'un qui, apparemment, a tout pouvoir sur lui le NumĂ©ro 1 ?. Nous apprenons ainsi que les NumĂ©ro 2 sont interchangeables Ă  volontĂ© et qu'une menace permanente pĂšse sur leurs tĂȘtes. Ainsi, le NumĂ©ro 2 du jour reconnaĂźt qu'il n'est pas indispensable » et semble apeurĂ© par sa possibilitĂ© d'Ă©chec. Ce qui explique qu'il avance l'expĂ©rience d'une semaine malgrĂ© les grands pĂ©rils possibles dont le moindre n'est pas la mort de NumĂ©ro 6 ce qui serait catastrophique. Nous avons donc droit Ă  un NumĂ©ro 2 pas si fort qu'il veut paraĂźtre et prĂȘt Ă  toutes les audaces pour se dĂ©barrasser de son Ă©pĂ©e de DamoclĂšs. Son angoisse et sa peur tranchent fortement avec l'assurance gĂ©nĂ©rale des autres NumĂ©ro 2. Pour un peu, on aurait presque pitiĂ© de lui ! Le scĂ©nario repose tout entier sur les trois scĂšnes de rĂȘve. La premiĂšre scĂšne nous plante le dĂ©cor un imposant manoir accueillant les soirĂ©es festives de Mme Engadine Ă  Paris. L'hĂŽtesse est la grande rĂ©ussite de cet Ă©pisode sa joie pĂ©tillante procure de savoureux moments lors de ses dialogues avec NumĂ©ro 6. Bien qu'elle soit plus ĂągĂ©e que lui, elle n'hĂ©site pas Ă  le draguer ouvertement, l'appelant ChĂ©ri Ă  tout bout de champ, et NumĂ©ro 6 semble particuliĂšrement heureux de jouer son petit jeu. Jouant Ă  merveille son rĂŽle de femme riche soucieuse de son apparence et de son influence, elle est un rayon de soleil bienvenu dans cet Ă©pisode Ă  l'atmosphĂšre plutĂŽt sombre quoique J'ai changĂ© d'avis et Il Ă©tait une fois le soient davantage. A et B se rĂ©vĂšlent trĂšs diffĂ©rents et empĂȘchent l'Ă©pisode de basculer dans la rĂ©pĂ©tition. En effet, A joue d'abord la carte de la dĂ©contraction et de l'amitiĂ© puis se voit obligĂ© de recourir Ă  des mĂ©thodes un peu plus
persuasives pour convaincre NumĂ©ro 6 de lui vendre ses documents dont le contenu restera secret jusque dans les toutes derniĂšres secondes de l'Ă©pisode surprise garantie !. Tandis que B, jouant quelque peu de son charme, mise sur sa nonchalance calculĂ©e pour intriguer son interlocuteur. Le rĂȘve avec A se passe bien pour NumĂ©ro 2 et NumĂ©ro 14 car NumĂ©ro 6 a Ă©tĂ© pris par surprise et est donc obligĂ© de suivre le cours de son rĂȘve. A ne cache pas qu'il est impatient d'avoir ses documents et la scĂšne oĂč il rencontre son ancien ami est rĂ©vĂ©latrice de leurs caractĂšres bien trempĂ©s. À noter que notre hĂ©ros se montre toujours aussi mĂ©fiant lorsque A lui fait une proposition de paix au nom de leur amitiĂ© » d'autrefois. A paraĂźt trĂšs captieux et son ton doucereux ne trompe personne, il n'empĂȘche qu'il est vraiment trĂšs inquiĂ©tant, on sent qu'il ne dĂ©voile pas tout son jeu. D'ailleurs, il finit par enlever » son peu coopĂ©ratif interlocuteur pour le conduire dans l'ambassade ennemie. LĂ -dessus, nous avons droit Ă  une petite bataille Ă  un contre trois remportĂ©e brillamment par
 NumĂ©ro 6 bien sĂ»r ! Qui dĂ©cidĂ©ment a des coups de poing que peu de gens aimeraient recevoir dans la figure ! LĂ -dessus, bonne nuit ! Le rĂȘve avec B se passe moins bien car NumĂ©ro 6, pris de soupçons, sent qu'on l'a droguĂ© et tente de rĂ©sister. Tout en le faisant, nous le voyons en compagnie de Mme Engadine toujours aussi enthousiaste et pleine d'attentions Ă  son Ă©gard voir sa moue dĂ©daigneuse dans sa scĂšne de jalousie », elle est hilarante !, puis enfin, la rencontre avec la belle B qui ressemble beaucoup Ă  une scĂšne d'amour un beau garçon et une belle fille en tĂȘte Ă  tĂȘte, le champagne sur la table, la nuit claire au-dessus d'eux, l'Ă©vocation de leurs souvenirs, leur danse lente
 il aurait Ă©tĂ© intĂ©ressant de voir jusqu'oĂč B aurait jouĂ© le jeu de la sĂ©duction car elle semblait trĂšs sĂ»re d'elle ! Heureusement, cette scĂšne plutĂŽt calme reprend un coup de jus lorsque NumĂ©ro 14 dĂ©cide d'interfĂ©rer en faisant parler » B avec sa voix et là
 tout se dĂ©glingue ses paroles influent directement sur le comportement de B qui commence Ă  s'affoler ! Comme ça ne semble pas ĂȘtre son caractĂšre, NumĂ©ro 6 est pris de soupçons. La scĂšne monte alors en tension avec un brio imparable B paniquant de plus en plus et NumĂ©ro 6 devenant de plus en plus dur avec elle au fur et Ă  mesure qu'il entrevoit ce qui se passe, la rĂ©alitĂ© rattrapant la fiction. À noter son stoĂŻcisme de fer il ne semble pas s'Ă©mouvoir du subit danger de mort qui menace son contact et, au contraire, fait monter la sauce en la poussant dans ses derniers retranchements et la fin du rĂȘve, en suspension, ne relĂąche que peu la tension ; on comprend que NumĂ©ro 2 et NumĂ©ro 14 soient plutĂŽt tendus et pas rassurĂ©s ! Entre ces deux scĂšnes, nous avons vu un NumĂ©ro 6 comme on l'aime qui ne se laisse pas faire. Sarcastique auprĂšs de la glaciale NumĂ©ro 14, puis ironique dans sa conversation avec le NumĂ©ro 2 oĂč il leur fait bien comprendre qu'il n'est pas dupe de leur petit complot. Cet intermĂšde fait baisser la tension nĂ©e du premier rĂȘve sans la faire disparaĂźtre tout Ă  fait NumĂ©ro 14, rĂ©solue et fermĂ©e et NumĂ©ro 2, faussement amical la maintiennent et donc rien n'est dĂ©cidĂ© lorsque le rideau s'ouvre sur le deuxiĂšme rĂȘve. L'intermĂšde, cependant aurait peut-ĂȘtre pu ĂȘtre plus en suspense, plus concentrĂ©, ici, il apparaĂźt davantage comme une bouffĂ©e d'air presque frais. Dans l'entracte suivant le deuxiĂšme rĂȘve, NumĂ©ro 6 commence Ă  reprendre le dessus sur ses bourreaux. C'est peut-ĂȘtre le seul moment en flottement » du rĂ©cit car ces minutes sont peu intĂ©ressantes bien qu'indispensables Ă  sa comprĂ©hension, il ne se passe pas grand-chose et l'on attend avec impatience le troisiĂšme rĂȘve. Autant le dire tout de suite ce troisiĂšme rĂȘve constitue une des finales les plus rĂ©ussies pour un Ă©pisode, Skene s'amuse en accumulant les surprises dans la derniĂšre partie de son intrigue, justifiant les 35 premiĂšres minutes , nous gratifiant d'un joli coup de théùtre concernant C qui ne fera pas que surprendre NumĂ©ro 2 et NumĂ©ro 14. Puis, Ă  ce moment, un doute NumĂ©ro 6 a-t-il bien repris le contrĂŽle de son esprit ? Il semble que non car il finit par s'Ă©vanouir et lorsqu'il se rĂ©veille, nous sommes dans le brouillard complet. Nous le voyons ensuite rencontrer le fameux D » dont le visage dĂ©voilĂ© est un second coup de théùtre enfin presque, car malheureusement, le masque de D laisse entrapercevoir son visage et un tĂ©lĂ©spectateur physionomiste peut anticiper ce qui va se passer. Puis, comme si ça ne suffisait pas, NumĂ©ro 6 rĂ©vĂšle le contenu des fameux documents ! TroisiĂšme coup de théùtre et nous nous apercevons que pendant les dix derniĂšres minutes, nous avons Ă©tĂ© complĂštement menĂ©s en bateau de A Ă  Z, enfin, je devrais dire de A Ă  D ! Les rĂȘves restent des illusions et on ne peut rien y faire
 Et le plan final, frissonnant, sans paroles, sonne le glas de NumĂ©ro 2. Ainsi, c'est par une victoire Ă©clatante de NumĂ©ro 6, sa premiĂšre contre NumĂ©ro 2, que s'achĂšve cet Ă©pisode dont les quelques faiblesses dans les intermĂšdes sont largement compensĂ©es par les trois sĂ©quences oniriques. Bref, un scĂ©nario excellent qui nous tient Ă  l'Ă©cran ! La mise en scĂšne de Pat Jackson est plus lente, plus classique que celle de Don Chaffey mais elle est hautement recommandable, la lenteur » relative de sa camĂ©ra est Ă  l'unisson de l'Ă©pisode qui avance doucement, Ă  son rythme. On retiendra une belle trouvaille dans sa rĂ©alisation un cadrage penchĂ© digne d'Hitchcock au dĂ©but du troisiĂšme rĂȘve lorsque le cerveau de NumĂ©ro 6 commence Ă  flancher et le tourbillon de la camĂ©ra lorsqu'il s'Ă©vanouit. On sera cependant déçu d'un abus de gros plans, empĂȘchant les vues d'ensemble qui sont donc plus rares, on a comme une impression d'Ă©touffement. Mais Pat Jackson rĂ©ussit Ă  insuffler le suspense efficacement tout au long de l'histoire, renforçant les moments-clefs de l'intrigue. Une bonne rĂ©alisation dans l'ensemble donc mais moins aboutie que les deux prĂ©cĂ©dentes. Par contre, cĂŽtĂ© direction d'acteurs, le rĂ©alisateur n'a rien Ă  envier Ă  Don Chaffey. Outre le fait de voir NumĂ©ro 6 en smoking Ă©lĂ©gant et distinguĂ© il fait jeu Ă©gal Ă  Steed de ce cotĂ©-lĂ  !, l'acteur est parfaitement Ă  l'aise et brille sans forcer son talent. Si son jeu est un peu plus uniforme il reste calme et dĂ©tendu la plupart du temps, il ne lasse pas un seul instant tellement il a bien saisi l'ambiance de l'Ă©pisode. Katherine Kath est fantastique dans le rĂŽle de Mme Engadine, gouailleuse comme c'est pas permis, jouant de son charme mutin, les diffĂ©rentes poses de son visage qu'on croirait piquĂ©es Ă  une diva d'opĂ©ra sont d'un divertissement jouissif ! Lorsqu'elle tombe le masque, elle ne laisse pas tomber son jeu lĂ©ger et pĂ©tillant produisant un parfait dĂ©calage avec la situation ! Bien sĂ»r, Peter Bowles, familier des Avengers, se montre impeccable en A, ses regards, sa moustache menaçante et sa dĂ©termination soigneusement cachĂ©e mais bien prĂ©sente en font un adversaire digne de Chapeau Melon bien que son rĂŽle soit trop court. La trop tĂŽt disparue Annette Carrell est flamboyante en B qui joue avec virtuositĂ© toute la gamme allant de la dĂ©sinvolture souriante Ă  l'effroi le plus total, on a lĂ  une grande actrice qui rĂ©ussit presque Ă  occulter son partenaire lors de leur scĂšne, une performance rare ! Colin Gordon en NumĂ©ro 2 est trĂšs convaincant il parvient Ă  rendre le stress de son personnage palpable et, tout au long de l'Ă©pisode, nous sommes de son cĂŽtĂ© parce qu'on veut savoir ! Nous sommes tantĂŽt avec les mĂ©chants », tantĂŽt avec le gentil » lorsque ce dernier frĂŽle les limites dangereuses, bref, un Ă©pisode hitchcockien jusque dans ses personnages. Il est touchant de voir un prĂ©tendu tyran montrer autant de failles. Son effondrement final anticipe celui de son successeur dans Le marteau et l'enclume. Sheila Allen, blonde froide made in Hitchcock, lui donne parfaitement la rĂ©plique, entreprenant son inhumaine expĂ©rience sans l'ombre d'un remords. En clair, c'est vraiment le film d'acteurs par excellence ! La musique, plus prĂ©sente, colle bien Ă  l'histoire thĂšme de danse aux violons Ă©vitant le sirupeux pendant le bal, extrait de musique psychĂ©dĂ©lique quand NumĂ©ro 6 s'aperçoit qu'on l'a manipulé  Bref, rien Ă  dire. Avis de Denis Chauvet Le numĂ©ro deux, sous pression, recherche non seulement la raison de la dĂ©mission du numĂ©ro six, mais il s'intĂ©resse aussi Ă  ses agissements Ă  qui peut-il avoir voulu vendre des informations ? A, B ou C ? La manipulation est prĂ©sente dans toute la sĂ©rie et particuliĂšrement dans cet Ă©pisode. Le numĂ©ro 14 une femme ! et de trois ! essaie t'extirper au numĂ©ro six, transformĂ© en cobaye sous l'effet d'une drogue, ses secrets sous forme de rĂȘves contrĂŽlĂ©s, mais les manipulateurs deviennent finalement les manipulĂ©s ! Ce numĂ©ro deux change de ses prĂ©dĂ©cesseurs il est faible, boit du lait et sait que son temps est comptĂ©. Il a sĂ»rement raison pour le lait car mĂȘme l’eau du robinet n’est pas potable au village. Un Ă©pisode qui commence lentement mais qui va crescendo. L'expĂ©rience se passe trĂšs bien avec A, moins bien avec B. Le numĂ©ro six retourne la situation pour C et crĂ©e mĂȘme un quatriĂšme personnage D ? qui n'est autre que le numĂ©ro deux lui-mĂȘme !!! Colin Gordon reviendra nĂ©anmoins dans ce rĂŽle dans Le GĂ©nĂ©ral. A noter que 'l'action des rĂȘves' est censĂ©e se passer Ă  Paris d'oĂč la DS – symbole tricolore de l’époque - et les rĂ©pliques en français d'Eglantine ! Pour les fans des Avengers et de sĂ©ries britanniques, on remarquera l'inoubliable Peter Bowles A, et Annette Carell B, la psychologue des Marchands de peur dĂ©cĂ©dĂ©e quelques mois aprĂšs le tournage d' A, B & C You are not who you pretend to be’. Un quatre car, contrairement Ă  l’opus prĂ©cĂ©dent, c’est une victoire du numĂ©ro six et la manipulation finale est jubilatoire. A noter que les rares rĂ©elles vues de Portmeirion furent filmĂ©es sans Patrick McGoohan. Infos supplĂ©mentaires Aka. Play in three acts – Épisode en trois actes. Bonus DVD Cet Ă©pisode fut tournĂ© intĂ©gralement aux Studios Elstree. Bonus DVD À partir de cet Ă©pisode, la sĂ©rie montre sa volontĂ© de reflĂ©ter son Ă©poque tout en dĂ©nonçant ses travers et ses jeux psychologiques » qui, ayant toujours cours aujourd'hui, permettent Ă  la sĂ©rie de demeurer intemporelle. Le sujet des drogues hallucinogĂšnes repris dans Musique douce n'est pas anodin. Nous sommes en 1967-1968, une Ă©poque psychĂ©dĂ©lique par excellence oĂč la drogue Ă©tait un tabou qui se brisait et qui se rĂ©pandait. Bonus DVD L'interlocuteur du NumĂ©ro 2 au tĂ©lĂ©phone serait-il le NumĂ©ro 1 ? Dans le journal Tally Ho lu par NumĂ©ro 14, on lit fit for further term... [ prĂȘt pour un nouveau mandat]. NumĂ©ro 6, dans ses rĂȘves, pense sans cesse Ă  sa dĂ©mission. Mais pourquoi a-t-il dĂ©missionnĂ© ? Ce n'est, en tous cas, pas pour vendre des informations comme nous finissons par l'apprendre. DĂ©tail il a une nouvelle domestique faut dire qu'il n'a pas Ă©tĂ© trĂšs gentil avec la prĂ©cĂ©dente !. Domestique peut-ĂȘtre au service des geĂŽliers serait-ce elle qui a droguĂ© sa boisson ? Lorsque McGoohan arriva sur le tournage de l'Ă©pisode, Katherine Kath Mme Engadine, pour plaisanter, s'Ă©cria Be Careful, the boss is coming ! » [Attention, le patron dĂ©barque !]. Et McGoohan lui envoya un sourire bĂ©at un sourire de ses 60 dents pour reprendre les termes de l'actrice. Ce sourire est lourd de sens quand on sait jusqu'oĂč est allĂ© la portĂ©e de patron » dans la sĂ©rie et dans son tournage ! Bonus DVD Acteurs/Actrices Colin Gordon 1911-1972 aprĂšs avoir servi dans l'armĂ©e pendant la Seconde Guerre Mondiale est devenu un comĂ©dien rĂ©current dans le cinĂ©ma anglais et il joua souvent dans les productions de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision ITC jusqu'Ă  sa mort. Il a surtout jouĂ© des rĂŽles de ministres, de gouvernants... mais il a aussi jouĂ© dans La PanthĂšre Rose 1963 et le Casino Royale de 1967. C'est cependant son incarnation du rĂŽle du NumĂ©ro 2 qui lui reste attachĂ©ee. Il reprendra ce rĂŽle dans l'Ă©pisode Le Allen 1929 n'a pas laissĂ© son empreinte dans le paysage audiovisuel, car elle a prĂ©fĂ©rĂ© le théùtre. On ne connaĂźt d'elle que quelques apparitions dans des sĂ©ries et quelques films dont le plus connu reste L'Aventure du Poseidon. Son rĂŽle dans cet Ă©pisode est probablement son plus Kath 1920-2013 a jouĂ© principalement des rĂŽles mineurs au cinĂ©ma. Son personnage dans cet Ă©pisode est certainement son plus Bowles 1936 est un acteur familier pour les fans des Avengers car il est apparu dans des rĂŽles de mĂ©chants dans pas moins de quatre Ă©pisodes et Ă  chaque fois sa performance marque les esprits le cruel et fou Neil Anstice dans Seconde vue saison 2, le diabolique Harvey dans Meurtre par tĂ©lĂ©phone saison 4, le dingo et jouissif Thyssen dans Remontons le temps saison 5 et le dĂ©terminĂ© et inquiĂ©tant Ezdorf dans Les Ă©vadĂ©s du monastĂšre saison 6. Il travaille rĂ©guliĂšrement au théùtre et Ă  la tĂ©lĂ©vision, un peu au cinĂ©ma. Il a jouĂ© le rĂŽle rĂ©gulier de Featherstone dans la sĂ©rie Rumpole of the Bailey aux cĂŽtĂ©s de Leo McKern. Son charisme en fait un acteur respectĂ© et Carrell 1929-1967 a tournĂ© en majoritĂ© des seconds rĂŽles dans les plus fameuses sĂ©ries des annĂ©es 1960, Le Saint, L'Homme Ă  la Valise, Sergent Cork
 et dans quelques films dont le Darling de John Schlesinger 1965. Sa mort prĂ©maturĂ©e ne lui a pas laissĂ© le temps d'ĂȘtre reconnue. Le rĂŽle de B est son avant-dernier rĂŽle. Elle est le dans Les marchands de peur saison 5Georgina Cookson 1918 a beaucoup tournĂ© dans des sĂ©ries entre 1960 et 1975 Destination Danger, W. Somerset Maugham
, elle joua aussi dans le Darling de Schlesinger et eut le rĂŽle rĂ©current de dans sept Ă©pisodes des Contes indiens de Rudyard Kipling. Elle reviendra dans Le Prisonnier pour le rĂŽle plus Ă©tendu de l'aimable dans Le retour. Retour Ă  l'index SĂ©quence culte Passe d'armes avec A 4. LIBERTÉ POUR TOUS FREE FOR ALL RĂ©sumĂ© Le NumĂ©ro 2 propose au NumĂ©ro 6 d'ĂȘtre candidat contre lui aux Ă©lections du Village qui se veulent ĂȘtre dĂ©mocratiques. S'il gagne, il deviendra le nouveau NumĂ©ro 2 et aura tous les pouvoirs. NumĂ©ro 6 y voit l'occasion d'une libĂ©ration gĂ©nĂ©rale et accepte. EscortĂ© de NumĂ©ro 58, une jeune femme ne parlant pas anglais et quelque peu dĂ©rangĂ©e, il mĂšne campagne contre NumĂ©ro 2 et promet La libertĂ© pour tous » s'il est Ă©lu. Il ne se doute pas qu'il vient de tomber dans un engrenage infernal visant Ă  le briser tant physiquement que de ClĂ©ment Diaz LibertĂ© pour tous est un Ă©pisode intĂ©ressant car rĂ©vĂ©lateur de l'orientation que prend la sĂ©rie. Plus philosophique, plus symbolique, cet Ă©pisode surprend aprĂšs le rĂ©alisme latent des trois prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes. Alors que ceux-lĂ  se suivaient au premier degrĂ©, celui-ci est le premier qui emploie l'allĂ©gorie au service du sens. Il a comme idĂ©e de base une violente dĂ©nonciation des systĂšmes politiques dĂ©mocratiques. HĂ©las, cette belle idĂ©e est desservie par le scĂ©nario quelque peu confus de Patrick McGoohan. En effet, l'acteur se saisit de la plume de scĂ©nariste pour la premiĂšre fois et nous sert une histoire qui, si elle a un fil conducteur bien visible, est parfois un peu dĂ©cousue, offrant peu de repĂšres au tĂ©lĂ©spectateur. À aucun moment nous ne savons Ă  quoi rime toute cette mascarade Ă©lectorale et lorsque nous l'apprenons dans la derniĂšre scĂšne, on ne peut qu'ĂȘtre quelque peu déçu ; certes, la rĂ©ponse est inattendue et terriblement glaçante mais laisse un arriĂšre-goĂ»t d'inachevĂ©, tout ça pour ça ! En fait, ici la forme se rĂ©vĂšle bancale alors que le fond est, a contrario, tout simplement impeccable. L'Ă©pisode commence plutĂŽt bien car le premier quart d'heure est un chef-d'Ɠuvre Ă  lui tout seul. On commence avec la visite de NumĂ©ro 2 dans la maison de NumĂ©ro 6. À noter un trait d'humour assez stupĂ©fiant NumĂ©ro 2 appelle NumĂ©ro 6 par tĂ©lĂ©phone depuis sa maison, ce dernier finit par raccrocher et cinq secondes plus tard, son interlocuteur est devant sa porte ! Cette bizarrerie sera reprise, non sans humour, dans l'Ă©pisode Cher Amour du remake de la sĂ©rie avec NumĂ©ro 1891 sonnant chez NumĂ©ro 6 une seconde aprĂšs qu'il a raccrochĂ© ! AprĂšs un petit Ă©change bien acide comme on aime, NumĂ©ro 2 lui prĂ©sente une jeune femme, NumĂ©ro 58, qui baragouine un langage Ă©tranger tout Ă  fait incomprĂ©hensible Ă  NumĂ©ro 6. Bref, on ne peut pas dire que l'introduction nage dans le rĂ©alisme ! Le Village marque dĂ©cidĂ©ment sa volontĂ© en niant toute reconnaissance de l'individu. Nous apprenons que la cuisine est d'origine
 internationale
 et puis c'est tout. Tout se noie dans le collectif. À partir du moment oĂč les deux rivaux dĂ©butent leur campagne, McGoohan commence Ă  dĂ©peindre fĂ©rocement toutes les machinations politiques et leurs effets sur les Ă©lecteurs. Sa satire est d'une telle aciditĂ© qu'elle nous renvoie douloureusement Ă  notre Ă©poque. Il n'y a pas Ă  dire, le fond de l'histoire est un chef-d'Ɠuvre les Ă©lecteurs Le Village sont prĂ©sentĂ©s comme des moutons de Panurge sans cervelle voir le majordome levant des pancartes pour signaler au public ce qu'il doit faire !. Nous voyons une foule unanime applaudir le NumĂ©ro 2 et aprĂšs que NumĂ©ro 6 a pris la parole pour se prĂ©senter contre lui avec la bĂ©nĂ©diction de son adversaire, des pancartes Vote » apparaissent, signifiant que tout avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©parĂ© ! Cette scĂšne est merveilleusement rĂ©ussie car la foule applaudit dĂšs qu'une phrase qui se veut forte » est dite. Et lorsque dĂ©nonce leur abĂȘtissement par les autoritĂ©s ainsi que sa volontĂ© d'ĂȘtre un indĂ©pendant, NumĂ©ro 2 lui demande de continuer Ils aiment ça ! ». Signe que nous, la foule, sommes prĂȘts Ă  entendre nos dĂ©fauts mais jamais Ă  les corriger ! La pluie de cotillons et de Vive 6, 6, 6 !!! » qui s'abat sur notre hĂ©ros Ă©voque la victoire du clinquant sur le rĂ©el, de l'apparence sur le fond. Nous adorons tout ce qui est brillant, lumineux, spectaculaire et nous nous soucions peu si c'est apparent ou pas, si c'est mal ou pas
 les effets d'annonce, la perspective d'Ă©lections libres » et la relative stupiditĂ© des Ă©lecteurs rappelant que nous, dans la vie rĂ©elle, n'arrivons jamais Ă  Ă©lire un candidat digne de ce nom renvoie Ă  notre situation actuelle. La scĂšne du conseil est encore plus vitriolĂ©e Le conseil, allĂ©gorie des parlements dĂ©mocratiques, est reprĂ©sentĂ©e par des pantins lobotomisĂ©s Ă  la botte du gouvernant ce qui provoque l'ire de NumĂ©ro 6, dĂ©cidĂ©ment le seul Ă  voir clair dans ce Village de fous qui se charge de tout. Portrait peu flatteur de nos dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs qui ont dĂ» sacrifier leurs opinions, leurs individualitĂ©s leurs cerveaux quoi
 sur l'autel d'un poste certes prestigieux mais dans lequel ils ont perdu leur indĂ©pendance. Et lorsque NumĂ©ro 6 dĂ©nonce cette parodie de politique, NumĂ©ro 2 se fĂąche de plus en plus, tapant avec son marteau comme un possĂ©dĂ© et prĂ©cipitant son rival dans les sous-sols, mettant fin Ă  la scĂšne ! Par ailleurs, les scĂšnes avec les discours des candidats sont tout sauf convaincantes scĂšnes Ă  retenir ! et ils s'envoient par la mĂȘme occasion des piques bien acĂ©rĂ©es et des phrases faussement triomphantes. La triste rĂ©alitĂ© a depuis longtemps rattrapĂ© la fiction avec des politiciens passant leurs temps Ă  rester sur les mĂȘmes discours rasoir et Ă  attaquer leurs opposants plutĂŽt que de dĂ©fendre leurs programmes. Ainsi, la fin de la premiĂšre dĂ©claration de NumĂ©ro 6 est d'une banalitĂ© volontairement affligeante, copie conforme de tous les discours politiquement corrects » des hommes politiques mais bon, il vient de subir un choc psychologique, donc il n'a pas toute sa tĂȘte. Encore un symbole le vainqueur sera Ă©lu... Ă  l'unanimitĂ© des voix ! Attaque en rĂšgle contre les fraudes Ă©lectorales qui sont monnaie courante dans tous les systĂšmes politiques dĂ©mocratiques ou pas et la seconde d'aprĂšs, tous les Ă©lecteurs sont mĂ©contents de leur choix pas le moindre applaudissement pour l'heureux gagnant mais des regards lourds de menaces. Cette invraisemblance nous perd un peu car elle ne peut ĂȘtre vue qu'au second degrĂ© la briĂšvetĂ© de L'Étatde grĂące est reprĂ©sentĂ©e l'Ă©lu est toujours condamnĂ© Ă  dĂ©cevoir au bout d'un certain laps de temps. ScĂšne donc trĂšs cynique mais un peu maladroite dans sa volontĂ© de symbolisme. C'est une des rares scĂšnes "politiques" pas tout Ă  fait abouties. Niveau satire politique, tout est fait de main de maĂźtre. HĂ©las, le problĂšme de l'Ă©pisode vient de ce que McGoohan a voulu jongler avec deux situations la campagne Ă©lectorale et la pression mentale que le hĂ©ros subit. En alternant les deux intrigues, McGoohan va enchaĂźner les situations avec presque pas de transitions et menace sans cesse de se perdre dans les mĂ©andres tortueux de son dĂ©veloppement pourtant riche d'idĂ©es. Car le cĂŽtĂ© "pression" dĂ©tonne avec le cĂŽtĂ© "campagne" par ses allers-retours incessants une scĂšne de pression, puis une scĂšne politique, puis de pression, de politique, etc. Et cette absence d'unitĂ© rend l'Ă©pisode bancal. De plus, la premiĂšre scĂšne de pression, chez le manager de la Bourse, succĂ©dant Ă  la scĂšne du conseil, manque son but. Elle est certes assez Ă©prouvante, NumĂ©ro 6 subissant une Ă©crasante torture mentale avant de repartir frais comme un gardon. Mais elle dĂ©tonne avec les prĂ©cĂ©dentes car elle interrompt le message symbolique de l'Ă©pisode, d'autant plus qu'on ne comprend pas vraiment sa signification ! La scĂšne dans la cave et sa fin abrupte dĂ©concerte tout autant car nous ne voyons pas Ă  quoi elle a servi, d'autant plus qu'elle ne sera mĂȘme pas expliquĂ©e ! LĂ  on est bien perdu Ă  cause de ces scĂšnes qui s'enchaĂźnent sans trop de logique La deuxiĂšme scĂšne de pression entre NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 58 dĂ©concerte autant. Elle est Ă©galement effrayante NumĂ©ro 58 change d'humeur et de mine en deux secondes, babille son charabia jusqu'Ă  rĂ©pĂ©ter Be seeing you ! dans sa langue dans un crescendo oppressant tandis que sa voix monte dans le suraigu. Et parvient Ă  ce que sa folie contamine NumĂ©ro 6 qui se met Ă  avoir peur d'elle nous aussi car elle commence Ă  devenir franchement terrifiante ! et de tout. BallottĂ© par ses admirateurs et par son cerveau qui commence dangereusement Ă  dĂ©glinguer, il tente une fuite dĂ©sespĂ©rĂ©e qui tournera court. Cette scĂšne n'est toutefois pas trĂšs utile Ă  l'histoire et casse le rythme de l'Ă©pisode. Mais la conjonction de toutes ces scĂšnes parvient Ă  faire son effet avec NumĂ©ro 6 Ă  la limite de la raison qui, de plus en plus atrabilaire, commence Ă  apeurer son entourage un NumĂ©ro 58 dĂ©cidĂ©ment trĂšs tĂȘte Ă  claques dans par exemple la scĂšne dans le cafĂ©. Par ailleurs, les mĂ©thodes du journalisme sont aussi dĂ©noncĂ©es, montrant combien la sĂ©rie est visionnaire au dĂ©but de l'Ă©pisode, lorsque NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 58 plus hystĂ©rique que jamais en voiture sont assaillis par un journaliste et un photographe. Leur Ă©change descend en flĂšche la presse charognarde, prĂȘte Ă  tout pour vendre les journaux Ă  chaque fois que le photographe pose une question, NumĂ©ro 6 rĂ©pond Pas de commentaires et le journaliste Ă©crit autre chose de plus consistant pour son papier, tandis que les flashes continus du photographe Ă©voquent les paparazzi de la presse people. La dĂ©sinformation est ainsi pointĂ©e du doigt. Mais Ă  peine la sĂ©rie de questions est-elle finie que l'interview arrangĂ©e » se retrouve en moins d'une seconde dans le journal ! Internet existe dĂ©jĂ  au Village ! Les informations circulent Ă  la vitesse de l'Ă©clair et sont publiĂ©es sans avoir Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©es. Nous sommes devant les ancĂȘtres des buzzes ». Savoir que la sĂ©rie date en fait de 40 ans laisse rĂȘveur
 Elle avait dĂ©jĂ  anticipĂ© notre monde surchargĂ© d'informations plus ou moins fausses, de demi et contrevĂ©ritĂ©s. La derniĂšre partie est cependant enthousiasmante car elle arrive enfin Ă  marier correctement les deux versants de l'Ă©pisode oĂč nous avons le fin de mot de l'histoire tout n'Ă©tait qu'un gigantesque complot visant Ă  briser NumĂ©ro 6. La scĂšne finale dans la maison de NumĂ©ro 2 rĂ©vĂšle un coup de théùtre bien amenĂ© qui laisse le tĂ©lĂ©spectateur comme deux ronds de flan. S'il y a un dicton qui s'applique dans la sĂ©rie et dans son remake soit dit en passant, c'est bien Tout n'est qu'illusion ! Tellement le hĂ©ros et nous-mĂȘmes avons Ă©tĂ© menĂ©s par le bout du nez. La violence, tant physique que psychique, contenue lors de l'Ă©pisode explose sauvagement et NumĂ©ro 6 est KO debout. Bref, une dĂ©faite cuisante qui, cependant, ne l'est pas tout Ă  fait le regard enflammĂ© de NumĂ©ro 6 Ă  son bourreau est une maniĂšre de dire qu'il faut plus que de la violence pour le faire parler. Pour rĂ©sumer, par sa noire ironie, son pessimisme amer et l'ambiance lourde de complot, l'intrigue est une brillante satire politique rĂ©ussie sur le fond mais dont le traitement dans la forme reste mitigĂ©. Hitchcock avait l'habitude de dire qu'avoir beaucoup d'idĂ©es ne suffisait pas Ă  faire un film, encore fallait-il les organiser, les gĂ©rer habilement. C'est le principal dĂ©faut de ce scĂ©nario qui rĂ©ussit cependant Ă  nous donner le frisson. Comme cette image de gardiens mystĂ©rieux devant le RĂŽdeur... Brrr ! Pour sa premiĂšre mise en scĂšne, Patrick McGoohan, qui pourtant n'est pas rĂ©alisateur, surprend agrĂ©ablement en nous offrant une rĂ©alisation de qualitĂ© dans l'ensemble mais qui, Ă  l'image de l'histoire, s'Ă©parpille un peu partout. Lors des moments de confusion, la camĂ©ra va dans tous les sens d'oĂč le sentiment d'un lĂ©ger vertige et sinon adopte un tempo retenu, ne nous lassant pas d'admirer Portmeirion d'une part, et nous laissant prendre le temps de mesurer les diffĂ©rentes phases du complot d'autre part, complot qui se monte peu Ă  peu dans un crescendo inĂ©luctable. Toutefois ce choix empĂȘche une certaine fluiditĂ©, les scĂšnes chez le manager ou dans le bar peuvent paraĂźtre un peu longues. Donc, une bonne rĂ©alisation mais un peu lente, on pouvait s'attendre Ă  mieux. Eh bien, on aura mieux dans les autres Ă©pisodes qu'il rĂ©alisera ! Patience
 Laissons-lui le temps de s'habituer Ă  ĂȘtre devant et derriĂšre la camĂ©ra. CĂŽtĂ© acteurs, rien Ă  dire comme d'habitude. PiĂ©gĂ©, tourmentĂ©, obstinĂ©, Patrick McGoohan est parfait sa dĂ©termination quand il rĂ©pĂšte son credo I'm not a number ! I'm a person ! [Je ne suis pas un numĂ©ro ! Je suis un homme !], la confusion qui s'empare de lui, l'hĂ©bĂ©tude qui le saisit peu Ă  peu, la folie qui le guette. L'acteur livre une de ses meilleures compositions bien qu'elles soient toutes bonnes !, son personnage divague de plus en plus dangereusement et il est impossible de ne pas s'identifier Ă  lui tellement il monopolise l'Ă©cran. Un des plus beaux numĂ©ros d'acteur dans l'histoire de la tĂ©lĂ©vision incontestablement. Son air hagard dans la scĂšne finale est terriblement convaincant. Un sans-faute et mĂȘme plus ! Dans le rĂŽle de NumĂ©ro 2, Eric Portman s'en sort trĂšs bien mais est un peu Ă©clipsĂ© par son partenaire. L'histoire Ă©tant principalement centrĂ©e sur NumĂ©ro 6, il a du mal Ă  exister mais ses apparitions sont un rĂ©gal il cache admirablement bien son jeu et son air calme, rĂ©flĂ©chi, inquisiteur nous fait bien comprendre que sa puissance se cache dans sa tĂȘte, qu'il attend patiemment d'avoir le dernier mot quand NumĂ©ro 6 s'avouera vaincu. Lorsqu'il se dĂ©chaĂźne subitement dans la scĂšne du conseil, c'est donc d'autant plus surprenant ! Il n'est pas aussi marquant peut-ĂȘtre qu'un LĂ©o McKern ou une Mary Morris, mais son efficacitĂ© et son assurance sont indĂ©niables, bref, il ne nous déçoit pas. Rachel Herbert, Ă  notre grande satisfaction, est tout simplement effrayante. ObligĂ©e de jouer le rĂŽle particuliĂšrement difficile du boulet souriant et Ă©nervant, elle est Ă©tonnante sa joie incontrĂŽlable, son babil rĂ©pĂ©titif, son hystĂ©rie maladive et son air de ravissante idiote sont inoubliables. Elle achĂšve de donner Ă  l'Ă©pisode son cachet si particulier. Elle distille comme un malaise, un peu comme la voix de Fenella Fielding, toujours trop joyeuse pour ĂȘtre honnĂȘte. Son jeu dans la scĂšne finale tic, tictic, tictic, tic, tictictic
 Ă  180° de ce qu'elle avait alors fait stupĂ©fie et nous glace sur place ! Quelle excellente comĂ©dienne ! Et quel dommage qu'elle n'ait pas vraiment fait carriĂšre, elle le mĂ©ritait ! Le journaliste Harold Berens et le photographe Dene Cooper sont lourds Ă  souhait et le machiavĂ©lique manager est jouĂ© avec brio par Georges Benson. Les figurants sont de vraies marionnettes sans cervelle, 10/10 ! La musique rend trĂšs bien les Ă©motions de NumĂ©ro 6 dans ses scĂšnes de divagation, et les cuivres orgueilleusement pompeux sont Ă  l'unisson des apparences trompeuses de l'Ă©pisode. Les fanfares, claironnantes et conventionnelles, sont la musique idĂ©ale pour ce triomphe de l'illusion qu'est cet Ă©pisode. Avis de Denis Chauvet J'accroche beaucoup moins cet Ă©pisode que les trois prĂ©cĂ©dents. L’intrigue est une dĂ©nonciation des bidouillages Ă©lectoraux, de la vacuitĂ© des candidats avec la complaisance de la presse au passage et l’ensemble est plutĂŽt bavard, lent et confus, bien que toujours d’actualitĂ©. D’ailleurs, l’assemblĂ©e de brainwashed imbeciles’ me fait penser Ă  une convention du PS ! Le numĂ©ro 6 accepte de participer Ă  des Ă©lections. Avait-il le choix ? Il est manipulĂ© de bout en bout sans espoir de soulĂšvement, Ă  part la tentative d'Ă©vasion en bateau vite avortĂ©e la doublure de McGoohan est visible sur ce passage. Le numĂ©ro 6 fait preuve de naĂŻvetĂ© car c'est la quatriĂšme fois consĂ©cutivement qu'il se fait possĂ©der par une femme ! Celle-ci n'est autre que le numĂ©ro 2 et le 6 subit une vĂ©ritable correction tic - pif - tic - paf. L’excellente Rachel Herbert s'est-elle inspirĂ©e d'une amie yougoslave site le rĂŽdeur ou d'une amie polonaise site anglais ? Le but est de montrer au numĂ©ro 6 qu''ils' peuvent le briser mentalement et physiquement. C’est le deuxiĂšme Ă©pisode en ordre de production, ce qui explique l'abondance de scĂšnes tournĂ©es au village. A noter que la bagarre dans la cave a Ă©tĂ© censurĂ©e au Royaume-Uni jusqu'en 1984 et que la photo du numĂ©ro 6 sur les pancartes Ă©lectorales provient de Destination danger. Eric Portman avait des difficultĂ©s Ă  se souvenir de son texte et il est dĂ©cĂ©dĂ© peu de temps aprĂšs le tournage cette sĂ©rie est une vraie malĂ©diction. La sĂ©rie est Ă  voir en VO le numĂ©ro 58 en fait numĂ©ro 2 parle un langage Ă©trange dans la VO mais passe pour une demeurĂ©e dans la VF. L'Ɠuvre initiale est tout simplement dĂ©naturĂ©e. En VO, chaque numĂ©ro 2 participe au court dialogue aprĂšs le gĂ©nĂ©rique, alors que c'est toujours la mĂȘme voix en VF. La rĂ©plique de l’épisode Number six? That is the number of this place!’ Seulement deux pour cet Ă©pisode Ă©crit et realisĂ© par McGoohan himself. Infos supplĂ©mentaires Cet Ă©pisode fut Ă©crit par un certain Paddy Fitz ; en rĂ©alitĂ©, c'est un pseudonyme pris par Patrick McGoohan. Il empruntera aussi le pseudonyme de Joseph Serf Joseph Ă©tant son deuxiĂšme prĂ©nom quand il rĂ©alisera Le retour et J'ai changĂ© d'avis. Cet Ă©pisode est donc le premier sur trois Ă©crit par Patrick McGoohan qui, cependant, signera sous son vrai nom les deux derniers Ă©pisodes. C'est aussi sa premiĂšre rĂ©alisation sur cinq pour la sĂ©rie. La VF de cet Ă©pisode est contestĂ©e car NumĂ©ro 58 y devient une attardĂ©e mentale. Cette diffĂ©rence n'est pas toujours tolĂ©rĂ©e par des fans qui considĂšrent que le personnage est ainsi trahi. Cependant, cette dissemblance n'apporte aucune incohĂ©rence Ă  l'Ă©pisode. Il semble que le public ait Ă©tĂ© trĂšs marquĂ© par cet Ă©pisode hors normes. Bonus DVD TroisiĂšme apparition de la Voix et du RĂŽdeur. Le bar du Village s'appelle Cat and Mouse, appellation trĂšs symbolique ! Nous savions que NumĂ©ro 6 ne met pas de sucre dans son thĂ©. En fait, il a arrĂȘtĂ© il y a quatre ans et trois mois d'en mettre sur avis mĂ©dical. Il semble que NumĂ©ro 6 apprĂ©cie la cuisine française car il pense que c'est la meilleure » ! La victoire aux Ă©lections est cĂ©lĂ©brĂ©e » par la marche Marlborough s'en va-t- en Eric Portman 1901-1969 a commencĂ© Ă  tourner dĂšs la fin dĂšs annĂ©es 30 au cinĂ©ma, notamment sous la direction de Michael Powell et d'Emeric Pressburger. Il a Ă©galement fait une belle carriĂšre théùtrale tant Ă  Londres qu'Ă  Broadway. Il a jouĂ© occasionnellement dans des sĂ©ries, dont un Ă©pisode d'Alfred Hitchcock PrĂ©sente Le hĂ©ros. Un pub porte son nom Ă  Halifax, sa ville natale ! Son rĂŽle de NumĂ©ro 2 un de ses derniers est l'un de ses plus connus. Rachel Herbert n'a Ă  peu prĂšs tournĂ© que dans des sĂ©ries et tĂ©lĂ©films anglais. Son rĂŽle de NumĂ©ro 58 est certainement le seul restĂ© dans la mĂ©moire Benson 1911-1983 fut mĂ©daille d'argent Ă  la Royal Academy of Dramatic Arts, premier signe d'une grande carriĂšre sur les planches. Il fit cependant quelques apparitions au cinĂ©ma dont le Dracula de 1958 et Ă  la tĂ©lĂ©vision. Il a jouĂ© dans un Ă©pisode des Avengers La mandragore saison 3.Harold Berens 1903-1995 a surtout jouĂ© dans des sĂ©ries entre 1960 et 1980, et est apparu dans plus de 200 films. Il reviendra dans l'Ă©pisode La mort en marche. On peut le voir au dĂ©but de l'Ă©pisode Mission Ă  MontrĂ©al saison 2.Dene Cooper ne semble pas avoir fait carriĂšre au-delĂ  de son apparition dans la Cazabon 1914-1983 joua dans toutes les grandes sĂ©ries d'Ă©poque Le Saint, Destination Danger, Randall & Hopkirk, un rĂŽle rĂ©current dans la sĂ©rie Brothers-in-Law, Adam Adamant lives !
. Il apparaĂźt dans l'Ă©pisode Étrange hĂŽtel saison 6.Kenneth Benda 1902-1978 est Ă©galement apparu dans beaucoup des sĂ©ries des annĂ©es 60 et 70 dont un Ă©pisode du avec Jon Pertwee. On le voit dans deux Ă©pisodes des Avengers une apparition non crĂ©ditĂ©e de L'Ă©conome ou le sens de l'histoire saison 4 et une autre, crĂ©ditĂ©e, dans Bons baisers de VĂ©nus saison 5. Retour Ă  l'index SĂ©quence culte Interview politique SĂ©quence culte Votez NumĂ©ro 6 5. DOUBLE PERSONNALITÉ THE SCHIZOID MAN RĂ©sumĂ© Le NumĂ©ro 6 face Ă  son double le NumĂ©ro 12, agent de NumĂ©ro 2, et son parfait sosie, se fait passer pour lui. Mais qui est qui ? Qui est le vrai, qui est le faux ? Le plan du NumĂ©ro 2 est en fait de faire craquer son prisonnier en lui faisant douter de son identitĂ©. Les deux NumĂ©ro 6 vont tout faire pour prouver qu'ils sont bien l'original. Commence une vĂ©ritable guerre psychologique
Critique de ClĂ©ment Diaz Double personnalitĂ© est un des Ă©pisodes les plus brillants de la sĂ©rie, il est surtout un des plus complexes jamais Ă©crit et, malgrĂ© une idĂ©e facilement casse-gueule, il se dĂ©veloppe tranquillement et sans faute tout en se payant le luxe de nous offrir un Ă©pilogue tout en rebondissements soigneusement amenĂ©s. Encore une fois, ce scĂ©nario est incroyablement brillant. Les amateurs des Avengers auront instantanĂ©ment reconnu le nom du scĂ©nariste Terence Feely, connu pour avoir Ă©crit les Ă©pisodes Pour attraper un rat et Les anges de la mort celui-lĂ  avec Brian Clemens, ainsi que deux autres Ă©pisodes perdus de la saison 1. Cet excellent scĂ©nariste a participĂ© Ă  beaucoup de sĂ©ries et nous avons la chance de le voir au sommet de son talent dans cet il faut bien le dire le scĂ©nario de Terence Feely est un vĂ©ritable trĂ©sor, surpassant nettement les pourtant bons Ă©pisodes de doubles » des Avengers. En effet, pourquoi diable Les Avengers n'ont-ils jamais pensĂ© Ă  cela ? crĂ©ation d'un double pour jeter la confusion dans l'original ». En effet, fort de ce principe de base, Feely Ă©crit un scĂ©nario d'une rare difficultĂ© et s'en tire avec brio. Pourtant tout semble bien commencer le NumĂ©ro 6 fait de la tĂ©lĂ©pathie avec une ravissante jeune femme, Alison alias NumĂ©ro 24, qui doit deviner quelle carte il a en main. Manifestement, ils s'entendent trĂšs bien ! MĂȘme si on note toujours la certaine distance de NumĂ©ro 6 envers les femmes, tous deux semblent ĂȘtre Ă  l'aise et si leur relation n'est tout au plus que de l'amitiĂ©, notons ce haut fait NumĂ©ro 6 a une relation aimable avec une femme ! Haut fait car cela ne se reproduira plus faut dire qu'en quatre Ă©pisodes il s'est fait tromper par une femme
 quatre fois ! Donc, on comprend qu'il commence Ă  en avoir marre !. La scĂšne des cartes, sans tension aucune, nous plonge donc dans une ambiance dĂ©contractĂ©e qui va trĂšs vite voler en Ă©clats dĂšs la scĂšne suivante ! Causant ainsi un effet de surprise inattendu. À noter que la scĂšne comporte un dĂ©tail que nous, pauvres tĂ©lĂ©spectateurs, remarquerons Ă  peine et qui Ă©videmment se rĂ©vĂ©lera dĂ©cisif dans la derniĂšre partie ! Peu aprĂšs, NumĂ©ro 6 est enlevĂ© et subit un lavage de cerveau. La scĂšne, bien que brĂšve, nous prend totalement et l'on attend avec impatience la suite. Et Ă  ce moment-lĂ , Feely commence Ă  emmĂȘler les fils de son scĂ©nario et fait vaciller une par une toutes nos certitudes. Ainsi, NumĂ©ro 6 Ă  son rĂ©veil se voit avec
 les cheveux sombres et la moustache ! Puis, le tĂ©lĂ©phone sonne et nous apprenons qu'il est en fait NumĂ©ro 12 ! NumĂ©ro 6 ou 12 va donc chez le NumĂ©ro 2 qui lui dit qu'il a Ă©tĂ© amenĂ© de Bucarest pour se faire passer pour le NumĂ©ro 6 et lui donne son dossier. En effet, il veut faire douter de son identitĂ© le NumĂ©ro 6 pour le faire craquer et le forcer Ă  parler de sa dĂ©mission. NumĂ©ro 12, un peu dĂ©boussolĂ©, accepte et se rend chez NumĂ©ro 6 qui rentre bientĂŽt de sa promenade
 Et voilĂ  les deux NumĂ©ros 6 nez Ă  nez ! La mise en scĂšne de ce qui suit est gĂ©niale alors que dans des Ă©pisodes de sĂ©ries d'Ă©poque, on ne peut dupliquer un acteur Ă  l'Ă©cran comme Mais qui est Steed ? oĂč on ne voit jamais les deux Steed simultanĂ©ment, lĂ , nous voyons dans la mĂȘme image l'original et le double ! Patrick McGoohan multipliĂ© par deux ! Un rĂȘve pour les fans !!L'Ă©change qui suit en rajoute dans la contradition car il est bien loin d'Ă©clairer le spectateur ! En effet, dans le rĂŽle de celui qui paraĂźt ĂȘtre NumĂ©ro 6 qu'on fait passer pour 12 et qui essaye de prouver qu'il est 6 vous suivez ?, celui qui est en noir, McGoohan est impeccable il semble confus, dĂ©sorientĂ© mais convaincu qu'il est bien celui qu'il prĂ©tend. Mais c'est l'autre NumĂ©ro 6 en rĂ©alitĂ©, il semble que ce soit NumĂ©ro 12 qui se fait passer pour 6, en blanc, qui est impĂ©rial il a tout le comportement de NumĂ©ro 6 ! DĂ©sinvolture, autodĂ©rision, humour noir
 il a tout ce qu'il faut et nous rĂ©gale de jolies rĂ©pliques bien senties tandis que son sosie ne semble pas tout Ă  fait assurĂ© ! Le trouble latent de la scĂšne et sa construction sont trĂšs jouissifs pour le tĂ©lĂ©spectateur qui a du mal Ă  savoir oĂč il en est ! La scĂšne du gymnase oĂč ils s'affrontent escrime, boxe, tir au pistolet... est trĂšs bien rĂ©alisĂ©e. La scĂšne d'escrime notamment est une excellente scĂšne d'action qui pourrait anticiper le duel similaire NumĂ©ro 6-NumĂ©ro 2 dans Il Ă©tait une fois. Bref, nous sommes dans une lĂ©gĂšre incertitude lorsque les deux hommes vont voir NumĂ©ro 2 pour s'expliquer puisque nous ne savons clairement qui est une fois, nous sommes dans le brouillard lors de leur confrontation, un des NumĂ©ro 6 est pris Ă  partie par NumĂ©ro 2 et ses gardes et lui inflige une torture mentale ! La scĂšne est intense et la tension augmente avec l'arrivĂ©e de NumĂ©ro 24 voir sa tĂȘte quand elle dĂ©couvre son partenaire de tĂ©lĂ©pathie en double ! qui fait le test des cartes du dĂ©but. En effet, son esprit Ă©tant complĂ©mentaire de celui du vrai NumĂ©ro 6, elle peut deviner les cartes qu'il a en main, ce qui n'est pas le cas avec un esprit Ă©tranger comme le faux 6. Le verdict tombe, confirmĂ© par la suite par deux autres preuves nous savons dĂ©finitivement qui est 6 et qui est 12 et pourtant ça ne concordait pas avec le dĂ©but de la scĂšne ! Le NumĂ©ro 2, qui n'avait visiblement pas prĂ©vu le test des cartes, Ă©clate de colĂšre son plan a Ă©chouĂ© !Mais lĂ , Terence Feely dĂ©clenche un nouveau coup de théùtre avec le cauchemar du vrai 6 ! Nous nous sommes encore fait avoir ! Tout n'Ă©tait qu'une vaste fumisterie, tout Ă©tait combinĂ© Ă  l'avance, le piĂšge de NumĂ©ro 2, loin d'avoir Ă©chouĂ©, est terriblement efficace, le vrai 6 ne sait plus oĂč il en est et nous-mĂȘmes on a marchĂ© ! Ce revirement subit met fin Ă  toute une sĂ©rie de rebondissements et, sans temps mort, le scĂ©nariste embraye avec la deuxiĂšme partie de son intrigue comment le vrai 6 va-t-il restaurer son identitĂ© usurpĂ©e par son double, vainqueur au total ?NumĂ©ro 6 est au plus bas doutant de son identitĂ©, complĂštement perdu au cƓur d'une machination terrifiante, il puise au fond de toutes ses ressources, animĂ© d'une incroyable Ă©nergie de lutter pour refaire surface dans cette bataille qu'il est en train de perdre. Il parvient Ă  se remĂ©morer les phases de son conditionnement ». DĂšs lors, il reprend son combat, et dans une scĂšne Ă©lectrique », il retrouve toutes ses facultĂ©s. C'est avec des sĂ©quences de ce genre que nous mesurons combien le NumĂ©ro 6 nous paraĂźt surhumain, un vrai hĂ©ros des temps modernes
AprĂšs la bagarre contre les gardes, l'affrontement final est amenĂ© sans brusquerie, NumĂ©ro 6 feint le dĂ©sespoir pour s'approcher de son ennemi puis un combat fĂ©roce s'engage aussitĂŽt. Saluons dĂ©jĂ  le travail de Pat Jackson qui rĂ©ussit quasiment Ă  donner l'illusion d'une lutte entre deux NumĂ©ro 6 ! Le visage du cascadeur n'apparaĂźt presque pas. L'apparence est impeccable et l'incroyable conclusion du combat, sinistre et inattendue, nous tient en haleine. L'Ă©pisode pourrait s'arrĂȘter lĂ , mais NumĂ©ro 6 compte bien profiter de sa victoire pour s'Ă©vader. Ainsi dans la scĂšne finale, Terence Feely ajoute un nouveau suspense va-t-il duper le NumĂ©ro 2 ? Va-t-il enfin sortir du Village ? La tension est assurĂ©e par le NumĂ©ro 2 qui l'assaille de questions. Finalement, la chute, aussi ironique qu'implacable, couronne justement cette histoire gĂ©niale, un des meilleurs scenarii de l'auteur, sans aucun doute ! ScĂ©nario pouvant ĂȘtre lu au second degrĂ© cet Ă©pisode traite de la dĂ©possession de soi-mĂȘme. Le Village mett un point d'honneur Ă  dĂ©personnaliser tous ses habitants les noms remplacĂ©s par les numĂ©ros en sont la preuve la plus Ă©vidente et ici, c'est particuliĂšrement flagrant minimiser votre importance, vos qualitĂ©s, votre part de lumiĂšre » en la confrontant Ă  votre part d'ombre » pour reprendre Voltaire, constituĂ©e de tous vos mauvais cĂŽtĂ©s. Nous sommes devant un procĂ©dĂ© visant Ă  annihiler ce qui fait votre valeur, pour vous empĂȘcher ainsi de penser, vous mettre devant les faits accomplis. Le combat final a une symbolique qui saute aux yeux le NumĂ©ro 6 se bat contre lui-mĂȘme, c'est aussi un combat intĂ©rieur pour acquĂ©rir son indĂ©pendance non seulement aux yeux de tous mais aussi Ă  ses propres yeux car il a besoin de savoir qu'il est NumĂ©ro 6 et non pas ce qu' on » on » dĂ©signant la sociĂ©tĂ©, les gouvernants, mais aussi des proches mal intentionnĂ©s
 essaye de lui faire ĂȘtre. Un combat qui est aussi psychologique la lutte intĂ©rieure de NumĂ©ro 6 hagard qui tente de se souvenir qui il est vĂ©ritablement. Cette idĂ©e sous-jacente, prĂ©sente dans tout l'Ă©pisode, confirme, aprĂšs le chef-d'Ɠuvre de la dĂ©nonciation des malversations politiques de l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent, le dĂ©sir de la sĂ©rie de passer Ă  un degrĂ© supĂ©rieur celui de la rĂ©flexion philosophique via le divertissement qu'est un Ă©pisode d'une sĂ©rie tĂ©lĂ©. Aujourd'hui, cette charge contre le monde qui nous entoure n'a rien perdu de sa force et nous saisit mĂȘme davantage car nous vivons dans une sociĂ©tĂ© proche de 1984 d'Orwell, qui veut rĂ©gir notre vie Big Brother. NumĂ©ro 6, nouveau Winston Smith, est le symbole de la rĂ©sistance dans ce combat sans relĂąche Ă  l'issue qui se rĂ©vĂ©lera... incertaine ! La mise en scĂšne de Pat Jackson mĂ©rite certainement une bonne place dans le classement des meilleures mises en scĂšne de la sĂ©rie. RĂ©ussite totale ! Elle est bien plus aĂ©rĂ©e que A. B. et C. car il varie ici agrĂ©ablement les plans en donnant la part du lion cette fois aux plans d'ensemble, nous permettant d'apprĂ©cier tant les dĂ©cors extĂ©rieurs qu'intĂ©rieurs, ici, bien mis en valeur. C'est surtout lors des scĂšnes d'action, en particulier la bagarre finale entre les deux NumĂ©ro 6, qu'il dĂ©montre sa maĂźtrise de la rĂ©alisation avec un montage rapide. Mais il parvient aussi Ă  captiver en soulignant les points forts de l'Ă©pisode par des effets insistants la torture mentale, les interventions du RĂŽdeur, les souvenirs de NumĂ©ro 6
 qui renforcent ces scĂšnes sans trop les surcharger. RĂ©alisation fluide et appliquĂ©e qui empĂȘche l'Ă©pisode de sombrer dans une confusion pourtant difficile Ă  Ă©viter LibertĂ© pour tous n'y avait pas tout Ă  fait rĂ©ussi. N'oublions Ă©videmment pas les acteurs l'Alison de Jane Merrow est un personnage intĂ©ressant avec sa voix innocente, son calme dans toutes les situations, sa confiance en elle-mĂȘme, il n'est pas Ă©tonnant que McGoohan y ait Ă©tĂ© sensible ! Un portrait de femme moins cynique et plus sympathique que les traĂźtresses des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Sa dĂ©claration finale, jouĂ©e sans miĂšvrerie, sans violons, sonne juste. Un rĂŽle tout en finesse interprĂ©tĂ© avec une grande intelligence par Jane Merrow, vraiment trĂšs professionnelle ! Le NumĂ©ro 2 d'Anton Rodgers n'existe malheureusement pas assez, il n'est pas le NumĂ©ro 2 le plus inoubliable, loin de lĂ  ! Mais il faut dire que son personnage n'est pas assez travaillĂ© pour nous marquer. Toutefois, la prestation de l'acteur est trĂšs bonne, toute en nuances, et soignĂ©e, ce qui fait qu'il convainc dans ce rĂŽle un peu effacĂ© pour cet Ă©pisode. En fait, les deux comĂ©diens sont un peu Ă©clipsĂ©s car McGoohan, dĂ©cidĂ©ment trĂšs inspirĂ©, rafle la mise aprĂšs sa composition exceptionnelle de l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent, il crĂšve littĂ©ralement l'Ă©cran en se scindant en deux ! Tour Ă  tour effrayĂ©, assurĂ©, faible, fort, dĂ©contenancĂ©, dĂ©sinvolte
 Il est de toutes les scĂšnes et vole la vedette Ă  tous ses partenaires c'est presque un one-man-show ou plutĂŽt un "one-in-two"-men show ! qu'il nous fait tellement son double rĂŽle lui colle Ă  la peau et il s'en tire sans problĂšme. Sans doute son numĂ©ro le plus rĂ©ussi avec celui d'Il Ă©tait une fois de la sĂ©rie. Son charisme Ă©tincelle avec Ă©clat, portant tout l'Ă©pisode sur lui-mĂȘme. Il est tout simplement grandiose ! Les autres rĂŽles sont bien plus anodins, ils servent plutĂŽt de dĂ©cor dans cet Ă©pisode ! DĂ©cor sans fausses notes quand mĂȘme ! La musique n'est pas trĂšs importante ici. On notera tout de mĂȘme que les thĂšmes des scĂšnes d'action sont entraĂźnants et ajoutent de la saveur aux combats. Avis de Denis Chauvet Chaque sĂ©rie qui se respecte a son histoire de doubles et c’est souvent top ou flop, sans demi-mesure. Pour celui-ci, c’est top. Je n’avais pas revu cet opus depuis des dĂ©cennies et je ne me souvenais que du twist final Susan died a year ago, Number Six !’. Le reste fut une redĂ©couverte et on tombe dans le panneau. Le 6 a subi un lavage de cerveau pour ĂȘtre le 12 et essayer de prendre la place du 6, qui est un fake’. Difficile Ă  suivre, mĂȘme si l’habit est significatif et cette sublime moustache Ă  la Steed/Webster ! pourquoi le vrai numĂ©ro 6 serait-il habillĂ© en blanc ? Comme tout, l’apparence est trompeuse et le tĂ©lĂ©spectateur se laisse abuser et il est conscient du plan machiavĂ©lique seulement lorsque le numĂ©ro 6 finit par se souvenir longuement du traitement infligĂ©. Le petit bobo au doigt du dĂ©but a de l’importance et on le sait tout de suite. En fait, c’est la jolie Alison pas qu’un numĂ©ro ! qui a tout compris. On espĂšre qu’elle ne fasse pas partie de la brochette de traitresses que la sĂ©rie nous a prĂ©sentĂ©e jusqu’à prĂ©sent. On est soulagĂ© par sa rĂ©partie du final. D’ailleurs, Jane Merrow aurait Ă©tĂ© ma prĂ©fĂ©rĂ©e pour ĂȘtre l’Avengers girl de la sixiĂšme saison, mais ça, c’est une autre histoire
Et dire que le numĂ©ro 6 ne la garde pas pour la soirĂ©e et la renvoie chez elle car il est tard
Hmm, la bigoterie a ses limites, Mr McGoohan ! Les bĂ©mols sont la façon radicale du N°6 de redevenir droitier et l’utilisation abusive des studios Borehamwood pour Portmeirion
. A noter le premier et seul personnage noir de la sĂ©rie et c’est un mĂ©chant. Quelque chose qui perturberait les instances tĂ©lĂ©visuelles de nos jours
Un excellent scĂ©nario, accompagnĂ© d’une rĂ©alisation Ă©poustouflante pour l’époque lorsque les deux numĂ©ros 6 se rencontrent. Et McGoohan est sensationnel, mais c’est toujours le cas. Le numĂ©ro 6 gagne la manche mais perd le match, et mentionne Le GĂ©nĂ©ral, qui sera au centre de la prochaine aventure ! Infos supplĂ©mentaires Cet Ă©pisode a le mĂȘme titre en VF qu'un Ă©pisode de Chapeau Melon saison 6. Nous en apprenons davantage sur NumĂ©ro 6 il met un glaçon dans son whisky, fume des cigarettes russes blondes, pas brunes mais pas de cigare, et connaĂźt son Shakespeare sur le bout des doigts. Il a Ă©galement toutes les qualitĂ©s qu'on attend d'un agent secret il tire facilement au fleuret, est trĂšs bon boxeur, et a le sommeil lĂ©ger ; il a Ă©galement un haut pourcentage au tir au pistolet 90 % ! Moins que les 99% de Purdey et les 100% de Steed et Gambit, mais c'est dĂ©jĂ  excellent ! Nous apprenons aussi qu'il est droitier. Le NumĂ©ro 24 est appelĂ© par son prĂ©nom, une exception rare. Cependant, il y en a d'autres Nadia/NumĂ©ro 8 du Carillon de Big Ben, Monique/NumĂ©ro 30 de L'enterrement, et dans une moindre mesure Kathy/NumĂ©ro 22 Musique douce bien que dans ce dernier cas, ce n'est peut-ĂȘtre pas son vrai nom. Alison est une des rares femmes avec qui NumĂ©ro 6 a une relation non conflictuelle et amicale. De mĂȘme, le NumĂ©ro 12 s'appelle Curtis. Or, dans le remake de la sĂ©rie, le NumĂ©ro 2 s'appelle
 Curtis ! Vous avez dit coĂŻncidence ? Un des rares Ă©pisodes de la sĂ©rie Ă  recourir Ă  un flash-back lorsque NumĂ©ro 6 se souvient de son traitement ». On reverra ce mĂȘme procĂ©dĂ© dans L'impossible pardon. On remarquera en passant que NumĂ©ro 6 porte briĂšvement la moustache ! Cela ne se reproduira que dans l'Ă©pisode La mort en marche. Le GĂ©nĂ©ral, personnage principal de l'Ă©pisode suivant, est mentionnĂ© Ă  la fin de l'Ă©pisode. QuatriĂšme apparition du RĂŽdeur qui est nommĂ© par son nom dans cet Ă©pisode. Dans aucun autre, on ne le lui donne. PremiĂšre et derniĂšre fois qu'il tue quelqu'un. AprĂšs la violente diatribe sur la politique de LibertĂ© pour tous, cet Ă©pisode approfondit la notion de dĂ©personnalisation de l'ĂȘtre. Alors que le prĂ©cĂ©dent ne pouvait ĂȘtre vu qu'au second degrĂ©, celui-lĂ  mĂ©lange les deux degrĂ©s avec efficacitĂ©. Bonus DVD Jane Merrow rapporte que la scĂšne des cartes fut trĂšs difficile Ă  jouer, notamment quand McGoohan lançait des NOW ! » tantĂŽt brusques, tantĂŽt doux, ce qui la dĂ©concentrait. Elle dit avoir aimĂ© l'amabilitĂ© de Pat Jackson et qu'elle s'est bien entendue avec son partenaire tant dans leurs scĂšnes qu'hors scĂšne. C'est la seule actrice qui a rĂ©ussi Ă  avoir une bonne relation avec McGoohan qui ne s'est jamais montrĂ© distant avec elle, contrairement aux autres en particulier Annette AndrĂ©. Jane Merrow pense que le mĂ©rite en revient Ă  son professionnalisme. Bonus DVD Le cinquiĂšme Ă©pisode du remake a pour titre Schizoid, il a une intrigue proche de l'original mais est beaucoup plus Anton Rodgers 1933-2007 a passĂ© sa vie au théùtre, oĂč il a beaucoup jouĂ© de piĂšces contemporaines. Il n'a cependant pas dĂ©daignĂ© le petit Ă©cran, apparaissant dans des sĂ©ries et tĂ©lĂ©films de 1960 dont Randall et Hopkirk ou L'Homme Ă  la Valise jusqu'Ă  sa mort. Il est surtout connu pour ses rĂŽles rĂ©currents dans les sĂ©ries sitcoms Fresh Fields 1984-1986 et May to December 1989-1994.Jane Merrow 1941 a connu la cĂ©lĂ©britĂ© en interprĂ©tant Alais, la maĂźtresse d'Henri II dans le film Le Lion en hiver nomination pour un Golden Globe. Elle peut se vanter d'avoir jouĂ© dans tous les chefs-d'Ɠuvre du petit Ă©cran anglophone Le Saint, Destination Danger, Mission Impossible, Mannix, Randall et Hopkirk
 jusque dans les annĂ©es 1990. Elle a depuis ouvert une Ă©cole de langues. Elle fut pressentie pour succĂ©der Ă  Diana Rigg comme partenaire de John Steed dans Les Avengers, rĂŽle qui finalement Ă©chut Ă  Linda Thorson. On peut quand mĂȘme voir cette ravissante actrice dans le rĂŽle de Susan dans Mission trĂšs
 improbable saison 5.Earl Cameron 1917 fut un des premiers acteurs noirs Ă  rĂ©ussir au théùtre. Il fit parallĂšlement une petite carriĂšre dans la tĂ©lĂ©, multipliant les apparitions de 1956 Ă  1995 dans des sĂ©ries Cinq apparitions dans Destination Danger ou dans Docteur Who et des tĂ©lĂ©films. Il fut fait Commandeur dans l'Ordre dans l'Empire Britannique en 2009. Son rĂŽle le plus notable est celui de Karanja dans Simba 1955 avec Dirk Nettheim 1925-2008 a principalement incarnĂ© beaucoup de rĂŽles mineurs Ă  la tĂ©lĂ©vision. AprĂšs The Prisoner, il joua le rĂŽle de George Logan dans le soap opĂ©ra
 Prisoner ! Il est apparu dans l'Ă©pisode Mort Ă  la carte saison 3. SĂ©quence culte NumĂ©ro 6 contre NumĂ©ro 6 Retour Ă  l'index 6. LE GÉNÉRAL THE GENERAL RĂ©sumĂ© Trois annĂ©es de cours en trois minutes ? Impossible ! Et pourtant vrai ! GrĂące Ă  sa rencontre avec le mystĂ©rieux GĂ©nĂ©ral », un professeur prĂ©tend ĂȘtre parvenu Ă  mettre un point un systĂšme infaillible permettant d'assimiler le contenu de mois et de mois de cours en quelques secondesvia la tĂ©lĂ©vision. NumĂ©ro 6 est sceptique mais doit se rendre Ă  l'Ă©vidence lorsque l'expĂ©rience marche parfaitement tant sur lui que sur les Ă©tudiants! Mais que se trame-t-il derriĂšre le GĂ©nĂ©ral ? Qui est-il ? Quelle sombre machination se cache derriĂšre ce systĂšme d'utilitĂ© publique ? NumĂ©ro 6 fait Ă©quipe avec NumĂ©ro 12, un Ă©tudiant qui comme lui se mĂ©fie du GĂ©nĂ©ral et du de ClĂ©ment Diaz Le GĂ©nĂ©ral, sans ĂȘtre un chef-d'Ɠuvre, est un bon Ă©pisode qui se laisse voir avec plaisir et pouvant ĂȘtre saisi sous plusieurs angles diffĂ©rents. Le scĂ©nario, outre une attaque en rĂšgle contre le systĂšme Ă©ducatif plus que jamais d'actualitĂ© oĂč les mĂ©thodes d'Ă©ducation changent sans cesse, offre un divertissement agrĂ©able ; mais il faut attendre la scĂšne finale pour comprendre tout l'intĂ©rĂȘt de l'intrigue. Cette satire de l'Ă©ducation est peut-ĂȘtre moins percutante que celle de la politique dans LibertĂ© pour tous mais elle n'en est pas moins rĂ©ussie et trĂšs pertinente. L'exposition de l'Ă©pisode introduit efficacement l'histoire. Nous apprenons qu'il y a des Ă©tudiants dans le Village et ils suivent leurs cours chez eux grĂące au GĂ©nĂ©ral », personnage dont on ne sait rien et qui semble ĂȘtre capable d'enseigner Ă  vitesse hyperaccĂ©lĂ©rĂ©e et avec 100% de rĂ©ussite Ă©normĂ©ment de connaissances. Notre attention est Ă©veillĂ©e donc par deux points comment un tel prodige est-il possible et le comportement de NumĂ©ro 12, jeune Ă©tudiant qui semble ĂȘtre Ă  l'Ă©cart ». Bien qu'il soit dans l'Administration, il ne paraĂźt ni ravi de sa position ni enthousiaste Ă  propos du GĂ©nĂ©ral ! Cependant une scĂšne surprenante interrompt l'exposition le professeur, qui tape les cours pour le GĂ©nĂ©ral, tente de prendre la fuite. Il est aussitĂŽt pris en chasse
 par une bande d'Ă©tudiants ! Pendant qu'on le rattrape, NumĂ©ro 6 repĂšre un magnĂ©tophone au milieu de la plage. Il n'a pas le temps de le prendre et on lui conseille de rentrer chez lui pour suivre le cours du Professeur et du GĂ©nĂ©ral. Admirons comment Greifer parvient Ă  nous captiver que renferme le magnĂ©tophone ? Pourquoi le Professeur a-t-il pris la fuite ? AjoutĂ©s aux deux mystĂšres prĂ©cĂ©dents, nous nous interrogeons sur pas moins de quatre Ă©nigmes quand NumĂ©ro 6 rentre chez lui. La multiplication des mystĂšres et leur rĂ©solution au fur et Ă  mesure de l'histoire sont le prix de cet Ă©pisode qui va donc opter pour un tempo modĂ©rĂ©, laissant le temps au scĂ©nario de se nouer et de se dĂ©nouer sans traĂźner pour autant. De retour chez lui, NumĂ©ro 6 regarde sa TV, et nous nous voyons confrontĂ©s Ă  une cinquiĂšme Ă©nigme lorsque le Professeur apparaĂźt, il est tout Ă  fait normal, serein, de bonne humeur et dĂ©clare que grĂące au GĂ©nĂ©ral, il a pu mettre au point son systĂšme ultrarapide d'apprentissage et il s'en vante. Alors qu'il y a cinq minutes, il tentait de fuir aurait-il peur du GĂ©nĂ©ral en fait ?, le contraste ainsi obtenu est Ă©tonnant ! La leçon commence alors, mais elle est trĂšs particuliĂšre car silencieuse ! NumĂ©ro 6 est captivĂ© par ce qu'il voit... et 15 secondes plus tard, la leçon est terminĂ©e ! C'est Ă  ce moment que NumĂ©ro 2 arrive et l'interroge sur le sujet et NumĂ©ro 6, stupĂ©fait, donne toutes les bonnes rĂ©ponses traitĂ© d'Andrinople, alliĂ©s de Bismarck
 ! ScĂšne surrĂ©aliste qui tient tout de suite notre attention en mĂȘme temps que nous, humbles tĂ©lĂ©spectateurs, recevons une petite leçon d'histoire ! Comme quoi, les sĂ©ries tĂ©lĂ© peuvent ĂȘtre trĂšs Ă©ducatives ! NumĂ©ro 6 sort et constate que tous les Ă©tudiants ont assimilĂ© les leçons mais, d'instinct, nous sentons que quelque chose ne va pas les mĂȘmes questions sont posĂ©es et les rĂ©ponses ont l'air d'ĂȘtre automatiques, comme si c'Ă©tait des robots programmĂ©s qui parlaient. À partir de lĂ , nous nous apercevons de la portĂ©e de cet Ă©pisode qui critique les travers de l'Ă©ducation et notamment le par cƓur ». En effet, les Ă©tudiants livrent des rĂ©ponses toutes faites, sans justification ; ils retiennent mais ne rĂ©flĂ©chissent pas ! Nous avons affaire Ă  des personnes conditionnĂ©es pour donner des bonnes rĂ©ponses ! Ou comment le savoir, arme redoutable contre les conditionnements et la tyrannie de notre sociĂ©tĂ©, peut se retourner contre nous. La scĂšne suivante est sans doute la plus rĂ©ussie de l'Ă©pisode l'Ă©change entre NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 12 est trĂšs rĂ©vĂ©lateur – NumĂ©ro 6 dĂ©clare sĂšchement qu'il ne croit en personne sauf en lui et NumĂ©ro 12, tout aussi sĂšchement lui indique qu'il est d'accord. Ce passage peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© de diverses maniĂšres ce dialogue nous incite-t-il Ă  penser que nous ne pouvons avoir confiance qu'en nous-mĂȘmes car nous ne savons pas comment vont rĂ©agir nos semblables ? Dans ce cas, la sĂ©rie loue l'attitude individualiste. Ou bien est-ce simplement la dĂ©fense de l'esprit d'indĂ©pendance ? Compter sur soi-mĂȘme pour rester libre de ses choix et dĂ©pendre le moins des autres comme NumĂ©ro 6 le fait chaque jour il ne veut pas ĂȘtre un numĂ©ro dans la masse oĂč sa personnalitĂ© serait sacrifiĂ©e sur l'autel du collectif et de la nĂ©gation de l'individu. Comment la sociĂ©tĂ© veut nous façonner Ă  sa maniĂšre, telles les sculptures de la femme du Professeur. La scĂšne est aussi une attaque en rĂšgle contre le par cƓur » NumĂ©ro 6 connaĂźt la date du traitĂ© d'Andrinople
 mais est forcĂ© d'avouer qu'il en ignore le contenu ! Le cours est donc incomplet ! Ainsi, nous sommes devant un cas moderne de bourrage de crĂąne » oĂč, satisfaits de connaissances Ă©tonnantes apprises comme un perroquet, nous ignorons d'approfondir ce que l'on sait et finalement on en oublie de connaĂźtre l'essentiel ! Le systĂšme Ă©ducatif, encore aujourd'hui, pressĂ© par le temps et la quantitĂ© de connaissances Ă  injecter aux Ă©lĂšves, n'a pas le temps de se pencher davantage sur les points essentiels d'un programme et se contente de les survoler. Est-ce cela que craint le Professeur dans son message enregistrĂ© sur le magnĂ©tophone, antithĂšse totale sur ce qu'il disait prĂ©cĂ©demment sur Le GĂ©nĂ©ral ? Quant Ă  NumĂ©ro 12, il demeure ambigu de quel cĂŽtĂ© est-il ? La scĂšne de la villa n'avance pas l'intrigue et paraĂźt ĂȘtre en "remplissage". Toutefois, elle reste divertissante par l'antagonisme de NumĂ©ro 6 et de la femme du professeur. MalgrĂ© son peu d'intĂ©rĂȘt pour l'histoire, la scĂšne se termine par une chute surprenante et une cinglante rĂ©plique de NumĂ©ro 6, plus ironique que jamais ! ScĂšne seulement destinĂ©e Ă  ajouter de la tension. C'est le soir et les Ă©tudiants, heureux et sĂ»rs de rĂ©ussir les examens grĂące au GĂ©nĂ©ral, font la bringue. Ou comment s'adapter Ă  une vie normale dans un milieu conditionnĂ© oĂč vous ĂȘtes prisonnier. C'est le danger du syndrome de Stockholm on vous emprisonne assez longtemps jusqu'Ă  ce que le seul moyen de vous en sortir soit d'accepter votre condition et le temps aidant, Ă l'aimer ! Surtout au Village oĂč votre captivitĂ© est royale ! Transposons dans notre monde actuel la sociĂ©tĂ© nous donne des miettes de bonheur et en Ă©change, elle rĂ©git notre vie. Le Prisonnier gagne donc en force au fur et Ă  mesure que les annĂ©es passent, notre monde moderne lui donne raison ! Évidemment, seul NumĂ©ro 6 et peut-ĂȘtre NumĂ©ro 12 aussi est lucide et il prĂ©fĂšre regagner sa maison. Suspense dans la scĂšne suivante car il semble que NumĂ©ro 12 soit dĂ©finitivement un alliĂ© de NumĂ©ro 6, mais nous savons que les trahisons sont lĂ©gion dans la sĂ©rie donc est-il sincĂšre ou non ? NumĂ©ro 6 le croit et a cette rĂ©plique rĂ©vĂ©latrice Yes, Sir ! [Oui
 chef !] dite sans la moindre ironie il reconnaĂźt NumĂ©ro 12 comme alliĂ© et lui fait confiance ! PlutĂŽt rare de la part d'un homme qui ne compte que sur lui-mĂȘme ! DerniĂšre partie de l'histoire, dont le cours est impeccablement construit. Le lendemain, les membres du conseil d'Ă©ducation, vĂȘtus de hauts-de-forme, lunettes noires ils ont trĂšs inquiĂ©tants !, portant des serviettes de mĂȘme couleur, arrivent au sein d'un vĂ©ritable bunker avec systĂšmes de surveillance et d'alarmes perfectionnĂ©s dont un avertissement trĂšs dissuasif pour ceux s'introduisant sans laissez-passer !. NumĂ©ro 6 entre grĂące au laissez-passer fourni par NumĂ©ro 12, assomme deux gardes une scĂšne pas dĂ©nuĂ©e d'humour ! et le projectionniste... La rĂ©union du conseil est l'occasion encore une fois, aprĂšs LibertĂ© pour tous, de dĂ©noncer tous ceux qui sont des pantins » dans l'administration ; tĂ©moin, le dialogue entre NumĂ©ro 2 et le projectionniste avant la rĂ©union — Le conseil a approuvĂ© ?— Il le fera ! Et en effet, les membres du conseil Ă©coutent beaucoup mais parlent peu, ce sont des marionnettes au service de NumĂ©ro 2 qui a besoin d'un semblant de conseil pour asseoir son autoritĂ©. Peu importe l'ordre pourvu qu'il y ait un semblant d'ordre ! Ce qui semble ĂȘtre le mot d'ordre de notre sociĂ©tĂ© actuelle ! Quant Ă  NumĂ©ro 12 il joue son double jeu Ă  la perfection, il loue les avancĂ©es acquises grĂące au GĂ©nĂ©ral avec un air forcĂ© ! Nous apprenons alors les dessous de la machination. NumĂ©ro 2 se sert de l'amour que porte la femme du professeur Ă  son mari pour donner une bonne image publique de son projet, et contrĂŽle tout ce que note le professeur les gens l'aiment bien, ils croient tout ce qu'il dit, c'est l'image qu'il donne qui est importante. Encore le triomphe des apparences ! Le professeur n'a pas les mains libres et l'assistance mĂ©dicale le drogue rĂ©guliĂšrement pour Ă©touffer ses vellĂ©itĂ©s de rĂ©volte comme sa fuite Ă  la plage au dĂ©but de l'Ă©pisode. Bien que NumĂ©ro 2 soupçonne lĂ©gitimement NumĂ©ro 12 d'ĂȘtre le chef de la conspiration, il veut en avoir le cƓur net et pour cela va demander la rĂ©ponse Ă  celui qui sait tout le GĂ©nĂ©ral lui-mĂȘme ! ScĂšne finale dans le bureau du GĂ©nĂ©ral, lorsque enfin nous le voyons, difficile de ne pas ĂȘtre surpris ! MĂȘme si les esprits les plus perspicaces peuvent deviner qui il est rĂ©ellement surtout s'ils ont vu L'hĂ©ritage diabolique ou Complexe X-41 de Chapeau Melon, ce n'en est pas moins ahurissant ! NumĂ©ro 2 ne s'est pas encore servi du GĂ©nĂ©ral pour implanter ce qu'il veut au sein des Ă©tudiants mais il va bientĂŽt le faire en dĂ©livrant des cours » sur ce qu'il voudra, NumĂ©ro 2 pourra contrĂŽler l'avenir du monde qu'est la jeunesse d'aujourd'hui. Et c'est exactement ce que veulent faire les politiciens actuels symbolisĂ©s par le NumĂ©ro 2 qui, voulant avoir mainmise sur l'Ă©ducation et contrĂŽler » les jeunes, se permettent de dĂ©cider du programme de l'annĂ©e. La sĂ©rie est donc bien visionnaire ! Ce seront des esclaves savants ! s'exclame le NumĂ©ro 2, conscient de l'infaillibilitĂ© de son projet car le GĂ©nĂ©ral sait tout sur tout, rien ne peut lui Ă©chapper ! Et nous comprenons pourquoi le professeur aime autant le GĂ©nĂ©ral qu'il le dĂ©teste, car lui-mĂȘme n'est rien comparĂ© Ă  lui. Et nous, sommes-nous condamnĂ©s Ă  n'ĂȘtre, au mieux, que des esclaves savants » ? La conclusion de l'Ă©pisode est l'une des plus sombres de la sĂ©rie. La pirouette finale, d'une simplicitĂ© triviale mais terriblement efficace, clĂŽt l'Ă©pisode de maniĂšre stupĂ©fiante. Car le GĂ©nĂ©ral, piĂ©gĂ© par NumĂ©ro 6, ne peut rĂ©pondre, lui l'omniscient, Ă  une simple question qu'il lui pose. Mais cette fin n'est qu'Ă  demi-optimiste car l'amertume et le tragique altĂšrent le triomphe apparent. Le scĂ©nario de Greifer est donc dans la moyenne il ne se passe en fait pas grand-chose pendant la premiĂšre demi-heure et c'est le quart d'heure final qui justifie l'intrigue. C'est donc un bon scĂ©nario qui va de pair avec une trĂšs bonne critique du systĂšme Ă©ducatif. La mise en scĂšne est signĂ©e Peter Graham Scott, rĂ©alisateur bien connu des fans de Chapeau Melon pour avoir bien dirigĂ© trois Ă©pisodes de la saison 4 Les aigles, Mort en magasin et L'Ă©conome ou le sens de l'histoire. Elle se rĂ©vĂšle plutĂŽt bonne mais demeure classique, pas de faiblesse particuliĂšre, et quelques trouvailles zooms rapides sur le piĂšge de l'entrĂ©e du bunker !, Peter Graham Scott, Ă  l'unisson du scĂ©nario avance modĂ©rĂ©ment l'action. On comprend qu'il n'ait pas voulu prendre trop de risques car il ne connaissait rien de la sĂ©rie et a filmĂ© l'Ă©pisode sans trop saisir tout le symbolisme et la vĂ©ritable nature du feuilleton. Belle performance, alors qu'il aurait pu sombrer dans la confusion. Une mise en scĂšne pas rĂ©volutionnaire, comme celles de Don Chaffey, mais dans l'ensemble maĂźtrisĂ©e, il n'y a qu'Ă  voir les dĂ©cors mĂ©talliques de l'Administration et la salle du GĂ©nĂ©ral ou bien le luxe confortable de la villa du professeur, trĂšs bien filmĂ©s, pour s'en convaincre. Les acteurs sont enthousiasmants. Patrick McGoohan est Ă©gal Ă  lui-mĂȘme excellent. Peut-ĂȘtre un rien plus cynique que d'habitude. AprĂšs avoir monopolisĂ© l'Ă©cran dans les deux derniers Ă©pisodes, il permet Ă  ses partenaires d'exister. John Castle livre une composition de haut niveau par son jeu savamment ambigu. Il sĂšme le trouble chez le tĂ©lĂ©spectateur par une froideur et une mĂ©fiance presque exagĂ©rĂ©es ; certes son visage ne semble guĂšre changer au cours de l'Ă©pisode mais cette apparente immobilitĂ© est davantage une volontĂ© de prĂ©server le mystĂšre du personnage et de ce qu'il est capable de faire. Il est presque un second NumĂ©ro 6 tant par ses maniĂšres que par son absence d'Ă©motions. Colin Gordon rendosse le costume de NumĂ©ro 2 avec un Ă©gal talent. Il semble plus sĂ»r de lui ce coup-ci et sa ferme assurance est trĂšs bien rendue, il est plus autoritaire que dans A. B. et C. et donc davantage convaincant. Sa force cependant est moins flagrante que chez d'autres NumĂ©ro 2 plus marquants tel ceux de Patrick Cargill ou de George Baker. Le professeur de Peter Howell est correct, tiraillĂ© entre amour et haine face au GĂ©nĂ©ral, mais il n'a guĂšre l'occasion d'exprimer son talent. On retiendra davantage l'interprĂ©tation de Betty McDowall, plus prĂ©sente et dont la sincĂ©ritĂ© et l'amour qu'elle porte Ă  son mari forment un contrepoint bienvenu aux prestations plus sombres de ses partenaires. Jeu qu'elle joue sans aucune miĂšvrerie. La musique est judicieusement choisie marches militaires Ă  chaque Ă©vocation du GĂ©nĂ©ral ou musique joyeuse dans les moments de dĂ©tente. Avis de Denis Chauvet Je suis bien plus critique envers cet Ă©pisode que lors de ma derniĂšre vision il y a cinq ans. Si le message de l’opus est fort louable, sa mise en Ɠuvre est laborieuse, bavarde et presque indigeste. L'Ă©pisode est axĂ© psycho et 'brain washing' avec Ă  la clĂ© un enseignement accĂ©lĂ©rĂ© trois ans en trois minutes pour le programme d’histoire ! Le rĂȘve du gouvernement qui permettrait de faire ingurgiter un formatage idĂ©ologique, bien que je ne sois pas sĂ»r que cela soit concluant de nos jours car le niveau a bien baissĂ© depuis 1967 ! Remarquez que cela n’empĂȘche pas d’avoir pratiquement le mĂȘme taux de rĂ©ussite que dans l’épisode ! La finalitĂ© est de contrĂŽler la pensĂ©e des villageois et ce thĂšme est d’actualitĂ© avec tout le politiquement correct que nous vomissent nos mĂ©dias formatĂ©es Ă  longueurs de journĂ©e. Il n'y a pas de tentative d'Ă©vasion et le but ultime du NumĂ©ro 6 n'est pas envisagĂ© malgrĂ© qu’il puisse compter cette fois sur un alliĂ© le numĂ©ro 12, mais vu l’épisode prĂ©cĂ©dent
. Le gĂ©nĂ©ral est en fait un ordinateur, un sujet trĂšs Ă  la mode dans les annĂ©es 60, et cela m'a fait inĂ©vitablement penser au mĂ©diocre George et Fred des Avengers. A noter que la version française plombe la partie finale, qui est la plus intĂ©ressante. En effet, le 'WHY ?' devient 'QUOI' sans point d'interrogation pour respecter les quatre touches sur le clavier ! J’aime particuliĂšrement le dessin du N°6, et trĂšs peu d’autres choses car aucun second rĂŽle ne m’a marquĂ©. A quoi rime tous ces types qui se baladent en hauts-de- forme avec des lunettes de soleil ? Infos supplĂ©mentaires En France, cet Ă©pisode fut d'abord diffusĂ© sous le titre Le Cerveau pour Ă©viter toute regrettable maldonne avec le GĂ©nĂ©ral de Gaulle, PrĂ©sident de la RĂ©publique de l'Ă©poque. Le NumĂ©ro 2 de Double PersonnalitĂ© avait dĂ©jĂ  mentionnĂ© l'existence du GĂ©nĂ©ral. Lewis Greifer a Ă©crit le scĂ©nario de l'Ă©pisode sous le pseudonyme de Joshua Adam. Il dĂ©clara que son scĂ©nario n'a pas Ă©tĂ© retouchĂ© une seule fois sauf quelques aspects techniques. Il en tire une certaine fiertĂ© car ce n'est pas trĂšs courant dans le milieu ! Bonus DVD Il y a des Ă©tudiants dans le Village ! Et ils apprennent leurs cours, passent des examens, se voient, font la fĂȘte
 Bref, des jeunes comme les autres et dont on se demande bien pourquoi on les a kidnappĂ©s ? En effet, occupaient-ils dĂ©jĂ  des postes importants ? Cependant on peut aller encore plus loin car on trouvera mĂȘme des enfants dans le Village La mort en marche ! Et il est curieux de remarquer qu'aucune explication n'est donnĂ©e Ă  cette Ă©trangeté  L'Ă©tudiant mĂ©fiant porte le NumĂ©ro 12, ce qui est le NumĂ©ro de Curtis, le sosie dĂ©funt de NumĂ©ro 6 dans l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent ! Le prĂ©sentateur nous dit de fixer le GĂ©nĂ©ral pendant 15 secondes
 mais son image reste sur l'Ă©cran pendant 37 secondes ! Deux personnes meurent Ă  la fin de cet Ă©pisode. Seuls les Ă©pisodes Double personnalitĂ©, Le marteau et l'enclume, L'impossible pardon d'une certaine maniĂšre !, Musique douce et Le dĂ©nouement comportent aussi des morts. McGoohan ayant virĂ© son rĂ©alisateur, appella Peter Graham Scott un vendredi soir en urgence pour lui demander de tourner le lundi suivant. Scott, surpris par cet appel de derniĂšre minute, dit qu'il dĂ©pend de Sydney Newman nom bien connu des Avengerophiles !, homme trĂšs dur en affaires. McGoohan, qui ne reculait devant rien, tĂ©lĂ©phone Ă  Newman, et samedi matin, Scott trouva un scĂ©nario devant sa porte ! Aujourd'hui, il se demande encore comment McGoohan a pu faire plier en un rien de temps un homme tel que Newman. Scott vint sur la sĂ©rie en parfait nĂ©ophyte. Il a simplement lu le scĂ©nario et s'est dĂ©brouillĂ© avec ». Bonus DVD Dans cet Ă©pisode, le NumĂ©ro 2 de Colin Gordon est plus sĂ»r de lui que dans A. B. et C. ce qui tendrait Ă  faire penser que ce dernier Ă©pisode est en rĂ©alitĂ© postĂ©rieur au GĂ©nĂ©ral. La question de l'ordre des Ă©pisodes ne fait pas encore l'unanimitĂ© parmi les Colin Gordon 1911-1972 aprĂšs avoir servi dans l'armĂ©e pendant la Seconde Guerre Mondiale est devenu un comĂ©dien rĂ©current dans le cinĂ©ma anglais et il joua souvent dans les productions de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision ITC jusqu'Ă  sa mort, il a surtout jouĂ© des rĂŽles de gouvernants ou de ministres. Mais il a aussi jouĂ© dans La PanthĂšre Rose 1963 et le Casino Royale de 1967. C'est cependant son incarnation du rĂŽle du NumĂ©ro 2 qui lui reste attachĂ©e. Il jouait dĂ©jĂ  ce rĂŽle dans l'Ă©pisode A. B. et Castle 1940 a fait une carriĂšre dans le théùtre classique mais est beaucoup apparu dans des sĂ©ries Ă  partir de la fin des annĂ©es 60 Les Professionnels, Hercule Poirot, Sherlock Holmes
. Il joue le rĂŽle du colonel Miller dans l'Ă©pisode Commando trĂšs spĂ©cial saison 7. Peter Howell 1919 est surtout connu en Grande-Bretagne pour avoir jouĂ© le rĂŽle du Dr. Harrison dans l'un des premiers soap opĂ©ra majeurs de son pays Emergency – Ward 10 1954-1957. Il a jouĂ© le rĂŽle de Saruman dans l'adaptation radio du Seigneur des Anneaux 1981 et a fait plusieurs petits rĂŽles dans diffĂ©rentes sĂ©ries. On peut le voir dans l'Ă©pisode Mort en magasin saison 4. Betty McDowall 1933 a d'abord tournĂ© des rĂŽles mineurs dans des films anglais dĂšs 1948 mais s'est ensuite engagĂ©e essentiellement dans des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es dĂšs les annĂ©es 1960. Elle arrĂȘta sa carriĂšre en 1977. Elle est parfois crĂ©ditĂ©e sous le nom de Betty McDowell ! Al Mancini 1932-2007 est surtout connu pour avoir interprĂ©tĂ© le rĂŽle de Tassos Bravos dans Les Douze Salopards d'Aldrich 1967. Il a aussi jouĂ© au théùtre et quelques apparitions dans des sĂ©ries tĂ©lĂ©. Il est dĂ©cĂ©dĂ© de la maladie d' Philips 1930 s'est rendu cĂ©lĂšbre pour avoir jouĂ© le rĂŽle de Guillaume Tell dans la sĂ©rie Ă©ponyme de 1958. Il s'est ensuite tournĂ© vers le théùtre tout en apparaissant de temps en temps au cinĂ©ma sans dĂ©daigner le petit Ă©cran. Il a aussi jouĂ© dans l'Ă©pisode La poussiĂšre qui tue saison 4. SĂ©quence culte Trois ans de cours en trois minutes Retour Ă  l'index 7. LE RETOUR MANY HAPPY RETURNS RĂ©sumĂ© NumĂ©ro 6 se rĂ©veille dans un Village entiĂšrement dĂ©sert ! Tous les habitants ont disparu ! Mettant Ă  profit cette situation inattendue, il construit un radeau et s'Ă©chappe de sa prison via la mer. Il tente de regagner Londres mais son voyage sera cependant loin d'ĂȘtre de tout repos ; de plus, une surprise de taille l'attend dans la capitale. NumĂ©ro 6 a-t-il dĂ©finitivement rĂ©ussi Ă  s'Ă©vader du Village ? Critique de ClĂ©ment Diaz Le septiĂšme Ă©pisode de la sĂ©rie se rĂ©vĂšle ĂȘtre assez particulier car d'une Ă©tonnante audace NumĂ©ro 6 s'Ă©vade du Village
 et il reste encore dix Ă©pisodes ! Mais Ă©videmment, il n'est pas au bout de ses peines ! On peut scinder cet Ă©pisode en deux parties l'Ă©vasion et Londres. Cependant, la sĂ©rie accuse ici un petit coup de fatigue, qui malheureusement se confirmera avec l'Ă©pisode suivant. Anthony Skene, aprĂšs avoir Ă©crit l'excellent scĂ©nario d'A. B. et C. rĂ©dige son second scĂ©nario qui marque en effet une lĂ©gĂšre baisse d'inspiration les quinze premiĂšres minutes, sur le papier, ne regorgent pas d'idĂ©es recherchĂ©es car vu le sujet de la premiĂšre moitiĂ© de l'Ă©pisode, son intrigue peut se permettre d'ĂȘtre un peu paresseuse. Il se rattrapera quand mĂȘme dans la deuxiĂšme partie. PrĂ©cisons qu'Échec et mat mettra heureusement fin Ă  ce petit moment de flottement. Le dĂ©but cependant est trĂšs intrigant d'abord, a contrario des prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes, nous ne voyons pas le visage du NumĂ©ro 2 au moment du dialogue habituel NumĂ©ro 2 – NumĂ©ro 6. D'instinct, nous sentons donc qu'on nous rĂ©serve une surprise qui est-il ? NumĂ©ro 6 se rĂ©veille un matin mais tout seul, sans la voix claironnante de la radio. Le silence qui rĂšgne introduit tout de suite une Ă©trange atmosphĂšre NumĂ©ro 6 remarque que l'eau, l'Ă©lectricitĂ© et le gaz sont coupĂ©s. Surpris, il sort au-dehors
 pour se retrouver tout seul au milieu du Village ! Pas Ăąme qui vive si ce n'est un chat noir qui le fixe du regard. NumĂ©ro 6 visite le Village, du cafĂ© Ă  la maison de NumĂ©ro 2 qui lui aussi est absent. Ambiance de malaise. NumĂ©ro 6, voyant qu'il est seul, sans le RĂŽdeur Ă  ses trousses, comprend qu'il peut s'Ă©chapper. Il entreprend la construction d'un radeau et nous montre combien il est dĂ©brouillard il abat des arbres, construit un sextant de fortune, embarque des provisions, monte une boussole avec des moyens plus que rudimentaires
 c'est dĂ©cidĂ©ment un personnage hors du commun ! Mais aussi admiratif que nous sommes devant sa performance, il faut reconnaĂźtre que la scĂšne n'a pas beaucoup d'idĂ©es exceptĂ© la derniĂšre NumĂ©ro 6 est sur le point d'embarquer quand il entend un bruit de verre brisĂ© derriĂšre lui ! Suspense
 il reste quelqu'un ? Eh non ! Ce n'est que le chat qui vient de briser une tasse un futur NumĂ©ro 6 lui aussi ? La lenteur relative de ce dĂ©but neuf minutes ne provoque pas d'Ă©tincelles particuliĂšres et l'ennuyeux, c'est qu'ensuite, profitant de la situation de son hĂ©ros, Skene peut se permettre de dĂ©crire les jours qui dĂ©filent pendant sa traversĂ©e. Certes, cette scĂšne est nĂ©cessaire pour dĂ©peindre la fatigue qui s'abat peu Ă  peu sur le NumĂ©ro 6 mais il ne s'est rien passĂ© de renversant pendant le premier quart de l'Ă©pisode lorsque enfin, arrive le vaisseau des trafiquants d'armes qui ont une curieuse vision de l'hospitalitĂ© ils prennent tout ce qu'il y a sur le radeau et jettent le NumĂ©ro 6 Ă  la mer, le croyant endormi ! LĂ , petit dĂ©faut, nous voyons lors de la scĂšne que NumĂ©ro 6 ne dort qu'Ă  moitiĂ© donc on est rassurĂ© quand on le jette Ă  la mer, nous ne sommes pas inquiets alors que si on avait passĂ© Ă  l'as cette idĂ©e, la peur de voir NumĂ©ro 6 noyĂ© pendant son sommeil eĂ»t Ă©tĂ© plus marquante mais c'est un dĂ©faut mineur heureusement. NumĂ©ro 6 monte sur le bateau Ă  l'insu des propriĂ©taires et par un habile subterfuge prend le contrĂŽle du bateau. Enfin, presque... les trafiquants se libĂšrent alors que NumĂ©ro 6 s'approche de la cĂŽte ! Suspense hitchcockien qui dĂ©bouche sur un combat rythmĂ© et fĂ©roce, un des meilleurs de la sĂ©rie. Finalement, notre hĂ©ros-surhomme plonge dans l'eau glacĂ©e, nage jusqu'Ă  la terre et s'Ă©croule, vidĂ© de toute Ă©nergie ! Ce passage est rĂ©ussi mais est davantage une dĂ©monstration des forces physiques de NumĂ©ro 6 qu'une vĂ©ritable pĂ©ripĂ©tie. À son rĂ©veil, NumĂ©ro 6 trouve la force de grimper de hautes falaises en guise de petit-dĂ©jeuner, un surhomme dĂ©cidĂ©ment ! La rencontre avec les gitans sĂšme un lĂ©ger doute dans l'esprit du tĂ©lĂ©spectateur non anglophone oĂč est-il en rĂ©alitĂ© ? Mais comme la sĂ©rie est avant tout anglaise, les Anglais ont dĂ» reconnaĂźtre sans peine les falaises de Dover et donc sont certains que notre hĂ©ros est bien en Angleterre. Cela rend la scĂšne des gitans dĂ©nuĂ©e de tout suspense et finalement inutile. Cependant, NumĂ©ro 6 craint d'ĂȘtre poursuivi car des agents de police font des contrĂŽles partout oĂč ils se trouvent ! Il saute dans un camion et s'endort comme une masse, beau suspense hĂ©las trop court. RallongĂ©e, la scĂšne eĂ»t eu plus de poids. NumĂ©ro 6 saute du camion
 et le voilĂ  à
 non ce n'est pas le Village, c'est bien Londres ! Il a enfin rĂ©ussi Ă  s'Ă©vader ! Il se rend chez lui, mettant fin aux vingt premiĂšres minutes de l'Ă©pisode qui ont provoquĂ© plus de fumĂ©e que d'Ă©tincelles. La deuxiĂšme partie est heureusement plus rĂ©ussie que la premiĂšre NumĂ©ro 6 veut rentrer chez lui oĂč une surprise l'attend de pied ferme ! Il fait alors dans la mĂȘme scĂšne la connaissance d'une dame d'Ăąge mĂ»r, qui se rĂ©vĂšle gentille et aimable devant un NumĂ©ro 6 dĂ©sorientĂ© et affamĂ© ; elle dĂ©cide de l'aider, de le nourrir, et de l'hĂ©berger Ă©motion chez notre hĂ©ros qui revoit son chez-lui Ă  peine modifié  et ils devisent tranquillement. Moment surprenant de l'Ă©pisode car la sĂ©rie mise beaucoup sur la tension omniprĂ©sente des scĂšnes et lĂ , c'est un intermĂšde tranquille et agrĂ©able auquel nous assistons et qui contribue Ă  faire du Retour un Ă©pisode vraiment Ă  part ». À noter que NumĂ©ro 6 dit s'appeler Peter Smith, est-ce rĂ©ellement son vrai nom ? Question toujours pas tranchĂ©e parmi les fans ! NumĂ©ro 6 retourne dans son lieu de travail et nous avons droit Ă  un joli clin d'Ɠil au gĂ©nĂ©rique sur des plans similaires et sur la mĂȘme musique trĂ©pidante de Grainer, il se rend Ă  son travail comme s'il allait Ă  nouveau dĂ©missionner ! NumĂ©ro 6 est maintenant face Ă  ses supĂ©rieurs et leur a racontĂ© ce qui s'est passĂ©. AprĂšs l'interlude la tension revient dans l'Ă©pisode avec la confrontation du hĂ©ros face Ă  ses ex-supĂ©rieurs qui ont du mal Ă  croire son histoire, il est vrai abracadabrantesque ! Touchant de voir notre hĂ©ros coincĂ© dans une situation aussi surrĂ©aliste. Sa discussion animĂ©e avec Thorpe et James est quand mĂȘme un peu courte et on aurait aimĂ© un dialogue plus Ă  fleur de peau. NumĂ©ro 6 veut retrouver le Village, savoir oĂč il est puis se prĂ©parer sans doute Ă  le dĂ©truire comme il l'avait promis au NumĂ©ro 2 du Carillon de Big Ben. Son obstination Ă  dĂ©couvrir le fin mot de l'histoire en dit long sur son caractĂšre entier ! Mais il demande trop, il veut trop et ne se doute pas qu'un complot a Ă©tĂ© tramĂ© contre lui. Au moment oĂč il croit triompher et atteindre son but, il est la victime de la chute brutale de l'histoire et quand je dis chute, le mot est bien choisi ! la fatalitĂ© a repris ses droits et la scĂšne finale se rĂ©vĂšle un joyau d'ironie concentrĂ©e, certainement la fin la plus ironique d'un Ă©pisode de la sĂ©rie et qui nous fait conclure qu'on ne peut faire confiance Ă  personne dans ce monde ! La joyeuse salutation de NumĂ©ro 2, enfin rĂ©vĂ©lĂ©, apparaĂźt donc terriblement dĂ©calĂ©e ! À l'entendre, il ne s'est rien passĂ© ! Finalement, nous nous apercevons que NumĂ©ro 6 a eu droit pour son anniversaire Ă  un cadeau empoisonnĂ© et contrĂŽlĂ© ; et aussi sympathique qu'apparaisse le NumĂ©ro 2, sa machination vraiment machiavĂ©lique rĂ©vĂšle un esprit perversement manipulateur le dĂ©licieux gĂąteau d'anniversaire qu'il lui offre est un comble de cruautĂ© ! Certainement l'une des fins les plus rĂ©ussies pour un Ă©pisode ! La rage et la dĂ©ception se lisent clairement sur le plan final mais malgrĂ© tout, NumĂ©ro 6 ne craque pas et on sent que, malgrĂ© sa dĂ©faite, il en faudra davantage pour le briser. Bref, c'est sur un nouvel Ă©chec que se termine cet Ă©pisode en demi-teinte. Le scĂ©nario d'Anthony Skene, infĂ©rieur au prĂ©cĂ©dent, est inĂ©gal paresseux dans la premiĂšre moitiĂ©, il est beaucoup plus travaillĂ© dans la seconde malgrĂ© quelques passages inaboutis, cependant la fin est un chef-d'Ɠuvre Ă  elle toute seule. Pour sa seconde rĂ©alisation, McGoohan convainc davantage que dans LibertĂ© pour tous et sa mise en scĂšne en roue libre. Il se montre plus fluide, plus Ă  son aise, aidĂ© par un scĂ©nario mieux Ă©crit mais comme Pat Jackson dans A. B. et C. multiplie Ă  l'excĂšs les plans rapprochĂ©s. Ainsi, nous n'arrivons pas Ă  apprĂ©cier pleinement des vues du Village ou de Londres et la lenteur de sa camĂ©ra dessert un peu l'histoire. Mais il rĂ©ussit les scĂšnes les plus importantes camĂ©ra serrĂ©e lors de l'Ă©pisode du navire, camĂ©ra mouvante dans l'appartement empĂȘchant la scĂšne de faire du surplace, plans alternativement Ă©loignĂ©s/rapprochĂ©s pour la chute finale
 et donc dans l'ensemble, apporte un plus Ă  l'Ă©pisode. Mais McGoohan ne fera la dĂ©monstration de tout son talent que dans les derniers Ă©pisodes, il a quand mĂȘme fait des progrĂšs ! Quasiment un one-man-show, les acteurs sont peu importants Sinden et Cargill n'ont que peu Ă  dĂ©fendre et sont proches de la simple figuration mais ils jouent bien. Cargill reviendra dans Le marteau et l'enclume avec un rĂŽle taillĂ© Ă  la mesure de son immense talent. Évidemment, seule Georgina Cookson parvient Ă  exister dans le rĂŽle de Butterworth. Douce et aimable, elle est un des rares personnages de la sĂ©rie Ă  l'ĂȘtre et sa composition fine et simple est remarquable. McGoohan marque moins que dans les prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes mais est toujours aussi bon acteur. La musique est une grande rĂ©ussite une des meilleures partitions pour un Ă©pisode, alternant minimalisme le Village vide, animation le bateau, la joie paisible Londres sans oublier le remix du gĂ©nĂ©rique ! Brillant ! Avis de Denis Chauvet Cet Ă©pisode a toujours Ă©tĂ© synonyme pour moi de premiĂšre partie sensationnelle et de fin ratĂ©e. Le N°6 se rĂ©veille et le village est complĂštement dĂ©sert Ă  part un chat noir il s’empare d’un taxi Moke et se rend compte qu’il n’y a pas d’échappatoire par la route Ă  cause de l’obstacle naturel constituĂ© par les montagnes. Il construit un radeau le 6 est excellent dans le travail du bois comme on l’a vu dans The Chimes et navigue plusieurs semaines avant de rencontrer un navire hostile qu’il aborde les deux occupants parlent allemand et se nourrissent de boites de fayots du Village. Il dĂ©barque sur la cĂŽte, monte dans un camion et arrive au milieu de Londres superbe plan devant Marble Arch. Un dĂ©but Ă  L’heure perdue des Avengers. AprĂšs, ça se gĂąte quand il revient chez lui ; l’appartement et la voiture appartiennent Ă  une femme et le N°6 se fait embobiner comme un enfant avant de se jeter dans la gueule du loup en se rendant dans ses anciens bureaux dĂšs l’apparition de Cargill, le tĂ©lĂ©spectateur sait qu’il y a coup tordu !. Il n’a pas pris de douche depuis des semaines et il ne doit pas sentir la rose, assis sur le canapĂ© dĂ©vorant les sandwichs ! Si la premiĂšre partie est absente de dialogue, la seconde est trop bavarde et la fin se renifle Ă  des kilomĂštres. On ne sait jamais pourquoi le village Ă©tait dĂ©sert un rĂȘve du N°6 ?, ni s’il y a une justification Why ? comme N°6 l’écrit dans The General. On sait simplement que l’ancien employeur de l’agent fait partie du complot et que le Village est au large de Gibraltar. L’atout de cet Ă©pisode est les extĂ©rieurs et aussi la musique trĂšs originale. Portmeirion dĂ©sert, filmĂ© comme je l’ai dĂ©couvert vingt ans aprĂšs le tournage, est sublime et je me revois tel McGoohan prendre des photos de nos jours, ce n’est plus possible car l’accĂšs est fermĂ© aprĂšs les heures d’ouverture. Mais aussi la cĂŽte et Londres. A noter que le numĂ©ro 2 n’est pas prĂ©sent dans la petite sĂ©quence post-gĂ©nĂ©rique, vraisemblablement pour entretenir le suspense. La belle sauvageonne tsigane qui donne Ă  boire Ă  notre hĂ©ros est Nike Arrighi que j’avais repĂ©rĂ©e dans deux Ă©pisodes de L’homme Ă  la valise, tournĂ© en mĂȘme temps. Ah, j’allais oublier les fans anglaises ont dĂ» se pĂąmer devant les pyjamas bondiens trĂšs sexy du N°6 ! Avec un dĂ©nouement final diffĂ©rent, cet Ă©pisode aurait pu conclure la sĂ©rie. Infos supplĂ©mentaires L'Ă©pisode a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Joseph Serf. Il s'agit en fait d'un pseudonyme utilisĂ© par Patrick McGoohan qui signait lĂ  la rĂ©alisation de son second Ă©pisode aprĂšs LibertĂ© pour tous Joseph Ă©tant son second prĂ©nom et Serf, un nom qu'il avait vu sur une feuille
 mais Serf dĂ©signe en français un esclave au temps du Moyen-Ăąge qui n'avait pas sa libertĂ© ! CoĂŻncidence ?. Le titre original de l'Ă©pisode est la derniĂšre rĂ©plique de l'Ă©pisode. NumĂ©ro 6 dit s'appeler Peter Smith. Est-ce rĂ©ellement son vrai nom ? Peter Smith est en effet un nom trĂšs commun et sert souvent de pseudonyme comme John Doe. Nous n'aurons aucune autre indication sur l'identitĂ© de NumĂ©ro 6 bien que certains indices la photo de John Drake dans le gĂ©nĂ©rique, l'apparition de Potter de Destination Danger dans l'Ă©pisode La mort en marche puissent laisser penser qu'il s'agit en fait de John Drake de la sĂ©rie Destination Danger, jouĂ© par McGoohan avant Le Prisonnier, ce dont l'acteur s'est cependant toujours dĂ©fendu
 L'identitĂ© de NumĂ©ro 6 est peut-ĂȘtre vouĂ©e Ă  demeurer un mystĂšre
 NumĂ©ro 6 habite au N°1 de sa rue
 Un point qui se rĂ©vĂ©lera ĂȘtre d'une importance fondamentale dans le final de la sĂ©rie. Dans le hall d'entrĂ©e, le carrelage est en forme d'Ă©chiquier les Ă©checs sont un Ă©lĂ©ment rĂ©current de la sĂ©rie et l'Ă©pisode Échec et mat en est la dĂ©monstration la plus flagrante. NumĂ©ro 6 a le pied marin, sait conduire un radeau, et montre qu'il est d'une force physique impressionnante vu les dangereuses pĂ©ripĂ©ties qu'il traverse sans succomber ; il est capable de ne dormir que quatre heures par jour pendant un mois ! Plus lĂ©gĂšrement, il doit 96 unitĂ©s au tenancier du magasin. C'est ici une des rares Ă©pisodes oĂč il n'est pas habillĂ© de son classique costume noir. Quelle est la nationalitĂ© des trafiquants d'armes ? Peut-ĂȘtre allemande si on se rĂ©fĂšre au Wo bist du ? criĂ© par l'un d'entre eux. Ils ont l'air, en passant, d'apprĂ©cier la nourriture du Village ! La Lotus Seven de NumĂ©ro 6 est immatriculĂ©e KAR 120 C, numĂ©ro de moteur 461034TZ. Il y a une double contradiction dans l'Ă©pisode le Village se situait en Lituanie dans Le carillon de Big Ben mais il se trouve maintenant entre la pĂ©ninsule ibĂ©rique et la cĂŽte marocaine ! OĂč est la vĂ©ritĂ© ? Nous apprenons en plus que le Village est une presqu'Ăźle elle est entourĂ©e par la mer mais, curieusement, une route mĂšne vers la civilisation lorsque le Village est vu en plongĂ©e dans la scĂšne de l'hĂ©licoptĂšre. Pourquoi NumĂ©ro 6 n'est-il pas allĂ© dans cette direction avec son radeau au lieu de se perdre quatre semaines en mer ?! Pire, comment NumĂ©ro 2 pouvait-il prĂ©voir que NumĂ©ro 6 arriverait sain et sauf Ă  Londres rien ne supposait qu'il survivrait au voyage et cela, la veille de son anniversaire ! La scĂšne de dĂ©termination de la position du Village se heurte Ă  quelques contradictions, il Ă©tait impossible pour NumĂ©ro 6 de ne pas croiser les cĂŽtes espagnoles ou françaises. Enfin, on remarque qu'il n'a jamais Ă©tĂ© victime de marĂ©es et de tempĂȘtes ! L'homme derriĂšre le bureau lorsque NumĂ©ro 6 retourne Ă  son lieu de travail est George Markstein lui-mĂȘme. On peut le voir dans le gĂ©nĂ©rique dans le mĂȘme rĂŽle, lorsque NumĂ©ro 6 lui remet sa dĂ©mission. Le quotidien Tally Ho est distribuĂ© Ă  midi. Le titre du journal est What are the facts behind Town Hall ? [Que se passe-t-il Ă  la Mairie ?]. Le magasin a une pancarte sur laquelle on lit Music says all [La musique dit tout]. lance en bon français un amical Bon voyage ! Ă  NumĂ©ro 6. La prĂ©sence des gitans n'est peut-ĂȘtre pas anodine Patrick McGoohan avait jouĂ© dans un film qui s'appelait on excepte le baragouinage des trafiquants, la premiĂšre parole n'est prononcĂ©e qu'Ă  la 21e minute, quand NumĂ©ro 6 questionne le gitan. Et il faut attendre la domestique et pour avoir le 1er dialogue de l'Ă©pisode qui est donc restĂ© muet pendant tout le premier Georgina Cookson 1918 a beaucoup tournĂ© dans des sĂ©ries entre 1960 et 1975 Destination Danger, W. Somerset Maugham
, elle joua dans le Darling de Schlesinger aux cĂŽtĂ©s d'Annette Carrell et eut le rĂŽle rĂ©current de dans sept Ă©pisodes des Contes indiens de Rudyard Kipling. Elle avait dĂ©jĂ  jouĂ© le rĂŽle d'une invitĂ©e de la fĂȘte de Mme Engadine dans l'Ă©pisode A. B. et Cargill 1918-1996 est bien connu des fans des Avengers pour avoir jouĂ© dans CƓur Ă  cƓur saison 4 et Pemberton dans Les marchands de peur saison 5. Immense comĂ©dien de théùtre, oĂč il joue dans tous les domaines mais spĂ©cialement la comĂ©die Feydeau en particulier, il est surtout connu pour avoir jouĂ© le rĂŽle principal de la sitcom Father, dear Father aux cĂŽtĂ©s de Sir Donald Sinden en plus d'autres rĂŽles nombreux sur le petit Ă©cran. C'Ă©tait un excellent ami de Patrick Macnee depuis leur jeunesse et il a sorti quelques disques de chansons. CĂŽtĂ© grand Ă©cran, on peut le voir en majordome dans La Comtesse de Hong-Kong de Charles Chaplin, bref, c'Ă©tait un comĂ©dien complet. Il reviendra dans la sĂ©rie en jouant un des plus inoubliables NumĂ©ro 2 dans Le marteau et l' Donald Sinden 1923 commence Ă  monter sur les planches dĂšs 18 ans, jouant dans des piĂšces pour divertir les soldats pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il passe un contrat de sept ans avec les Studios Pinewood c'est le dĂ©but d'une longue carriĂšre au cinĂ©ma oĂč il jouera des seconds rĂŽles dont Mogambo avec Clark Gable, Grace Kelly et Ava Gardner. Il intĂšgre parallĂšlement la prestigieuse Royal Shakespeare Company dans les annĂ©es 60, et se donne tout entier au théùtre, sa vĂ©ritable passion, allant du Roi Lear aux farces contemporaines de Ray Cooney, il continue d'ailleurs Ă  jouer. Il passa aussi un peu de temps Ă  la tĂ©lĂ©vision. Acteur trĂšs aimĂ© et anobli, il a donnĂ© son nom Ă  un théùtre Ă  Tenterden. Il tient un des rĂŽles principaux de la sitcom Father, dear Father aux cĂŽtĂ©s de Patrick Cargill. SĂ©quence culte Le Village mort Retour Ă  l'index 8. DANSE DE MORT DANCE OF THE DEAD RĂ©sumĂ© NumĂ©ro 6 surveillĂ© plus que jamais, des femmes qui tournent autour de lui, un NumĂ©ro 2 cachant bien son jeu, une radio abandonnĂ©e, un noyĂ© Ă©chouĂ© sur la plage, un ancien ami proche de la mort, un mĂ©decin un rien trop zĂ©lĂ©, une chatte noire qui se promĂšne, une villageoise mystĂ©rieuse
 NumĂ©ro 6 reste sur ses gardes devant cette sarabande d'Ă©vĂšnements sans queue ni tĂȘte. Il est invitĂ© au bal costumĂ© annuel du Village en compagnie des autres habitants. Il ignore qu'il sera le clou » du spectacle. Dans quel piĂšge veut-on le faire tomber ? Critique AprĂšs le petit contrecoup du Retour, Danse de mort, malheureusement, confirme une inquiĂ©tante baisse de forme. Pour son troisiĂšme scĂ©nario, Anthony Skene manque d'imagination et se perd dans une intrigue qui, bien partie, s'enlise dans la confusion et aboutit Ă  une fin flirtant dangereusement avec le grand-guignol. Il est clair que cet Ă©pisode est un des moins rĂ©ussis de la sĂ©rie. Pourtant, l'Ă©pisode partait sur d'excellentes bases dans le traditionnel dialogue NumĂ©ro 2-NumĂ©ro 6, nous sommes surpris de la voix qui est fĂ©minine. Nous avons donc un NumĂ©ro 2 fĂ©minin et nous sentons que l'Ă©pisode va ĂȘtre particulier. L'Ă©pisode commence sur les chapeaux de roues. Le NumĂ©ro 40, un docteur pas trĂšs net, dĂ©cide sans l'accord de NumĂ©ro 2, de soumettre NumĂ©ro 6 Ă  une aliĂ©nation mentale via Dutton, un de ses anciens amis reclus dans le Village et mis en Ă©tat d'hypnose. Mais NumĂ©ro 6 se mĂ©fie et de ce fait augmente sa torture. La scĂšne devient trĂšs Ă©prouvante avec notre hĂ©ros Ă  la limite du point de rupture
 qui sous la douleur s'Ă©vanouit. ApparaĂźt NumĂ©ro 2, furieuse de l'excĂšs de zĂšle de son subordonnĂ©. Le petit dialogue qui suit nous en apprend beaucoup sur son caractĂšre. Son allure presque garçonne et Ă©nergique, vĂ©ritable fĂ©ministe avant la lettre, surprend agrĂ©ablement et son talent est mis en Ă©vidence dĂšs son apparition. Il faut dire qu'elle est le principal atout de cet Ă©pisode. Sournoise et ironique, le NumĂ©ro 2 du jour est tout Ă  fait atypique et va droit au but elle veut que NumĂ©ro 6 parle par lui-mĂȘme et souhaite mĂȘme le voir travailler Ă  leurs cĂŽtĂ©s ! Un adversaire brillant et dont l'autoritĂ© naturelle est indĂ©niable malgrĂ© sa petite taille et son apparence frĂȘle. Son physique si particulier est Ă©galement un atout supplĂ©mentaire. Elle reste dĂ©contractĂ©e lorsqu'elle reçoit un coup de fil du NumĂ©ro 1, loin de la colĂšre furibonde du NumĂ©ro 2 d'Il Ă©tait une fois ou de la terreur de celui d'A. B. et C. Bref, un NumĂ©ro 2 de premiĂšre classe ! L'Ă©pisode commence alors Ă  se lire en double lecture lors d'un dialogue mĂ©morable entre NumĂ©ro 2 et NumĂ©ro 6, elle commence Ă  re-Ă©gratigner la politique aprĂšs la charge de LibertĂ© pour tous NumĂ©ro 2 dit que le Village est une dĂ©mocratie
 dans un sens. Ainsi nous nous apercevrons que les sentences du tribunal sont rendues par le peuple par exemple ou bien, comme l'explique NumĂ©ro 2, on respecte le choix de la majoritĂ© mais comme nous l'avait montrĂ© l'autre Ă©pisode, ce n'est qu'une dĂ©mocratie de façade l'opposition Ă©tant inefficace, on la supprime du Village et elle le revendique et on peut sacrifier des habitants qui ne sont pas importants ce sera le cas de Dutton mais il faut conserver ceux qui valent cher NumĂ©ro 6 comme le fait notre sociĂ©tĂ© inĂ©galitaire
 rappelant ainsi combien elle favorise les riches ou les importants au dĂ©triment du commun peuple. Les villageois sont tellement soumis qu'on peut leur faire faire n'importe quoi ; ainsi, le crieur public leur ordonnera de s'amuser ! Il y a des ordres pour tout ! NumĂ©ro 2 encourage NumĂ©ro 6 Ă  choisir une jolie fille pour le carnaval du Village qui va bientĂŽt avoir lieu, et beaucoup sont disponibles. Sans doute une maniĂšre de forcer NumĂ©ro 6 Ă  s'intĂ©grer au Village. Mais, mĂ©fiant au plus haut point, il jette son dĂ©volu sur NumĂ©ro 240, une femme sauvage » et fermĂ©e qui refuse de rĂ©pondre Ă  ses questions, elle finit par s'en aller. HĂ©las, Ă  la diffĂ©rence de NumĂ©ro 2, NumĂ©ro 240 apparaĂźt comme un personnage bien transparent. Cette femme froide, inexpressive et vaticinante est quelque peu pĂ©nible et son rĂŽle assez Ă©tendu va plomber l'Ă©pisode. Ce personnage reprĂ©sente certes la soumission totale Ă  l'autoritĂ© donc le contraire de NumĂ©ro 6 mais il n'empĂȘche qu'il pĂšche par son manque de profondeur et sa rĂ©serve exagĂ©rĂ©e. Toutes les scĂšnes oĂč elle apparaĂźt s'en retrouvent affaiblies. NumĂ©ro 6 enfreint volontairement les rĂšgles du Village en gardant un chat noir chez lui il avait d'ailleurs dĂ©jĂ  fait claquer la porte au nez d'un facteur qui voulait qu'il signe de son numĂ©ro ! Notre hĂ©ros reste fidĂšle Ă  sa devise Je ne suis pas un NumĂ©ro !. Dans la scĂšne suivante, il dĂ©cide de dormir dehors aprĂšs une tentative d'Ă©vasion avortĂ©e par le RĂŽdeur, au lieu de rentrer chez lui comme l'attendait NumĂ©ro 2 une telle abnĂ©gation force l'admiration !. Comme dans Le carillon de Big Ben, par de petites actions en apparence banales, il manifeste sa volontĂ© d'indĂ©pendance et de libertĂ©. Si nous-mĂȘmes, victimes de la sociĂ©tĂ©, ne pouvons changer l'ordre des choses, nous pouvons dĂ©sapprouver ce systĂšme par des dĂ©tails anodins mais rĂ©vĂ©lateurs, clamer sa libertĂ© d'ĂȘtre et de faire, tenir en Ă©chec ce systĂšme en voulant ĂȘtre soi-mĂȘme et non un numĂ©ro parmi d'autres le refus de NumĂ©ro 6 de signer de son numĂ©ro. Malheureusement, l'Ă©pisode va commencer Ă  sombrer dans la confusion Ă  partir de ce moment, les scĂšnes se suivant sans trop de logique. Lorsque notre hĂ©ros se rĂ©veille, il aperçoit un cadavre sur la plage NumĂ©ro 34. Mais Anthony Skene ne donnera aucune information sur le noyĂ© suicide, accident, meurtre mis en scĂšne pour que NumĂ©ro 6 trouve la radio dans sa poche ? Et qui Ă©tait-il ? Cela, on n'en saura rien. Lorsque NumĂ©ro 6 rentre chez lui, il trouve son costume de bal prĂȘt c'est
 un simple smoking ressemblant vaguement Ă  l'Ă©ternel habit noir qu'il porte ! NumĂ©ro 2 a en effet compris que le NumĂ©ro 6 est toujours lui-mĂȘme ». Ce mĂȘme NumĂ©ro 2 se dispute avec le mĂ©decin au sujet de leurs mĂ©thodes diffĂ©rentes, discussion qui fait quand mĂȘme doublon de leur dialogue initial. La scĂšne de la terrasse semble assez rĂ©ussie NumĂ©ro 6 Ă©coute la radio trouvĂ©e sur le cadavre, un message de libertĂ© et d'invitation Ă  la rĂ©volte y est diffusĂ©. Message qui nous frappe d'autant plus que c'est ce que fait chaque jour NumĂ©ro 6 lutter, lutter, parfois dans la douleur jusqu'Ă  la libertĂ© totale, ce message est Ă©videmment aussi destinĂ© au tĂ©lĂ©spectateur. Nous apprenons cependant que ce texte n'Ă©tait
 qu'une dictĂ©e ! L'ironie, marque de fabrique de la sĂ©rie, frappe encore, et le dialogue avec NumĂ©ro 2 ne fait que renforcer cette impression. Malheureusement, cette scĂšne est trop diffĂ©rente et contraste fortement avec la prĂ©cĂ©dente, ce collage apparaĂźt maladroit et dessert la continuitĂ© de l'Ă©pisode. De plus, NumĂ©ro 240 reste dĂ©sespĂ©rĂ©ment elle-mĂȘme terne, ce qui fait que la scĂšne manque finalement son but. NumĂ©ro 6 a un plan il va rejeter le noyĂ© Ă  la mer en le munissant d'un message et de ses papiers d'identitĂ© » du Village, dans l'espoir que le noyĂ© soit retrouvĂ© avec son appel Ă  l'aide. Ceci fait, il se retourne et se retrouve nez Ă  nez avec NumĂ©ro 42 alias
 Dutton ! Comment a-t-il fait pour arriver lĂ  en quelques secondes sans se faire voir de NumĂ©ro 6 ? Erreur de continuitĂ© heureusement vite oubliĂ©e par le dialogue qui suit et qui rehausse le niveau Dutton semble hagard, aux limites de la folie ; les mĂ©thodes inhumaines du Village ont fait leur Ɠuvre et il semble flotter dans un autre monde. Une sourde angoisse Ă©treint la scĂšne quand il dit qu'il est en sursis et que bientĂŽt il sera mort. En le regardant, on a dĂ©jĂ  l'impression qu'il est un mort-vivant et NumĂ©ro 6 ne peut rien faire pour lui. La gravitĂ© de la scĂšne est particuliĂšrement bien rendue par ce personnage obscur. AprĂšs une bonne premiĂšre partie et une deuxiĂšme qui l'est moins, la derniĂšre partie de l'Ă©pisode va malheureusement ĂȘtre d'une confusion Ă  la limite du ridicule. La scĂšne du carnaval est d'un dĂ©sintĂ©rĂȘt total exceptĂ© la musique dansante, les costumes et les dĂ©cors d'une beautĂ© Ă  couper le souffle
 mais qui cachent mal un scĂ©nario de plus en plus emberlificotĂ©. La ritournelle NumĂ©ro 6 agaçant NumĂ©ro 240 devient lassante et on sent l'essoufflement de l'Ă©pisode. Ce qui est confirmĂ© par la scĂšne suivante qui rĂšgle en une minute l'affaire du noyĂ© tout en nous faisant rester sur notre faim. Certes la scĂšne fait son effet mais on est surpris des mĂ©thodes tarabiscotĂ©es du Village qui pouvait faire passer "NumĂ©ro 6 mort aux yeux du monde" de maniĂšre bien plus simple ! Retour dans la salle de bal, c'est maintenant l'heure du clou du spectacle NumĂ©ro 6 est accusĂ© d'avoir eu une radio en sa possession et va ĂȘtre jugĂ© pour ce crime ». La salle de bal devient salle de tribunal ! NumĂ©ro 2 va le dĂ©fendre et NumĂ©ro 240 joue l'accusation. Malheureusement, cette scĂšne de procĂšs, qui doit ĂȘtre le sommet de l'Ă©pisode, est vraiment ratĂ©e. MĂȘme si on peut y voir une attaque contre les parodies de procĂšs, qui sont lĂ©gion dans toute dĂ©mocratie ou dictature, ce cĂŽtĂ© parodique est trop mis en avant. Sans aucune subtilitĂ© nous assistons Ă  ce faux procĂšs dont les artifices sont tellement visibles que la scĂšne en devient manquĂ©e. Le jury costumĂ©, une foule immobile, un NumĂ©ro 2 ambigu et une NumĂ©ro 240 bien faible dans le rĂŽle de l'accusatrice
 on se demande s'il faut le prendre ou non au second degrĂ©. Nous sommes complĂštement perdus au milieu de ce symbolisme lourdaud, ici mal assumĂ©, oscillant entre ironie et sĂ©rieux. Dans la mĂȘme veine, Le dĂ©nouement, beaucoup plus fou, allĂ©gorique, et psychĂ©dĂ©lique, Ă©vitera cet Ă©cueil par un suspense et un rĂ©cit parfaitement maĂźtrisĂ© ce qui n'est pas le cas ici oĂč le rĂ©cit est devenu trop bancal pour tenir. En rĂ©alitĂ©, cette scĂšne tombe dans son propre piĂšge la scĂšne veut avoir l'impression de sonner faux et se rĂ©vĂ©ler en fait profonde. Mais hĂ©las, elle sonne rĂ©ellement faux et son second degrĂ© possible n'est pas assumĂ© Ă©cueil Ă©vitĂ© dans les derniers Ă©pisodes, beaucoup plus allĂ©goriques pourtant. AprĂšs le procĂšs, NumĂ©ro 6 tente de s'enfuir et trouve refuge dans une Ă©trange piĂšce pour, avec NumĂ©ro 2, terminer l'Ă©pisode sur une scĂšne absurdement incomprĂ©hensible. La fin n'apporte aucune rĂ©ponse aux mystĂšres de l'Ă©pisode et ne nous en suggĂšre aucune. Certes, nous avons compris que tout l'Ă©pisode n'Ă©tait qu'une grande mise en scĂšne, mais aprĂšs ? Quel Ă©tait le but de NumĂ©ro 2, a-t-elle Ă©chouĂ© ou non ? Pourquoi lui dit-elle qu'il est mort ? Pas mal d'effets dans cette scĂšne qui, sur le fond, est entiĂšrement vide. Bref, une frustration pour le tĂ©lĂ©spectateur qui n'a pas le mot de la fin pour cette fois. Anthony Skene avait bien commencĂ© mais il a Ă©crit le scĂ©nario de trop
 La mise en scĂšne de Don Chaffey, heureusement sauve les meubles il met en valeur d'Ă©bouriffants costumes superbement conçus Norma West est trĂšs jolie en bergĂšre et Mary Morris et Duncan Macrae sont sinistres en diable dans leur costume de NapolĂ©on et Peter Pan notamment ; mais tous les autres figurants ont de beaux atours et des dĂ©cors fastueux. Ses impressionnantes vues d'ensembles tant dans les intĂ©rieurs maison de NumĂ©ro 6, mairie
 que les extĂ©rieurs la plage infinie, les plongĂ©es et ses plans rapprochĂ©s pour saisir sur le vif les sentiments des personnages aux meilleurs moments, sans parler de la fluiditĂ© aisĂ©e de sa camĂ©ra font que cet Ă©pisode bĂ©nĂ©ficie d'une rĂ©alisation brillante, typique du talent de Chaffey, on regrette qu'elle s'applique sur une histoire aussi moyenne. Patrick McGoohan, pour une fois, en fait peu. MĂȘme s'il reste le rĂŽle principal, il n'est pas aussi marquant que dans les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents et il manque curieusement de prĂ©sence alors qu'il est tout le temps Ă  l'Ă©cran ! LĂ©gĂšre dĂ©ception donc pour l'acteur qui assure nĂ©anmoins le minimum. Du coup Mary Morris lui chipe la vedette sans problĂšme ! Son engagement, son physique si particulier, sa voix aux nuances subtiles, son caractĂšre mystĂ©rieux
 elle est parfaite et est certainement un des meilleurs NumĂ©ro 2 de la sĂ©rie par la fascination continue qu'elle exerce sur le tĂ©lĂ©spectateur. Duncan Macrae est fantastique dans le rĂŽle du mĂ©decin cinglĂ©, adepte des mĂ©thodes directes », il est vraiment stressant et suscite une crispation bienvenue. White est impressionnant en Dutton son personnage sombrant peu Ă  peu dans la folie irrĂ©versible est touchant et captivant mĂȘme si on le voit peu, sa derniĂšre apparition donne le frisson ! Malheureusement Norma West se rĂ©vĂšle terriblement dĂ©cevante ; forcĂ©e de jouer un personnage fade, elle est Ă  l'unisson de son rĂŽle fantomatique et Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©pisode. Elle diminue l'intĂ©rĂȘt des scĂšnes oĂč elle apparaĂźt. Son inexpressivitĂ© veut ĂȘtre inquiĂ©tante mais elle ne fait que provoquer l'irritation par son jeu grotesquement figĂ© son revirement dans la scĂšne du procĂšs n'est pas du tout crĂ©dible. Donc, une prestation mĂ©diocre qui ne fait qu'enfoncer un Ă©pisode qui l'est dĂ©jà
 ce qui dĂ©note tout de mĂȘme une certaine cohĂ©rence ! Le personnage reste inachevĂ©, comme la sinistre machine Ă  Ă©crire de la fin dont on ne saura sans doute jamais Ă  quoi elle correspond ! Les autres seconds rĂŽles, la jolie Denise Buckley en tĂȘte, sont bien rendus. La musique est une grande rĂ©ussite. La musique de carnaval, pastichant les partitions du Baroque, colle trĂšs bien Ă  la scĂšne. Sinon, elle est tantĂŽt festive les prĂ©paratifs de la fĂȘte tantĂŽt en tension malaisĂ©e le cadavre, etc. ; elle remplit largement son contrat. Avis de Denis Chauvet C’est incontestablement l’épisode le moins intĂ©ressant jusqu’à prĂ©sent. Quel lien peut-on trouver entre un cadavre avec une radio sur une plage, des aguicheuses’ pour un N°6 coincĂ©, un numĂ©ro 2 en Peter Pan, un carnaval et un procĂšs contre le Prisonnier ? Le numĂ©ro 2 est une femme cette fois, mais son apparition en Peter Pan la ridiculise au possible ; d’ailleurs toute la fin de l’épisode est ridicule et on se demande si le scĂ©nariste n’a pas fumĂ© la moquette comme j’ai lu ça et lĂ  c’est guignolesque et le final de la machine Ă  Ă©crire est pitoyable. L’intrigue est proche du nĂ©ant et des Ă©vĂšnements s’enchainent sans aboutissement. Ainsi, le 6 se paye une promenade nocturne sur la plage. Le N°20, chargĂ©e d’observer le Prisonnier, semble indĂ©cise et on apprĂ©ciera comment le N°6 danse avec elle les bras croisĂ©s, sĂ»rement encore la bigoterie de McGoohan qui l’empĂȘche de toucher une femme Bigre !. Les maigres bons points sont les extĂ©rieurs de Portmeirion dans la premiĂšre partie profitons-en car c’est le quatriĂšme sur cinq Ă  ĂȘtre tournĂ© au village ; ils sont nombreux car le Prisonnier se balade pratiquement sans entrave, l’aguicheuse femme de mĂ©nage N°54 la jolie Denise Buckley who is different from the others’ et la phrase qui scotche Never trust a woman - even the four-legged variety’. Sinon, on apprend que les animaux ne sont pas autorisĂ©s si le chat est celui du N°2, est-ce le mĂȘme que l’aventure prĂ©cĂ©dente ? et le dĂ©guisement du 6 est son propre costume, car il est toujours lui-mĂȘme ou John Drake. Bref, un Ă©pisode dispensable. Y a pire me dira-t-on, mais j’espĂšre qu’il y aura mieux, car il reste encore 9 Ă©pisodes ! Infos supplĂ©mentaires Curieusement, cet Ă©pisode en demi-teinte est un des plus apprĂ©ciĂ©s des fans ! Surtout grĂące Ă  Mary Morris et Norma West Bonus DVD. Bien qu'en 8e position dans l'ordre de diffusion, il semble qu'il aurait plutĂŽt sa place dans les premiers car NumĂ©ro 6 n'est lĂ  que depuis trois mois, il dit qu'il est "nouveau" et tente encore d'Ă©chapper au RĂŽdeur alors que dans quelques Ă©pisodes "prĂ©cĂ©dents", il savait trĂšs bien qu'il n'Ă©tait pas de taille Ă  lutter contre lui ; ici ce n'est pas le cas. À quoi le titre fait-il rĂ©fĂ©rence ? Peut-ĂȘtre au fait que le bal dansant se transforme en un tribunal avec condamnations Ă  mort Ă  la clef. NumĂ©ro 6 est donc invitĂ© Ă  une "danse" qui est Ă  deux doigts de se rĂ©veler mortelle. Pour des raisons que la raison ignore, Patrick McGoohan dĂ©testa le premier montage de l'Ă©pisode et insista pour qu'il soit dĂ©finitivement remisĂ©. Heureusement, l'Ă©diteur John. S. Smith refit un autre montage qui reçut l'approbation de McGoohan et qui permit Ă  l'Ă©pisode d'ĂȘtre enfin diffusĂ©. Bonus DVD. En VO, dans le dialogue habituel NumĂ©ro 2-NumĂ©ro 6 du gĂ©nĂ©rique, Mary Morris non doublĂ©e par Robert Rietty ne rĂ©pĂšte qu'une fois le mot information » au lieu de deux. Erreur de texte ? C'est la premiĂšre et derniĂšre fois que nous entendrons une voix de femme dans le dialogue. La scĂšne du procĂšs n'est pas sans anticiper celle du DĂ©nouement qui, elle, sera bien plus rĂ©ussie ! Nous apprenons plusieurs choses Ă  propos de NumĂ©ro 6 il dort toujours la nuit, donc n'a sans doute jamais effectuĂ© de missions nocturnes, Ă©trange pour un des meilleurs agents secrets britanniques. Bien qu'il boive trĂšs peu d'alcool, il est fin Ɠnologue en dĂ©terminant du premier coup l'annĂ©e d'une coupe, Steed lui aurait-il donnĂ© des leçons ? On remarquera qu'il chausse des lunettes dans la derniĂšre partie de l'Ă©pisode, ce qui ne se reproduira plus. Enfin, le tĂ©lĂ©spectateur attentif remarquera que son costume de bal est le mĂȘme qu'il utilise pour la soirĂ©e chez Mme Engadine dans A. B. et C. Les NumĂ©ro 2 doivent parfois faire face Ă  quelques problĂšmes d'autoritĂ© aprĂšs que le RĂŽdeur a tuĂ© NumĂ©ro 12 dans Double personnalitĂ© alors qu'il ne lui a pas demandĂ©, voilĂ  que NumĂ©ro 40, le docteur, prend l'initiative de faire parler NumĂ©ro 6 par une sinistre pression mentale sans avoir l'aval de sa supĂ©rieure
 ce qu'elle n'apprĂ©cie guĂšre ! Il y a en tout trois NumĂ©ro 2 fĂ©minins dans la sĂ©rie mais cet Ă©pisode est le seul oĂč nous savons que le NumĂ©ro 2 est une femme dĂšs le man has a future with us dĂ©clare NumĂ©ro 2 au docteur [Cet homme a un avenir avec nous]. NumĂ©ro 2 voudrait-il que NumĂ©ro 6 non seulement livre ses secrets mais en plus finisse par travailler avec eux ? En tout cas, contrairement Ă  sa prĂ©dĂ©cesseure de LibertĂ© pour tous, elle ne veut pas employer la force, tout comme la plupart de ses confrĂšres d'ailleurs. La chatte noire est en fait une agente de NumĂ©ro 2 ! On ne peut faire confiance Ă  personne, pas mĂȘme aux animaux
 QuatriĂšme apparition de la Voix et CinquiĂšme apparition du RĂŽdeur. Confirmant la scĂšne du Carillon de Big Ben oĂč Nadia est ramenĂ©e par plusieurs RĂŽdeurs, il semble qu'il y en ait plusieurs dans le Village. En effet, lorsque NumĂ©ro 6 veut suivre NumĂ©ro 240, le RĂŽdeur lui barre le passage quelques secondes puis le laisse passer. NumĂ©ro 6 grimpe les marches
 et le RĂŽdeur l'attend de nouveau en haut alors qu'il semble peu probable qu'il ait pu arriver en haut en si peu de temps ! NumĂ©ro 240 a-t-elle eu une relation amoureuse avec NumĂ©ro 34, le noyĂ© ? En tout cas, elle semble troublĂ©e par sa mort. Elle rĂ©pĂšte Ă  NumĂ©ro 6 le dicton du Village vu dans L'arrivĂ©e A still tongue makes an happy life traduit par Motus et la vie sera belle. Dutton avait pour surnom La barbe dans les services secrets. Personne dĂ©cidĂ©ment ne sait qui est NumĂ©ro 1 et personne n'a envie de le savoir, Ă  l'instar de NumĂ©ro 2 dans Le carillon de Big Ben. Comme l'atteste le dialogue NumĂ©ro 6-NumĂ©ro 240 — J'attends les instructions — Du NumĂ©ro 1 ? — Oui — Qui est-ce ? — Non ! — Dites-le moi — C'est tout ce que je sais, tout ce qu'il y a Ă  savoir ! Acteurs/Actrices Mary Morris 1915-1988 s'est tournĂ©e vers une carriĂšre théùtrale aprĂšs avoir reçu les cours de la Royal Academy of Dramatic Art et fait ses dĂ©buts Ă  21 ans au Gate Theatre de Londres. Elle a poursuivi son activitĂ© jusqu'Ă  sa mort d'une insuffisance cardiaque. Il est Ă  noter qu'elle a jouĂ© le rĂŽle d'un garçon gitan dans une adaptation au théùtre de
 Peter Pan ! Or, c'est dans la tenue de Peter Pan qu'elle apparaĂźt au bal dans l'Ă©pisode. Elle a peu tournĂ© de films mais a jouĂ© dans quelques sĂ©ries de tĂ©lĂ©vision dont Dr. Who ou le feuilleton SF A for Andromeda et sa suite avec Julie Christie. Ce fut une comĂ©dienne aimĂ©e de son Macrae 1905-1967, Ă©cossais de son Ă©tat, fut un comĂ©dien de théùtre avant tout et un des plus renommĂ©s de son Ă©poque. Cela explique qu'il a peu tournĂ© pour les Ă©crans, prĂ©fĂ©rant se consacrer au Citizens Theatre de Glasgow, sa ville natale ou mĂȘme au music-hall ! Il a cependant tournĂ© dans une Ealing comedy » The Kidnappers 1953 ainsi que le rĂŽle de l'inspecteur Mathis dans le Casino Royale parodique de 1967. Il apparut peu Ă  la tĂ©lĂ©vision mais il donne toute la mesure de son talent dans le rĂŽle du machiavĂ©lique docteur, alias NumĂ©ro 40, dans cet Ă©pisode ; ce fut son dernier rĂŽle. On peut le voir dans un Ă©pisode de Chapeau Melon Esprit de corps saison 3. Norma West 1943 a surtout fait des apparitions Ă  la tĂ©lĂ©vision britannique mais son rĂŽle le plus connu reste celui de cet Ă©pisode. On a pu la voir dans Le Saint, Space 1999, dans le rĂŽle de Wilhelmina Lawson dans l'Ă©pisode TĂ©moin muet de la sĂ©rie des Hercule Poirot avec David Suchet ou dans Sherlock Holmes avec JĂ©rĂ©my Brett.Aubrey Morris 1926, qui n'a aucun lien de parentĂ© avec Mary, a eu droit Ă  beaucoup de seconds rĂŽles dans des films une cinquantaine ! et sĂ©ries des 70' MĂ©canique Kubrick, Lisztomania Russell, Guerre et amour Allen pour ne citer que ceux-lĂ . On a pu le voir aussi dans bien des sĂ©ries anglaises et amĂ©ricaines Destination Danger, Space 1999, Colombo
 et il a acquis ainsi une certaine notoriĂ©tĂ©. Il apparaĂźt dans l'Ă©pisode La poussiĂšre qui tue saison 4. Alan White 1924 n'a que peu tournĂ© devant les Ă©crans, privilĂ©giant le théùtre. Il a tournĂ© dans quelques sĂ©ries comme Destination Danger, L'Homme Ă  la Valise, Il a renoncĂ© Ă  la TV au milieu des annĂ©es 70. Denise Buckley ? a surtout jouĂ© dans des sĂ©ries anglaises comme Emergency Ward 10, Sanctuary, L'Homme Ă  la Valise, Le Saint, Thriller et quelques rĂŽles rĂ©currents dans des feuilletons comme Tycoon ou The Fortunes of Nigel. Sa derniĂšre apparition remonte Ă  1982. Cette ravissante actrice apparaĂźt dans l'Ă©pisode Le visage saison 6 oĂč elle joue le rĂŽle de Sally, la femme qui avait embouti la voiture de Steed. SĂ©quence culte Le procĂšs de NumĂ©ro 6 Retour Ă  l'index 9. ÉCHEC ET MAT CHECKMATE RĂ©sumĂ© Au Village se trouve un Ă©chiquier gĂ©ant dont les piĂšces sont des habitants du Village. NumĂ©ro 6 est le pion de la Reine blanche. Au cours de la partie, la Tour blanche se rĂ©volte en bougeant de son propre chef ce qui le conduit directement Ă  l'hĂŽpital. NumĂ©ro 6, voyant qu'il n'est pas le seul rĂ©voltĂ©, dĂ©cide de se mettre avec La Tour Ă  la recherche des autres rĂ©sistants » qu'il doit diffĂ©rencier des gardiens. Puis, ils prĂ©parent un plan d'Ă©vasion malgrĂ© un NumĂ©ro 2 inquisiteur qui conditionne la Reine de maniĂšre Ă  la forcer d'espionner NumĂ©ro 6. Qui sera Ă©chec et mat dans ses projets ? Critique de ClĂ©ment Diaz Échec et mat est un des Ă©pisodes les plus apprĂ©ciĂ©s des fans. Sans doute Ă  cause de son double niveau de lecture, trĂšs Ă©vident, et comme reflet bien plus Ă©vident par rapport aux Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents de la position aujourd'hui de l'individu dans le monde. Cependant, l'Ă©pisode n'est pas exempt de certaines faiblesses mais la force percutante de son message en fait un Ă©pisode majeur de la sĂ©rie et qui rehausse l'intĂ©rĂȘt du spectateur aprĂšs le moyen Danse de mort. La premiĂšre scĂšne de l'Ă©pisode pourrait ĂȘtre, Ă  elle toute seule, un condensĂ© de la sĂ©rie entiĂšre la fameuse partie d'Ă©checs humains, scĂšne devenue culte Ă  tel point qu'elle est souvent rejouĂ©e chaque annĂ©e Ă  Portmeirion. NumĂ©ro 6, se promenant dans le Village, arrive Ă  la place centrale qui reprĂ©sente un Ă©chiquier gĂ©ant. Une partie d'Ă©checs va avoir lieu entre deux champions et on demande des volontaires pour jouer les piĂšces. NumĂ©ro 6, sur l'invitation de la Reine », accepte de devenir son pion mais est peu attentif Ă  la partie et prĂ©fĂšre deviser avec elle sur l'Ă©ventualitĂ© d'une Ă©vasion. Il en oublie mĂȘme de bouger quand on le lui ordonne. Pendant ce temps, NumĂ©ro 2 espionne la partie et dĂ©clare que bien que protĂ©gĂ© par la Reine, NumĂ©ro 6 n'est qu'un pion qui pourra sauter Ă  tout moment. À ce moment-lĂ , la Tour Blanche dĂ©cide de bouger par elle-mĂȘme et vient se planter devant le Roi adverse. Cet acte de rĂ©volte On n'agit pas de son propre chef ici dĂ©clare la Reine est immĂ©diatement sanctionnĂ© La Tour est amenĂ©e Ă  l'hĂŽpital pour la rĂ©intĂ©grer », la remettre dans le droit chemin. La partie se termine par la victoire des Blancs grĂące Ă  la Reine matant le Roi adverse voir commentaires ci-dessous. NumĂ©ro 6, lui, est restĂ© sur l'Ă©chiquier. Ensuite vient la discussion, lourde de sens, entre NumĂ©ro 2 et le joueur vainqueur. Il y'en a des choses Ă  dire rien que sur ces huit premiĂšres minutes, qui constituent certainement la meilleure premiĂšre scĂšne pour un Ă©pisode de la sĂ©rie avec L'ArrivĂ©e ! L'analyse de ces deux scĂšnes Ă©tant particuliĂšrement longue, elle est reportĂ©e Ă  la fin de la fiche. ScĂšne suivante comme d'habitude, nous avons droit Ă  un petit dialogue tendu NumĂ©ro 2-NumĂ©ro 6, oĂč le premier dit au deuxiĂšme qu'il veut son bonheur et qu'il a tort de vouloir s'Ă©chapper car ils ont des moyens persuasifs. À cela, NumĂ©ro 6 se borne Ă  rĂ©pondre avec humour noir et cynisme, ce qui amuse son interlocuteur. Il est remarquable que NumĂ©ro 2 dise vrai d'une certaine maniĂšre il veut vraiment que NumĂ©ro 6 soit heureux dans le Village, on peut lui donner ce qu'il dĂ©sire
 pourvu qu'il ne se rĂ©volte pas et qu'il ne pose plus de questions ! C'est en fin de compte, une des armes de la sociĂ©tĂ© la sĂ©duction. On vous procure un bonheur artificiel et routinier et en Ă©change, vous la fermez, ce qui est une sorte de critique de la vacuitĂ© de la sociĂ©tĂ© de consommation. Sans doute une rĂ©fĂ©rence Ă  1984 d'Orwell oĂč vous passez une belle vie en croquant des pilules de bonheur et en demeurant sous la coupe de Big Brother Le Village Ă©videmment. Se mĂ©fier des plaisirs faciles et paresseux, ils cachent gĂ©nĂ©ralement quelque chose
 NumĂ©ro 6 assiste Ă  la terrifiante expĂ©rience de Pavlov pratiquĂ©e sur la Tour qui s'est rĂ©voltĂ©e de son propre chef en jouant de lui-mĂȘme un coup illĂ©gal dĂ©shydratĂ©, il supplie qu'on lui donne Ă  boire, se sert Ă  des fontaines vides ou Ă©lectriques et finit par ĂȘtre obligĂ© d'attendre le bon vouloir du haut-parleur pour se servir. Cette expĂ©rience, dĂ©jĂ  dĂ©crite ci-dessus et dont les dĂ©tails figurent dans les commentaires est une nouvelle dĂ©monstration des mĂ©thodes inhumaines du Village la Tour est rĂ©duite Ă  n'ĂȘtre plus qu'un petit humain bien obĂ©issant qui ne peut plus se rĂ©volter. NumĂ©ro 6 cache mal son dĂ©goĂ»t devant l'impassibilitĂ© du NumĂ©ro 2 et finit par sortir. Cette scĂšne est aussi une des plus dures psychologiquement de la sĂ©rie, surtout que Ronald Radd joue Ă  merveille l'angoisse, le dĂ©sespoir et l'impuissance dans cette scĂšne. Et la mĂ©thode semble porter ses fruits la Tour se mĂ©fie de tout le monde et ne veut plus chercher Ă  se rĂ©volter mais NumĂ©ro 6, en lui parlant trĂšs fermement et Ă©nergiquement, parvient quelque peu Ă  ranimer sa flamme Ă©teinte malgrĂ© la dĂ©fiance de la Tour qui le prend d'abord, par ses maniĂšres, pour un gardien. ScĂšne curieuse car NumĂ©ro 6 acquiert une dimension insoupçonnĂ©e jusqu'ici son allure inquiĂ©tante. En effet, il dirige cet Ă©change et par ses brusqueries a un visage peu rassurant surtout devant l'impressionnable NumĂ©ro 58 la Tour. Un cĂŽtĂ© un peu nĂ©gatif » surgit ainsi de sa personnalitĂ©. Justement, l'intĂ©rĂȘt de cette sĂ©quence est de montrer le cĂŽtĂ© plus humain, moins brutal de la Tour, NumĂ©ro 6 est presque un mĂ©chant dans cette scĂšne mais cela fait si longtemps qu'il rĂȘvait de rencontrer un esprit indĂ©pendant comme lui, quelqu'un qui dĂ©sire s'Ă©vader que son excitation est palpable mĂȘme s'il veut rester stoĂŻque. Cela montre que bien qu'ayant les apparences d'un surhomme », NumĂ©ro 6 n'est pas un personnage absolument irrĂ©prochable. D'autant plus que cette scĂšne va ĂȘtre le point de dĂ©part du slight misunderstanding de l'Ă©pisode. De sa conversation avec la Tour qui suit, NumĂ©ro 6 dĂ©cide d'interroger alors les habitants du Village en parlant d'une voix autoritaire, de maniĂšre Ă  repĂ©rer les prisonniers des gardiens. Et en effet, les gardiens rĂ©agissent froidement car ils savent que NumĂ©ro 6 est un prisonnier tandis que les prisonniers se montrent serviles. Intuition, observation, analyse
 voilĂ  une belle application des capacitĂ©s de NumĂ©ro 6, qui n'est autre qu'une dĂ©monstration de l'utilitĂ© de garder son esprit critique, Ă©voquĂ© plus haut par la conversation avec le joueur d'Ă©checs. Tentative couronnĂ©e de succĂšs car il parvient Ă  diffĂ©rencier le grain de l'ivraie. Ici malheureusement, l'Ă©pisode accuse un petit coup de faiblesse, d'abord en ce qui concerne le NumĂ©ro 2 du jour curieusement, alors que nous avions jusque-lĂ  affaire Ă  des NumĂ©ro 2 attentifs Ă  tout, on peut ĂȘtre surpris de la confiance absolue qu'a ce NumĂ©ro 2 envers lui-mĂȘme. DĂ©jĂ  dans le dĂ©but, il ne se montrait pas prĂ©occupĂ© des vellĂ©itĂ©s de rĂ©volte de NumĂ©ro 6. Et lĂ , ici, en voyant le conciliabule suspect que tient NumĂ©ro 6 avec les autres prisonniers, n'a pas l'air de s'en Ă©mouvoir, tout comme il pense que la tour est matĂ©e » grĂące au traitement subi. Ce NumĂ©ro 2 assez dĂ©sinvolte dĂ©tonne beaucoup, on dirait qu'il veut faciliter la tĂąche de son prisonnier en fermant les yeux sur ce qu'il fait ! Le mĂ©chant » du jour n'est donc pas aussi redoutable qu'il devrait l'ĂȘtre, ce qui porte un peu prĂ©judice Ă  l'Ă©pisode. Il a l'air de tout remettre entre les mains de l'infirmiĂšre, qui semble beaucoup plus inquiĂ©tante que lui. TĂ©moin, l'expĂ©rience pratiquĂ©e cette fois sur la Reine Elle va jouer inconsciemment le rĂŽle d'un agent double elle se rapprochera de NumĂ©ro 6, cherchera Ă  savoir ce qu'il manigance puis ira transmettre tout ce qu'il lui dira Ă  NumĂ©ro 2. Pour ce faire
 grĂące Ă  une sorte d'hypnotisme, on la fait tomber amoureuse de NumĂ©ro 6 ! L'amour comme arme secrĂšte. Cela aurait-il inspirĂ© l'Ă©pisode Amour quand tu nous tiens saison 6 de Chapeau Melon ?! PrisonniĂšre des sentiments qu'elle lui porte dorĂ©navant et du fait qu'elle est prĂȘte Ă  le trahir pour le sauver », l'on peut maintenant craindre pour les plans d'Ă©vasion de NumĂ©ro 6
 Cette expĂ©rience rappelle furieusement celle d'A. B. et C. En effet, on tente une expĂ©rience pour la premiĂšre fois chez l'homme et elle se rĂ©vĂšle assez inhumaine tentative de possession de l'esprit de quelqu'un que ce soit par les rĂȘves ou par la crĂ©ation d'un sentiment amoureux non naturel. Les mĂ©thodes du Village sont beaucoup plus sadiques et raffinĂ©es que des mĂ©thodes plus brutales comme celle du sinistre docteur de Danse de mort. LĂ©ger point faible dans le rĂ©cit la Reine, maintenant amoureuse de NumĂ©ro 6, veut le retrouver tandis que ce dernier, escortĂ© de la Tour, prĂ©pare leur plan d'Ă©vasion. Le jeu de la course-poursuite est peu intĂ©ressant et fait office de remplissage car son utilitĂ© est peu importante pour l'histoire. Il est plus captivant de voir nos deux compĂšres essayer de trouver des composants Ă©lectroniques nĂ©cessaires Ă  leur plan. Ainsi, cette scĂšne apparaĂźt en demi-teinte. Nous avons droit Ă  la fin Ă  la touchante dĂ©claration de la Reine Ă  son bien-aimĂ© ». Cette scĂšne rĂ©ussit l'exploit d'Ă©chapper Ă  la miĂšvrerie, grĂące au jeu impeccable et nuancĂ© de Rosalie Crutchley qui Ă©vite le piĂšge de l'eau de rose. Et NumĂ©ro 6 de continuer Ă  nous dĂ©voiler sa face sombre il se montre dur et impitoyable envers la Reine amoureuse, froid et distant Je ne suis pas en sucre, vos larmes ne me feront pas fondre ! lui dit-il. On a vraiment pitiĂ© de son interlocutrice ! Cet aspect du personnage est renforcĂ© dans la scĂšne suivante la Reine, en robe de chambre, rend visite Ă  NumĂ©ro 6 qui, d'abord conciliant avec sa venue imprĂ©vue, lui parle sĂšchement au point de la faire pleurer. La sĂ©quence, d'abord amusante avec la dĂ©contraction et la joie d'espĂ©rer de la Reine, puis tournant Ă  une fausse scĂšne de mĂ©nage avec la duretĂ© de NumĂ©ro 6 et la fragilitĂ© de la Reine en fait un grand moment de l'Ă©pisode. La voir essayer de le sĂ©duire sans succĂšs quand elle ajuste le haut de son peignoir
, s'agiter en tous sens, faire de larges et tendres sourires, se croire aimĂ©e, vaut son pesant d'or et est d'autant plus drĂŽle quand on connaĂźt le caractĂšre d'acier de NumĂ©ro 6 ! On voit ainsi comment notre hĂ©ros n'est pas si irrĂ©prochable que ça son cynisme et sa mĂ©fiance le desservent, ce n'est pas quelqu'un de toujours sympathique, mĂȘme si cela lui Ă©vite de tomber dans le piĂšge de NumĂ©ro 2. Cette aversion apparente pour les femmes n'est pas totale pourtant il se montrait courtois envers NumĂ©ro 24 dans Double personnalitĂ© et nous apprendrons plus tard qu'il est fiancĂ© voir L'impossible pardon. D'ailleurs, il semble regretter son attitude brusque et s'excuse auprĂšs de la pauvre femme qui retrouve tout de suite sa mine radieuse lorsque NumĂ©ro 6 dit qu'il l'aime bien ». Quand on dit que l'amour est aveugle
 La psychologie du personnage, ni blanc ni noir, est donc soigneusement travaillĂ©e et apporte un plus Ă  la sĂ©rie. HĂ©las, la scĂšne suivante va rendre vain toutes ces belles scĂšnes ! En effet, la dĂ©couverte de l'Ă©metteur annihile les scĂšnes prĂ©cĂ©dentes si elle permet Ă  NumĂ©ro 6 de marquer un point, elle rend finalement inutiles les dix prĂ©cĂ©dentes minutes ! Pourquoi avoir fait cette intrigue secondaire si c'est pour la rĂ©soudre sur une espĂšce de pirouette ? Le filon n'a pas Ă©tĂ© exploitĂ© jusqu'au bout il n'y aura nulle trahison de la Reine, nulle surveillance attentive, bref un arriĂšre-goĂ»t d'inachevĂ© ! En plus, aprĂšs cette scĂšne, la Reine, devenue inutile, va disparaĂźtre de l'Ă©pisode sans que l'on sache ce qui va advenir d'elle et sans avoir finalement pesĂ© sur l'intrigue. Elle n'a pas servi Ă  grand-chose en fait ! Juste donner un faux espoir au tĂ©lĂ©spectateur. Dans ce cas pourquoi avoir donnĂ© une certaine importance au personnage ? Pire, le plan diabolique de l'infirmiĂšre comportait donc une belle erreur il Ă©tait trop Ă©vident qu'il allait Ă©chouer car reposant tout entier sur l'Ă©metteur. Trop mince comme couverture ! L'infirmiĂšre n'a pas compris que l'amour Ă©tait un sentiment ingouvernable et qu'on ne peut contrĂŽler une personne qui le ressent. Ce gĂąchis est lĂ  le principal dĂ©faut du scĂ©nario de GĂ©rald Kelsey et qui empĂȘche l'Ă©pisode d'atteindre un niveau de perfection comme il l'avait atteint dans L'ArrivĂ©e. Frustrant ! La derniĂšre scĂšne tout semble prĂȘt, les derniers Ă©lĂ©ments du plan sont rĂ©glĂ©s appel au secours, maĂźtrise des gardes et d'un NumĂ©ro 2 bizarrement souriant et dĂ©sinvolte et qui, il semble, a une prĂ©dilection pour la mĂ©ditation orientale et le karatĂ© ! ScĂšne Ă©trange dont on se demande Ă  quoi elle sert. Alors, il semble que NumĂ©ro 6 ait gagnĂ© il a dupĂ© ses surveillants et tout le monde va pouvoir s'Ă©vader. Mais bien entendu, il y a un problĂšme de derniĂšre minute et c'est dans une chute d'une ironie mordante que se termine l'Ă©pisode ! Ironie noire car NumĂ©ro 6 ne peut s'en prendre qu'Ă  lui-mĂȘme puisqu'il est la cause du slight misunderstanding ! Si on peut s'interroger sur la solution un peu grosse, il faut l'avouer, c'est une fin digne d'un Ă©pisode de la sĂ©rie, avec Ă©videmment une touchante derniĂšre tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e de notre hĂ©ros. Mais cette fin n'est pas aussi marquante et convaincante que celle des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents donc une lĂ©gĂšre dĂ©ception au final mais bon, aprĂšs le ridicule de Danse de mort, on peut ĂȘtre indulgent ! Le scĂ©nario de GĂ©rald Kelsey, un des meilleurs de la sĂ©rie, s'est donc avĂ©rĂ© excellent, surtout grĂące Ă  son fort symbolisme et Ă  la puissance de sa double lecture. Dommage qu'il se soit rĂ©vĂ©lĂ© un peu plus faiblard sur la fin. Pour sa quatriĂšme rĂ©alisation, Don Chaffey accomplit comme d'habitude un travail de pro tout est parfait ! Prises de vue excellentes, camĂ©ra efficace lors des dialogues, servant agrĂ©ablement l'intrigue, une superbe vue de l'Ă©chiquier gĂ©ant, atout prĂ©cieusement utilisĂ©. La mise en scĂšne se dĂ©roule Ă  la mĂȘme vitesse que l'histoire dans un parfait unisson. Bref, rien Ă  dire. Il est dommage que ce fut la derniĂšre contribution de ce gĂ©nial metteur en scĂšne pour la sĂ©rie car, pris par d'autres projets, il dut dĂ©cliner les nouvelles offres de McGoohan. On peut le regretter tellement dĂšs le pilote, par une rĂ©alisation serrĂ©e et originale, il avait toujours servi l'innovation apportĂ©e par la sĂ©rie. CĂŽtĂ© acteurs, on n'a pas Ă  se plaindre non plus McGoohan se montre plus glacial, plus tranchant, moins sympathique et ce nouvel Ă©clairage, plus sombre, de son personnage lui sied tout Ă  fait, rappelant parfois le John Drake de Destination Danger qu'il avait incarnĂ© auparavant. Une performance propre et nette, l'idĂ©al ! Rosalie Crutchley est tout simplement inoubliable la Reine trouble du dĂ©but cĂ©dant la place Ă  un rĂŽle difficile de femme amoureuse. Elle Ă©vite tous les Ă©cueils et le fait de surjouer grĂące Ă  un jeu subtil et soigneusement mĂ»ri, on voit qu'on a affaire Ă  une vraie actrice ! C'est sans aucun doute un des rĂŽles fĂ©minins les plus rĂ©ussis de la sĂ©rie. Ainsi sa crise de larmes est bien plus convaincante que celle, forcĂ©e, de StĂ©phanie Randall la domestique dans L'arrivĂ©e, quelle grande actrice dĂ©cidemment ! Sa scĂšne dans la maison de NumĂ©ro 6 oĂč elle passe de la joie Ă  la tristesse, de l'amour Ă  l'amertume et vice-versa est une vĂ©ritable leçon de comĂ©die donnĂ© par une professionnelle, bravo ! Ronald Radd remplit fort bien son contrat en jouant un prisonnier oppressĂ©, un peu faible, fragile et doux, il contraste avec la duretĂ© de NumĂ©ro 6. C'est finalement lui, le personnage le plus sympathique de l'histoire. Voir sa souffrance dans la scĂšne de l'hĂŽpital ou sa peur Ă©ternelle de faire une bĂȘtise tout au long du rĂ©cit rĂ©vĂšle un excellent acteur Ă  l'aise dans son rĂŽle. La peu recommandable infirmiĂšre de Patricia Jessel semble ĂȘtre une sƓur de sa prĂ©dĂ©cesseure de A. B. et C. glaçante et qu'on adore dĂ©tester ! Ses mĂ©thodes sont terribles, car jouer avec le cƓur des gens pour les contrĂŽler est certainement le summum de la cruautĂ©. HĂ©las, il faut un peu dĂ©chanter Ă  cause de Peter Wyngarde. Il a hĂ©ritĂ© d'un rĂŽle de NumĂ©ro 2 finalement assez anodin et peu intĂ©ressant. Sa dĂ©sinvolture permanente choque presque le spectateur et son efficacitĂ© est limitĂ©e, ce n'est pas Ă  cause de lui que se produit l'Ă©chec final aprĂšs tout. De plus l'acteur, malgrĂ© son grand talent de comĂ©dien et son sens de l'humour noir, peine Ă  donner du relief Ă  son personnage. Il ne se force pas trop alors que dans les Ă©pisodes de Chapeau Melon ou de DĂ©partement S , il marquait profondĂ©ment l'Ă©cran de sa prĂ©sence. Une paille dans le cristal
 Pourtant, son air dĂ©tachĂ© et son autoritĂ© naturelle sont perceptibles dans quelques scĂšnes et il est vraiment regrettable qu'un tel acteur ait eu un rĂŽle oĂč il ne pouvait exercer tout son talent. La musique est plus discrĂšte mais reste efficace, surtout lorsque des violons romantiques accompagnent, dans un dĂ©calage hilarant, les scĂšnes entre NumĂ©ro 6 et la Reine ! DĂ©licieux ! Avis de Denis Chauvet MalgrĂ© quelques imperfections, cet Ă©pisode m’a toujours emballĂ© Ă  plusieurs titres. Avant tout, c’est le dernier vĂ©ritablement tournĂ© Ă  Portmeirion et je trouve regrettable que si peu d’épisodes 5, moins du tiers aient profitĂ© de cet Ă©crin magnifique. Checkmate prĂ©sente mĂȘme la particularitĂ© d’avoir le village et la plage en contrebas. Ensuite, le Prisonnier n’est plus seul dans sa tentative d’évasion, mĂȘme si l’issue renforce le sentiment d’individualisme qui l’anime. Un opus qui ravira aussi les amateurs d'Ă©checs. Les premiĂšres minutes sont surprenantes le rĂŽdeur circule dans les rues et les villageois se figent Ă  son passage un procĂ©dĂ© de rĂ©alisation qui permettait au ballon d'aller dans une direction voulue il fallait 'commencer par la fin' et montrer le film Ă  l'envers !. Seul, l'homme Ă  la canne poursuit sa route suivi du numĂ©ro six. Ils se dirigent vers un Ă©chiquier gĂ©ant sur lequel va se jouer une partie dont les piĂšces sont des villageois. Le numĂ©ro six est le pion de la dame ! La scĂšne culte de l'Ă©chiquier gĂ©ant, souvent rejouĂ©e Ă  Portmeirion et symbole du Village oĂč toutes les piĂšces donc les habitants ne sont que des pions, rĂ©sume la sĂ©rie Ă  elle seule. Le numĂ©ro 58 une Tour, Ronald Radd se dĂ©place sur l'Ă©chiquier sans en avoir reçu l'ordre et il doit subir un sĂ©jour Ă  l'hĂŽpital. Il deviendra l'alliĂ© du numĂ©ro six dans sa quĂȘte de libertĂ©, mais doit-on juger quelqu'un sur son attitude ? L'apparence est souvent trompeuse ! Cela est le thĂšme de l'Ă©pisode et l’air autoritaire du six finira par causer 'a slight misunderstanding' comme le dit si bien le numĂ©ro deux ! Le docteur fait froid dans le dos et remarquez que le Prisonnier rĂ©pond 'for all' Ă  la question 'free' titre d'un Ă©pisode. Peter Wyngarde, inoubliable pour les fans des Avengers, est un numĂ©ro deux dĂ©sinvolte 'In society, one must learn to conform'. Il parait que Patrick MacGoohan avait pensĂ© Ă  lui pour un numĂ©ro deux permanent, mais cela ne s’est pas fait. Beaucoup d’extĂ©rieurs et de mystĂšre nous font apprĂ©cier cet Ă©pisode et je retiendrai quelques scĂšnes ; celle culte du jeu d’échecs, mais aussi l’entretien clĂ© du 6 avec la Tour sur les hauteurs et les deux hommes qui Ă©chappent Ă  la surveillance en taxi. Et la derniĂšre image du butler qui dĂ©pose le pion de la dame sur l’échiquier d’oĂč le titre envisagĂ©. Le 6 est maté pour cette fois ! Mais pourquoi dans la VF, la Tour devient le Roi ? Le personnage de la Dame, amoureuse programmĂ©e du 6, est amusant mais il ne sert qu’à meubler’ l’aventure et Ă  crĂ©er une fausse piste et le final sur le bateau est moyen. Pas le meilleur mais un du top 5. Infos supplĂ©mentaires Aka The Queen's pawn Le pion de la Reine Le sixiĂšme et ultime Ă©pisode du remake de la sĂ©rie s'appelle aussi Checkmate Échec et mat. Cependant, les deux intrigues n'ont rien Ă  voir l'une avec l'autre. La Tour porte le NumĂ©ro 58. Ce NumĂ©ro Ă©tait celui de la jeune femme Ă©trangĂšre hystĂ©rique de LibertĂ© pour tous. Remarque la Reine est le NumĂ©ro 8, soit le numĂ©ro de Nadia dans Le carillon de Big Ben. Elle prĂ©pare du chocolat chaud que semble apprĂ©cier NumĂ©ro 6 ! Cet Ă©pisode, 9e en ordre de diffusion, serait peut-ĂȘtre Ă  ranger dans les premiers finalement. Le joueur d'Ă©checs dit Ă  NumĂ©ro 6 qu'il doit ĂȘtre nouveau » et il ne le contredit pas. Cependant, cet Ă©pisode est la derniĂšre dĂ©faite de NumĂ©ro 6. DĂšs l'Ă©pisode suivant, il dĂ©jouera les plans de tous les NumĂ©ro 2. Cet Ă©pisode clĂŽt donc une premiĂšre partie marquĂ©e par les dĂ©faites et demi-succĂšs de NumĂ©ro 6, prĂ©lude Ă  une sĂ©rie de victoires jusqu'au DĂ©nouement dont il est difficile de savoir s'il est un triomphe ou une dĂ©faite finale du hĂ©ros. À sa place, ou pas ? Puisque NumĂ©ro 6 y apprend comment diffĂ©rencier les gardiens des prisonniers... La partie d'Ă©checs de l'Ă©pisode dĂ©concertera tous les amateurs du noble jeu car truffĂ©e d'invraisemblances Ainsi, lorsque cinq coups ont Ă©tĂ© jouĂ©s, trois coups seulement figurent sur l'Ă©chiquier. Ou bien le fameux coup du pion de la dame jouĂ© par NumĂ©ro 6 est jouĂ© avant le fou noir mais sur l'Ă©chiquier, lorsque le pion avance, le fou noir est dĂ©jĂ  lĂ  ! Ou bien on a droit Ă  une position de dĂ©but de partie, puis une position de milieu de partie
 puis on revient Ă  une position de dĂ©but ! MalgrĂ© ces erreurs, il est possible d'affirmer que la partie disputĂ©e est une partie des quatre cavaliers, une ouverture assez pratiquĂ©e Ă  tous les niveaux oĂč chaque joueur dĂ©veloppe ses cavaliers dĂšs le dĂ©but, donnant une position au dĂ©part symĂ©trique. En fait le nom complet de l'ouverture serait Partie viennoise transposĂ©e en partie italienne des quatre cavaliers avec variante d4. Puisque la partie commence par une ouverture dite viennoise » dĂ©placement au 2e coup blanc du Cavalier cĂŽtĂ© Dame qui devient une partie italienne » dĂ©placement des fous cĂŽtĂ© Roi sur la colonne c des quatre cavaliers Ă  cause du dĂ©ploiement des quatre cavaliers comme son nom l'indique. d4 correspond au mouvement du pion de la Dame situĂ© sur la case d2 en d4. Bien que ce coup soit possible, c'est une faute dans cette position donc surprenant de la part du champion d'Ă©checs » que le joueur ayant les blancs prĂ©tend ĂȘtre ! Mais la rĂ©plique suivante, jouĂ©e par les Noirs le repli du Fou en d6, est encore plus ridicule ! En effet, le pion dame est attaquĂ© trois fois et dĂ©fendu seulement deux fois donc les Noirs pourraient gagner ce pion sans contrepartie pour les Blancs et la Reine n'y pourrait rien ! Sa protection est illusoire et comme le dit NumĂ©ro 2 La Reine ne fera rien pour lui ! C'est la vĂ©ritĂ© ! Mais au lieu de ça, les Noirs jouent un coup stupide qui ferme leur jeu et les Ă©touffe ! NumĂ©ro 2 prĂ©tend que l'expĂ©rience de Pavlov a Ă©tĂ© pratiquĂ©e d'abord sur des rats, NumĂ©ro 6 n'est pas d'accord et prĂ©tend que c'Ă©taient des chiens. C'est en effet rĂ©ellement des chiens ! NumĂ©ro 2 devrait revoir sa copie. Cette expĂ©rience est pratiquĂ©e sur la Tour il pense qu'il ne peut toucher Ă  la fontaine bleue Ă  cause du choc Ă©lectrique, mais quand on lui dit qu'il n'y a pas de danger, il le fait et tout se passe bien. En fait, si on conditionne le sujet Ă  voir une corrĂ©lation entre un dĂ©sir et un stimulus sonore, lorsqu'il entendra dĂ©sormais ce stimulus, ce dernier dĂ©clenchera le dĂ©sir, c'est le rĂ©flexe de Pavlov. La Tour a le dĂ©sir de boire Ă  la fontaine mais il ne veut pas Ă  cause du choc Ă©lectrique ; la voix du haut-parleur lui dit qu'il n'y a aucun danger et cela agit comme une catharsis son dĂ©sir de boire Ă  la fontaine revient et il le fait. La voix dĂ©clenche ce dĂ©sir et ainsi assujettit le sujet qui vit sous sa dĂ©pendance le temps de son conditionnement. La rĂ©sistance de NumĂ©ro 6 face aux pressions mentales est redoutable les drogues de A. B. et C. et de Musique douce, la schizophrĂ©nie de Double PersonnalitĂ©, l'aliĂ©nation de J'ai changĂ© d'avis, le record Ă©tant Il Ă©tait une fois oĂč il survit Ă  un huis clos oppressant et d'une intensitĂ© quasi dĂ©mente. Son point de rupture est inconnu mais doit ĂȘtre Ă©levĂ© car jamais NumĂ©ro 6 n'a craquĂ© devant la pression. On comprend donc sa rĂ©plique quand l'infirmiĂšre s'interroge sur son Breaking Point ! NumĂ©ro 6 est selon l'infirmiĂšre beau garçon » et viril ». Les questions ne sont vraiment pas les bienvenues lorsque NumĂ©ro 6 demande d'oĂč vient la Reine, celle-ci biaise en parlant de la partie. Il est remarquable que les prisonniers ont l'air plutĂŽt heureux de leur captivitĂ© mais qu'ils s'assombrissent lorsqu'on leur pose des questions.— Qui est NumĂ©ro 1 ? — On ne pose pas de telles des deux premiĂšres scĂšnes Il saute aux yeux que cet Ă©chiquier gĂ©ant reprĂ©sente notre monde et que nous sommes tous des piĂšces du jeu. La vie, l'avenir de notre monde se joue grĂące Ă  des dĂ©cisions soigneusement pesĂ©es, d'actions plus ou moins mĂ»rement rĂ©flĂ©chies. Mais notre vie aussi se conduit telle une partie du noble jeu La vie [
] est comme une partie d'Ă©checs. Les premiers coups donnent la direction de la partie, mais tant que la partie n'est pas terminĂ©e, il reste de jolis coups Ă  jouer » disait Anna Freud. Et en effet, pour rĂ©ussir dans la vie comme dans le jeu d'Ă©checs, il est capital de bien se connaĂźtre, de savoir ce que l'on veut rĂ©ellement pour aboutir. NumĂ©ro 6 veut dĂ©fier la sociĂ©tĂ© et joue ses coups » en consĂ©quence pas de lĂąchetĂ©, de crainte, de compromis ou de demi-mesures il veut sa libertĂ© et fera tout pour l'obtenir. Les autres joueurs » ont choisi, eux, de subir et de ne pas se remettre en question alors que la deuxiĂšme chance existe la Tour en est un excellent exemple – elle se rĂ©volte, puis, effrayĂ©e, se rĂ©tracte mais NumĂ©ro 6 l'encouragera Ă  continuer sa voie et Ă  tenter de s'Ă©chapper. Tout n'est pas fini pour la Tour le Village a cru la vaincre mais la partie pour la libertĂ© n'est pas finie ; il reste de jolis coups Ă  jouer et la Tour se range du cĂŽtĂ© des rĂ©sistants. Le mĂȘme raisonnement s'applique pour tous ceux qui rejoindront NumĂ©ro 6 le joueur de la partie compris. Mais Ă©videmment, ce qui ressort de cette scĂšne, c'est l'illustration de ce que disait l'amiral Ă  NumĂ©ro 9 Ă  la fin de L'arrivĂ©e Nous sommes tous des pions » [We're all pawns], anticipant tout compte fait cet Ă©pisode ! En effet, comment ne pas voir dans cette situation le reflet de ce que nous subissons ? Nous sommes brimĂ©s dans nos efforts par une sĂ©lection inĂ©galitaire fait dĂ©jĂ  remarquĂ© dans Danse de mort oĂč certains habitants sont sacrifiĂ©s et d'autres, prĂ©servĂ©s qui ne daigne d'ailleurs vous rĂ©compenser que lorsque vous suivez ses lois le professeur du GĂ©nĂ©ral par exemple ou que vous acceptez de donner votre Ăąme en travaillant pour elle les gardiens mais ces Ă©lus-lĂ  les riches dans notre monde sont rares, la sociĂ©tĂ© ne se prĂ©occupe pas du commun les prisonniers et encore moins des inutiles » qui meurent de mort lente comme Dutton qui, dĂ©finitivement dĂ©cervelĂ© Ă  la fin de Danse de mort, n'a plus qu'Ă  attendre la fin ce sont les pauvres. Lorsque vous gĂȘnez et dĂ©sobĂ©issez en montrant votre indĂ©pendance, vous subissez un traitement de rĂ©adaptation » dont nous avons un aperçu dans cet Ă©pisode quand la Tour est soumise Ă  la terrible expĂ©rience de Pavlov Ă  l'hĂŽpital. L'Ă©pisode J'ai changĂ© d'avis ira encore plus loin dans ce sens. OppressĂ©s par la sociĂ©tĂ©, mĂ©prisĂ©s par le pouvoir en place et l'idĂ©e d'un NumĂ©ro 2 changeant toujours veut bien dire que, quelle que soit la personne Ă  la tĂȘte du pouvoir, le sort du peuple ne s'amĂ©liorera pas pour autant, nous sommes autant de pions sur l'Ă©chiquier, au service de nos gouvernants. Et NumĂ©ro 6 ne l'accepte pas il veut s'Ă©chapper et si c'est impossible pour les piĂšces de ce jeu, ce ne l'est pas pour lui ; NumĂ©ro 6 combat avec les rĂšgles du Village pour pouvoir les transgresser correctement il ne refuse pas de bouger quand on le lui demande mais ne le fait pas tout de suite !. Il refuse d'ĂȘtre un pion, ce que ne veut que voir le NumĂ©ro 2 Ce n'est qu'un pion, il peut sauter Ă  tout moment. Et contrairement Ă  ce qui est dit, la Dame protĂšge mal son pion voir analyse de la partie dans les commentaires. Cela veut-il dire que nous ne pouvons compter que sur nous-mĂȘmes ? La rĂ©ponse est difficile oui, car il dĂ©pend de nous et de notre capacitĂ© Ă  ne pas se laisser suborner par les autres de rester indĂ©pendant ; non car tout seul, on ne va pas loin. D'ailleurs, si individualiste que soit NumĂ©ro 6, il a besoin de l'aide de la Tour pour organiser son Ă©vasion. Il ne tient qu'Ă  nous d'obĂ©ir docilement comme une piĂšce d'Ă©checs sans vie que l'on manipule ou se rĂ©volter en sortant de l'Ă©chiquier Le Village bien sĂ»r. AprĂšs une premiĂšre scĂšne aussi forte, il est Ă©vident que la tension doit retomber un peu. Ce n'est pas du goĂ»t du scĂ©nariste GĂ©rald Kelsey qui enchaĂźne immĂ©diatement sur une superbe conversation entre NumĂ©ro 6 et le joueur d'Ă©checs ce dernier avoue aimer jouer aux Ă©checs humains car il satisfait ainsi sa soif de pouvoir bien qu'il ne semble pas ĂȘtre dirigeant dans l'Ăąme. Il est lui aussi un prisonnier mais, par le jeu d'Ă©checs, il maintient son esprit en Ă©veil et dit que cela sert Ă  les » dĂ©fier. Phrase d'une grande importance le savoir, le plaisir intellectuel comme antidote Ă  l'abĂȘtissement de la population. Le cinĂ©aste Pasolini disait que la culture Ă©tait une rĂ©sistance Ă  la distraction. Comprenez, l'oppression. Oui, comment asservir un homme de la façon la plus efficace ? En le rendant stupide, en ne lui offrant que de la sous-culture, en le laissant en jachĂšre, en l'illusionnant. Et NumĂ©ro 14, le joueur, qui se dit trop vieux pour s'Ă©vader, marque sa rĂ©sistance face Ă  l'oppresseur en faisant travailler ses mĂ©ninges il doit non seulement jouer aux Ă©checs mais aussi reconnaĂźtre les blancs des noirs Ă  leur coopĂ©ration ». Que veut-il dire ? Qu'il faut reconnaĂźtre les gardiens des prisonniers, c'est-Ă -dire vos amis de vos ennemis. Pour rĂ©ussir sa vie, il faut avoir besoin des autres mais se mĂ©fier de ceux qui veulent vous empĂȘcher d'entreprendre vos desseins. C'est pour cela qu'il faut rester mĂ©fiant et ne pas se laisser abuser par sa naĂŻvetĂ© d'oĂč la distance froide que prend NumĂ©ro 6 avec la Reine dans la scĂšne qui suit car elle pourrait ĂȘtre une traĂźtresse. Pour en revenir au savoir, si on l'utilise et le contrĂŽle Ă  l'opposĂ© du par cƓur ĂąnonnĂ© du GĂ©nĂ©ral, c'est rĂ©ellement une arme prĂ©cieuse contre l'asservissement, car elle permet d'ĂȘtre indĂ©pendant et de garder un esprit critique toujours en alerte, esprit qui permet Ă  NumĂ©ro 6 de distinguer les prisonniers des gardiens. La sĂ©rie se voulait contre-utopique en proposant ce faux monde heureux qu'est Le Village mais elle se rĂ©vĂšle d'anticipation car aujourd'hui, avec la volontĂ© perverse de certains gouvernements irresponsables, la culture est Ă©touffĂ©e que ce soit par manque de financement ou mainmise de l'État destructeur. L'exemple de Berlusconi aliĂ©nant les Italiens que ce soit par la possession de l'audiovisuel programmes dĂ©biles et au ras des pĂąquerettes ou la rĂ©duction des subventions Ă  des institutions comme la Scala de Milan n'est autre qu'une application des mĂ©thodes du Village ! Ce qui est confirmĂ© par le traitement » subi par la Tour, oĂč il est conditionnĂ©, modelĂ©, formĂ©, pour ne plus se rĂ©volter. Tout est mĂ©taphore mais la puissance du message est d'un impact saisissant aux jours d'aujourd' Peter Wyngarde 1933 est extrĂȘmement connu dans le monde des Avengers car il Ă©tait l'incontournable Cartney dans l'Ă©pisode culte Le club de l'Enfer saison 4 oĂč il mĂ©tamorphose Emma Peel en reine du pĂ©chĂ© dans une sĂ©quence qui ne l'est pas moins. Il a aussi jouĂ© dans CamĂ©ra meurtre saison 5 oĂč, en Stewart Kirby, il parodiait Alec Guinness en changeant 11 fois de rĂŽle en 50 minutes ! Mais cet acteur, ayant Ă©galement jouĂ© dans d'autres sĂ©ries comme Le Saint, Le Baron, Dr. Who
 est cependant davantage connu pour avoir interprĂ©tĂ© le rĂŽle de Jason King dans DĂ©partement S et sa suite Ă©ponyme, sĂ©rie qui en influença bien d'autres. Son rĂŽle de NumĂ©ro 2 est un de ses plus connus. Bien qu'il soit parfois apparu au cinĂ©ma, on a surtout retenu son immense carriĂšre théùtrale il a jouĂ© notamment avec DĂ©borah Kerr et Raymond Burr et il est reconnu comme un comĂ©dien magistral. Ambivalent, il a Ă©tĂ© un peu dans la chanson et est considĂ©rĂ© aussi comme un bon Ă©crivain. Le personnage de Jason Wyngarde des X-men est un hommage Ă©vident Ă  l'acteur. Une rumeur tenace a dit qu'il Ă©tait un neveu de Louis Jouvet mais il semble qu'il n'en soit Radd 1929-1976 dĂ©laissa, malgrĂ© ses succĂšs, le théùtre au bout de quelques annĂ©es pour consacrer les dix ans qui restaient de sa courte vie Ă  la tĂ©lĂ©vision. Il a en effet beaucoup jouĂ© dans toutes les sĂ©ries anglaises de l'Ă©poque Randall et Hopkirk, Destination Danger, Z-cars
 Le cinĂ©ma ne l'a pas oubliĂ© et il joua avec beaucoup de brio dans des films malheureusement oubliĂ©s The Camp on blood island, Kremlin letter de John Huston, The Double man
. MalgrĂ© sa petite taille, ce fut un acteur aimĂ©. Il est apparu dans trois Ă©pisodes des Avengers Cade dans Le point de mire saison 2, une prestation magistrale, Quilpie dans Le retour du traĂźtre saison 3 et Shaffer dans Mission trĂšs
 improbable saison 5.Rosalie Crutchley 1920-1997 fut une des plus grandes comĂ©diennes de théùtre de son temps, interprĂšte renommĂ©e du rĂ©pertoire classique Le Roi Lear, Le Conte d'Hiver, RomĂ©o et Juliette
 tout en menant une fructueuse carriĂšre cinĂ©matographique Le Jardinier espagnol, Electra, Quo vadis, La Maison du diable, Mahler
 sans oublier une mĂ©morable apparition dans Quatre mariages et un enterrement dans le rĂŽle de Mrs. Beaumont au second mariage
 Elle a aussi beaucoup tournĂ© dans des sĂ©ries TV dont le rĂŽle de Catherine Parr dans une sĂ©rie sur les six femmes d'Henri VIII et le rĂŽle de la Reine » est un de ses plus fameux. Cette comĂ©dienne complĂšte a commencĂ© le théùtre Ă  seulement 12 ans et elle n'a jamais cessĂ© de tourner jusqu'Ă  sa Coulouris 1903-1989 Ă©tudia Ă  la Central School of Speech and Drama oĂč il eut pour condisciples Peggy Ashcroft et Laurence Olivier. Il commence comme tout aspirant acteur par Shakespeare Henry V. Sa carriĂšre dĂ©colle grĂące Ă  sa rencontre avec Orson Welles en jouant dans sa production de Jules CĂ©sar. Le rĂŽle de Thatcher dans Citizen Kane, en 1941 du mĂȘme Welles pour lequel il reçoit un prix le rend cĂ©lĂšbre. Il joue ensuite dans plusieurs chefs-d'Ɠuvre comme Pour qui sonne le glas avec Gary Cooper, Femme aimĂ©e est toujours jolie et Quand le jour viendra avec Bette Davis
 et le Jeanne d'Arc 1948 avec Ingrid Bergman. Il retourne en Angleterre en 1950 et continue son excellente carriĂšre cinĂ©matographique plus de 80 films ! dont le Mahler de Russell avec Rosalie Crutchley ou Le Crime de l'Orient Express ou Arabesque ; tout en consacrant plus de son temps au théùtre, dont un triomphal Roi Lear, sans oublier le rĂ©pertoire contemporain August Strindberg, Tennessee Williams
 SpĂ©cialisĂ© dans des rĂŽles de mĂ©chants, il a cependant aussi jouĂ© la comĂ©die. On l'a vu dans quelques sĂ©ries comme Destination Danger, Dr. Who... et entendu dans de nombreux rĂŽles Ă  la radio. Ce fut l'un des plus grands comĂ©diens Jessel 1920-1968 fut une comĂ©dienne qui s'est surtout tournĂ©e vers le théùtre, que ce soit le rĂ©pertoire classique Hamlet
 ou contemporain L'amour des quatre colonels de Peter Ustinov
. Elle a d'ailleurs reçu un prestigieux Tony Award de la meilleure comĂ©dienne dans une piĂšce pour le rĂŽle de Romaine dans une piĂšce d'Agatha Christie en 1955 Witness for the prosecution. Elle a aussi jouĂ© dans quelques films et tĂ©lĂ©films mais en nombre limitĂ© vu sa mort survenue relativement tĂŽt. On a pu la voir dans le rĂŽle de Sally Brass dans la sĂ©rie anglaise The Old Curiosity Shop sept Ă©pisodes. Son rĂŽle dans cet Ă©pisode fut son avant-dernier. SĂ©quence culte Partie d’échecs gĂ©ante Retour Ă  l'index 10. LE MARTEAU ET L'ENCLUME HAMMER INTO ANVIL RĂ©sumĂ© HarcelĂ©e par le brutal nouveau NumĂ©ro 2, une jeune femme, poussĂ©e Ă  bout, se suicide sous les yeux de NumĂ©ro 6 qui avait entendu ses cris. NumĂ©ro 6 jure au NumĂ©ro 2 qu'il paiera pour ce crime. Peu aprĂšs, le NumĂ©ro 2 convoque NumĂ©ro 6 et lui dĂ©clare que tout homme a un point de rupture et qu'il brisera son insolent prisonnier, lui promettant qu'il sera le marteau » qui martĂšlera l'enclume ». Mais NumĂ©ro 6 a un plan et Ă  coups de faux messages secrets et de signaux inquiĂ©tants, fait croire au NumĂ©ro 2 qu'il est en fait lĂ  pour le surveiller lui ! La tension entre les deux ennemis monte graduellement et inexorablement
 Comment cela finira-t-il ?Critique de ClĂ©ment Diaz Le marteau et l'enclume est un Ă©pisode charniĂšre car ouvrant une sorte de deuxiĂšme partie de la sĂ©rie. En effet, les neuf premiers Ă©pisodes forment un tout et racontent les premiĂšres mes-aventures de NumĂ©ro 6 dans Le Village. Ces Ă©pisodes ont la particularitĂ© de se terminer ou bien sur un Ă©chec LibertĂ© pour tous, Le retour
 ou un semi-Ă©chec Le carillon de Big Ben, Double personnalité  du hĂ©ros l'exception Ă©tant A. B. et C. et Le GĂ©nĂ©ral dans une moindre mesure quand il tente de s'Ă©vader ou de rĂ©ussir un but qu'il s'est fixĂ© au Village. Échec et mat marquait sa derniĂšre dĂ©faite mais maintenant, fort de l'expĂ©rience acquise et des leçons de ses erreurs, il va enchaĂźner les victoires sur les dirigeants du Village, faisant Ă©chouer tous leurs plans, Ă  dĂ©faut de pouvoir s'Ă©vader pour le moment. Tout commence Ă  basculer Ă  partir de cet Ă©pisode au suspense haletant et Ă  la tension sans cesse grandissante. Cette espĂšce de face-Ă -face Ă  distance, oĂč NumĂ©ro 6 tente de faire tomber le NumĂ©ro 2 dans un duel Ă  longue portĂ©e n'est pas sans prĂ©figurer le chef-d'Ɠuvre absolu que sera le huis clos infernal d'Il Ă©tait une fois. L'introduction est saisissante une jeune femme NumĂ©ro 73 se trouve Ă  l'hĂŽpital et subit une vĂ©ritable torture morale de la part d'un NumĂ©ro 2 incroyablement sadique qui lui dĂ©voile l'infidĂ©litĂ© de son mari est-ce un mensonge ? On ne le saura pas et profite de sa faiblesse pour la pousser dans ses retranchements. La jeune femme, poussĂ©e Ă  bout, se dĂ©fenestre. Cette scĂšne est terriblement saisissante la dĂ©tresse de la jeune femme faible devant la tyrannie oppressive de NumĂ©ro 2 a annoncĂ© la couleur nous avons affaire Ă  un adversaire d'une mĂ©chancetĂ© rare, vĂ©ritable bourreau, un adversaire Ă  la taille de NumĂ©ro 6 ! Cette brĂšve introduction promet beaucoup
 et exaucera beaucoup ! GrĂące Ă  l'histoire, en tension grandissante, de Roger Woddis. La scĂšne suivante pose les enjeux de l'histoire d'aujourd'hui aprĂšs que NumĂ©ro 6 a sĂšchement dĂ©clinĂ© l'invitation de NumĂ©ro 2 indĂ©pendant jusqu'Ă  la moelle des os dĂ©cidĂ©ment, il se fait enlever mais non sans une bonne bagarre par trois gardes du dirigeant et transportĂ© de force dans la salle de contrĂŽle. Le nouveau NumĂ©ro 2, par ses mĂ©thodes musclĂ©es, dĂ©tonne par rapport Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs qui n'ont jamais utilisĂ© la force sauf celui de LibertĂ© pour tous et par son sadisme stupĂ©fiant le dialogue Ă  fleur de peau avec son prisonnier est tout en phrases judicieusement choisies, blessantes et autoritaires. NumĂ©ro 6, ironiquement, le dĂ©fie puis sort de la piĂšce tandis que NumĂ©ro 2 ordonne une vigilance accrue sur son prisonnier qu'il veut espionner dans les moindres dĂ©tails. Il ignore que cette dĂ©cision, qui semble lui donner tout pouvoir, va se retourner contre lui. Ou comment le pouvoir, la puissance, peuvent ĂȘtre combattus avec les armes de l'intelligence et de la dĂ©termination. NumĂ©ro 6 ourdit alors un plan machiavĂ©lique, digne des plus grands Diabolical Masterminds, qui repose sur le tempĂ©rament vindicatif, emportĂ© et mĂ©fiant de son agresseur. On pourrait presque l'attribuer Ă  un mĂ©chant redoutablement tacticien et le fait qu'il lutte avec des armes trĂšs perverses surprend de sa part mais il vient un moment oĂč il faut transgresser les rĂšgles posĂ©es et dĂ©nier toute compassion. Le comportement de NumĂ©ro 6, intolĂ©rable dans une situation normale, est ici justifiĂ© par la situation extrĂȘme face Ă  laquelle il se trouve, une sorte de lĂ©gitime dĂ©fense ce sera lui ou l'autre car si NumĂ©ro 6 se contente de se dĂ©fendre, il finira par succomber Ă  la pression, aussi fort soit-il. D'ailleurs, sa tactique purement dĂ©fensive des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents n'Ă©tait pas la bonne puisqu'il a essuyĂ© revers sur revers. Il n'a donc pas d'autre choix que de contre-attaquer et un lien avec l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent apparaĂźt alors aux Ă©checs, une rĂšgle d'or est que le camp le plus faible NumĂ©ro 6, seul et sans armes doit non se dĂ©fendre mais contre-attaquer pour espĂ©rer lutter et ne pas cĂ©der contre le camp le plus fort NumĂ©ro 2, omnipotent et entourĂ© d'acolytes et d'hommes de main. Serait-il possible que sa dĂ©sastreuse expĂ©rience Ă©chiquĂ©enne l'ait influencĂ© et poussĂ© Ă  adopter cette autre tactique ? En tout cas, les deux Ă©pisodes se suivant et marquant une frontiĂšre entre deux Ăšres de la sĂ©rie, peuvent laisser penser que c'est le cas bien que cela ne soit qu'une hypothĂšse
 Toute la stratĂ©gie de NumĂ©ro 6 repose sur un bluff osĂ© il va faire croire qu'il est envoyĂ© par ses maĂźtres », sous l'habit d'un prisonnier, pour surveiller le NumĂ©ro 2. Ce plan serait vouĂ© Ă  l'Ă©chec si le tempĂ©rament du nouveau NumĂ©ro 2 Ă©tait calme et rĂ©flĂ©chi comme le premier de L'arrivĂ©e, car il ne cĂ©derait pas Ă  la panique et ne suivrait l'affaire que de loin. Mais le NumĂ©ro 2 aujourd'hui est fĂ©roce, irascible et sadique, il est un vrai tyran des temps modernes et donc, par consĂ©quent, d'une mĂ©fiance exagĂ©rĂ©e, prompt Ă  s'inquiĂ©ter pour des dĂ©tails suspects » alors qu'ils n'ont pas lieu d'ĂȘtre. L'intelligence de NumĂ©ro 6 et la connaissance de la personnalitĂ© de son adversaire lui permettent d'Ă©chafauder ce plan. Il va faire tomber son ennemi dans une spirale infernale qui tient en haleine le tĂ©lĂ©spectateur car la tension ne monte que petit Ă  petit mais dans un crescendo sensible et inexorable. Tout l'Ă©pisode est construit sur deux types de scĂšnes les menaces et la subversion, toutes deux bluffĂ©es. Les menaces il Ă©coute plusieurs fois L'ArlĂ©sienne de Georges Bizet mais sans s'y attarder plus de quelques secondes mais par la suite, il prĂ©tend avoir entendu un message dans un des disques de L'ArlĂ©sienne, et ce message Ă©manerait des vĂ©ritables dirigeants du Village pour qui le NumĂ©ro 2 n'est que leur reprĂ©sentant ; d'oĂč l'inquiĂ©tude de NumĂ©ro 2 ! Puis NumĂ©ro 6 Ă©crit un message secret Ă  "X04", interceptĂ© par NumĂ©ro 2, qui dit que ce dernier est instable psychologiquement ce qui pĂ©trifie NumĂ©ro 2. On notera quand mĂȘme une petite invraisemblance pourquoi NumĂ©ro 2 ne cherche-t-il pas Ă  savoir Ă  qui NumĂ©ro 6 a envoyĂ© le message ? Petite facilitĂ© scĂ©naristique qui heureusement n'enlĂšve rien au rĂ©cit. On notera aussi une fausse bombe Ă  la porte de NumĂ©ro 2 et un pigeon voyageur transportant un autre "message". NumĂ©ro 2, pour se l'approprier, utilise des canons pour pulvĂ©riser le messager ! Un gros canon pour un tout petit pigeon ! La paranoĂŻa Ă  son plus haut point ! Admirons le clin d'Ɠil du scĂ©nariste sur L'ArlĂ©sienne » qui dĂ©signe un personnage dont on entend toujours parler mais qu'on ne voit jamais. Et si l'ArlĂ©sienne dĂ©signait le fameux NumĂ©ro 1 ? Puis la subversion il va isoler NumĂ©ro 2 en lui faisant croire que ses serviteurs sont en fait de son cĂŽtĂ© ! Et effectivement, NumĂ©ro 2 va se sĂ©parer avec fracas de tous ses alliĂ©s, trompĂ© par la stratĂ©gie de NumĂ©ro 6. Il renvoie son expert en messages secrets qui ne trouve aucun message dissimulĂ© dans des feuilles blanches cachĂ©es par NumĂ©ro 6 et qui ne contenaient rĂ©ellement rien ! Puis le docteur en psychiatrie aprĂšs que NumĂ©ro 6 a engagĂ© une discussion digne d'Othello il parle en Iago de l'instabilitĂ© de NumĂ©ro 2 au docteur qui, comme Cassio, bien sĂ»r, ne comprend rien et lorsque NumĂ©ro 2 entend ça, tel Otello, il est dupĂ© et ne veut pas croire les dĂ©nĂ©gations sincĂšres du docteur et le renvoie durement. Puis, c'est le chef d'orchestre de la fanfare du Village, aprĂšs que NumĂ©ro 6 lui a demandĂ© de jouer la farandole de
 L'ArlĂ©sienne bien sĂ»r ! Puis le superviseur lui-mĂȘme aprĂšs que NumĂ©ro 6 a envoyĂ© un message signĂ© d'un villageois mort depuis un mois ! Ensuite, son Ă©quipe de traduction de messages secrets aprĂšs avoir envoyĂ© une comptine enfantine "codĂ©e" par signaux qu'ils n'ont pu traduire. Et enfin, dernier bastion, l'homme de main, NumĂ©ro 14 lui-mĂȘme en "conspirant" avec lui. Oh bien sĂ»r, NumĂ©ro 14 cherche bien Ă  se venger pendant une bagarre fĂ©roce avec NumĂ©ro 6 mais il ne sortira pas par oĂč il est entrĂ© dans la maison il partira
 par la fenĂȘtre, brisant une vitre au passage ! Quand on cherche NumĂ©ro 6, on le trouve ! À noter que ce combat excellemment filmĂ© se dĂ©roule sur fond d'une calme musique baroque ! DĂ©calage hilarant qui n'est pas sans rappeler la bagarre de Cathy Gale dans L'homme aux deux ombres sur fond de valse viennoise Straussienne ! Il est rĂ©jouissant de voir NumĂ©ro 2, cet homme cruel, plein de pouvoir, se dĂ©barrasser de tous ses serviteurs en les accusant de traĂźtrise uniquement sur des on-dit, sur des apparences, sans aucune preuve vĂ©ritable. NumĂ©ro 6 ne peut attaquer qu'en bluffant, par des assauts vides en rĂ©alitĂ© mais forts Ă  l'extĂ©rieur. Et cette accumulation de preuves apparentes » suffit Ă  faire germer la suspicion et l'inquiĂ©tude chez un NumĂ©ro 2 trop colĂ©rique et mĂ©fiant. Une situation qui n'est pas sans rappeler des Ă©pisodes comme Affectueusement vĂŽtre oĂč Tara est victime d'une conspiration analogue. Toute la violence de cet Ă©pisode qui avait explosĂ© par rafales Ă©clate maintenant dans toute sa fureur dans la scĂšne finale. NumĂ©ro 6 vient porter, avec sa froideur habituelle, le coup de grĂące Ă  son ennemi qui en larmes, semblait serrer contre lui le Grand-Bi exposĂ© dans la salle le Grand-Bi faisant peut-ĂȘtre rĂ©fĂ©rence au PassĂ© dans la salle de contrĂŽle futuriste, il n'est pas interdit d'y voir un symbole d'un NumĂ©ro 2 se rĂ©fugiant dans son passĂ©, ne voulant pas croire en sa dĂ©faite. NumĂ©ro 2, Ă©ructant, presque fou, hurlant et gĂ©missant Ă  la fois n'est plus que l'ombre de lui-mĂȘme, dans un Ă©tat insoutenable de dĂ©labrement mental. NumĂ©ro 6, jouant le rĂŽle de l'envoyĂ© mĂ©content du comportement de NumĂ©ro 2, ironise sur son pouvoir » qui n'a pas empĂȘchĂ© son isolement final. AnĂ©anti et pitoyable, NumĂ©ro 2 doit subir une derniĂšre humiliation mais pas la moindre, il franchit l'ultime marche de la dĂ©chĂ©ance et se prĂ©cipite vers son funeste destin. NumĂ©ro 6 est vainqueur sur toute la ligne. Une tragĂ©die parfaitement rĂ©glĂ©e. Le marteau s'est brisĂ© contre l'enclume et la dĂ©faite est sans rĂ©mission. Le scĂ©nario de Roger Woddis est un des meilleurs jamais Ă©crit pour une sĂ©rie la façon dont il mĂšne progressivement son histoire en partant d'un NumĂ©ro 2 mĂ©chant et puissant pour aboutir Ă  une misĂ©rable loque humaine frappe par sa puissance dĂ©vastatrice et son sens consommĂ© du drame. Il n'est pas anodin que cet Ă©pisode soit souvent citĂ© comme un des meilleurs de la sĂ©rie. Surtout qu'il s'agit ici de la plus grande victoire de NumĂ©ro 6 dans toute la sĂ©rie victoire totale et Ă©crasante, sans contestation. Son sens du drame psychologique rend plausible une machination qui aurait Ă©tĂ© incohĂ©rente dans une autre situation. Sa grande imagination lui permet de trouver sans cesse de nouvelles idĂ©es pour faire passer NumĂ©ro 6 comme une taupe aux yeux de NumĂ©ro 2 CD, pigeon, message secret
 tout en offrant un habile pastiche, presque une parodie, de la maniĂšre dont les agents secrets communiquent entre eux. Les diffĂ©rents codes des faux messages de NumĂ©ro 6 sont en effet plutĂŽt comiques et tirĂ©s par les cheveux, et voir le NumĂ©ro 2 y accorder de l'importance produit un contraste presque drĂŽle. Sans sa gravitĂ© et sa tension, cet Ă©pisode aurait presque pu ĂȘtre une comĂ©die ! Comme Le Grand Blond avec une chaussure noire, qui pourrait ĂȘtre une parodie de cet Ă©pisode Mais seul La mort en marche s'affirmera comme une vĂ©ritable parodie comique des sĂ©ries d'espionnage. Bref, un Ă©pisode d'une maestria qui laisse pantois ! La rĂ©alisation de Pat Jackson sert fidĂšlement le rĂ©cit au plus prĂšs de NumĂ©ro 2, prĂ©sent presque Ă  chaque plan, il fait voir l'Ă©pisode entiĂšrement du point de vue de ce dernier, renforçant ainsi la pression et nous mettant Ă  la place du dirigeant au lieu de NumĂ©ro 6 qui finalement ne joue qu'un rĂŽle secondaire ! Malin de sa part aussi d'alterner rapidement des plans trĂšs diffĂ©rents les scĂšnes de la salle de contrĂŽle pour dynamiser le rĂ©cit ou faire de gros plans sur les diffĂ©rents personnages, cernant ainsi toutes leurs Ă©motions car c'est un Ă©pisode trĂšs expressif, oĂč les rĂ©actions et les Ă©motions ont la part du lion. Digne d'Hitchcock, la camĂ©ra de Pat Jackson donne une tension fantastique et le plan final, plan d'ensemble trĂšs large avec un NumĂ©ro 2 seul dans une immense salle vide, couronne impeccablement un travail exemplaire. Nous sommes aussi gĂątĂ©s cĂŽtĂ© interprĂ©tation ! Bien qu'elle disparaisse au bout de deux minutes, Hilary Dwyer parvient Ă  rendre son personnage saisissant et Ă©mouvant. Son chagrin, sa lassitude, sa peur, sa terreur horrifiĂ©e et sa fin tragique ont le temps de marquer durablement le tĂ©lĂ©spectateur compatissant tout en brossant, via son personnage de martyr, le portrait cruel de NumĂ©ro 2. Basil Hoskins a un rĂŽle plus Ă©tendu mais plutĂŽt anodin, davantage un faire-valoir de NumĂ©ro 2 mais son orgueil, sa sĂ»retĂ© et son profond dĂ©dain font de lui comme un reflet de son diabolique maĂźtre, un NumĂ©ro 2 en devenir ! Le voir perdre sa morgue dans l'avant-derniĂšre scĂšne et se faire littĂ©ralement Ă©jecter de la maison de NumĂ©ro 6 est donc une joie pour les fans, ravis de voir son insolent bec clouĂ©. Patrick McGoohan accomplit ici une de ses prestations les moins marquantes. Le scĂ©nario ne lui imposant aucune prouesse Ă  faire, il traverse l'Ă©pisode toujours stoĂŻque, dĂ©terminĂ© et froid, avec un jeu un peu figĂ©. Il est mĂȘme clairement en retrait dans cet Ă©pisode. Car pour l'unique fois de la sĂ©rie, le personnage principal est bel et bien le NumĂ©ro 2. Patrick Cargill accomplit une performance hors du commun absolument subjuguante ! Il explose de son talent le personnage de NumĂ©ro 2 dĂ©butant dans la confiance, le cynisme et la fĂ©rocitĂ©, peu Ă  peu le voyant perdre ses repĂšres avec un jeu tout en nuances qui devient de plus en plus fort, jusqu'Ă  l'effondrement final presque insoutenable ! Son personnage glisse progressivement dans la folie et il porte tout l'Ă©pisode sur ses Ă©paules. Tout son entourage, y compris Patrick McGoohan, pĂąlit devant ce spectacle inouĂŻ, ce one-man-show Ă©crasant de force et de gĂ©nie. Son interprĂ©tation en fait un des plus grands NumĂ©ro 2 de la sĂ©rie. Certainement son meilleur rĂŽle. L'histoire Ă©tait Ă©crite pour lui, il s'en empare et en fait un grand opĂ©ra dramatique, oĂč tout va crescendo jusqu'au dĂ©sastre final. La derniĂšre scĂšne oĂč sa folie devient hystĂ©rie, colĂšre, larmes ensemble mĂȘlĂ©es est d'une sauvage beautĂ© en mĂȘme temps qu'un rare numĂ©ro d'acteur Ă  la tĂ©lĂ©vision Ă©coutez par exemple sa voix qui monte dans le suraigu, glaçant !. Oui, peu sont les acteurs qui peuvent se vanter d'avoir fait une composition aussi incandescente, se payant au passage le luxe de voler la vedette au hĂ©ros surtout quand il est incarnĂ© par un comĂ©dien comme Patrick McGoohan ! Cet Ă©pisode est presque une piĂšce de théùtre oĂč il aurait le premier rĂŽle, ce qui ne pouvait que convenir Ă  Cargill, comĂ©dien de théùtre avant tout. Chapeau bas, Mr. Cargill ! La musique repose entiĂšrement sur les premiĂšres mesures du prĂ©lude de L'ArlĂ©sienne. Elle hante tout l'Ă©pisode et est jouĂ©e Ă  diffĂ©rents instruments et nuances. Son retour pĂ©riodique, comme un leitmotiv opĂ©ratique, donne une cohĂ©rence Ă  l'Ă©pisode et sa couleur tragique permet de soutenir ce drame inexorable. Avis de Denis Chauvet Patrick Cargill est un numĂ©ro 2 magistral par sa perversitĂ© et son sadisme, mais le numĂ©ro 6 le casse, le broie et finit par le faire pleurnicher et demander son remplacement au numĂ©ro 1. C’est une victoire sans appel. Ceci dit, j’ai trouvĂ© l’épisode rĂ©pĂ©titif, parfois illogique, auquel il manque un twist final inattendu. Le suicide du 73 n’a servi qu’à mettre le Prisonnier en rage. S’il Ă©tait aussi simple de vaincre un numĂ©ro 2– il y eut de moins redoutables que celui-ci -, on se demande pourquoi le 6 est toujours en cage ! Le numĂ©ro 6 compte sur la peur paranoĂŻaque du 2 face Ă  l’autoritĂ© du 1 pour lui faire croire qu’il prĂ©pare un plan secret. Il fomente ainsi plusieurs Ă©vĂšnements plus incroyables les uns que les autres le coucou et le pigeon sont les pompons. Un Ă©pisode moyen pour moi malgrĂ© un superbe Patrick Cargill qui se dĂ©labre de minute en minute et la cocasse scĂšne du 6 en train d’écouter les disques de L’arlĂ©sienne dans la boutique. Dommage que le 73, Hilary Dwyer, ait une participation si courte. Quel est ce kosho ridicule entre le 6 et le 14 ? Infos supplĂ©mentaires Le troisiĂšme Ă©pisode du remake de la sĂ©rie a pour titre Anvil L'enclume mais les deux intrigues sont complĂštement diffĂ©rentes. Comme le NumĂ©ro 2 l'explique au dĂ©but, le titre de l'Ă©pisode se rapporte Ă  un poĂšme de Goethe. C'est en fait le poĂšme Ein Andres extrait des Gesellige Lieder, recueil du cĂ©lĂšbre Ă©crivain. Ici, le NumĂ©ro 2 veut bien sĂ»r dire qu'il dĂ©sire modeler » le NumĂ©ro 6 comme il l'entend et qu'il accepte de lui cĂ©der. L'homme de confiance de NumĂ©ro 2 est le NumĂ©ro 14, soit celui de l'infirmiĂšre dans A. B. et C. Le journal a pour titre Increase Vigilance call from New No. 2 Appel Ă  une vigilance accrue de la part du nouveau NumĂ©ro 2 Dans le magasin, on peut remarquer deux pancartes sur la musique Music makes a quiet mind [La Musique apaise l'esprit] ainsi que Music begins where words leave off [La Musique commence lĂ  oĂč les mots finissent]. Dans cet Ă©pisode, ces pancartes prennent une dimension vraiment ironique ! La musique de L'ArlĂ©sienne stressera davantage qu'elle calmera l'esprit de NumĂ©ro 2 ! Le thĂšme musical principal de l'Ă©pisode est la premiĂšre partie du prĂ©lude Allegro deciso, tempo di marcia de L'ArlĂ©sienne de Georges Bizet 1838-1875. Georges Bizet fut un compositeur français, enfant prodige de la composition. Bien qu'Ă  l'aise dans le rĂ©pertoire symphonique il a laissĂ© une joyeuse symphonie en ut majeur de jeunesse, aujourd'hui trĂšs populaire dans les programmes de concert, il a prĂ©fĂ©rĂ© se tourner dans les opĂ©ras mais eut la malchance de ne subir que revers ou demi-succĂšs au cours de sa courte vie. Son chef-d'oeuvre reste bien sĂ»r sa flamboyante Carmen 1874-1875, qui est l'opĂ©ra le plus jouĂ© dans le monde mais qui fut un Ă©chec cinglant Ă  sa crĂ©ation. AtterrĂ© et malade, Bizet mourra trois mois plus tard sans goĂ»ter au succĂšs phĂ©nomĂ©nal que rencontra l'Ɠuvre par la est une musique de scĂšne comprenez une piĂšce de théùtre dans son intĂ©gralitĂ© entrecoupĂ©e d'interludes instrumentaux et de morceaux chantĂ©s, genre musical populaire jusqu'au dĂ©but du XXe siĂšcle oĂč il tomba en dĂ©suĂ©tude. Elle fut composĂ©e en 1872. Bizet et son ami Ernest Guiraud en tirĂšrent deux suites pour orchestre compilation de quelques morceaux purement instrumentaux ou arrangĂ©s comme tels. Le thĂšme du prĂ©lude de la 1re suite tirĂ© d'une chanson populaire La Marche des Rois est une des piĂšces les plus connues de Bizet et revient comme un leitmotiv tout au long de l'Ă©pisode. En mineur, il prĂ©figure la sombre histoire de la piĂšce de Daudet oĂč un jeune homme naĂŻf, Frederi, tombe amoureux d'une belle arlĂ©sienne qu'on ne voit jamais, fille aux mƓurs lĂ©gĂšres et perverses. DĂ©semparĂ© par son Ă©chec sentimental, Frederi finira par se jeter d'une fenĂȘtre. Les derniĂšres mesures de la premiĂšre partie du prĂ©lude sont entendues quand NumĂ©ro 2 Ă©coute le disque. La farandole, concluant brillamment, dans un tourbillon frĂ©nĂ©tique, la 2e suite d'orchestre, est l'autre piĂšce connue de cette Ɠuvre. Elle est briĂšvement jouĂ©e par l'orchestre du Village Ă  la demande de NumĂ©ro 6. À la fin de la farandole, le thĂšme du prĂ©lude se superpose au thĂšme principal, vĂ©ritable tour de force contrapuntique art de la superposition de mĂ©lodies de la part du compositeur. Il n'existe aucun chef d'orchestre connu du nom de Davier ! Parmi les disques disponibles chez le vendeur, on trouve un disque consacrĂ© Ă  Schönberg et Berg, deux disques d'artistes classiques la soprano Kirsten Flagstad et la pianiste Annie Fischer, Le Songe d'une Nuit d'ÉtĂ© de Mendelssohn encore une musique de scĂšne !, l'opĂ©ra de Virgil Thomson 4 saints en 3 actes. NumĂ©ro 6 veut Ă©couter les six disques
 mais n'en Ă©coute que trois finalement ! Le journal coĂ»te 2 unitĂ©s et une horloge Ă  coucou 42 Patrick Cargill 1918-1996 est bien connu des fans des Avengers pour avoir jouĂ© dans CƓur Ă  cƓur saison 4 et Pemberton dans Les marchands de peur saison 5. Immense comĂ©dien de théùtre, oĂč il joue dans tous les domaines mais spĂ©cialement la comĂ©die Feydeau en particulier, il est surtout connu pour avoir interprĂ©tĂ© le rĂŽle principal de la sitcom Father, dear Father en plus d'autres rĂŽles nombreux sur le petit Ă©cran. C'Ă©tait un excellent ami de Patrick Macnee depuis leur jeunesse et il a aussi sorti quelques disques de chansons. CĂŽtĂ© grand Ă©cran, on peut le voir en majordome dans La Comtesse de Hong-Kong de Charles Chaplin, bref, c'Ă©tait un comĂ©dien complet ! Il avait dĂ©jĂ  jouĂ© dans la sĂ©rie le rĂŽle de l'ambigu Thorpe dans Le Hoskins 1929-2005 Ă©tudia comme tant d'autres Ă  la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art avant de devenir un comĂ©dien rĂ©current des grands théùtres de Londres, partageant l'affiche avec Katharine Hepburn ou Laurence Olivier. Il a Ă©galement eu une belle carriĂšre au cinĂ©ma, partenaire de Vivien Leigh Duel of Angels, Alec Guinness Ross, Lauren Bacall Applause, etc. Et compte une vingtaine d'apparitions dans des sĂ©ries anglaises comme Sergeant Cork, Emergency Ward 10, Les Professionnels, Le Retour de Sherlock Holmes etc. Ce fut un comĂ©dien trĂšs apprĂ©ciĂ© de son vivant. Il a jouĂ© dans deux Ă©pisodes de Chapeau Melon Le retour du traĂźtre saison 3 oĂč il incarnait le major Zulficar et Le dernier des Cybernautes ??? saison 7 oĂč il Ă©tait le professeur Mason. Hillary Heath ici crĂ©ditĂ©e sous son nom de jeune fille Hillary Dwyer 1945 est une comĂ©dienne et productrice de films. Elle a d'abord jouĂ© dans plusieurs films d'horreur de la fin des annĂ©es 60 dont The Cry of the Banshee avec Vincent Price ainsi que dans une adaptation signĂ©e Robert Fuest des Hauts de Hurlevent . Elle arrĂȘta nĂ©anmoins rapidement le cinĂ©ma pour se consacrer Ă  la tĂ©lĂ©vision oĂč elle joua dans plusieurs sĂ©ries dont Space 1999 mais aussi le rĂŽle rĂ©current de Jennifer Caldwell dans 12 Ă©pisodes de la sĂ©rie Hadleigh mais elle cessa Ă©galement trĂšs vite sa carriĂšre dans ce domaine pour se consacrer au théùtre puis, plus tard, Ă  une carriĂšre de productrice elle produisit le remake tĂ©lĂ© de Rebecca. Elle fait une brĂšve apparition non crĂ©ditĂ©e dans Le village de la mort saison 5. SĂ©quence culte Affrontement de Kosho Retour Ă  l'index 11. L'ENTERREMENT IT'S YOUR FUNERAL RĂ©sumĂ© Un groupe de Villageois les brouilleurs », tente de dĂ©stabiliser le pouvoir en prĂ©parant un attentat Ă  la bombe contre le NumĂ©ro 2 qui ne semble pas prendre les choses aux sĂ©rieux. NumĂ©ro 6, averti par la fille de l'horloger, instigateur du complot, tente en vain d'arrĂȘter les choses et d'empĂȘcher un assassinat qui donnerait lieu Ă  des reprĂ©sailles dĂ©vastatrices. Mais en rĂ©alitĂ©, ce complot est orchestrĂ© directement par
 le NumĂ©ro 2 lui-mĂȘme ! Que signifie cette mystification ? Et quel rĂŽle doit jouer NumĂ©ro 6 dans cette affaire ? Critique de ClĂ©ment Diaz L'enterrement marque clairement un second coup de fatigue de la sĂ©rie le premier Ă©tant Danse de mort. AprĂšs 10 Ă©pisodes d'une richesse incroyable et de maĂźtrise sans failles, il devient de plus en plus difficile de garder un tel sommet de qualitĂ© dans la sĂ©rie et forcĂ©ment, on ne pouvait Ă©chapper Ă  un Ă©pisode faible ». Plus grave, l'inspiration s'est visiblement bien tarie. Lorsque McGoohan ne prĂ©voyait au dĂ©part qu'une mini-sĂ©rie de sept Ă©pisodes, c'Ă©tait parce qu'il pensait que son concept ne pouvait tenir au-delĂ . Il avait bien raison car la faiblesse de l'Ă©pisode rĂ©side dans le scĂ©nario mĂ©diocre de Michael Cramoy qui devait Ă  tout prix chercher une nouvelle idĂ©e d'histoire, alors que presque toutes les bonnes idĂ©es avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© traitĂ©es. Si l'on excepte le coup d'Ă©clat de Roger Parkes pour l'Ă©pisode suivant, on voit que, pour rĂ©ussir Ă  tenir jusqu'Ă  17 Ă©pisodes, les scĂ©naristes ont dĂ» utiliser des artefacts, des dĂ©tournements les Ă©pisodes 13, 14 et 15, se dĂ©roulant hors du Village sont des Ă©pisodes de rĂ©crĂ©ation », Ă  part, pas tout Ă  fait dans l'esprit de la sĂ©rie. Quant aux deux derniers, ils terminent la sĂ©rie, ce qui prouve bien qu'il Ă©tait temps d'arrĂȘter le projet avant qu'il ne s'enlise et L'enterrement, malgrĂ© quelques bons moments, fait presque figure d'Ă©pisode de remplissage ». Ceci explique vraisemblablement le comportement Ă  fleur de peau de McGoohan pendant le tournage voir Bonus DVD. Introduction mystĂ©rieuse une jeune femme, Ă  l'air inexpressif, entre chez NumĂ©ro 6 Ă  moitiĂ© endormi, elle s'approche et il la plaque sur le lit ! Signalons pour commencer une petite maladresse pour prolonger le mystĂšre de la scĂšne, il aurait mieux valu ne pas montrer que NumĂ©ro 6 ne dormait qu'Ă  moitiĂ© et ainsi, la surprise du spectateur eĂ»t Ă©tĂ© plus grande. Mais bon, ce n'est qu'un dĂ©faut mineur. On s'aperçoit aussi que le superviseur surveille la scĂšne attentivement. Comme d'habitude, NumĂ©ro 6 fait preuve de sa galanterie coutumiĂšre en se montrant dur envers l'arrivante et en lui parlant sĂšchement puis lui ordonnant de sortir ! Il n'a confiance en personne et surtout pas dans les femmes qui l'ont si souvent trahi. Comme le dit NumĂ©ro 6 avec litote Les mĂ©saventures, ça rend distant » lorsque NumĂ©ro 30 la jeune femme s'Ă©tonne de cette dĂ©fiance. Ce n'est pas anodin car McGoohan n'aimait pas tourner avec des femmes et se montrait sĂ©vĂšre envers ses partenaires. On peut donc se demander si cette scĂšne est vraiment jouĂ©e » ! Il est vrai que McGoohan donne ici, en quelques secondes, une grande intensitĂ© Ă  la scĂšne par son caractĂšre mi-ironique, mi-emportĂ©, intensitĂ© accentuĂ©e par la fragilitĂ© d'Annette AndrĂ© dont le personnage semble perdu. Perdu en effet, car elle finit par s'Ă©vanouir ! EntrĂ©e en scĂšne du NumĂ©ro 2 qui explique au superviseur qu'elle a pris une drogue la veille et qui vient de faire son effet Ă  cet instant ! On reste pantois devant les mĂ©thodes modernes du Village qui fabrique des Ă©vanouissements Ă  distance ! Cette modernisation et ce progrĂšs » seront d'ailleurs repris plus loin. Mais tout ça laisse rĂȘveur l'homme est dĂ©cidĂ©ment capable d'inventer tout et n'importe quoi et, malheureusement, ses crĂ©ations » se rĂ©vĂšlent souvent Ă  double tranchant. Ainsi, on invente de nouvelles drogues quand on pourrait crĂ©er de nouveaux remĂšdes mais Ă©videmment, ce ne serait pas le but recherchĂ© par Le Village qui irait ainsi contre son profit. NĂ©anmoins, cette scĂšne comporte deux dĂ©fauts gĂȘnants le premier est que NumĂ©ro 2 dit que NumĂ©ro 6 va jouer le chevalier Ă  la rescousse de la demoiselle en dĂ©tresse ». Les NumĂ©ros 2 ne consultent-ils donc jamais le dossier de leur prisonnier » ? Ils devraient pourtant savoir que NumĂ©ro 6 Ă©vite la compagnie des femmes ! Certes, il n'est pas dĂ©nuĂ© de cƓur mais la dĂ©claration de NumĂ©ro 2 est bien exagĂ©rĂ©e. Le deuxiĂšme dĂ©faut et non le moindre est Derren Nesbitt qui n'est vraiment pas convaincant dans cette scĂšne il explique son plan au superviseur sans avoir l'air d'y croire et surtout sans avoir l'air de le comprendre ! Nous avons donc un NumĂ©ro 2 moins convaincant que de coutume d'autant plus qu'il est en robe de chambre ! et cette faiblesse va Ă©galement peser un peu sur l'Ă©pisode. Cependant, le personnage reprend un peu de couleur quand il gronde le superviseur pour excĂšs de zĂšle, il impose soudainement une autoritĂ© qu'il n'avait pas avant ! NumĂ©ro 30 se rĂ©veille NumĂ©ro 6 comprend tout de suite ce qui s'est passĂ© mais dĂ©cide de se calmer et de l'Ă©couter mais NumĂ©ro 30 a peu apprĂ©ciĂ© l'accueil de son hĂŽte et elle refuse de lui expliquer le but de sa visite. Elle sort, furieuse. NumĂ©ro 2 grimace il pensait qu'elle dirait Ă  NumĂ©ro 6 pourquoi elle Ă©tait venue ; c'Ă©tait son plan Ă©veiller sa curiositĂ© ». Pour arriver Ă  son but, NumĂ©ro 2 doit trouver un autre moyen de provoquer » son intĂ©rĂȘt et il ne peut le faire qu'en ayant l'emploi du temps prĂ©visionnel » de NumĂ©ro 6 qu'il demande instamment. Le tĂ©lĂ©spectateur a donc la possibilitĂ© de savoir comment NumĂ©ro 6 passe ses journĂ©es ou plutĂŽt ses matinĂ©es au Village, quotidiennement. Voir les commentaires pour plus de dĂ©tails. ScĂšne intĂ©ressante car elle nous apprend que NumĂ©ro 6 garde la forme et ne se relĂąche pas tant physiquement sport que mentalement Ă©checs ! Il se prĂ©pare Ă  tout ce qui pourrait lui arriver. VoilĂ  un homme prĂ©voyant et constamment sur le qui-vive donc difficile Ă  surprendre
 Il est vraiment Ă©gal Ă  lui-mĂȘme ! Peu aprĂšs, vient une scĂšne qui est certainement une des plus rĂ©ussies de l'Ă©pisode elle est tant amusante que satirique. À partir des donnĂ©es du matin, NumĂ©ro 8, l'intendante aux machines, explique que l'ordinateur central a prĂ©dit ce qu'allait ensuite faire NumĂ©ro 6 de sa matinĂ©e ! NumĂ©ro 2 est sceptique et demande si on peut connaĂźtre le taux d'erreur de la machine. NumĂ©ro 8 rĂ©pond que non
 parce que la machine a refusĂ© de rĂ©pondre ! BientĂŽt les machines seront syndiquĂ©es soupire NumĂ©ro 2. ScĂšne terriblement d'actualitĂ© aujourd'hui. Automatisation Ă  outrance, machines Ă©quipĂ©es d'un cerveau, mais c'est de nos jours que cela se passe ! Nous sommes en pleine sociĂ©tĂ© de consommation oĂč les machines se taillent aujourd'hui la part du lion. Chaque jour, des machines de plus en plus perfectionnĂ©es sont crĂ©es, devenant partie intĂ©grante de notre vie, jusqu'Ă  ce qu'on ne puisse plus s'en passer. La sĂ©rie n'est pas la premiĂšre Ă  se pencher sur ce problĂšme qu'elle avait dĂ©jĂ  soulignĂ© dans Le GĂ©nĂ©ral George Orwell dans 1984 crĂ©ait une sociĂ©tĂ© dystopique oĂč les machines remplacent les humains dans toutes les tĂąches qu'ils faisaient habituellement avachis et paresseux, ils sont une proie facile pour Big Brother qui contrĂŽle ainsi les Terriens. Mais il y a aussi la sĂ©rie La QuatriĂšme Dimension Ă©pisode Le solitaire. Et bien entendu Chapeau Melon et Bottes de Cuir et ses machines surpuissantes et intelligentes Les Cybernautes, L'hĂ©ritage diabolique, Complexe X-41, Meurtres au programme, etc., sĂ©rie contemporaine du Prisonnier. La prĂ©occupation du devenir de l'humanitĂ© face aux progrĂšs » rĂ©alisĂ©s par l'homme Ă©tait dĂ©jĂ  trĂšs prĂ©sente dans les annĂ©es 60 et quand nous apercevons notre monde maxi-automatisĂ©, nous pouvons lĂ©gitimement nous demander Ă  quelle catastrophe courons-nous. Le progrĂšs » a créé Internet, outil Ă  double tranchant qui peut se rĂ©vĂ©ler dangereux quand utilisĂ© Ă  mauvais escient. Il a créé des armes, des bombes, des machines meurtriĂšres
 est-ce cela le progrĂšs ? Et sous l'humour de cette scĂšne, se cache une vĂ©ritable rĂ©flexion sur nous et les machines. Dans cet Ă©pisode, elles se montrent plus fortes que l'homme. Allons-nous vers une dictature Ă  tous les sens du terme des machines, fantasmĂ©e par le des Cybernautes mentionnĂ©s plus haut ? La dictature a dĂ©jĂ  commencĂ© pourrions-nous aujourd'hui nous passer de ces machines qui nous sont devenues si indispensables ? Notre bonheur ne dĂ©pend-il plus que d'un ordinateur, une tĂ©lĂ©vision ou une radio ? Triste monde
 Revenons sur la scĂšne NumĂ©ro 8 dit que l'ordinateur a prĂ©dit que NumĂ©ro 6 va acheter des bonbons. Impossible » prĂ©tend NumĂ©ro 2 qui sait que ce n'est pas une habitude de NumĂ©ro 6. Mais la prĂ©diction se rĂ©vĂšle exacte car NumĂ©ro 6 en achĂšte pour une dame Ă  court d'argent ! Le pouvoir des machines est incroyable. Bien que cette scĂšne soit rĂ©ussie, elle est peu utile Ă  l'intrigue. Pas moins de dix minutes de temps mort » avant que le scĂ©nario ne continue Ă  avancer ! On sent que Michael Cramoy ne devait pas ĂȘtre Ă  l'aise en Ă©crivant l'Ă©pisode. Maheureusement, la scĂšne du cosho est en creux » elle est longue et offre peu d'intĂ©rĂȘt, comme si c'Ă©tait une scĂšne seulement destinĂ©e Ă  faire entrer l'Ă©pisode dans son format de 48 minutes. De plus, ce sport se jouant sur des trampolines ne manque certes pas d'action mais confine parfois au ridicule voir les combattants s'Ă©viter, se frapper tout en sautant continuellement
 donne un spectacle assez grotesque pouvant laisser dubitatif ! NumĂ©ro 6 dĂ©couvre un dĂ©tonateur Ă  distance chez l'horloger et comprend aussitĂŽt que NumĂ©ro 30 la fille de l'horloger ne lui avait pas menti. Le complot vise NumĂ©ro 2 qui, suivant la scĂšne de sa rĂ©sidence, dit alors que son plan aura vraiment marchĂ© lorsque NumĂ©ro 6 voudra le prĂ©venir que lui, NumĂ©ro 2, est la cible du meurtre ! PerplexitĂ© chez le tĂ©lĂ©spectateur Ă  quoi rime cette comĂ©die ? NumĂ©ro 6 tente de convaincre l'horloger de cesser cette folie mais sans succĂšs, tellement il est convaincu de ce qu'il doit faire. En fait, c'est NumĂ©ro 100 qui l'a endoctrinĂ© ». MĂ©thode redoutable comment prendre possession de quelqu'un ? En s'infiltrant dans ses pensĂ©es, par la parole. L'horloger a subi comme une sorte de lavage de cerveau qui le mĂšne Ă  prĂ©parer ce complot. Le Village a en effet les moyens de transformer ses habitants en ce qu'ils veulent fait dĂ©jĂ  vu dans LibertĂ© pour tous. On pourrait penser qu'il les transformaient uniquement en prisonniers inoffensifs Danse de mort mais on s'aperçoit qu'ils peuvent inverser le processus en crĂ©ant un prisonnier qui se croit indĂ©pendant, et qui s'enferme dans des idĂ©es folles, ce qui est tout aussi effrayant. NumĂ©ro 100 semble avoir bien rempli sa mission car le vieillard lui est tout soumis, ce qui n'est pas de bon augure. NĂ©anmoins, toutes ces scĂšnes sont uniquement destinĂ©es Ă  prĂ©parer la scĂšne finale, ce qui fait qu'il ne se passe Ă  peu prĂšs rien depuis prĂšs d'une demi-heure. Et cette attente interminable est pesante pour le tĂ©lĂ©spectateur, confrontĂ© Ă  une intrigue bavarde et pour le moment dĂ©nuĂ©e d'action. NumĂ©ro 6, bien qu'ennemi de NumĂ©ro 2, se doit de le prĂ©venir du complot afin d'Ă©viter les reprĂ©sailles qui s'ensuivraient. NumĂ©ro 6 parle donc au NumĂ©ro 2 dans un Ă©change riche en pointes acerbes. À la fin, NumĂ©ro 2 dĂ©clare qu'il ne croit pas ce que lui dit son interlocuteur et NumĂ©ro 6 part, dĂ©pitĂ©. Ensuite vient une scĂšne trĂšs invraisemblable NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 30 entrent pendant la nuit chez l'horloger, ouvrent une boĂźte et dĂ©couvrent que la bombe fatale est cachĂ©e dans une copie du collier d'apparat que portera NumĂ©ro 2 dans deux jours Ă  une cĂ©rĂ©monie solennelle. Sur ce, nos amis referment la boĂźte et s'en vont !
 Alors qui leur Ă©tait si facile de l'escamoter et de faire Ă©chouer » le complot » ! Invraisemblance scĂ©naristique mais il y en aura d'autres
 Le lendemain matin, nous avons droit Ă  un joli coup de théùtre un retournement analogue avait dĂ©jĂ  eu lieu dans L'arrivĂ©e avec
 un nouveau NumĂ©ro 2 ! Ca y'est, on est perdu ! Heureusement, nous commençons Ă  voir ce que cachait toute cette prĂ©paration mais quand nous savons enfin Ă  quoi servait toute cette mise en scĂšne, difficile de ne pas ĂȘtre déçus ! Le but est certes machiavĂ©lique mais d'une platitude qui dĂ©tonne lorsqu'on le compare aux prĂ©cĂ©dents buts du Village. NumĂ©ro 6 n'est en fait qu'un pion sur l'Ă©chiquier d'une machination qui ne le vise mĂȘme pas ! Et le bĂ©nĂ©fice qu'en retirerait le Village si le plan rĂ©ussissait serait assez minime ! Bref, une rĂ©vĂ©lation » qui tombe Ă  plat et qui ne justifie guĂšre toute la premiĂšre longue demi-heure de l'Ă©pisode. En plus, pourquoi avoir choisi NumĂ©ro 6 et non un autre prisonnier pour ce plan ? Pour que ce soit vraisemblable » comme il le dit ? Mais comme il est prĂ©cisĂ©ment le prisonnier le plus intelligent et le plus rĂ©volutionnaire » du Village, c'Ă©tait un choix plutĂŽt dangereux comme la suite va le montrer. Autre incohĂ©rence il aurait Ă©tĂ© tout aussi bon de ne pas mĂȘler NumĂ©ro 6 Ă  la conspiration car elle pouvait trĂšs bien marcher sans lui ! Pour parachever le tout il Ă©tait Ă©vident que NumĂ©ro 6 allait comprendre toute la machination et en avertisse directement la victime. Le plan a Ă©tĂ© Ă©ventĂ© en peu de temps et si beaucoup reste Ă  faire pour empĂȘcher le meurtre, on reste confondu devant cette conspiration pas du tout crĂ©dible, un abus de grosses ficelles peu digne de la sĂ©rie ! Nous avons heureusement droit Ă  un autre dialogue tendu entre NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 2 enfin, le suspense commence Ă  monter dans l'Ă©pisode et il ne retombera que dans les derniĂšres secondes. Le bilan n'est guĂšre heureux pour le moment une trop longue introduction et une rĂ©vĂ©lation ratĂ©e. Heureusement Cramoy va se racheter dans la scĂšne finale mais l'inspiration arrive quand mĂȘme assez tard aprĂšs 39 minutes !. C'est le final nous sommes Ă  la cĂ©rĂ©monie et le collier fatal y est bien prĂ©sent. NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 30 recherchent et finissent par trouver oĂč se trouve le pĂšre de cette derniĂšre qui a le dĂ©tonateur. Le temps paraĂźt s'accĂ©lĂ©rer tandis que la camĂ©ra fixe tantĂŽt l'objet mortel, tantĂŽt la course de NumĂ©ro 6 qui veut arrĂȘter l'attentat. Le suspense semble prendre fin au terme de la course mais non un second suspense s'enchaĂźne lors du combat NumĂ©ro 6-NumĂ©ro 100, certainement un des plus rĂ©ussis de la sĂ©rie avec celui de Musique douce bien que brĂšve, la bagarre est saisissante par l'Ă©nergie dĂ©bordante des antagonistes voir Commentaires et tient le tĂ©lĂ©spectateur en Ă©veil. L'investissement des acteurs fait plaisir Ă  voir, tellement ils se rendent coups sur coups tandis que NumĂ©ro 100 tente d'actionner le dĂ©tonateur ! Frissons garantis ! À la bagarre succĂšde alors la chute, pas spectaculaire mais assez inattendue et qui marque pour la premiĂšre fois une Ă©vasion rĂ©ussie du Village grĂące Ă  un chantage finement exercĂ© ! Mais ce n'est pas celle de NumĂ©ro 6 ! Il est rĂ©jouissant que ce soit finalement un attribut de pouvoir le collier honorifique qui cause la perte de celui qui le dĂ©tient et qu'un engin de mort entraĂźne le salut d'un autre. Étrange mais trĂšs bonne inversion de rĂŽles, soutenue par un NumĂ©ro 6 joyeusement dĂ©sinvolte dans une situation aussi grave ! Il faut dire qu'il vient encore de remporter une bataille et peut donc sourire face Ă  la mine effondrĂ©e de son adversaire. Dix minutes intenses qui rachĂštent un peu la mollesse globale des trois premiers quarts de l'Ă©pisode. Signalons en passant que le monument consacrĂ© Ă  la "RĂ©ussite" n'est un gros bloc de marbre avec le mot Ă©crit dessus ! La rĂ©ussite n'est-elle qu'un but abstrait ? Qui n'est pas concret ? Ouverture philosophique que cette allĂ©gorie obscure... On l'aura compris le scĂ©nario de Michael Cramoy est dĂ©cevant et invraisemblable, truffĂ© d'incohĂ©rences et ne s'appuyant que sur la sĂ©quence finale aprĂšs de trĂšs longues scĂšnes de prĂ©paration. Cependant le suspense et l'action parfaitement maĂźtrisĂ©s des dix derniĂšres minutes sont Ă  mettre Ă  son crĂ©dit, nous offrant une jolie chute totalement imprĂ©vue. Sans oublier qu'il a enfin l'idĂ©e de prĂ©senter une femme sincĂšre, alliĂ©e de NumĂ©ro 6 jusqu'au bout quelle ironie alors que les deux comĂ©diens ne se supportaient pas !. Tout n'est pas Ă  jeter
 La camĂ©ra de Robert Asher suit en gros le scĂ©nario dĂ©contenancĂ© par l'esprit si Ă©trange de la sĂ©rie, il se contente de filmer les scĂšnes sans grande originalitĂ© et ne fait rien pour donner un peu d'Ă©nergie Ă  cette histoire qui se traĂźne. Heureusement, sa camĂ©ra se rĂ©veille en mĂȘme temps que l'intrigue montage serrĂ©, tempo rapide, alternance savante de plans dans la scĂšne finale qui s'en retrouve davantage renforcĂ©e. À dĂ©faut d'une rĂ©alisation parfaitement contrĂŽlĂ©e, on n'enlĂšvera pas Ă  Asher son talent de directeur d'acteurs Annette AndrĂ©, malgrĂ© sa relation conflictuelle avec McGoohan rien ne le laisse paraĂźtre dans l'Ă©pisode, preuve du professionnalisme des acteurs, compose une figure de jeune femme belle, fragile et sensible, Ă  mille lieues des garces habituelles de la sĂ©rie, qu'elle joue sans automatismes, changeant subtilement les moindres nuances de son jeu quand il le faut, Ă©vitant de surjouer. Bref, rien Ă  dire ! Mark Eden n'a malheureusement pas un rĂŽle Ă  sa hauteur le NumĂ©ro 100 semble plutĂŽt anodin dans l'Ă©pisode oĂč il n'est que le serviteur de NumĂ©ro 2 mais le peu qu'il a Ă  faire, il le fait trĂšs bien. DerriĂšre ses bonnes maniĂšres, son sourire, il cache bien son jeu et fait merveille Ă  chaque fois qu'il apparaĂźt. Ça fait plaisir ! AprĂšs son relatif Ă©vincement devant l'Ă©norme numĂ©ro de Patrick Cargill dans l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent, McGoohan reprend la main et joue trĂšs bien son rĂŽle. On est certes loin de ses prestations dans les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents mais le spectateur est ravi de voir qu'il n'a rien perdu ni de son panache ni de son enthousiasme Ă  jouer ! La premiĂšre scĂšne notamment, oĂč il se dispute avec Annette, lui doit beaucoup, sans oublier sa rage furieuse pendant la bagarre finale. Donc, tout va pour le mieux ! La dĂ©ception vient donc de Derren Nesbitt son NumĂ©ro 2 n'est guĂšre convaincant et il ne semble pas croire en son rĂŽle. Toutefois comme Nesbitt ne comprenait pas comment fonctionnait la sĂ©rie, on peut lui accorder les circonstances attĂ©nuantes. Mais son jeu bloquĂ©, malaisĂ©, ne sert pas l'Ă©pisode. Dans certaines scĂšnes, il n'Ă©vite pas la fadeur conversation avec son chef. Heureusement, il rĂ©ussit Ă  ĂȘtre convaincant sans trop forcer dans la derniĂšre scĂšne oĂč il passe d'un sentiment opposĂ© Ă  un autre avec rĂ©ussite, ou bien quand il parle d'un ton lĂ©ger avec NumĂ©ro 6. Mais globalement, sa performance n'est guĂšre mĂ©morable. Un des moins bons NumĂ©ro 2. Les seconds rĂŽles sont trĂšs bons Martin Miller joue l'horloger butĂ© et irascible avec conviction. Il en fait parfois des tonnes mais ça marche ! Wenda Ventham n'apparaĂźt que peu mais interprĂšte excellemment l'intendante au rapport cette blonde froide avec son costume bleu qui en rajoute sur cet effet consciencieuse et maniaque de la prĂ©cision, est un plus bienvenu pour l'Ă©pisode ! Van Gyseghem joue un superbe nouveau NumĂ©ro 2 le seul dirigeant Ă  se rĂ©vĂ©ler humain et fragile. Toujours juste dans l'Ă©motion et dans l'angoisse, il attire la sympathie du spectateur et mĂȘme NumĂ©ro 6 semble avoir pitiĂ© de lui ! Un beau numĂ©ro mille fois trop court ! Mention spĂ©ciale Ă  Charles Lloyd Pack vu dans La poussiĂšre qui tue et À vos souhaits ! qui joue un peintre Ă  la dĂ©licieuse excentricitĂ©. Enfin n'oublions pas l'amusante Voix trop enthousiaste pour ĂȘtre sincĂšre de Fenella Fielding ! La musique est plus discrĂšte que d'habitude mais festive et joyeuse lors de la cĂ©rĂ©monie, elle se dĂ©cale complĂštement des Ă©vĂ©nements dramatiques en cours ! Sauf pendant la bagarre oĂč elle devient plus vive et plus fĂ©roce, exactement comme le combat survitaminĂ© qu'elle accompagne. Contrat plutĂŽt bien rempli ! Avis de Denis Chauvet Un Ă©pisode original oĂč le NumĂ©ro six prend du galon en s’immisçant judicieusement dans une guerre de succession entre numĂ©ros deux. Averti d’un complot visant Ă  assassiner un 2 vieillissant, le Prisonnier parvient Ă  tirer avantage et affaiblir le prochain 2 – un jeune loup arriviste - avant que celui-ci ait pris pleinement les fonctions au Village. Les principales guest stars sont deux acteurs qu’on retrouvera dans Amicalement vĂŽtre quelques annĂ©es plus tard Derren Nesbitt est un bon et excentrique numĂ©ro 2 – le seul gay de la sĂ©rie avec son homme de main n° 100 en rose – et Annette Andre N°50 est mise plus en valeur que dans La danseuse. On ne peut pas dire que la sĂ©rie foisonne de jolies filles et aprĂšs Jane Merrow, c’est la seconde Ă  avoir un rĂŽle consistant. Dans cet Ă©pisode, il y a aussi Wanda Ventham N°8, qui Ă©pie le Prisonnier avec un rĂŽle plus modeste. La sĂ©quence d’introduction est excellente Tell them I was not interested’. Le 6 ne tombe pas dans le panneau et il est tout de suite conscient, dans son pyjama sexy, que la belle est envoyĂ©e par le DĂŽme Vert d’ailleurs, la porte est ouverte automatiquement. Mais, sans user de son charme, il parviendra Ă  utiliser la fille, qui fut droguĂ©e la veille et manipulĂ©e Ă  son insu, Ă  bon escient. Comme prĂ©vu dans le plan du jeune numĂ©ro 2, le 6 l’avertit du complot visant Ă  l’assassiner de peur que les habitants du Village soient punis, sauf que le 2 visĂ© –le vieux – est la vĂ©ritable cible. A part l’introduction, la sĂ©quence des anticipations des activitĂ©s journaliĂšres est cocasse - on y reconnaĂźt de suite le peintre Ă  sa diction c’est Charles Lloyd Pack de la PoussiĂšre qui tue et ses fameuses chaussettes – la longue sĂ©quence de kosho est tellement dĂ©concertante qu’on l’apprĂ©cie ici, surtout qu’on comprend enfin le but final. J’ai notĂ© aussi la tentative de faire passer le 6 pour un menteur et le discrĂ©diter avec la succession de 2 qu’on n’a d’ailleurs jamais vu et la bagarre finale. Dans les points nĂ©gatifs ; le fait de piquer la montre du 6 pour l’envoyer voir l’horloger, le pĂšre de la fille, qui a prĂ©parĂ© la bombe, et l’exemple d’épisode tournĂ© en studio. Toutes les vues du village sont des inserts avec des figurants, le reste n’est qu’une reconstitution. MalgrĂ© des invraisemblances – mais quel Ă©pisode n’en a pas dans cette sĂ©rie ? - et des critiques nĂ©gatives, cet Ă©pisode est divertissant et reste cohĂ©rent. En tout cas, mĂȘme Ă  l’époque, les Ă©conomies pour les retraites Ă©taient un sujet d’actualitĂ© ! Infos supplĂ©mentaires L'enterrement fut un Ă©pisode trĂšs Ă©prouvant. McGoohan avait du mal Ă  garder le niveau de qualitĂ© jusque-lĂ  remarquable de la sĂ©rie et se montra de plus en plus intransigeant et tyrannique. Toute l'Ă©quipe en fit les frais Robert Asher ne comprenant rien Ă  la sĂ©rie mĂȘme aprĂšs avoir visionnĂ© L'arrivĂ©e ! et Derren Nesbitt pas davantage, ils Ă©voluĂšrent donc dans une grande confusion, ne sachant quoi faire. La rĂ©alisation peu assurĂ©e d'Asher et le jeu bloquĂ© de Nesbitt ulcĂ©ra McGoohan qui se demandait À quoi rimait ce cirque ! ». Il perdit frĂ©quemment le contrĂŽle de ses nerfs sur cet Ă©pisode et passa une grande partie de son temps Ă  engueuler tout le monde, notamment le rĂ©alisateur sur qui il criait rĂ©guliĂšrement, et cela en public. Finalement, il le renvoya et termina l'Ă©pisode lui-mĂȘme. Ce comportement choqua Annette AndrĂ© qui le jugeait contraire Ă  l'Ă©thique. De plus, McGoohan n'aimant pas tourner avec des actrices, se montra assez dur avec elle. Elle a avouĂ© avoir dĂ©testĂ© cette expĂ©rience, ainsi que l'acteur, dĂšs la premiĂšre minute et confiĂ© son envie d'avoir voulu abandonner l'Ă©pisode en cours de route. Son agent parvint Ă  la convaincre de rester, bon grĂ©, mal grĂ©, jusqu'au bout. Un autre membre de l'Ă©quipe, sous une pression constante, fit une dĂ©pression nerveuse. Mark Eden pense que McGoohan Ă©tait en train de craquer sous la pression et la trop haute exigence qu'il s'imposait. Enfin, McGoohan, furieux, renvoya le rĂ©alisateur et termina l'Ă©pisode lui-mĂȘme ! Bonus DVD La scĂšne de bagarre entre NumĂ©ro 100 et NumĂ©ro 6, Ă©nergique et rythmĂ©e, doit sa rĂ©ussite d'abord au fait que les deux acteurs, en bonne forme physique, faisaient leurs cascades eux-mĂȘmes. Mais surtout au fait que McGoohan, emportĂ© par son rĂŽle, combattit avec sĂ©rieux, surprenant Mark Eden qui n'avait pas l'habitude de combattre pour de vrai ». Eden fut inquiet pour lui-mĂȘme car McGoohan le frappait durement et un moment l'Ă©trangla avec beaucoup de conviction. Eden, malgrĂ© sa robuste constitution, eut beaucoup de mal Ă  repousser Patrick, trĂšs costaud. Cette scĂšne montra Ă  quel point McGoohan s'identifiait avec passion Ă  son personnage Bonus DVD. Il Ă©tait une fois ira encore plus loin, car McGoohan et McKern frĂŽlĂšrent de peu la schizophrĂ©nie. Le tournage des Ă©pisodes restants, parfois, devint trĂšs fatigant pour les acteurs au fur et Ă  mesure que le dĂ©nouement approchait et que McGoohan devenait de plus en plus insupportable. Un bon point quand mĂȘme Wanda Ventham aima beaucoup travailler avec Derren Nesbitt car elle le trouvait passionnant et excentrique dans sa maniĂšre de jouer. Bonus DVD Cet Ă©pisode est le premier oĂč l'on voit enfin un Villageois rĂ©ussir Ă  s'Ă©vader. Il faudra attendre l'ultime Ă©pisode pour voir d'autres Ă©vasions et dans une moindre mesure L'impossible pardon. Cet Ă©pisode permet de connaĂźtre l'emploi du temps matinal habituel de NumĂ©ro 6 au Village il se lĂšve relativement tĂŽt et, dĂšs 6p0, fait une promenade quotidienne dans Le Village et monte au sommet du clocher. À 7p0, il entretient sa forme physique gymnastique, boxe
. À 8h15, il se dĂ©tend en faisant du ski nautique. À 9h00, il prend un cafĂ© et achĂšte le journal. À 9h20, il se rend Ă  la maison de retraite pour jouer aux Ă©checs et pose comme modĂšle pour un prisonnier peintre. Lors de la partie d'Ă©checs, NumĂ©ro 6 mate son adversaire en seulement 11 coups ! Jolie performance. Pourtant, il reste bien peu de piĂšces sur l'Ă©chiquier ! On s'aperçoit qu'il aime vraiment le noble jeu » car il y joue assez souvent ! NumĂ©ro 6 n'achĂšte jamais de bonbons. Pour faire ses achats, chaque prisonnier dispose d'un crĂ©dit hebdomadaire » Ă  ne pas dĂ©passer. Dans un autre domaine, NumĂ©ro 6 s'entraĂźne au cosho sport de combat imaginaire dĂ©jĂ  mentionnĂ© dans Le marteau et l'enclume et semble trĂšs bien s'y dĂ©brouiller ! Une saynĂšte hilarante NumĂ©ro 6 pose comme modĂšle pour un prisonnier peintre amateur mais son Ɠuvre semble ĂȘtre d'une totale abstraction car NumĂ©ro 6 a disparu de la toile au profit d'une peinture qu'on pourrait qualifier de contemporaine » ! Ce peintre aurait-il rencontrĂ© Emma Peel qui dans Comment rĂ©ussir
 un assassinat ? dĂ©ployait un certain talent pour l'abstraction visuelle ?!! TrĂšs ressemblant ! » commentera NumĂ©ro 6 pince-sans-rire. Plus ironique, difficile de trouver ! Il y a une liste qui recense les gens mĂ©contents dans le Village
 et NumĂ©ro 6 tient la premiĂšre place ! Comme c'est Ă©trange
 En tout cas, NumĂ©ro 6 espĂšre ĂȘtre digne » d'un tel honneur ! On notera, lorsque le NumĂ©ro 2 Ă  la retraite expose la vidĂ©o truquĂ©e Ă  McGoohan, la prĂ©sence d'un NumĂ©ro 2 fĂ©minin ! Il y'eut donc, dans Le Village, un quatriĂšme NumĂ©ro 2 femme, aprĂšs ceux de LibertĂ© pour tous , Le retour et Danse de mort. Pour une des rares fois de la sĂ©rie, nous avons une femme sincĂšre et qui ne trahit pas NumĂ©ro 6. NumĂ©ro 30, en effet, restera son alliĂ©e jusqu'Ă  la fin. Seule NumĂ©ro 73 dans l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent semblait ĂȘtre un autre portrait de femme sincĂšre. Elle s'appelle Monique. C'est la troisiĂšme fois que nous connaissons le vĂ©ritable nom d'un prisonnier les deux autres Ă©tant Nadia NumĂ©ro 8 du Carillon de Big Ben et Alison NumĂ©ro 24 de Double personnalitĂ©. Seulement des femmes ! L'intendante aux machines porte le NumĂ©ro 8, le numĂ©ro de Nadia dans Le carillon de Big Ben. DrĂŽle de boutique que tient l'horloger ! À peu prĂšs toutes les horloges indiquent des heures diffĂ©rentes ! Le mĂ©probamate ou Carbamate de 2-carbamoyloxymĂ©thyl-2-mĂ©thylpentyle en jargon scientifique, mentionnĂ© par le NumĂ©ro 2 est en fait une drogue ayant des propriĂ©tĂ©s myorelaxantes dĂ©tente des muscles et a un effet anxiolytique contre l'angoisse. À dose et Ă  traitement surpuissants, il peut provoquer en effet une syncope mais la commander Ă  distance est une performance qui n'a pas encore Ă©tĂ© rééditĂ©e Ă  ce jour ! CinquiĂšme apparition de la Voix. Quelques erreurs de continuitĂ© Ă  11', on voit trĂšs bien le cascadeur doublant McGoohan quand il s'exerce Ă  la gymnastique ! À 31'40, Annette AndrĂ© porte une capeline sur ses Ă©paules mais l'instant d'aprĂšs, elle a disparu ! Elle rĂ©apparaĂźt nĂ©anmoins dans le plan suivant !Acteurs/Actrices Derren Nesbitt 1935 a commencĂ© relativement tĂŽt sa carriĂšre Ă  la tĂ©lĂ©vision et au cinĂ©ma. Son physique Ă  la fois avantageux mais inquiĂ©tant lui a donnĂ© beaucoup de rĂŽles d'individus peu recommandables. Il tourna surtout dans des films de guerre et d'action dans les annĂ©es 60 et 70 comme Le CrĂ©puscule des Aigles, Chantage au meurtre avec Frank Sinatra, et surtout le rĂŽle du Major SS von Hapen dans Quand les aigles attaquent avec Burton et Eastwood qui le rendit cĂ©lĂšbre. ParallĂšlement, il tourna souvent Ă  la tĂ©lĂ© dans les sĂ©ries de l'Ă©poque Destination Danger, Le Saint, Docteur Who sept Ă©pisodes, rĂŽle de Tegana, Amicalement VĂŽtre, L'Homme Ă  la Valise
 ainsi que dans des feuilletons The Courtroom, 11 Ă©pisodes dans le rĂŽle du juge Arnold Francis. Il scĂ©narisa et rĂ©alisa aussi quelques films mais sa carriĂšre dĂ©clina dans les annĂ©es 80. Il continue cependant de tourner occasionnellement. Son rĂŽle dans cet Ă©pisode est un de ses plus fameux. Annette AndrĂ© 1939 est principalement connue pour avoir jouĂ© le rĂŽle fĂ©minin principal de la sĂ©rie Randall and Hopkirk Deceased Jeannie, la jeune veuve de Marty Hopkirk jouĂ© par Kenneth Cope. Ayant d'abord dĂ©butĂ© comme chanteuse et danseuse puis comme comĂ©dienne au théùtre en Australie son pays natal, elle s'installa en Angleterre et se tourna ensuite vers la tĂ©lĂ©vision oĂč elle joua de nombreuses apparitions dans Le Saint, Le Baron, Amicalement VĂŽtre, Adam Adamant Lives !... mais aussi dans de populaires soap operas de l'Ă©poque Crossroads etc. mais aussi un qui s'appelait... Prisoner ! Bien que le théùtre ne fut pas sa passion principale, elle ne dĂ©daigna pas la scĂšne ou les comĂ©dies musicales Vanity Fair ou Le Forum en Folie. Elle prit ses distances avec les Ă©crans et la scĂšne Ă  la fin des annĂ©es 80 et n'apparaĂźt plus qu'assez rarement, pour se consacrer entre autres Ă  la dĂ©fense des animaux. Cette dĂ©licieuse blonde apparaĂźt deux fois dans Chapeau Melon La mandragore saison 3 et Le chĂąteau de cartes saison 7. Mark Eden 1928 a menĂ© une partie de sa carriĂšre de comĂ©dien au Royal Court Theatre tout en jouant Ă  la tĂ©lĂ©vision oĂč il trouva son meilleur rĂŽle Ă  la fin des annĂ©es 80 celui de Alan Bradley dans le plus long soap opera de l'histoire de la tĂ©lĂ©vision Coronation Street. Sa mort tragique dans la sĂ©rie fut une des scĂšnes les plus marquantes jamais tournĂ©es et donna lieu Ă  la crĂ©ation d'un arrĂȘt de tram sur les lieux ! IndĂ©pendamment de ce rĂŽle, Eden joua dans beaucoup de sĂ©ries tĂ©lĂ© comme Docteur Who oĂč il fut Marco Polo Ă  sept reprises ou bien Le Saint, L'Homme Ă  la Valise, Z-cars, Les Professionnels
etc. Il tourna peu au cinĂ©ma citons cependant un petit rĂŽle dans le cĂ©lĂšbre Docteur Jivago de David Lean ce qui ne l'empĂȘche pas d'ĂȘtre un acteur assez reconnu dans son pays. Il est apparu dans deux Ă©pisodes de Chapeau Melon Ashes of Roses saison 1 et Mission Ă  MontrĂ©al saison 2.AndrĂ© van Gyseghem 1906-1979 a briĂšvement travaillĂ© dans l'Ă©dition d'Ɠuvres musicales avant de se tourner vers le théùtre en suivant des cours Ă  la fameuse Royal Academy of Dramatic Art. Son relatif succĂšs dĂšs les annĂ©es 30 dans des piĂšces contemporaines dĂ©cida de sa carriĂšre dans le théùtre et il y joua jusqu'Ă  sa mort. PrivilĂ©giant la scĂšne, il a peu tournĂ© au cinĂ©ma et ses apparitions Ă  la tĂ©lĂ©vision concernent davantage des feuilletons ou des petites sĂ©ries inĂ©dites en France Ă  l'exception de deux Ă©pisodes de Destination Danger et un du Saint. Ce rĂŽle dans cet Ă©pisode est certainement son plus Miller 1899-1969 a surtout enchaĂźnĂ© des petits rĂŽles au cinĂ©ma Allez coucher ailleurs, La PanthĂšre Rose, Le TroisiĂšme Homme, Le Voyeur
 et Ă  la tĂ©lĂ©vision, apparaissant dans des tĂ©lĂ©films ou des sĂ©ries comme Destination Danger, DĂ©partement S, deux Ă©pisodes, rĂŽle de Kublai Khan ou Le Saint. Ce rĂŽle dans cet Ă©pisode est un de ses derniers. Il fait une brĂšve apparition non crĂ©ditĂ©e dans Les aigles saison 4.Wenda Ventham 1935 s'est spĂ©cialisĂ©e dans des rĂŽles de tĂ©lĂ©vision plus d'une centaine de sĂ©ries et feuilletons et plus rarement au cinĂ©ma. On a pu la voir dans Destination Danger, Le Saint, DĂ©partement S, Z-cars
 Elle a obtenu quelques rĂŽles rĂ©currents dans Docteur Who 13 Ă©pisodes, trois rĂŽles diffĂ©rents, Fallen Hero 12 Ă©pisodes, Dorothy Hopkins, The Lotus Eaters 15 Ă©pisodes, Ann Shepherd, Oscar Charlie 12 Ă©pisodes, Beryl et bien d'autres... Elle a Ă©galement jouĂ© dans un Ă©pisode de Chapeau Melon Les fossoyeurs saison 4. SĂ©quence culte PrĂ©diction du comportement humain Retour Ă  l'index 12. J'AI CHANGÉ D'AVIS A CHANGE OF MIND RĂ©sumĂ© À cause de sa nature indĂ©pendante et rebelle, NumĂ©ro 6 est accusĂ© de ne pas vouloir s'intĂ©grer au Village, donc d'ĂȘtre un asocial ». Refusant de faire amende honorable aprĂšs avoir dĂ©fait en combat deux gardiens provocateurs et continuant Ă  s'affirmer comme individu, les Villageois le fuient comme la peste. MalgrĂ© son isolement, il continue Ă  dĂ©fier le comitĂ© social avant que le NumĂ©ro 2, via le NumĂ©ro 86, une sĂ©duisante mais cruelle jeune femme, le contraigne Ă  subir un processus de rĂ©habilitation », soit une lobotomisation irrĂ©versible qui le rendra inoffensif
 Critique de ClĂ©ment Diaz J'ai changĂ© d'avis arrive de maniĂšre inespĂ©rĂ©e aprĂšs le trou d'air que constituait l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent. Il repose avant tout sur un scĂ©nario gĂ©nial de l'inspirĂ© Roger Parkes qui joue ici la carte de la tension au maximum via l'aliĂ©nisme et les dangers de la psychiatrie, il offre une intrigue impeccable tant plaisante au niveau du divertissement que profonde au niveau de ce qu'elle dĂ©nonce. Cet Ă©pisode, assez stressant dans sa premiĂšre partie, et qui ne relĂąche la tension que peu Ă  peu ensuite, est ainsi d'une Ă©tonnante noirceur. Peu d'humour et le suspense est au premier plan. Il crĂ©e un Ă©pisode dont l'idĂ©e de base est une des plus Ă©tincelantes de la sĂ©rie et qui frĂŽle de peu le chef-d'Ɠuvre, marquant durablement le tĂ©lĂ©spectateur. Enfin, le fond de l'Ă©pisode est trĂšs riche, dans la lignĂ©e des premiers Ă©pisodes. Fait trĂšs important cet Ă©pisode marque la fin d'une pĂ©riode. C'est le dernier dont l'action se dĂ©roule au Village, les cinq autres se dĂ©roulant ou au dehors du moins semble-t-il ou sous le Village. Intro en force ! NumĂ©ro 6 s'entraĂźne physiquement et intensivement comme Ă  son habitude voir Ă©pisode prĂ©cĂ©dent jusqu'Ă  ce que deux hurluberlus pas nets s'amĂšnent et commencent Ă  le provoquer. Remarquons l'adresse des rĂ©pliques ils accusent NumĂ©ro 6 d'ĂȘtre antisocial, provocateur et incivil
 ce qui est tout Ă  fait exact ! NumĂ©ro 6 ne voulant pas rentrer dans le moule du Village se met donc Ă  l'Ă©cart ce qui est mal perçu par le comitĂ© » social. Si l'on prend comme modĂšle les rĂšgles du Village NumĂ©ro 6 n'existe que par des nĂ©gations pas collectiviste, pas dans la masse », pas prisonnier dans sa tĂȘte », pas inoffensif
 c'est le ver dans le fruit, et il reprĂ©sente, parce qu'il pense encore, un danger pour les dirigeants qui veulent dominer tout le monde. La bagarre qui suit est trĂšs rĂ©ussie les coups pleuvent de toutes parts jusqu'Ă  ce que les assaillants jettent l'Ă©ponge. RythmĂ©e, soutenue, cette scĂšne d'action est trĂšs efficace. Bref, une introduction musclĂ©e surprenante quoique celle de Musique douce l'est tout autant qui ouvre trĂšs bien cet Ă©pisode. NumĂ©ro 6 est convoquĂ© par le "comitĂ© social" dont le but est que tous les Villageois ne s'Ă©cartent pas du droit chemin et demeurent de bien obĂ©issants moutons de Panurge on en a dĂ©jĂ  eu une dĂ©monstration avec les Ă©lecteurs sans cervelle de LibertĂ© pour tous. Les mĂ©thodes du comitĂ© sont d'une efficacitĂ© troublante dĂšs qu'un prisonnier commet l'erreur de vouloir prendre des vellĂ©itĂ©s d'indĂ©pendance, le comitĂ© le culpabilise voir NumĂ©ro 42 sanglotant sans discontinuer ou l'air peu assurĂ© de ceux qui sont dans la salle d'attente puis le contraint Ă  un humiliant mea culpa public le prisonnier doit dire devant tout le monde qu'il a fautĂ©, que les dirigeants ont raison et qu'il faut les remercier de lui permettre de redevenir social », etc. Le summum est atteint quand on voit qu'en fait, le prisonnier fautif » rĂ©pĂšte tout ce que lui dit le haut-parleur. On en a l'expĂ©rience avec NumĂ©ro 93 qui subit en pleurant cette amĂšre expĂ©rience. Comment ne pas y voir une dĂ©nonciation de l'asservissement, de la pensĂ©e unique, du formatage mental si chĂšre Ă  notre sociĂ©tĂ© castratrice ? Si nous n'allons pas dans le sens qu'elle indique, la sociĂ©tĂ© nous rappelle Ă  l'ordre, nous force Ă  accepter ses principes. Et NumĂ©ro 93 de rĂ©pĂ©ter comme un perroquet la confession qu'on lui dicte. Nul doute qu'aprĂšs cette expĂ©rience, son sens critique Ă©tant dĂ©truit, il rejoindra le troupeau des civils qui acceptent leur sort sans se rĂ©volter Ă  l'image de ceux qui l'applaudissent aprĂšs qu'il ait battu sa coulpe
 et bien sĂ»r, NumĂ©ro 6 est le seul Ă  rester immobile !. Cela n'est pas sans rappeler les autocritiques exigĂ©es sous le stalinisme des "dissidents" qui ne s'entendaient pas avec le pouvoir. VoilĂ  ce que veut notre sociĂ©tĂ© elle a tellement peur de l'individualitĂ© propre en chaque ĂȘtre qu'elle veut la museler thĂšse dĂ©fendue par Nietzsche dans Aurore en nous forçant Ă  entrer dans la masse ». Les moyens sont divers comme le travail ou la sous-culture qui nous empĂȘchent de penser » alors que l'homme par dĂ©finition est un ĂȘtre pensant comme le disait Pascal ou tant d'autres choses ici rĂ©sumĂ©es sous la forme d'une apologie du collectivisme qui fait appel Ă  nos bons sentiments tout doit ĂȘtre sacrifiĂ© au profit de la communautĂ©, il faut le bien public, etc. ce qui fit qu'on interprĂ©ta parfois et sans doute Ă  raison la sĂ©rie comme anti-communiste, il faut dire que nous Ă©tions en pleine Guerre Froide en 1967 ! Cependant la sĂ©rie va bien au-delĂ  de son contexte historique ce qui explique qu'elle soit toujours d'actualitĂ©. Sophisme car cette politique dĂ©nigre l'individu en lui ĂŽtant toute libertĂ© de penser. Lorsqu'un homme n'a plus le choix de penser par lui-mĂȘme, ce n'est plus un homme ! Telles sont les paroles de l'aumĂŽnier d'Orange MĂ©canique oĂč Kubrick dĂ©nonçait violemment le traitement d'Alex destinĂ© Ă  le rĂ©intĂ©grer » et contre sa volonté  ce qui est trĂšs proche de cette scĂšne du Prisonnier finalement le film fut rĂ©alisĂ© quatre ans plus tard. Or NumĂ©ro 6 ne le veut pas et lutte contre ce systĂšme qui lobotomise » les rĂ©voltĂ©s de grĂ© » un grĂ© relatif ! comme NumĂ©ro 93, condamnĂ© Ă  ne plus penser par lui-mĂȘme ou de force » comme nous allons bientĂŽt le voir. On peut y voir aussi un Ă©cho au monde contre-utopique de 1984, dĂ©cidĂ©ment une influence permanente de la sĂ©rie, avec Winston Smith qui se rĂ©volte contre Big Brother avant d'ĂȘtre finalement vaincu comme NumĂ©ro 93 par ce systĂšme qui a rĂ©ussi Ă  anĂ©antir ses volontĂ©s de rĂ©volte, acceptant son monde absurde 2+2 = 5 si Big Brother le veut. À l'opposĂ© de ça, NumĂ©ro 6 dĂ©fie le jury sans cervelle comme dans LibertĂ© pour tous avec ironie, affichant clairement qu'il ne veut pas rentrer dans leur jeu. Cependant, le chef des jurĂ©s interrompt la sĂ©ance car
 c'est l'heure de la pause ! Une maniĂšre pour la sĂ©rie de critiquer la lenteur des administrations ? Pas impossible ! NumĂ©ro 6 sort donc et a l'occasion de voir que les mĂ©thodes du Village marchent avec une rapiditĂ© et une efficacitĂ© subjuguantes tout le Village se dĂ©tourne de lui ! On ne le salue plus, on le fuit, on l'esquive
 le journal parle dĂ©jĂ  ! Comme dans LibertĂ© pour tous, les infos circulent plus vite que l'Ă©clair ! Comme internet aujourd'hui de son asocialitĂ©. NumĂ©ro 6 est maintenant isolĂ© ». Le Village a appris Ă  ses habitants Ă  ne plus se mĂȘler aux asociaux », ceux qui n'acceptent pas leurs rĂšgles iniques. Big Brother Ă  l'Ă©cran ! S'ensuit un dialogue brillant, concentrĂ© Ă  l'acide sulfurique, entre NumĂ©ro 6 et le NumĂ©ro 2 du jour qui joue la carte de la sĂ©duction il lui parle tel un politicien captieux Ă  ses Ă©lecteurs montrant que cet Ă©pisode est dĂ©cidĂ©ment trĂšs proche de LibertĂ© pour tous. Dommage toutefois que le personnage soit assez plat
 EntrĂ©e de NumĂ©ro 86, troisiĂšme personnage principal de l'histoire. C'est une jeune femme d'une grande beautĂ© mais trĂšs glaciale avec ses cheveux relevĂ©s, sa blondeur frigide, ses yeux de glace, son habit bleu foncĂ© et sa voix dĂ©nuĂ©e de chaleur. Elle s'impose dĂšs son entrĂ©e comme Ă©tant stoĂŻque, sans Ă©motions, glaciale, sĂ©vĂšre, austĂšre
 ce qui contraste Ă©trangement avec son charme naturel Angela Browne Ă©tant un vĂ©ritable canon de beautĂ© ! auquel NumĂ©ro 6 Ă©videmment reste insensible ! Elle lui parle avec un ton de rĂ©primande comme une maĂźtresse sermonnerait un petit enfant et cache mal son agacement devant le ton lĂ©ger de son interlocuteur. RĂ©jouissante conversation ! C'est elle le grand personnage de l'Ă©pisode et elle sera un de ses meilleurs atouts. La tension monte toujours avec NumĂ©ro 6 qui persiste Ă  dĂ©fier le comitĂ©... Visite mĂ©dicale oĂč le mĂ©decin le dĂ©clare apte Ă  faire face Ă  toute Ă©ventualitĂ© ». Hum, Ă  prendre au degrĂ© qui nous plaira ! NumĂ©ro 6 va dans le couloir et la tension monte brutalement il rencontre deux asociaux » soumis Ă  des traitements terriblement efficaces l'un subit un avatar du traitement Lodovico celui d'Orange MĂ©canique de Kubrick, thĂ©rapie par le dĂ©goĂ»t, l'autre a Ă©tĂ© lobotomisĂ© ! LĂ , on commence par avoir assez peur ! Imaginez NumĂ©ro 6 inoffensif et obĂ©issant
 effrayant ! VoilĂ  la punition pour ceux qui n'obĂ©issent pas aux rĂšgles qu'on leur impose le Village a le pouvoir de faire ramener de force les brebis galeuses » en les abrutissant, en leur lavant le cerveau. N'est-ce pas ce que la sociĂ©tĂ© veut de nous ? Dans notre monde actuel, surchargĂ© d'informations et de bĂȘtises, tout se produit pour que nous perdions notre capacitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir et tĂŽt ou tard, on y succombera si on n'y rĂ©siste pas. Le traitement monstrueux exercĂ© sur ces patients est une allĂ©gorie de ce qu'on vivait dĂ©jĂ  en 1967 et de ce qu'on vit maintenant aujourd'hui lavage de cerveau par bourrage de crĂąne en messages, bĂȘtises, endoctrinements qui ne disent pas leurs noms
 bref, tout ce qui nous environne veut nous ramollir la cervelle et c'est Ă  nous de lutter pour garder notre indĂ©pendance comme le fait NumĂ©ro 6. Verdict du comitĂ© NumĂ©ro 6 est asocial ! Quelle surprise !. ImmĂ©diatement, il est ostracisĂ© NumĂ©ro 6, dĂ©sormais solitaire, rejetĂ© par tout le monde, va devoir surmonter une forme terrible de solitude qui n'est pas sans rappeler celle qu'on impose au malheureux allemand dans Le Joueur d'Échecs de Stefan Zweig. NumĂ©ro 6 subit mal cette solitude, c'est visible et normal car nous ne vivons que grĂące Ă  la communautĂ©, bonne ou mauvaise. Rien n'oppresse autant l'Ăąme humaine que le nĂ©ant mais il est tĂȘtu et tient tĂȘte au comitĂ© d'appel qui va maintenant utiliser la force ils vont le lobotomiser pour neutraliser son agressivitĂ© et son asocialitĂ© ! Toutefois, les villageois commencent Ă  le regarder de travers et l'atmosphĂšre Ă  devenir trĂšs lourde
 Entendre la Voix annoncer qu'il y a risque d'orages est donc Ă  double sens ! Et finalement la tension accumulĂ©e au fil de l'Ă©pisode explose sauvagement et de maniĂšre totalement renversante les Villageois, NumĂ©ro 56 en tĂȘte, se ruent sur NumĂ©ro 6 et le frappent Ă  coups de parapluie tout en le traĂźnant jusqu'Ă  l'hĂŽpital ! Comme dans LibertĂ© pour tous, la violence physique est l'inexorable aboutissement de la violence psychologique, le sommet du crescendo. Et nous assistons Ă  un vĂ©ritable lynchage ! ComplĂštement brisĂ©, NumĂ©ro 6 arrive Ă  l'hĂŽpital et est mis sous calmants sous les cris de la foule en dĂ©lire ! Une des scĂšnes les plus effrayantes de la sĂ©rie qui doit toute sa force Ă  la progression opĂ©rĂ©e par Roger Parkes qui a fait lentement monter la sauce avant de tout faire exploser
 Ă©prouvant ! Mais Parkes ne nous laisse pas le temps de respirer car l'opĂ©ration va s'enchaĂźner sans transition et c'est le sommet de l'Ă©pisode NumĂ©ro 86, dans sa blouse blanche, s'adresse Ă  la camĂ©ra qui filme en direct l'Ă©vĂ©nement. Elle explique d'une voix lente, froide, dĂ©nuĂ©e d'Ă©motion, la façon dont la lobotomie va se passer. Certainement une des scĂšnes les plus insoutenables de la sĂ©rie par son sadisme car NumĂ©ro 6 entend distinctement tout ce qu'elle dit et son regard de fou dĂ©traquĂ© en dit long sur ce qu'il endure. La lobotomie dĂ©bute sous le sourire cynique de NumĂ©ro 86 tandis que le noir envahit l'image dans une ellipse lourde de sens
 RĂ©veil Ă  l'hĂŽpital. NumĂ©ro 6, un pansement sur la tĂȘte, semble tout Ă  fait ailleurs. NumĂ©ro 86 le regarde fixement et dit au docteur qu'elle va s'occuper de lui. Sa beautĂ© froide, enveloppĂ©e dans une robe bleu clair, rayonne dans la scĂšne, presque sans paroles, bien mise en valeur par la rĂ©alisation. Angela Browne montre toute l'Ă©tendue de son talent en jouant fort bien l'hypocrite. Son sourire, sa douceur maternelle, sa voix dĂ©licieusement modulĂ©e
 tout sonne faux dans son attitude ! Et un tel dĂ©calage maintient la tension, entretenue Ă©galement par McGoohan dont le visage idiot aux gros yeux dessine un nouveau portrait de NumĂ©ro 6 inoffensif et neutralisé  Un vĂ©ritable cortĂšge de Villageois en fĂȘte escorte la voiture qui le ramĂšne Ă  la maison. Villageois qui, il y a peu de temps, lui tapaient dessus. Rarement l'expression moutons de Panurge aura Ă©tĂ© si bien employĂ©e ! C'est le chaos dans l'esprit de NumĂ©ro 6, il est troublĂ©, confus mais a encore des reflexes de mĂ©fiance de retour chez lui. La pression se relĂąche quelque peu mais pas la curiosité  Arrive alors le NumĂ©ro 2 qui enfin pose une question qu'on n'avait plus entendue depuis Double personnalitĂ© pourquoi a-t-il dĂ©missionnĂ© ? NumĂ©ro 6 se plaint de ne pouvoir rassembler ses pensĂ©es et demande du temps. Dans cette scĂšne, NumĂ©ro 2 est angoissant il ne cesse de questionner NumĂ©ro 6, Ă©levant et baissant la voix. Chantant presque ses paroles comme Ă  un enfant pas sage
 Un vrai cauchemar Ă©veillĂ© ! La suite de l'Ă©pisode, il faut bien le dire, est malheureusement moins rĂ©ussie que la premiĂšre partie car Roger Parkes va choisir de diminuer peu Ă  peu la tension et va bientĂŽt passer du dramatisme sombre Ă  ce qui est presque une comĂ©die. Un tel renversement est assez frappant aprĂšs une demi-heure Ă  fleur de peau et casse le rythme de l'Ă©pisode. En effet, lorsque nous voyons le dessous des cartes, lors de la scĂšne chez NumĂ©ro 2, nous sommes pantois face Ă  cette grande machination diabolique ! Pas vraiment surprenante mais qui fait quand mĂȘme son effet. MalgrĂ© tout cette rĂ©vĂ©lation » arrive un peu tĂŽt et dĂ©samorce grandement le suspense car anticipant trop la chute finale. L'Ă©pisode commence Ă  basculer dans l'humour. NumĂ©ro 6, qui retrouve lentement ses esprits mĂȘme s'il a encore du mal Ă  y voir clair, tient tĂȘte Ă  NumĂ©ro 86 en jouant un numĂ©ro d'enfant incorrigible ! Et il finit par la mettre dans sa poche grĂące Ă  un habile subterfuge voilĂ  NumĂ©ro 86 qui part dans un dĂ©lire abscons ! Elle est Ă  mourir de rire ! Enfin, la perfide blonde glaciale bascule dans la folie douce, roulant des yeux, souriant bĂȘtement
 Un tel humour, arrivant de maniĂšre soudaine, dĂ©tonne dans l'ambiance de l'Ă©pisode et dĂ©soriente le tĂ©lĂ©spectateur. Le jeu des comĂ©diens est cependant un spectacle jubilatoire ! NumĂ©ro 86 part donc retrouver le NumĂ©ro 2 mais flottant sur un nuage lointain, on peut Ă©mettre des doutes quant Ă  sa capacitĂ© de faire un rapport !! Et soudain, vlan, le sĂ©rieux reprend ses droits lorsque NumĂ©ro 6 s'aperçoit qu'il existe beaucoup de personnes lobotomisĂ©es dans Le Village la scĂšne avec NumĂ©ro 46 fait froid dans le dos et donc une fĂȘlure apparaĂźt. LĂ , l'Ă©pisode commence Ă  dĂ©concerter. Et si NumĂ©ro 6 ne sortait pas de la prison mentale qu'on lui a construite finalement ? AprĂšs avoir de nouveau bagarrĂ© avec les deux lascars du dĂ©but, NumĂ©ro 6 croise le chemin de NumĂ©ro 86 qui plane dans son monde Ă  elle, ce personnage cruel devient d'un comique irrĂ©sistible ses poses changeant Ă  chaque instant, ses sourires niais
 quel contraste avec la virago du dĂ©but ! Mais le comique s'arrĂȘte de nouveau et le suspense revient en premiĂšre place avec une rĂ©jouissante scĂšne d'hypnose dans laquelle nous apprenons tous les dĂ©tails du complot. DĂ©tails superbement ciselĂ©s qui laisse admiratif devant l'abnĂ©gation du Village Ă  faire parler ses prisonniers, usant des coups les plus tordus ! La scĂšne se termine en suspens complet par une ellipse judicieusement amenĂ©e qui prĂ©pare le finale. Pendant tout ce temps, le NumĂ©ro 2 est restĂ© bien inactif ! Il n'est pas sans rappeler son prĂ©dĂ©cesseur d'Échec et mat il voit bien que quelque chose ne va pas mais il dĂ©cide de laisser les choses suivre leur cours et surtout de laisser le NumĂ©ro 6 sans surveillance ! Sous-estimer le Prisonnier est une erreur inexcusable pour un NumĂ©ro 2 digne de ce nom ! Ce NumĂ©ro 2 se rĂ©vĂšle finalement assez dĂ©cevant, ce n'est pas un adversaire Ă  la hauteur de notre hĂ©ros ! Ce dĂ©tail important, sous-estimĂ© par Parkes, est un point faible dans l'Ă©pisode. La scĂšne suivante retourne dans le comique eh oui, faut suivre ! dans le dialogue avec NumĂ©ro 2 qui se comporte comme un imbĂ©cile quand il accepte de convoquer les Villageois pour Ă©couter le discours de rĂ©habilitation que va prononcer NumĂ©ro 6. Et en effet, l'Ă©pisode se termine par une chute dĂ©sopilante ! Tel est pris qui croyait prendre ! Ce brutal retournement de situation conclut l'Ă©pisode sur une note brillante et morale se battre avec les propres armes de son adversaire est une manƓuvre gagnante qui fait la dĂ©cision. Toutefois, la fin n'est pas complĂštement claire qui a entendu parmi la foule le discours leur exhortant Ă  penser par eux-mĂȘmes, Ă  refuser le monde factice qu'est Le Village ? Le discours d'indĂ©pendance se perd dans les cris de la foule. La fin n'est donc pas tout Ă  fait optimiste car personne n'Ă©coute ce message de libertĂ© sauf le tĂ©lĂ©spectateur Ă  qui il ne peut que s'adresser. MĂ©ditons ses paroles et prenons notre libertĂ© ! Tel est le message de l'Ă©pisode
 Le scĂ©nario de Roger Parkes part d'une idĂ©e gĂ©niale et il en dĂ©veloppe une histoire brillante qui privilĂ©gie l'angoisse et la tension. Mais dans la deuxiĂšme partie, un humour qui va et vient et qui dĂ©samorce trop tĂŽt le tout affaiblit l'Ă©pisode. Le NumĂ©ro 2 du jour, d'abord intĂ©ressant, perd son Ă©clat et en devient mĂ©diocre. Un scĂ©nario superbe donc, une idĂ©e fantastique, mais pas sans quelques faiblesses. La troisiĂšme rĂ©alisation de Patrick McGoohan est par contre impeccable il privilĂ©gie la continuitĂ© de l'action en enchaĂźnant les scĂšnes sans transition. Son montage fin et fluide permet de suivre agrĂ©ablement l'Ă©pisode. Un travail de professionnel ! Il magnifie le beau visage de NumĂ©ro 86 pour mieux en rĂ©vĂ©ler la cruautĂ©, met l'accent sur les plans d'ensemble nous permettant d'apprĂ©cier dĂ©cors, costumes et extĂ©rieurs
 soignĂ© et travaillĂ© ! La camĂ©ra, Ă  vitesse modĂ©rĂ©e, se dĂ©roule au mĂȘme rythme que l'Ă©pisode et l'impression d'unitĂ© est heureuse ici. McGoohan a fait un excellent travail, on comprend que Parkes ait Ă©tĂ© satisfait du traitement de son scĂ©nario ! La direction d'acteurs est enthousiasmante, Angela Browne en tĂȘte elle compose un des personnages les plus inhumains de la sĂ©rie. Elle parvient Ă  rĂ©vĂ©ler tous les traits de son personnage avec ses airs glacĂ©s, tranchants, faussement amicaux. C'est elle l'adversaire du jour, bien plus que NumĂ©ro 2 ! Effrayante par son tempĂ©rament hypocrite, elle est finalement une fleur qui a l'air agrĂ©able mais trĂšs vĂ©nĂ©neuse, ce qui n'est pas sans rappeler le rĂŽle de Sara Penny que jouait l'actrice dans Comment rĂ©ussir un assassinat. Une vĂ©ritable femme fatale ! Elle parvient Ă©galement Ă  rendre son personnage dĂ©licieusement comique lorsqu'elle bascule dans la folie. Il est trĂšs jouissif de la voir babiller des paroles nonsensiques, de serrer contre elle des fleurs en levant les yeux au ciel, de faire des sourires stupides au NumĂ©ro 6. Un numĂ©ro en or pour cette comĂ©dienne qui accomplit lĂ  une des plus belles performances de la sĂ©rie. Patrick McGoohan retrouve la forme car le scĂ©nario lui permet un vĂ©ritable numĂ©ro il passe de la dĂ©termination au doute, de l'ironie au frisson dans la premiĂšre partie, offrant toute l'ambivalence de son jeu, toutes les incertitudes que traverse son hĂ©ros pourtant souvent stoĂŻque. Il est plutĂŽt humanisĂ© dans cet Ă©pisode et cela fait plaisir Ă  voir. Son jeu hĂ©bĂ©tĂ© et l'air fou regardez ses yeux ! au milieu de l'Ă©pisode est trĂšs bien menĂ© sans en faire trop. John Sharp est moins convaincant mais la faute en revient plus au personnage créé qu'Ă  son interprĂ©tation autant il joue trĂšs bien lorsqu'il veut se montrer menaçant ou quand il interroge son prisonnier, autant plus l'Ă©pisode continue, plus il paraĂźt anodin et rentre son jeu au lieu de l'extĂ©rioriser. Dommageable, car son personnage de NumĂ©ro 2 sombre Ă  la mĂȘme vitesse dans la quasi inutilitĂ©. Pour les seconds rĂŽles, que du bon ! Kathleen Breck est convaincante en jeune femme en pleurs qui essaye de se montrer forte mais qui ne cache pas sa faiblesse rĂ©elle. June Ellis apparaĂźt trop peu son NumĂ©ro 48, tout en joie mĂ©chante, dynamise les scĂšnes oĂč elle apparaĂźt, c'est-Ă -dire pas assez ! Avec un rĂŽle plus Ă©tendu, l'Ă©pisode aurait gagnĂ© encore plus de tension. Michael Miller joue un NumĂ©ro 93 brisĂ© et honteux Ă  merveille et rend palpable la dĂ©tresse de son personnage. Thomas Heathcote est inquiĂ©tant en lobotomisĂ© et contribue Ă  la pression ambiante de l'Ă©pisode. On remarquera que la voix de Fenella Fielding est moins chaleureuse que d'habitude plus impersonnelle... Une surprise qui contribue Ă  ajouter un peu de malaise dans l'Ă©pisode. La musique est excellente notamment le thĂšme en notes rĂ©pĂ©tĂ©es aux cuivres, brut et cassant lors des scĂšnes dures » comme la procession. Ou bien le thĂšme vigoureux utilisĂ© pendant les combats. Tout est parfait ! Avis de Denis Chauvet Comme The General, le message de l’épisode est primordial et toujours d’actualitĂ©, mais le dĂ©roulĂ© de l’opus est le plus souvent lent, bavard et ennuyeux. L’intrigue tourne autour d’un ComitĂ© chargĂ© de remettre dans le droit chemin ceux qui pensent et agissent hors-norme. Ils ne doivent pas se justifier mais se confesser et se repentir. Cela fait terriblement penser aux auteurs de dĂ©rapages’ de nos jours, qui doivent s’auto-flageller pour ĂȘtre sorti du chemin balisĂ© de la pensĂ©e unique. Le N°6 dĂ©fie le ComitĂ© et il est dĂ©clarĂ© unmutual’ asocial et tout le monde l’évite. LĂ  encore, c’est la politique socialiste d’obligation de socialiser, du vivre ensemble’, qui est dĂ©crite et gare Ă  ceux qui la dĂ©nigrent ils sont vilipendĂ©s. Il y a mĂȘme un sous-comitĂ© d’appel, composĂ© de quatre boudins, pour remettre le 6 dans le chemin avant qu’il ne soit trop tard ; c’est le Terra Nova socialiste ! Le 6 rĂ©siste et se moque et il doit subir une conversion sociale instantanĂ©e’ en clair, une lobotomie afin de lui supprimer toute agressivitĂ© et le rendre docile comme un mouton. A mettre en parallĂšle avec le politiquement correct que nous vomissent nos mĂ©dias formatĂ©es Ă  longueurs de journĂ©e afin d’empĂȘcher la masse de rĂ©flĂ©chir. Finalement, le traitement n’est pas administrĂ© car le 6 a trop de valeur mais il pense qu’il l’a eu. Quand il rĂ©alise que ce n’est pas le cas, il finit par retourner la situation et le N°2 est, Ă  son tour, taxĂ© d’asocial. 4 pour l’idĂ©e, 2 pour l’épisode, car comme Ă©crit plus haut, il n’y a pas grand chose d’intĂ©ressant la sĂ©quence de l’ opĂ©ration’ est trop longue, le 2 sans saveur, la scĂšne d’hypnose ne convainc pas c’est pourtant celle qui est censĂ©e amener le twist final. Pour couronner le tout, l’épisode est exclusivement tournĂ© en studio avec parfois des backdrops’ dĂ©cors peints et quelques rares inserts de Portmeirion. La seule scĂšne tournĂ©e au Village pour cet Ă©pisode est la derniĂšre, lorsque le 2 tente d’échapper aux villageois mais la doublure trop mince fait sourire. Il ne reste que le message et la prĂ©sence d’Angela Browne que le Prisonnier prĂ©fĂšre en robe plutĂŽt qu’en pantalon il a bien raison. Elle est la ravissante N°86, la doctoresse, dans un rĂŽle principal oĂč l’actrice est remarquable, comme lors de ses apparitions dans The Avengers et un Ă©pisode clĂ© de L’homme Ă  la valise. La meilleure scĂšne de l’épisode – et une des meilleures de la sĂ©rie – est la prĂ©paration du thĂ© et l’échange des tasses. Stupid woman !’ Infos supplĂ©mentaires TroisiĂšme rĂ©alisation sur cinq de Patrick McGoohan pour la sĂ©rie sous le pseudonyme de Joseph Serf pour la deuxiĂšme fois. Personne ne savait que McGoohan choisirait un pseudonyme. Ce fut donc une surprise pour tout le monde quand son pseudonyme et non son vrai nom apparut au gĂ©nĂ©rique. Bonus DVD Dernier Ă©pisode de la sĂ©rie Ă  se passer vraiment au Village. Les trois Ă©pisodes suivants se passent hors du Village d'une certaine maniĂšre ! et les deux derniers se dĂ©rouleront essentiellement dans les souterrains du Village. Dans la salle d'attente du conseil, on peut regarder des affiches reprĂ©sentant le NumĂ©ro 2 nous dĂ©signant du doigt. Le texte qui est Ă©crit sur l'affiche est Your community needs you [Votre communautĂ© a besoin de vous]. NumĂ©ro 2 affirme que NumĂ©ro 6 est robuste comme un taureau ». NumĂ©ro 6 prĂ©tend qu'il n'aime pas les filles qui ne savent pas prĂ©parer le thĂ© convenablement ! Un Anglais jusqu'Ă  la moelle des os sans aucun doute ! D'ailleurs, il en prĂ©pare rĂ©guliĂšrement quand il est chez lui ! La doublure de Patrick McGoohan quand il s'exerce Ă  la gymnastique est clairement visible. McGoohan, cependant, n'est pas doublĂ© pour les scĂšnes de combat. SixiĂšme apparition de la Voix. McGoohan et Sharp ont des doublures lors des plans Ă©loignĂ©s dans la scĂšne finale. Cela se voit car Sharp a subitement une belle chevelure rousse ! C'est Roger Parkes qui a appelĂ© George Markstein au tĂ©lĂ©phone pour lui soumettre l'idĂ©e de scĂ©nario qu'il avait dans la tĂȘte, il s'Ă©tait renseignĂ© sur les consĂ©quences de la lobotomie et pensait que ce serait un bon filon pour la sĂ©rie dont il avait tout de suite saisi l'ambiance. Markstein adhĂ©ra immĂ©diatement, il trĂ©pignait au bout du fil » rapporte le scĂ©nariste. Bonus DVD McGoohan renvoya son rĂ©alisateur dĂšs le dĂ©but de l'Ă©pisode pour prendre la rĂ©alisation en main. Parkes fut horrifiĂ© car il Ă©tait certain que le narcissisme de l'acteur ferait qu'il plomberait son Ă©pisode. Il fut donc trĂšs surpris de la compĂ©tence de McGoohan qui fit un excellent travail sur l'Ă©pisode. Depuis, Parkes se plaĂźt Ă  penser que c'est la qualitĂ© de son travail et du sujet qui fit dĂ©cider au comĂ©dien de filmer l'Ă©pisode pour pouvoir le contrĂŽler entiĂšrement. Bonus DVD On a plus tard dit Ă  Roger Parkes qu'il avait Ă©crit un des Ă©pisodes les plus sombres de la sĂ©rie. Il l'assume et accueille comme un honneur le fait qu'on se souvienne de lui pour ça. Bonus DVDActeurs/Actrices John Sharp ici crĂ©ditĂ© sous le nom John Sharpe 1920-1992 est apparu plus de 100 fois entre les annĂ©es 50 et 90 tant au cinĂ©ma qu'Ă  la tĂ©lĂ©vision. Il est surtout connu pour avoir interprĂ©tĂ© le rĂŽle rĂ©current d'Ezra Biggins 13 Ă©pisodes dans la sĂ©rie All Creatures Great and Small adaptĂ©e d'un film avec Anthony Hopkins, sĂ©rie anglaise populaire des annĂ©es 80 oĂč son physique bedonnant et son talent lui valurent les honneurs du public. Il a peu tournĂ© au cinĂ©ma mais on se souvient de son rĂŽle de William, l'oncle cynique des enfants dans le superbe film de Luigi Comencini L'Incompris 1966 ou celui de Doolan dans Barry Lyndon 1975 de Kubrick. Il a surtout privilĂ©giĂ© la tĂ©lĂ©vision avec ses apparitions dans de petites sĂ©ries britanniques comme The Old Curiosity Shop d'aprĂšs Dickens huit Ă©pisodes, 1962-1963, le soap opera Coronation Street deux Ă©pisodes ou bien des tĂ©lĂ©films. Ainsi que d'autres sĂ©ries plus connues Randall et Hopkirk, Z-cars
. On peut voir ce trĂšs bon acteur dans trois Ă©pisodes de Chapeau Melon Un traĂźtre Ă  Zebra saison 2, Le village de la mort saison 5 et Bizarre saison 6.Angela Browne 1938-2001 a conduit sa carriĂšre Ă  la tĂ©lĂ©vision. Cette blonde terriblement sensuelle a jouĂ© dans plus de 50 sĂ©ries et tĂ©lĂ©films de 1960 Ă  1990. Son rĂŽle le plus important fut celui d'Helen Winters 13 Ă©pisodes dans la sĂ©rie policiĂšre Ghost Squad. Mais elle a aussi participĂ© Ă  Destination Danger, Le Saint, L'Homme Ă  la Valise, Les Aventures de Sherlock Holmes
 Les fans des Avengers l'ont vue dans Intercrime saison 2 et surtout dans Comment rĂ©ussir
 un assassinat ? saison 4 oĂč elle jouait la sĂ©duisante mais vĂ©nĂ©neuse Sara Penny. SĂ©quence culte Tous contre NumĂ©ro 6 Retour Ă  l'index 13. L'IMPOSSIBLE PARDON DO NOT FORSAKE ME, OH MY DARLING RĂ©sumĂ© Le professeur Seltzman a inventĂ© une machine capable de transfĂ©rer un esprit dans le corps d'un autre. Cette machine est en possession du NumĂ©ro 2 qui veut l'utiliser pour pouvoir infiltrer des espions dans le camp adverse. Mais s'il sait comment l'utiliser dans un sens, il ignore comment inverser le processus retour de l'esprit dans le bon corps. Seul son crĂ©ateur en est capable mais il a disparu et un seul homme sait oĂč il se trouve NumĂ©ro 6 bien sĂ»r ! Car il a Ă©tĂ© l'un de ses derniers contacts. Comme NumĂ©ro 6 refuserait sĂ»rement de divulguer l'information si on le lui demandait, une seule solution pour le retrouver intĂ©grer l'esprit de NumĂ©ro 6 dans le corps d'un alliĂ© de NumĂ©ro 2. Cet alliĂ© est un homme qu'on appelle Le Colonel » qui se soumet Ă  l'expĂ©rience l'esprit de NumĂ©ro 6 se retrouve donc dans le corps du colonel qui se rĂ©veille Ă  Londres ! Il est dĂ©sormais obligĂ© de retrouver Seltzman pour rĂ©intĂ©grer son corps, et servir sans le savoir les intĂ©rĂȘts de ses ennemis
 mais tout n'est pas si simple !Critique de ClĂ©ment Diaz L'impossible pardon ouvre une pĂ©riode de trois Ă©pisodes qui ne se dĂ©rouleront pas au Village. En effet, aprĂšs avoir exploitĂ© le filon de la prison dorĂ©e pendant 12 Ă©pisodes tant bien que mal qu'on se rappelle l'essoufflement de Danse de mort et de L'enterrement, les producteurs sont Ă  court d'idĂ©es. C'est Ă  ce moment, malheureusement, que George Markstein, crĂ©ateur et pilier de la sĂ©rie, irritĂ© par l'Ă©gocentrisme de McGoohan qui veut Ă  tout prix contrĂŽler la sĂ©rie dans ses moindres dĂ©tails, claque la porte. Cette dĂ©fection provoque une crise, d'autant plus que la 1re saison de 13 Ă©pisodes de la sĂ©rie Il Ă©tait une fois avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© tournĂ© est close et qu'il faut trouver un moyen de conclure la sĂ©rie puisque ni Lew Grade ni McGoohan n'ont envie de continuer Ă  exploiter un concept qui s'use dĂ©jĂ . Cette crise est accentuĂ©e lorsque McGoohan manifeste le dĂ©sir de partir en AmĂ©rique pour jouer dans un film ! Cela force le scĂ©nariste Vincent Tilsley auteur de l'excellent script du Carillon de Big Ben a Ă©crire une histoire sans le hĂ©ros ni le Village, ce qui explique ce troisiĂšme et dernier creux » de la sĂ©rie. L'absence du Village sera alors exploitĂ©e dans les deux Ă©pisodes suivants, donnant lieu Ă  ce qu'on pourrait appeler trois Ă©pisodes de rĂ©crĂ©ation » avant de revenir aux choses sĂ©rieuses ». L'Ă©pisode souffre donc de la quasi absence de McGoohan, pierre angulaire de la sĂ©rie, et aboutit Ă  un scĂ©nario moyen. Mais globalement, l'Ă©pisode est meilleur que sa rĂ©putation le laisse entendre, il est mĂȘme rĂ©ussi dans l'ensemble. En effet, Tilsley parvient Ă  nous captiver avec beaucoup de dĂ©tails parsemĂ©s dans son script tout en donnant une profondeur inattendue Ă  NumĂ©ro 6, en en faisant un ĂȘtre non dĂ©pourvu de sensibilitĂ©. C'est le seul Ă©pisode qui montre un NumĂ©ro 6 plus fragile et humain. Le fait que ce ne soit pas McGoohan qui joue ici le rĂŽle permet cette orientation du personnage, Ă  mille lieues du portrait de dur » qu'il nous avait prĂ©sentĂ© jusque-lĂ . L'Ă©pisode est souvent considĂ©rĂ© comme le maillon faible » de la sĂ©rie bien qu'il ait quelques fans. Pourtant, il est intĂ©ressant et agrĂ©able Ă  suivre, preuve de la haute qualitĂ© globale de la sĂ©rie. On peut le considĂ©rer comme "le meilleur des moins bons Ă©pisodes". PassĂ© l'intro particuliĂšre voir commentaires oĂč trois hommes discutent Ă  propos d'un indice Ă©ventuellement cachĂ© dans des diapositives reprĂ©sentant des paysages, et d'un certain Seltzman qu'il semblent rechercher, l'Ă©pisode dĂ©marre avec l'arrivĂ©e d'un homme, le colonel », dans l'antre du NumĂ©ro 2 qui l'accueille Ă  bras ouverts et lui explique le but de sa mission. Le but de cette premiĂšre scĂšne va ĂȘtre de nous exposer la situation, ce qui explique qu'elle soit inhabituellement bavarde et assez lente. Cependant, grĂące au jeu des comĂ©diens, ce prĂ©lude n'est pas ennuyeux et rĂ©ussit Ă  nous captiver malgrĂ© son verbiage. Nous apprenons ainsi qu'il existe une machine de transfert d'Ăąmes » et que NumĂ©ro 2 va utiliser ce moyen pour intĂ©grer l'Ăąme de NumĂ©ro 6 dans le corps du colonel sceptique quant Ă  l'existence d'une telle machine et ainsi le forcer Ă  se mettre Ă  la recherche de l'insaisissable Seltzman, tout en lui faisant subir au passage un petit lavage de cerveau qui lui fera oublier qu'il a Ă©tĂ© retenu au Village ! VoilĂ  comment les dirigeants s'assurent du silence des prisonniers qu'ils libĂšrent. L'expĂ©rience marche Ă  merveille mais nous voyons alors des flashbacks issus des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents pendant une minute et on a l'impression d'ĂȘtre devant un remplissage. Quelle est l'utilitĂ© de faire des flashes d'Ă©pisodes ? Certes, elle doit donner l'impression de confusion qui rĂšgne alors dans le cerveau de NumĂ©ro 6 voyant ses souvenirs dĂ©filer, mais la scĂšne reste inutile en elle-mĂȘme et un peu pesante. On attend donc impatiemment la suite tandis que NumĂ©ro 2 surveille l'expĂ©rience
 RĂ©veil du hĂ©ros Ă  Londres. PremiĂšre surprise il est fiancĂ© ! En effet, nous apprenons qu'il y a une femme dans sa vie Janet. NumĂ©ro 6 ne dĂ©teste donc pas les femmes comme on a pu le penser, mais seule une compte pour lui. On peut expliquer alors son comportement par un puritanisme assumĂ©. D'ailleurs, McGoohan Ă©tait trĂšs puritain et a sans doute donnĂ© un peu de lui-mĂȘme Ă  son personnage. Arrive alors le moment oĂč NumĂ©ro 6 se regarde dans le miroir et n'y voit que le reflet du colonel. Pas de paroles inutiles, juste le visage Ă©pouvantĂ© du hĂ©ros devant cette incroyable situation. Nous nous apercevons que NumĂ©ro 6 a un cĂŽtĂ© humain et fragile que nous ne soupçonnions pas jusque-lĂ . En cela, c'est mĂȘme le principal intĂ©rĂȘt de cet Ă©pisode. Cette fragilitĂ© est trĂšs bien rendue lors des deux scĂšnes avec Janet, les plus belles de l'Ă©pisode. Coup de sonnette, apparition de la belle Janet. La scĂšne qui s'ensuit est trĂšs Ă©mouvante. NumĂ©ro 6, complĂštement perdu, n'ose rien dire Ă  Janet et reste Ă©vasif lorsqu'elle l'interroge. Cet Ă©change, s'il est malheureusement prĂ©visible rien de surprenant dans cette scĂšne est cependant touchant. L'abattement et l'Ă©motion de NumĂ©ro 6 devant sa bien-aimĂ©e sans qu'il ne puisse rien dire est si convaincant qu'il attire la sympathie du spectateur le cĂŽtĂ© surhomme a disparu et il revient pour ainsi dire Ă  notre niveau ». Cette remise en place du hĂ©ros est bienvenue et est particuliĂšrement bien choisie. Janet, entre l'incomprĂ©hension et l'inquiĂ©tude, contribue elle aussi au malaise de la scĂšne. Ces rĂ©actions sont tout Ă  fait normales » mais rarement la normalitĂ© aura Ă©tĂ© aussi triste. D'ailleurs, lorsqu'elle va ensuite voir son pĂšre pour demander des nouvelles de son fiancĂ© et que ce dernier ne peut que lui dire qu'il ne sait rien, sa dĂ©tresse sonne si vĂ©ritablement qu'on ne peut s'empĂȘcher de la plaindre
 La deuxiĂšme scĂšne avec Janet, lors de sa soirĂ©e d'anniversaire, est tout aussi splendide de mĂ©lancolie. NumĂ©ro 6 se dĂ©voile peu Ă  peu Ă  elle et Ă©voque leurs souvenirs communs. Ce procĂ©dĂ© qui relĂšve du clichĂ© dans des situations pareilles dessert le scĂ©nario, mais le jeu tout en finesse des acteurs empĂȘche la scĂšne de sombrer dans la miĂšvrerie. Et la corde de l'Ă©motion vibre pour une des rares fois dans la sĂ©rie qui ne s'est jamais penchĂ©e auparavant sur ce terrain glissant. Janet troublĂ©e par ce qu'elle entend, le ton grave et amoureux de NumĂ©ro 6
 le couple illumine la scĂšne et le baiser passionnĂ© qui en dĂ©coule logiquement lorsque Janet reconnaĂźt enfin son bien-aimĂ© est le sommet Ă©motionnel de l'Ă©pisode. Il est dommage que les dialogues, un peu trop communs, ne suivent pas la portĂ©e de la scĂšne
 Pour rĂ©sumer, la banalitĂ© de ces scĂšnes est plus que compensĂ©e par l'interprĂ©tation des comĂ©diens et permet deux beaux moments de grĂące. La fragilitĂ© de NumĂ©ro 6 dans cet Ă©pisode est aussi mise en Ă©vidence lorsqu'il se heurte Ă  l'incomprĂ©hension de ses supĂ©rieurs. Encore une fois, le scĂ©nario pĂšche par son dĂ©roulement tĂ©lĂ©phonĂ© forcĂ© NumĂ©ro 6 parle de sujets, de son passĂ©, de ses collĂšgues pour convaincre qu'il est celui qu'il prĂ©tend. Certes la scĂšne ne manque pas d'effet et d'humour mais ne brille pas par son originalitĂ©. La sĂ©quence chez Sir Charles oĂč nous en apprenons un peu plus sur la vie privĂ©e de NumĂ©ro 6 qui ne se montre pas aussi coopĂ©ratif que NumĂ©ro 6 le souhaiterait, est plus en tension et est davantage intĂ©ressante. En tout cas, suffisante pour nous tenir en Ă©veil. La dispute entre les deux hommes est trĂšs bien menĂ©e et mise sur un jeu maĂźtrisĂ© plutĂŽt qu'un furieux dĂ©bordement, elle gagne ainsi en froideur et en malaise. La scĂšne oĂč NumĂ©ro 6 va chercher les fameuses diapositives, un rien bavarde, est le seul vrai point faible de l'Ă©pisode. Elle est nĂ©cessaire mais guĂšre passionnante. Heureusement la scĂšne qui suit, oĂč NumĂ©ro 6 dĂ©code les diapositives au moyen des lettres de Seltzman, nous met sur le qui-vive et rehausse le niveau. On retrouve l'agent secret qu'il Ă©tait et qu'il avait d'une certaine maniĂšre pastichĂ© dans Le marteau et l'enclume par ses faux codes, ses faux messages... Ici, on le voit Ă  l'Ɠuvre ! C'est pourquoi, en dĂ©pit de son idĂ©e fantasque, cet Ă©pisode s'inscrit dans le rĂ©el plus nettement que les autres, c'est une espĂšce de retour dans le monde prĂ©sent et non l'univers du Village qui est en fait une allĂ©gorie. Lorsque NumĂ©ro 6 retrouve Seltzman en Autriche d'aprĂšs les informations des diapositives, nous avons un Ă©cho direct de la dispute avec Sir Charles car Seltzman, mĂȘme s'il sait que la situation est possible, a du mal Ă  croire son interlocuteur. La tension est prĂ©sente car on redoute lĂ©gitimement un second Ă©chec de NumĂ©ro 6 emprisonnĂ© dans un corps qui n'est pas le sien. Heureusement, la nature nostalgique du professeur le sortira de ce mauvais pas. Jamais NumĂ©ro 6 n'a eu autant de difficultĂ©s Ă  rĂ©soudre ses problĂšmes et le piĂšge de NumĂ©ro 2 Ă©tait finalement bien ourdi car ses consĂ©quences pĂšsent lourd sur les Ă©paules du hĂ©ros. Sans doute un des plans les plus diaboliques et dont le mal qu'il produit se fait Ă  retardement, au fur et Ă  mesure des escapades de son prisonnier. Un Ă©pisode plus cruel qu'il n'y paraĂźt et dont la scĂšne entre ces deux paumĂ©s l'illustre bien. Le gazage est une seconde nature dans la sĂ©rie puisque, aprĂšs un combat acharnĂ© un Ɠil avisĂ© repĂ©rera les doublures mais le combat reste bien filmĂ© et Ă©nergique, le croque-mort qui avait suivi tout ça de loin, s'amĂšne et met tout le monde d'accord NumĂ©ro 6, le poursuivant et Seltzman en plein conflit en embarquant tout ce beau monde au Village aprĂšs les avoir amenĂ©s au pays de MorphĂ©e via un gaz soporifique ! On notera que c'est la deuxiĂšme fois que NumĂ©ro 6 se fait gazer ! La scĂšne finale de l'Ă©pisode est trĂšs rĂ©ussie arrivĂ©e du professeur et de NumĂ©ro 6 au Village devant un NumĂ©ro 2 dont la joie et le dĂ©tachement sont singuliĂšrement malvenus ici quand on pense Ă  tout ce qu'il a fait subir au prisonnier ! Mais le cynisme est un point commun chez tous les NumĂ©ro 2, qui est la preuve de leur esprit diabolique. Le professeur refuse d'abord de se soumettre Ă  l'expĂ©rience mais un seul plan de camĂ©ra sur l'air abattu de NumĂ©ro 6, sans fioritures ou ornements inutiles, le fait changer d'avis. L'Ă©pisode tire bel et bien sa force de son Ă©conomie de moyens. Le retour des cerveaux est dĂ©sormais possible et va ĂȘtre activĂ© par le professeur, ce qui marque la fin de l'Ă©pisode, lorsque survient le twist final absolument renversant ! Une des chutes les plus surprenantes de la sĂ©rie et une de ses plus rĂ©ussies ! Bien qu'elle soit assez dramatique, c'est presque de l'humour noir tellement la situation serait comique si elle n'Ă©tait pas aussi grave. Seule la fin de Musique douce sera aussi audacieuse la fin du DĂ©nouement Ă©tant hors concours. Bref, une fin Ă©tincelante, encore plus rĂ©ussie que celle qu'avait concoctĂ© le scĂ©nariste pour Le carillon de Big Ben et qui termine un Ă©pisode certes moyen mais agrĂ©able Ă  regarder. Le scĂ©nario de Vincent Tilsley, on l'aura compris, est linĂ©aire et dĂ©nuĂ© d'originalitĂ© une fois la surprise initiale passĂ©e. Mais il Ă©vite l'ennui parfois Ă  grand-peine en Ă©crivant des scĂšnes fluides, en maintenant un certain suspense, et en nous faisant contempler la face fragile de l'homme de fer qu'est NumĂ©ro 6. Vu les circonstances qui l'ont forcĂ© Ă  Ă©crire ce scĂ©nario, on peut estimer qu'il s'en tire honorablement tout en nous gratifiant d'une chute plaisamment inattendue. Un Ă©pisode mineur mais pas le pire, loin de lĂ  ! On peut aussi voir l'histoire au second degrĂ© dans un thĂšme analogue Ă  Double personnalitĂ©, l'Ă©pisode traite de la dĂ©possession de soi, encore une mĂ©thode que la sociĂ©tĂ© utilise pour nier l'individu. La rĂ©alisation de Pat Jackson est de bonne facture et suit l'Ă©pisode mais la camĂ©ra ne se meut pas souvent, empĂȘchant l'Ă©pisode de suivre un cours rapide qui compenserait le scĂ©nario modĂ©rĂ© en action. On voit que, comme Tilsley, le rĂ©alisateur ne semble pas Ă  l'aise avec une telle histoire, se bornant juste Ă  filmer l'Ă©pisode. Mais il trouve l'inspiration dans les moments clefs les plans lors de la danse de NumĂ©ro 6 et Janet, le rĂ©veil de NumĂ©ro 6, la bagarre dans l'escalier et le rĂ©sultat est une mise en scĂšne soignĂ©e mais sans plus. Alors pourquoi cet Ă©pisode marche-t-il ? Tout simplement grĂące aux acteurs qui transcendent les limites du scĂ©nario et de la mise en scĂšne pour en faire un agrĂ©able divertissement ; applaudissements Ă  Nigel Stock qui doit accomplir le pari impossible faire oublier McGoohan pendant un Ă©pisode ! Il n'y parvient Ă©videmment pas totalement car il ne peut l'Ă©galer en charisme dans cet Ă©pisode, il manque bien entendu. Mais le fait qu'il doive camper un NumĂ©ro 6 diffĂ©rent de celui que nous connaissons joue en sa faveur et il rĂ©ussit une Ă©tonnante composition d'homme Ă©garĂ© et blessĂ© grĂące Ă  ses dons naturels de comĂ©dien. Brillant ! Zena Walker hĂ©rite d'un des rĂŽles fĂ©minins les plus sensibles de la sĂ©rie avec Virginia Maskell dans L'arrivĂ©e et surtout ValĂ©rie French dans Musique douce et s'en tire admirablement. C'est elle qui humanise NumĂ©ro 6, et comment ne le ferait-elle pas ? Sa dignitĂ©, sa sincĂ©ritĂ©, sa dĂ©termination font d'elle l'alter ego de NumĂ©ro 6. Un beau rĂŽle pour la comĂ©dienne qui, malgrĂ© son peu de temps de prĂ©sence, parvient Ă  laisser son empreinte sur la sĂ©rie. C'est grĂące Ă  elle et Ă  Nigel Stock que leurs scĂšnes communes Ă©vitent la dĂ©goulinade souvent pesante de ces scĂšnes. Belle leçon d'interprĂ©tation ! Clifford Evans est dans la lignĂ©e du premier NumĂ©ro 2 jouĂ© par Guy Doleman son cĂŽtĂ© so british la tasse de thĂ© Ă  la main ! est exquis. Le problĂšme est qu'il n'a guĂšre l'occasion d'exister et qu'il reste dans l'anecdotique pas de scĂšne vraiment marquante, ce qui est bien dommage. DĂ©cidĂ©ment, les NumĂ©ros 2 en ce moment ne sont pas en forme ! Mais le comĂ©dien joue juste et sous son apparente amabilitĂ© se cache un esprit pervers et rusĂ©. Un NumĂ©ro 2 loin d'ĂȘtre inoubliable mais dans la norme. Les seconds rĂŽles sont plutĂŽt bien John Wentworth incarne trĂšs bien l'aristocrate assez dur dans son entourage et Hugo Schuster en Seltzman est convaincant en professeur comme horrifiĂ© de l'invention Ă  laquelle il a donnĂ© le jour. Et puis n'oublions pas Patrick McGoohan qui nous fait le plaisir d'apparaĂźtre au dĂ©but et Ă  la fin de l'Ă©pisode. Signe qu'il est toujours lĂ , toujours prĂȘt Ă  nous enchanter pour d'autres Ă©pisodes ! La musique est pour une fois trĂšs mĂ©lancolique on retiendra le doux chant de hautbois, thĂšme d'amour noble et timide ou la valse des violons qui nous transporte dans une ambiance nostalgique, comme pour se remĂ©morer les bons instants hĂ©las dĂ©jĂ  passĂ©s et derriĂšre nous. Par contre, lorsque NumĂ©ro 6/Le Colonel traverse la France, on entend un joyeux air d'accordĂ©on ! Et en Autriche, une ravissante tyrolienne ! Un vĂ©ritable galop dans les clichĂ©s ! Mais qu'on excusera car la musique n'est que passagĂšre ici. Avis de Denis Chauvet Sans intĂ©rĂȘt. Patrick McGoohan avait besoin de temps pour tourner un film, et il n’apparait qu’au commencement et Ă  la fin de cette aventure, qui marque le dĂ©but de la fin la scĂšne finale est la seule que l’acteur tourna pour cet Ă©pisode. Pour ĂȘtre honnĂȘte, je pense n’avoir jamais vu en entier cet Ă©pisode et il n’a pas dĂ» ĂȘtre diffusĂ© trĂšs souvent tant il ne reprĂ©sente pas la sĂ©rie. Il y a dĂ©jĂ  cette sĂ©quence prĂ©-gĂ©nĂ©rique inhabituelle puis l’absence de dialogue numĂ©ro 2/6 post-gĂ©nĂ©rique. L’histoire de transmissions d’esprits n’a rien Ă  voir avec Qui suis-je ??? des Avengers, car il n’y a pas d’humour et l’intrigue est creuse. En plus de cela, on repĂšre facilement des erreurs de montage et de doublures trĂšs frĂ©quemment c’est Patrick McGoohan qui conduit la Lotus dans certains plans de Londres par exemple. Il y a quelques images de Portmeirion d’hĂ©licoptĂšre des inserts, d’autres scĂšnes sont reprises d’épisodes pour le flashback ou certains passages la soirĂ©e/ and C., N°6 marchant dans son logement/Once Upon a Time. Plus fort Ă  l’arrivĂ©e du Colonel en taxi, on voit mĂȘme McGoohan Ă  l’arriĂšre ! Un Ă©pisode fait en dĂ©pit du bon sens. Infos supplĂ©mentaires Aka Face Unknown Nouvelle tĂȘte Bonus DVD L'histoire de transfert de cerveaux n'est pas nouvelle elle avait dĂ©jĂ  donnĂ© lieu Ă  un Ă©pisode de Chapeau MelonQui suis-je ???, saison 5. Mais si ce dernier Ă©pisode versait dans la comĂ©die, l'Ă©pisode du Prisonnier est bien plus sĂ©rieux et se rapproche davantage de Jeu Ă  trois mains saison 7 de la mĂȘme sĂ©rie, version sĂ©rieuse et plutĂŽt manquĂ©e de Qui suis-je ??? bien qu'il soit davantage rĂ©ussi. Si le titre en VO peut ĂȘtre compris comme une rĂ©fĂ©rence au NumĂ©ro 6/Colonel de se faire reconnaĂźtre de Janet, le titre en VF est, lui, incomprĂ©hensible ! Il n'y a pas d'impossible pardon » dans l'Ă©pisode ! Cet Ă©pisode se dĂ©roule sans Patrick McGoohan prĂ©sent seulement au tout dĂ©but et dans les derniĂšres secondes. En effet, sans doute dĂ©sireux de prendre un peu de distance avec cet sĂ©rie qui commençait Ă  l'oppresser, il avait acceptĂ© de jouer un des rĂŽles principaux David Jones, du MI6 du film de John Sturges et d'Alistair McLean Destination Zebra, Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale car tout le monde connaissait son dĂ©vouement absolu Ă  la sĂ©rie. On demanda donc Ă  Vincent Tilsley d'Ă©crire une histoire sans McGoohan et donc sans Portmeirion ! Ce fut un dĂ©sagrĂ©able travail pour le scĂ©nariste car il devait occulter deux fondamentaux de la sĂ©rie l'acteur et le Village, bases du Prisonnier. Il imagina donc cette histoire de transferts de cerveaux qu'il Ă©crivit sans passion. McGoohan, Ă  son retour, critiqua le premier montage qui comprenait en outre des scĂšnes plus longues avec NumĂ©ro 2 et fit retravailler scĂ©nario toutes les scĂšnes furent retouchĂ©es bien que l'histoire demeurait intacte et montage. Tilsley a souvent pensĂ© que l'Ă©quipe Ă©tait partie d'un scĂ©nario moyen » pour arriver Ă  un scĂ©nario mauvais ». Depuis, il pense maintenant que le rĂ©sultat est Ă©galement moyen » et non mauvais ». Le titre fut Ă©galement changĂ©. Bonus DVD Eric Boyd Perkins, un des Ă©diteurs de la sĂ©rie, avoue ne pas avoir aimĂ© l'interprĂ©tation de Nigel Stock qu'il ne trouvait pas assez convaincant en dĂ©pit du fait qu'il soit un remarquable acteur. Bonus DVD La voix de NumĂ©ro 2 en VF est celle de Jean Berger, doubleur de Patrick Macnee dans Chapeau Melon ! Difficile en effet de ne pas reconnaĂźtre la voix de Steed ! Les flashbacks du dĂ©but sont issus des Ă©pisodes L'arrivĂ©e et LibertĂ© pour tous. C'est la seule fois que la sĂ©rie utilisera ce procĂ©dĂ© si l'on excepte le rĂ©sumĂ© en images d'Il Ă©tait une fois au dĂ©but du DĂ©nouement Cet Ă©pisode trĂšs particulier a un dĂ©but qui ne l'est pas moins il commence par une scĂšne d'introduction avant que le gĂ©nĂ©rique dĂ©marre ! Et la musique qui, d'ordinaire, accompagne le rĂ©veil de NumĂ©ro 6 dans le Village aprĂšs le gĂ©nĂ©rique est remplacĂ©e par un doux thĂšme de hautbois dĂ©jĂ  entendu dans la scĂšne d'introduction. Enfin, le dialogue NumĂ©ro 2/NumĂ©ro 6 avec son accompagnement d'images de L'arrivĂ©e est aussi supprimĂ© et on a Ă  la place une vue panoramique du Village qui se rapproche nous suivons le point de vue de l'hĂ©licoptĂšre qui le survole. Toutefois Musique douce ira encore plus loin en supprimant carrĂ©ment le gĂ©nĂ©rique ! Le dĂ©nouement, lui, aura d'abord trois minutes de flashbacks avant de faire Ă©galement une vue panoramique mouvante du Village en guise de gĂ©nĂ©rique et de dialogue NumĂ©ro 2/NumĂ©ro 6 aussi supprimĂ©s. Unique Ă©pisode oĂč Patrick McGoohan est quasiment absent. Cela fait un an, dans cet Ă©pisode, que NumĂ©ro 6 est retenu captif dans Le Village. Cet Ă©pisode permet d'en savoir beaucoup sur NumĂ©ro 6, notamment sa vie privĂ©e. Ainsi, malgrĂ© son apparente aversion pour les femmes, il est fiancĂ© Ă  Janet Portland, fille d'un de ses supĂ©rieurs, Sir Charles Portland. Ils se sont rencontrĂ©s lors d'une rĂ©ception Ă  KitzbĂŒhel en Autriche et sont tombĂ©s amoureux l'un de l'autre en dansant une valse. Il demanda la main de Janet Ă  son chef alors que ce dernier taillait des roses sa passion. Bien que cette nouvelle n'aurait pas dĂ» ĂȘtre une surprise puisque Janet et lui semblaient se connaĂźtre depuis longtemps, il en laissa tomber son sĂ©cateur ! Le lendemain, ils dĂ©jeunĂšrent ensemble avec au menu du civet de liĂšvre ! Ce n'est pas un mariage de raison car NumĂ©ro 6 et Janet semblent trĂšs amoureux l'un de l'autre ! Le coffre-fort de l'appartement de NumĂ©ro 6 oĂč il cache son argent se trouve derriĂšre le tĂ©lĂ©viseur ! L'inscription sur la photo de Janet est With all my love, Janet. [Avec tout mon amour, Janet.] Le nom de code de NumĂ©ro 6 est ZM-73 celui de Sir Charles est PR-12, il a pour noms d'emprunt Duval en France et Schmit en Allemagne. Cela tend Ă  suggĂ©rer que NumĂ©ro 6 sait correctement parler le français et l'allemand. On note, de maniĂšre plus anecdotique, qu'il a une Ă©criture penchĂ©e, presque en pattes de mouche. PremiĂšre et derniĂšre fois que NumĂ©ro 6 embrasse une femme sa fiancĂ©e mais c'est Stock et non McGoohan qui, Ă©videmment, donne le baiser. D'ailleurs, il ne faut pas oublier que le puritanisme de McGoohan l'empĂȘchait de s'adonner mĂȘme Ă  des baisers de cinĂ©ma ! Il avait dĂ©jĂ  refusĂ© d'embrasser Nadia Gray dans Le carillon de Big Ben malgrĂ© l'insistance de Vincent Tilsley ! Quand NumĂ©ro 6/Le Colonel se parle Ă  lui-mĂȘme rĂ©veil dans la maison, scĂšne aprĂšs la rĂ©vĂ©lation des diapositives, la voix off est celle de McGoohan et non celle de Stock. La VF respecte d'ailleurs ce dĂ©tail. Lorsque NumĂ©ro 6/Le Colonel se rend dans son ancien lieu de travail, au volant de sa Lotus Seven, on entend Ă©videmment le thĂšme du gĂ©nĂ©rique ! On notera lorsqu'on voit le Village en plongĂ©e, au tout dĂ©but, la prĂ©sence d'enfants !!! Ce n'est pas un accident car, comme le montrera La mort en marche, il y a bel et bien des enfants dans le Village sans que l'on sache quels rĂŽles ils jouent. Seltzman habitait en Écosse au 20, Portmeirion Road. Il s'agit d'un clin d'Ɠil au village de Portmeirion, dĂ©cor naturel de la sĂ©rie ! L'homme qui suit NumĂ©ro 6/Le Colonel s'appelle Potter. Peut-ĂȘtre une rĂ©fĂ©rence au comparse occasionnel de John Drake, hĂ©ros de la sĂ©rie Destination Danger, interprĂ©tĂ© par McGoohan avant qu'il se consacre au Prisonnier. Cependant, le vrai Potter Christopher Benjamin apparaĂźtra dans La mort en marche. L'autre homme celui du NumĂ©ro 2 qui les suit et qui finit par les endormir avec un gaz soporifique n'est autre bien entendu que le croque-mort » qui Ă©tourdit NumĂ©ro 6 dans son appartement comme on le voit dans le gĂ©nĂ©rique, avant de l'emmener au Village. La salle de fĂȘte oĂč a lieu la soirĂ©e d'anniversaire de Janet est la mĂȘme salle oĂč a lieu la rĂ©ception de Mme Engadine dans A. B. et C. ! Le quatriĂšme Ă©pisode du remake de la sĂ©rie a pour titre Darling Cher Amour. Mais les deux Ă©pisodes n'ont rien Ă  voir l'un avec l' Nigel Stock 1919-1986 est surtout connu pour avoir interprĂ©tĂ© Ă  29 reprises le rĂŽle du aux cĂŽtĂ©s de Peter Cushing dans la sĂ©rie Sherlock Holmes entre 1964 et 1968. Ce brillant comĂ©dien fit son apprentissage Ă  la Royal Academy of Dramatic Art oĂč il obtient un prix. Il commence sa carriĂšre au théùtre il ne quittera jamais la scĂšne qu'il interrompt pendant la guerre oĂč il se distingue en atteignant le grade de Major. AprĂšs cette interruption, il commencera une fructueuse carriĂšre Ă  la tĂ©lĂ©vision, dans des tĂ©lĂ©films populaires en leurs temps, ou jouant des seconds rĂŽles importants dans les sĂ©ries les plus prestigieuses Le Saint, Destination Danger, Adam Adamant Lives ! , trois Ă©pisodes, professeur Hayter
 et mĂȘme dans un Ă©pisode de Police Surgeon, sĂ©rie prĂ©dĂ©cesseure des Avengers ! Il a aussi tentĂ© sa chance au cinĂ©ma avec succĂšs Week-end Ă  Zuydcoote, La Grande Évasion, Le Miroir se brisa, Le Lion en hiver
 Il a jouĂ© dans deux Ă©pisodes de Chapeau Melon Concerto saison 3 oĂč il jouait l'irrĂ©sistible Zalenko et L'Ă©conome et le sens de l'histoire saison 4 dans le rĂŽle du professeur Walker 1934-2003 aprĂšs ses Ă©tudes Ă  la Royal Academy
 a eu une considĂ©rable carriĂšre théùtrale un prestigieux Tony Award en 1968 pour une piĂšce de Peter Nichols. Mais elle s'est aussi beaucoup tournĂ© vers la tĂ©lĂ©vision, jouant les rĂŽles rĂ©currents de Susan Lampton dans la populaire sĂ©rie Man at the Top ou celui de Christine Barlow dans l'adaptation de La Citadelle, roman de l'un des plus grands Ă©crivains Ă©cossais et de Victoria dans la sĂ©rie Albert and Victoria ; trois rĂŽles qui lui valurent une certaine notoriĂ©tĂ©. Elle a parallĂšlement jouĂ© dans plusieurs tĂ©lĂ©films et sĂ©ries Ă  Evans 1912-1985, aprĂšs ĂȘtre passĂ© par la
Royal Academy
 encore un ! commence sa carriĂšre au théùtre dans Le Songe d'une Nuit d'Ă©tĂ© en 1934 et joue dans beaucoup de films anglais dĂšs les annĂ©es 30. Pour les Studios de la Hammer, il incarne ses deux rĂŽles les plus marquants dans La Nuit du Loup-Garou 1961 et Le Baiser du Vampire 1963. AprĂšs plus de trente ans de carriĂšre au cinĂ©ma, il se tourne vers la tĂ©lĂ©vision avec le rĂŽle rĂ©current de Caswell Bligh dans la sĂ©rie The Power Game 34 Ă©pisodes mais aussi dans les sĂ©ries Les Champions, Le Saint, Randall and Hopkirk Deceased, Codename 13 Ă©pisodes, Sir Dalzell, Jason King
 mais sa carriĂšre finit par dĂ©cliner dans les annĂ©es 80. Il a jouĂ© dans trois Ă©pisodes de Chapeau Melon Meurtre par tĂ©lĂ©phone saison 4, La porte de la mort saison 5, George et Fred saison 6.John Wentworth 1908-2006 a fait entiĂšrement sa carriĂšre Ă  la tĂ©lĂ©vision entre 1960 et 1980. Il est connu en Angleterre pour avoir jouĂ© l'avocat Castleton 32 Ă©pisodes dans la sĂ©rie The Main Chance mais a aussi jouĂ© dans Le Saint, Sergent Cork, Crossroads, Z-Cars
 ainsi que dans une adaptation de Germinal quatre Ă©pisodes, Il a jouĂ© dans deux Ă©pisodes de Chapeau Melon Six mains sur la table saison 2 et Les aigles saison 4.Hugo Schuster 1908-1992 a peu tournĂ© devant les Ă©crans, son rĂŽle dans cet Ă©pisode est d'ailleurs son dernier rĂ©fĂ©rencĂ©. Il a fait une brĂšve apparition en serveur non crĂ©ditĂ© dans Le TroisiĂšme Homme 1949 de Carol Reed et un petit rĂŽle dans Quand les aigles attaquent 1966 mais il ne semble pas avoir vraiment fait carriĂšre. SĂ©quence culte Un nouvel homme Retour Ă  l'index 14. MUSIQUE DOUCE LIVING IN HARMONY RĂ©sumĂ© NumĂ©ro 6 revient un siĂšcle en arriĂšre et se retrouve dans la peau d'un cow-boy en plein Far-West inhospitalier ! Il vient de dĂ©missionner de son poste de shĂ©rif et quitte la ville dont il avait la responsabilitĂ©. Mais il est capturĂ© et amenĂ© de force Ă  Harmony, ville dont il est impossible de s'Ă©chapper, dirigĂ©e par un juge cruel et corrompu. Ce dernier voudrait l'enrĂŽler comme shĂ©rif et connaĂźtre la raison de sa dĂ©mission. Mais son prisonnier refuse car il ne veut pas travailler pour un tel personnage. Le juge va alors tout faire pour le contraindre Ă  travailler pour lui. Deux autres personnages la fille du saloon et un garçon muet mais terriblement inquiĂ©tant et dangereux, de surcroĂźt amoureux de la belle, complĂštent le tableau. Mais tout ce que vit NumĂ©ro 6 est-il rĂ©el ? Comment le Village est-il devenu cette ville sans foi ni loi de Far-West ?Critique de ClĂ©ment Diaz Musique douce renoue avec la tradition du western. Ce genre, qui avait connu son apogĂ©e grĂące aux films de John Ford notamment dans les annĂ©es 40 et 50, suivi d'un lent dĂ©clin, renaĂźt grĂące au savoir-faire de Sergio Leone qui vient alors de rĂ©aliser sa fameuse Trilogie du Dollar. Le dernier volet, Le Bon, la Brute et le Truand, est sorti l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Donc, nous sommes en pleine renaissance de ce genre particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© par McGoohan. Un Ă©pisode de cette nature ne pouvait que le combler ! De surcroĂźt, le scĂ©nario de l'ingĂ©nieux Ian Rakoff se rĂ©vĂšle trĂšs noir et trĂšs dur, anticipant presque les annĂ©es 70 et le western crĂ©pusculaire » si cher Ă  Peckinpah et Ă  Eastwood entre autres oĂč les histoires sont souvent sombres. De plus, NumĂ©ro 6, jamais nommĂ©, ressemble par certains points la froideur, l'ambivalence, l'adresse au pistolet
 aux personnages d'Eastwood ou Ă  l'homme sans nom de Charles Bronson tout en conservant une droiture, une grandeur d'Ăąme et une loyautĂ© qui en font l'hĂ©ritier des hĂ©ros sans reproche des annĂ©es 40 et 50. Une synthĂšse de deux Ă©poques en quelque sorte, atout trĂšs bien utilisĂ© par Rakoff. Contrastant avec son titre Vivre en harmonie, cet Ă©pisode est le plus noir de toute la sĂ©rie Le dĂ©nouement Ă©tant ambigu et Ă  part, d'une force percutante, surprenant par sa fin terriblement cruelle et implacable, bien davantage que les chutes du Retour ou de LibertĂ© pour tous. DĂšs l'introduction, nous sommes plongĂ©s dans l'ambiance pas de gĂ©nĂ©rique, pas de dialogue NumĂ©ro 2/NumĂ©ro 6. Nous sommes dĂ©jĂ  dans les contrĂ©es sauvages de l'Ouest. NumĂ©ro 6, en costume de cow-boy, rend son insigne de shĂ©rif Ă  son supĂ©rieur, ainsi que son rĂ©volver, puis part ! Un remake de sa dĂ©mission en somme ! L'absence d'explications, nĂ©cessaire mais faisant toujours son effet, ne lasse pas de nous questionner comment NumĂ©ro 6 a-t-il pu se retrouver au Far West ? Pas de Village, pas de NumĂ©ro 2, pas de camĂ©ras
 juste le paysage et lui ! De plus, nous venons d'assister Ă  une scĂšne de dĂ©mission qui nous est familiĂšre. Tout cela est-il rĂ©el ? Nous sommes perplexes dĂšs les premiĂšres secondes. La tension est immĂ©diatement installĂ©e car nous avons l'impression d'ĂȘtre dans une autre rĂ©alitĂ©, privĂ©s de notre repĂšre principal qu'est Le Village. VoilĂ  pourquoi cet Ă©pisode paraĂźt d'abord si dĂ©concertant. Paf ! NumĂ©ro 6 est arrĂȘtĂ© par un groupe d'individus Ă  l'air louche. S'ensuit une bagarre vigoureuse pendant que le titre Living in Harmony s'affiche sur l'Ă©cran !!! L'ironie dans toute sa magnificence ! Le titre est Ă  l'opposĂ© de ce que nous voyons sur les images avec NumĂ©ro 6 qui reçoit une belle correction ! Il est traĂźnĂ© de force dans une petite ville appelĂ©e
 Harmony ! Ville qui, nous allons le voir, mĂ©rite trĂšs mal son nom. Le prisonnier pousse la porte du saloon Ă©quivalent de la place publique ou repaire du NumĂ©ro 2 ?, l'ambiance est enfumĂ©e, les habituĂ©s sont accoudĂ©s au bar, il y a une trĂšs jolie femme, on joue aux cartes
 tous les dĂ©tails sont respectĂ©s ! La charmante Kathy est vraiment sĂ©duisante mais, comme d'habitude, NumĂ©ro 6 reste froid envers les jolies femmes ! Suit un brillant dialogue Ă  bĂątons rompus entre le Juge, chef de la ville, responsable de sa capture, et notre hĂ©ros. Mentionnons en passant que NumĂ©ro 6 s'attire l'inimitiĂ© du Kid – un gars pas net, muet, semblant constamment ivre, mais inquiĂ©tant et trĂšs bon tireur – aprĂšs lui avoir envoyĂ© un coup de poing ! Il faut dire que le Kid venait de fusiller », par bravade, son verre de whisky ! Évidemment, on l'aura compris la capture de NumĂ©ro 6 est la mĂ©taphore de son gazage et son rĂ©veil Ă  Harmony correspond Ă  son rĂ©veil dans le Village. En effet, comme nous allons le voir, mĂȘme si nous nous en doutons, Harmony correspond au Village ! Ville qui se veut paisible et merveilleuse et qui est en rĂ©alitĂ© tout le contraire ! La conversation avec le Juge rappelle celle entre NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 2 dans Le carillon de Big Ben par sa force et son ton acerbe. Surtout quand le Juge dit qu'Harmony est une ville agrĂ©able, Ă©cho direct Ă  la citation de NumĂ©ro 2 Le Village est un endroit merveilleux. Et bien entendu, NumĂ©ro 6 ne veut pas travailler pour le Juge NumĂ©ro 2 donc et refuse de dire les raisons de sa dĂ©mission ! Encore un parallĂšle Ă  relever le Juge sait tout de son prisonnier et c'est pour ça qu'il l'a amenĂ© ! Évocation bien sĂ»r de la premiĂšre scĂšne chez NumĂ©ro 2 de L'arrivĂ©e. Nous sommes donc dans une fiction car on se dit que ça ne peut pas ĂȘtre rĂ©el, il y a forcĂ©ment une explication Ă  l'absence du Village ! oĂč la rĂ©alitĂ© est pourtant bien prĂ©sente car nous venons de suivre les diffĂ©rentes Ă©tapes qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la venue de NumĂ©ro 6 dans le Village transposĂ©es au Far-West ! Quelle est la diffĂ©rence entre le rĂ©el et l'imaginaire ? Toute la force de l'Ă©pisode rĂ©side dans cette ambiguĂŻtĂ© qui ne cessera que dans les derniĂšres minutes. À partir de lĂ  le Juge, accompagnĂ© par le Kid, va rendre la vie infernale Ă  NumĂ©ro 6 et tout faire pour le contraindre Ă  reprendre son Ă©toile de shĂ©rif et son colt ce qui Ă©quivaudrait Ă  une capitulation. Son plan, procĂ©dant par petits Ă -coups, est trĂšs simple mais terriblement efficace. Sa tentative pour briser NumĂ©ro 6 est une des idĂ©es les plus ingĂ©nieuses de la sĂ©rie. PremiĂšrement, il utilise la peur, il veut effrayer NumĂ©ro 6 via les habitants de la ville, les Villageois » en somme, qui ont Ă©tĂ© conditionnĂ©s comme les Villageois, ils ont appris Ă  aimer leur ville et n'acceptent pas qu'on l'insulte – ce que fait NumĂ©ro 6 qui, comme c'est Ă©trange !, ne semble guĂšre apprĂ©cier cette bourgade ! Le rĂ©sultat aboutit Ă  une des scĂšnes les plus dures de la sĂ©rie, dĂ©montrant la fĂ©rocitĂ© du Juge. Le thĂšme de la foule cherchant un bouc Ă©missaire, quelqu'un Ă  massacrer, n'est pas rare il n'est pas sans rappeler le poignant Furie 1936 de Fritz Lang et la violence aveugle de la foule voulant tuer un homme peu importe qu'il soit innocent ou pas. Cette scĂšne est un Ă©cho Ă  J'ai changĂ© d'avis oĂč les bourreaux sont davantage les Villageois que les dirigeants du Village. DeuxiĂšmement, le Juge utilise la force il contraint NumĂ©ro 6 Ă  rester dans la ville en empĂȘchant toute tentative d'Ă©vasion d'Harmony. NumĂ©ro 6 en fait l'amĂšre expĂ©rience quand il essaye de s'Ă©chapper TroisiĂšmement, il utilise le chantage NumĂ©ro 6 n'a rien Ă  se reprocher de s'ĂȘtre Ă©vadĂ© puisqu'il n'Ă©tait pas condamnĂ©. En revanche, Kathy est inculpĂ©e et condamnĂ©e pour avoir voulu le libĂ©rer, elle est donc emprisonnĂ©e
 sous la surveillance du Kid plus libidineux et saoul que jamais ! Ces trois attaques finissent par payer et NumĂ©ro 6 doit cĂ©der et accepter le marchĂ© du Juge en devenant shĂ©rif de la ville
 il refuse cependant de porter une arme ! Absurde sans doute mais il ne veut pas donner entiĂšrement satisfaction Ă  cette crapule. Deux points attirent notre attention. NumĂ©ro 6 aurait bien pu ne pas cĂ©der mais il a cependant une grandeur d'Ăąme qu'on avait dĂ©jĂ  remarquĂ©e dans Le carillon de Big Ben pour Kathy, il feint de coopĂ©rer et laisse ses idĂ©aux » de cĂŽtĂ© en collaborant » tout en conservant son intĂ©gritĂ©. MalgrĂ© ses airs dĂ©terminĂ©s et froids, il n'est pas insensible et accepte ce chantage. Ensuite, nous voyons que nous avons affaire Ă  un adversaire d'une grande intelligence. Il joue sur les points faibles de NumĂ©ro 6 pour le plier et il est patient bien qu'il soit agacĂ© que NumĂ©ro 6 refuse de porter un colt, il prĂ©fĂšre savourer sa premiĂšre victoire au lieu d'insister. Un adversaire Ă  la hauteur de NumĂ©ro 6 sans nul doute ! Mais le Juge veut absolument vaincre NumĂ©ro 6 et continue sa lutte Ă  distance il utilise cette fois l'Ă©preuve physique NumĂ©ro 6 est provoquĂ© par des hommes du Juge et il doit batailler Ă  mains nues Ă  un contre trois ! Le rĂ©sultat est une bagarre homĂ©rique, la meilleure de toute la sĂ©rie incontestablement elle est d'une durĂ©e plutĂŽt longue, pas moins de trois minutes avec quatre protagonistes et un festival de coups ! L'Ă©pisode est dĂ©cidĂ©ment d'une violence peu commune ! Mais NumĂ©ro 6 tient bon et continue Ă  ne pas porter d'arme. Le Juge passe Ă  la vitesse supĂ©rieure et provoque indirectement la mort de deux hommes. NumĂ©ro 6 est face Ă  un dilemme pĂ©nible ou il prend son arme pour faire cesser le massacre ou il persiste et doit se considĂ©rer comme un lĂąche. Il choisit la seconde option, voulant Ă  tout prix ne pas satisfaire le Juge. Choix surprenant mais qui montre bien sa volontĂ© de rester maĂźtre de lui-mĂȘme Ă  dĂ©faut d'ĂȘtre moralement dĂ©fendable. NumĂ©ro 6, Ă  la limite du point de rupture, veut s'Ă©chapper avant de recourir Ă  la violence. Mais le Juge fait encore monter la tension il va avertir le Kid que NumĂ©ro 6 et Kathy passent pas mal de temps ensemble et en effet, il est visible qu'il ne la laisse pas indiffĂ©rente
 et comme on le sait, le Kid est maladivement jaloux. Justement, parlons un peu plus du Kid. Ce garçon muet, pochard, provocateur et Ă  gueule d'ange est un des personnages les plus inquiĂ©tants de la sĂ©rie. Tout est dans ses regards, ses maniĂšres. Il dĂ©sire ardemment la fille du saloon et n'aime pas qu'on marche sur ses plates-bandes ! Il est aussi rancunier et ce mĂ©lange explosif en fait un parfait homme de main pour le Juge qui se formalise rarement de ses excĂšs. Que ce soit lors de la scĂšne avec NumĂ©ro 6 emprisonnĂ© oĂč il tente de lui faire peur avec son colt ou quand Kathy vient le distraire pour s'emparer des clĂ©s de la prison, il est toujours aussi angoissant quand il tourne autour d'elle, la dĂ©vorant du regard, puis l'embrassant soudain Ă  pleine bouche avant de vider son verre puis sombrer presque ivre mort dans le sommeil
 on se dit que ce garçon a un grain et qu'il vaut mieux ne pas trop s'approcher de lui ! Cette impression se confirme lorsque la violence qui couve dans son cƓur explose Ă  deux reprises quand il provoque NumĂ©ro 6 en duel en tirant sur lui, puis en abattant froidement l'homme qui s'Ă©tait approchĂ© un peu trop de Kathy. LĂ , son ombre commence Ă  envahir tout l'Ă©pisode jusqu'Ă  ce que le bouchon saute lors d'une scĂšne terriblement glaçante le Kid, plus fou que jamais, se rapproche dangereusement de Kathy, seule dans le saloon fermĂ©. La terreur de Kathy et le visage dĂ©ment du Kid font monter la tension durant toute la scĂšne
 Une des scĂšnes les plus Ă©prouvantes de la sĂ©rie ! Cette scĂšne est la goutte d'eau qui fait dĂ©border le vase NumĂ©ro 6, la mort dans l'Ăąme, ne peut plus rester inactif et doit saisir son colt pour arrĂȘter la cascade de la violence. Son air dur et amer en dit long sur le sacrifice qu'il doit consentir. Il doit maintenant se battre en duel contre le Kid. Évidemment, un western sans duel n'est pas un western ! Mais on n'en reste pas lĂ  ! NumĂ©ro 6 doit Ă©galement se battre contre les hommes du Juge car il persiste Ă  ne pas jouer son jeu et Ă  continuer de vouloir s'Ă©chapper. S'ensuit alors une fusillade gĂ©nĂ©rale qui se conclura par une chute dĂ©concertante dans laquelle toutes les illusions tomberont les unes aprĂšs les autres ! Une chute difficilement prĂ©visible qui remet en question tout ce que nous venons de voir ! Et lorsque NumĂ©ro 6 s'aperçoit de la vaste conspiration dont il a Ă©tĂ© la dupe, nous ne pouvons qu'ĂȘtre admiratifs devant ce plan gĂ©nialement diabolique dont l'auteur n'est d'ailleurs pas celui que l'on pourrait croire ! Tout semble dit alors, les principaux protagonistes ont jouĂ© leur rĂŽle et l'on pourrait rester sur cette fin malaisĂ©e. Mais cette expĂ©rience a demandĂ© trop d'investissement de la part des personnages et on voit avec horreur que l'un d'eux bascule dans la schizophrĂ©nie meurtriĂšre, provoquant une deuxiĂšme et derniĂšre chute finale, sous les yeux impuissants de NumĂ©ro 6 et de son adversaire, d'une noirceur tragique totalement inattendue ! On pourrait critiquer cette fin comme surenchĂ©rissant dans le pathos et peut-ĂȘtre un rien bizarre, mais elle n'en reste pas moins saisissante et conclut l'Ă©pisode sinistrement. Vraiment, une fin trĂšs cruelle, comme on en a rarement vue dans une sĂ©rie. CruautĂ© qui se mĂȘle Ă  l'Ă©motion lors de la dĂ©sespĂ©rĂ©e dĂ©claration d'amour finale, implicite et sous-entendue, mais nĂ©anmoins bien prĂ©sente. Doux aveu qui troublera mĂȘme le stoĂŻque NumĂ©ro 6 pourtant peu enclin aux Ă©motions ! De bout en bout, cette fin noire est la preuve que la rĂ©alitĂ© peut rattraper la fiction et parfois pour le pire ! DĂ©cidĂ©ment, un western pas du tout standard et un Ă©pisode de la sĂ©rie se terminant par une touche d'Ă©motion
 Ian Rakoff dĂ©passe les codes de la sĂ©rie sans les trahir pour autant, un vĂ©ritable jeu d'adresse ! Le scĂ©nario de Ian Rakoff, le plus sombre de la sĂ©rie, est une rĂ©ussite complĂšte. Il se sert de l'ambiance western pour instaurer beaucoup de tension. L'absence d'humour renforce le cĂŽtĂ© lourd de menaces de l'Ă©pisode. Se servant de tous les clichĂ©s du western, de la jolie fille au duel sans merci en passant par le mexicain habituel, il crĂ©e une histoire, assez violente » tant physiquement la bagarre de NumĂ©ro 6 que psychologiquement lorsque Kathy voit son frĂšre mourir dont l'intensitĂ© va crescendo jusqu'Ă  son double rebondissement final implacable. Une tragĂ©die en rĂšgle trĂšs bien amenĂ©e. La rĂ©alisation de David Tomblin magnifie l'histoire. Une des meilleures rĂ©alisations de la sĂ©rie avec une brillante variations de plans, il parvient Ă  captiver le spectateur. MĂȘme dans les moments de rĂ©pit, sa camĂ©ra ne cesse de bouger sans trop exagĂ©rer pour maintenir la pression. Sa mise en scĂšne met trĂšs bien en valeur les dĂ©cors de la ville, on a rĂ©ellement l'impression d'avoir fait un retour dans le temps ! Sans oublier une succession de trouvailles remarquables toute la scĂšne du lynchage est filmĂ©e en tourbillons du point de vue de Kathy, les gros plans brusques sur NumĂ©ro 6 Ă  la fin de la fusillade, le champ/contrechamp lors de la confrontation Kathy-le Kid qui privilĂ©gie le comportement des personnages Ă  l'action elle-mĂȘme. Une rĂ©alisation dynamique et puissante ! Les acteurs assurent un spectacle prodigieux, uniquement Ă©galĂ© dans les deux derniers Ă©pisodes Patrick McGoohan nous rĂ©gale d'un numĂ©ro prestigieux qu'on n'avait plus vu depuis longtemps ; le cow-boy au caractĂšre dĂ©terminĂ©, incisif, volontaire
 est une transposition de NumĂ©ro 6, donc un rĂŽle Ă©crit pour lui ! Il s'investit complĂštement dans ce rĂŽle. Voir son visage de glace se fissurer quelque peu au cours de l'histoire sans surcharge d'effets est admirable. Il incarne un homme Ă  la volontĂ© de fer et son jeu, plus intense que jamais, est vraiment parfait. À hĂ©ros fort, mĂ©chant fort. Et en effet le NumĂ©ro 2 de cet Ă©pisode, le Juge, est un des mĂ©chants les plus redoutables de la sĂ©rie, portĂ© par le talent de David Bauer, machiavĂ©lique Ă  souhait, qui prend grand soin Ă  noircir son personnage le plus qu'il peut. Une superbe composition maĂźtrisĂ©e oĂč il privilĂ©gie la psychopathie de son personnage aux coups de gueule, Bravo ! La sublime ValĂ©rie French Ă  Ă©galitĂ© avec Virginia Maskell de L'arrivĂ©e remporte la palme du meilleur rĂŽle fĂ©minin de la sĂ©rie ! Jouant de sa beautĂ© naturelle, bien mise en valeur par son affriolant costume, elle incarne une femme droite, courageuse, imposante mais aussi sensible et chaleureuse. Elle parvient Ă  saisir toutes les Ă©motions sur son visage, son attitude, et campe un personnage ambivalent. Elle illumine chaque scĂšne oĂč elle apparaĂźt, lui donnant davantage de force. La voir hurler de douleur lors du lynchage, manifester une lĂ©gitime angoisse quand elle vient voir le Kid, sourire au milieu des clients, ĂȘtre prĂ©venante envers NumĂ©ro 6, terrorisĂ©e lors de la scĂšne dans le saloon fermĂ©, sanglotant lorsque ses sentiments envers NumĂ©ro 6 la submergent, jusqu'Ă  son doux secret Ă  peine murmurĂ© dans les derniĂšres secondes, une belle dĂ©claration d'amour
 un personnage trĂšs Ă©motif, constamment sur la corde raide, donc trĂšs, trĂšs difficile Ă  jouer, mais incarnĂ© par une comĂ©dienne d'un jeu irrĂ©prochable, un vĂ©ritable plaisir ! Mais c'est Alexis Kanner qui est le roi de l'Ă©pisode il explose dans le rĂŽle du Kid. Bien que muet pendant 43 minutes sur 48 !, c'est lui qui monopolise notre attention vertigineux en ivrogne fou Ă  lier, amoureux paroxystique, machine Ă  tuer, c'est le personnage le plus inhumain de la sĂ©rie. Kanner surjoue avec succĂšs le cĂŽtĂ© dĂ©moniaque et fou sans limites de son personnage et sa charmante tĂȘte blonde est un trompe-l'Ɠil bien pervers. Et pourtant, jamais d'excĂšs, jamais d'expression altĂ©rĂ©e ou fĂ©roce. Il joue beaucoup sur son regard pĂ©nĂ©trant oĂč on peut lire tout ce qui se passe dans sa tĂȘte folle. Un jeu Actor's Studio par excellence ! Un des plus grands rĂŽles de la sĂ©rie. Il renouera avec un rĂŽle analogue et avec le mĂȘme succĂšs dans Le dĂ©nouement. La musique est typiquement western, mĂ©lange de Morricone et des musiques de Ford sans oublier les habituelles trompettes mexicaines ! Elle contribue Ă  l'ambiance de l'Ă©pisode avec brio. On notera lors de la rĂ©vĂ©lation finale la superposition de la musique de suspense » aux fanfares du Village pour traduire la confusion du hĂ©ros. Une partition idĂ©ale de bout en bout ! Avis de Denis Chauvet Harmony est un caprice de star McGoohan adorait les westerns et il s’est servi de son jouet pour en faire un. Il n’y a pas de gĂ©nĂ©rique et le film commence directement par un cow-boy Ă  cheval dans une vallĂ©e, de telle sorte qu’on peut penser visionner une des nombreuses sĂ©ries western de l’époque. Sauf que les meilleures, comme Chaparral, Ă©taient tournĂ©es totalement en extĂ©rieurs ce qui est loin d’ĂȘtre le cas ici. Ce western est certes divertissant et on a droit Ă  tous les clichĂ©s du genre le shĂ©rif, le saloon, la prison, les bagarres, le duel, le juge N°2, la girl’, le bad boy’
.D’ailleurs, celui-ci, muet et mal fagotĂ©, est particuliĂšrement Ă©nervant avec ses simagrĂ©es de demeurĂ© scĂšne de la prison. Le problĂšme est que cela n’a rien Ă  voir avec The Prisoner et que les aficionados s’attendent Ă  voir le 6 dans son village pas en carton-pĂąte de prĂ©fĂ©rence avec une intrigue, une tentative d’évasion et un twist qui scotche au fauteuil. En fait, ce dernier est une ridicule tragi-comĂ©die. Ce western’ ne vaut pas les originaux mĂȘme si McGoohan s’en tire trĂšs bien dans le rĂŽle d’un shĂ©rif pacifiste, mais il n’arrive pas Ă  la cheville d’un autre cow-boy Ă©nigmatique de westerns europĂ©ens Ă  la vogue de l’époque, Clint Eastwood. McGoohan s’est fait plaisir et a ainsi bouclĂ© un Ă©pisode d’une sĂ©rie pour laquelle il n’avait plus d’idĂ©es ou plus de scĂ©naristes Ă  la hauteur aprĂšs le dĂ©part de Markstein, mais cela n’apporte rien Ă  la sĂ©rie. Au contraire. A noter que cinq scĂšnes furent censurĂ©es en Grande-Bretagne jusqu’en 1984 ! Infos supplĂ©mentaires Cet Ă©pisode est le seul avec Le dĂ©nouement Ă  ne pas comporter de gĂ©nĂ©rique une idĂ©e de McGoohan, source Bonus DVD. Il commence d'ailleurs immĂ©diatement alors que le dernier Ă©pisode ne commencera qu'aprĂšs trois minutes de flashbacks. Et si cet Ă©pisode donnait la clĂ© de la dĂ©mission de NumĂ©ro 6 ? Aurait-il dĂ©missionnĂ© parce qu'il ne voulait plus porter d'armes, il ne voulait plus tuer ? Le fait que NumĂ©ro 6 devait ĂȘtre au dĂ©part John Drake de Destination Danger, agent qui dĂ©teste tuer et donc dĂ©teste les armes, tend Ă  confirmer cette hypothĂšse
 Kathy/NumĂ©ro 22 est la seule femme de la sĂ©rie Ă  tomber rĂ©ellement amoureuse de NumĂ©ro 6 la Reine d'Échec et Mat avait Ă©tĂ© conditionnĂ©e pour l'ĂȘtre donc ce ne fut pas de son plein grĂ©. Cet Ă©pisode fut Ă©galement le seul Ă  ĂȘtre censurĂ© quand il passa aux États-Unis le thĂšme des drogues hallucinogĂšnes et surtout la dĂ©nonciation de la violence, en pleine guerre du Vietnam, ne pouvait que dĂ©plaire. Cependant, une autre possibilitĂ© serait la prĂ©sence du comĂ©dien David Bauer, qui Ă©tait sur la liste noire de McCarthy et qui donc n'avait pas droit de citĂ© aux USA Ă  ce moment-lĂ . Il fut aussi interdit de diffusion en France pour des raisons analogues. Le fait qu'il fut interdit Ă  cause de son caractĂšre dĂ©rangeant ne dĂ©plut pas Ă  Ian Rakoff, le scĂ©nariste. Bonus DVD AprĂšs le dĂ©part de Markstein, le scĂ©nariste Tony Sloman, l'assistant-monteur Ian Rakoff et l'Ă©diteur de musique Eric Mival durent se creuser les mĂ©ninges pour proposer des idĂ©es aux producteurs en panne d'inspiration. Ce fut finalement Rakoff qui fut engagĂ© pour Ă©crire un scĂ©nario mais l'expĂ©rience fut insupportable pour Rakoff car McGoohan commençait vĂ©ritablement Ă  craquer et n'arrĂȘtait pas de lui hurler dessus, imposant des ordres abscons. L'auteur ignorait s'il reviendrait vivant de cette aventure car McGoohan l'effrayait au plus haut point. Il ne cacha pas son soulagement quand l'Ă©pisode fut bouclĂ©. Bonus DVD David Tomblin, producteur et rĂ©alisateur de l'Ă©pisode, aurait jouĂ© un sale tour Ă  Rakoff en s'attribuant la paternitĂ© du scĂ©nario, se bornant Ă  mentionner le nom de Rakoff comme co-inspirateur » de l'histoire. En rĂ©alitĂ©, selon l'intĂ©ressĂ©, Tomblin n'aurait Ă©crit qu'une ou deux scĂšnes dont celle du lynchage, tout le reste serait nĂ© de l'imagination de Rakoff. Lorsque Rakoff s'en aperçut, Tomblin l'empĂȘcha de parler Ă  McGoohan qui d'ailleurs ne fit aucun effort pour rĂ©parer ce litige. Bonus DVD Le fait qu'il y ait un Ă©pisode-western ne pouvait que rĂ©jouir McGoohan qui avait toujours rĂȘvĂ© d'incarner un cow-boy Ă  l'Ă©cran. La scĂšne oĂč NumĂ©ro 6 maĂźtrise un des gardiens de la ville en se jetant sur lui grĂące Ă  une liane n'est pas sans rappeler le Moi Steed – Moi Emma de Petit gibier pour gros chasseurs saison 4 avec son pastiche de Tarzan !Acteurs/Actrices Alexis Kanner 1942-2003 est d'origine française mais a vĂ©cu son enfance au Canada puis en Angleterre. LĂ , il commence trĂšs tĂŽt sa carriĂšre au théùtre, d'abord au Birmingham Repertory Theatre puis Ă  la Royal Shakespeare Company oĂč il commence Ă  jouer le rĂ©pertoire classique Hamlet, La TempĂȘte
 qu'il n'abandonnera plus. Il dĂ©bute Ă  la tĂ©lĂ©vision oĂč il rencontre David Tomblin, producteur de la future sĂ©rie dĂšs 1962 et joue dans Le Saint, Softly, Softly spin-off de la populaire Z-cars, Il tente aussi sa carriĂšre au cinĂ©ma, apparaissant comme partenaire de Roger Moore Crossplots, 1969 ou de Bette Davis Connecting Rooms, 1970 mais s'y dĂ©sintĂ©resse rapidement. Il se fait ensuite bien plus rare sur l'Ă©cran, privilĂ©giant le théùtre. Il reviendra dans la sĂ©rie en faisant une courte apparition non crĂ©ditĂ©e en photographe et en faisant la voix du chef dans La mort en marche, avant de crever l'Ă©cran avec son rĂŽle mĂ©morable de NumĂ©ro 48 dans Le Bauer 1917-1973, d'origine amĂ©ricaine, sort avec tous les honneurs de la Washington University et se dĂ©voue au théùtre avec succĂšs. Il joue notamment le rĂŽle de Doc dans la production Londonienne lors d'une tournĂ©e de West Side Story. Devant fuir le McCarthysme, il Ă©migre en Angleterre et fait une fructueuse carriĂšre Ă  la tĂ©lĂ©vision Sergent Cork, Le Saint cinq Ă©pisodes, Les Champions, W. Somerset Maugham, Randall and Hopkirk, DĂ©partement S, Jason King, Poigne de Fer et SĂ©duction, Softly, Softly
 ainsi que de nombreuses autres sĂ©ries
 Il est apparu dans de petits rĂŽles dans plusieurs James Bond Les Diamants sont Ă©ternels, On ne vit que deux fois, L'Espion qui venait du froid et dans quelques films comme Patton ou L'Infaillible Inspecteur Clouseau. Cet acteur reconnu a jouĂ© deux rĂŽles dans Chapeau Melon l'Ă©vĂȘque » de Winnipeg dans Les petits miracles saison 3 et Ivanov dans Maille Ă  partir avec les Taties saison 4. Le rĂŽle du Juge dans cet Ă©pisode est un de ses plus French 1928-1990 a connu une carriĂšre inverse Ă  l'habitude elle commença avec un certain succĂšs par le cinĂ©ma anglais dans les annĂ©es 1950 puis joua dans quelques sĂ©ries dans les annĂ©es 60 avant de se consacrer dĂ©finitivement au théùtre. Le rĂŽle de Kathy/NumĂ©ro 22 est certainement son plus connu. SĂ©quence culte NumĂ©ro 6 rend son Ă©toile Retour Ă  l'index 15. LA MORT EN MARCHE THE GIRL WHO WAS DEATH RĂ©sumĂ© NumĂ©ro 6 n'est plus dans le Village ! Il est toujours agent secret et est sur les traces de l'assassin d'un de ses contacts. Ce dernier, assassinĂ© par explosion d'une balle de cricket !, devait lui dire oĂč trouver le professeur Schnipps, savant fou qui projette de dĂ©truire Londres avec une fusĂ©e ! NumĂ©ro 6 engage alors une folle course-poursuite contre une sĂ©duisante jeune femme qui prĂ©tend ĂȘtre La Mort en personne et qui sĂšme sa course de piĂšges mortels auxquels NumĂ©ro 6 doit rĂ©chapper ! OĂč cela le mĂšnera-t-il ? Et oĂč est le Village dans tout ça ? Critique de ClĂ©ment Diaz Un Ă©pisode dingo, dingo, dingo ! Pour la premiĂšre et unique fois, aprĂšs 14 Ă©pisodes sombres, la sĂ©rie s'offre un divertissement hilarant ! La Mort en Marche est au Prisonnier ce que Clowneries est Ă  Chapeau Melon de la parodie pure ! Tout rĂ©alisme est laissĂ© de cĂŽtĂ© au profit d'un road-movie dĂ©capant, souvent incohĂ©rent, mais toujours jouissif ! C'est l'Ă©pisode qui s'Ă©carte le plus de l'esprit de la sĂ©rie et donc peut dĂ©concerter les spectateurs, peu habituĂ©s Ă  une telle ambiance ! Mais on se prend rapidement au jeu. Car l'Ă©pisode est un savoureux pastiche comique Ă  peine inavouĂ© des sĂ©ries et films d'espionnage britanniques qui Ă©taient lĂ©gion Ă  l'Ă©poque Chapeau Melon, Le Saint, Le Baron, L'Homme Ă  la Valise
 sans oublier James Bond, rĂŽle qui fut proposĂ© Ă  McGoohan et que ce dernier dĂ©clina ainsi qu'un hommage au plus british des dĂ©tectives british » Sir Sherlock Holmes himself ! Puisque NumĂ©ro 6 adopte le dĂ©guisement du cĂ©lĂšbre dĂ©tective lors de la fĂȘte foraine
 Un des points forts de l'Ă©pisode est bien sĂ»r le scĂ©nario givrĂ© de Terence Feely qui avait dĂ©jĂ  Ă©crit le scĂ©nario complexe mais maĂźtrisĂ© de Double personnalitĂ© qui s'amuse comme un petit fou, dynamitant tous les codes du genre. Mais il n'oublie pas de procurer plusieurs scĂšnes d'extrĂȘme tension comme le quintuple piĂšge du village de Witchwood. Ainsi, c'est un divertissement de premiĂšre qualitĂ© qui attend le tĂ©lĂ©spectateur ! On remarque d'abord que le visage de NumĂ©ro 2 ne nous est pas montrĂ© ici. Petit mystĂšre qui se dissipe vite Ă  cause du ton de l'Ă©pisode qui est donnĂ© dĂšs la premiĂšre scĂšne Une partie de cricket se dĂ©roule tranquillement. Une belle blonde se lĂšve alors de sa chaise de spectatrice, et alors que le batteur, un vieil homme, envoie la balle trĂšs loin dans les fourrĂ©s, elle la remplace par une balle identique sans se faire remarquer. Le lanceur vient la rechercher, lance la fausse balle au batteur qui frappe la balle
 et qui sous le choc explose tuant net le pauvre homme ! Cette fille ne fait pas dans la dentelle ! AprĂšs cette intro saisissante, l'Ă©pisode se poursuit dans la mĂȘme veine. Toujours pas de Village en vue, nous sommes bien Ă  Londres et NumĂ©ro 6, plus agent secret que jamais, discute avec un contact dĂ©guisĂ© en cireur de chaussures. On peut s'Ă©tonner de l'absence du Village et ce retour Ă  Londres mais aprĂšs deux Ă©pisodes sans, on commence Ă  s'habituer ! On suit donc l'intrigue, curieux de savoir ce qui va se passer. DĂšs le dialogue avec Potter, nous sommes dans le bain c'est bien un Ă©pisode d'espionnage auquel nous assistons ! Enfin, nous allons voir NumĂ©ro 6 en agent secret en plein travail ! Cependant, cette mission va ĂȘtre un peu particuliĂšre ! Il n'y a qu'Ă  voir l'air un peu ridicule de Potter ainsi que le gag du tĂ©lĂ©phone dissimulĂ© dans un accessoire inattendu et que n'aurait pas reniĂ© Max la Menace, agent secret contemporain de NumĂ©ro 6 et adepte de tĂ©lĂ©phones biscornus !! AprĂšs que NumĂ©ro 6 eut pris ses instructions auprĂšs d'un enregistrement une scĂšne pas dĂ©nuĂ©e d'humour !, il va donc jouer
 au cricket ! Bien entendu, au poste de batteur ! Et ce qui doit arriver arrive la fille substitue les balles ! Mais NumĂ©ro 6 se mĂ©fie et rattrape la balle Ă  la main avant de la lancer
 oĂč elle explose net ! Premier jeu mortel de la belle, il y'en aura d'autres ! Ensuite, NumĂ©ro 6 se rend au bar oĂč il se fait empoisonner de maniĂšre inattendue ! Mais ce dernier a un remĂšde de choc ! La scĂšne est irrĂ©sistible avec les airs stupĂ©fiĂ©s de la serveuse et notre hĂ©ros qui ingurgite plus ou moins stoĂŻquement son cocktail Ă  rĂ©veiller les morts ! A la fin, son air un peu pompette dĂ©chaĂźne le rire !. Et de deux ! Puis, il se rend aux bains turcs oĂč il manque de mourir asphyxiĂ© ! Il s'en sort d'extrĂȘme justesse et se voit invitĂ© Ă  aller Ă  une fĂȘte foraine ! On remarquera que ces scĂšnes qui auraient dĂ» provoquer la tension se voient constamment dĂ©samorcĂ©es par l'humour des situations et en premier lieu le flegme de NumĂ©ro 6 qui subit ces sinistres jeux tout en restant parfaitement maĂźtre de lui ! Steed a-t-il trouvĂ© un rival ? Et puis, on ne peut s'empĂȘcher d'ĂȘtre troublĂ© par le charme vĂ©nĂ©neux de la fille qui met en place ses piĂšges toujours le sourire aux lĂšvres et qui ne semble aucunement gĂȘnĂ©e que NumĂ©ro 6 triomphe de ses chausse-trappes ! Elle joue bien sĂ»r en effet au jeu du chat et de la souris qui est d'ailleurs le nom du pub du Village ! et semble prendre un malin plaisir Ă  imaginer des coups de plus en plus tordus, satisfaite de trouver un adversaire Ă  sa taille ! Et c'est cette situation rocambolesque qui fait qu'on ne peut prendre au sĂ©rieux un tel Ă©pisode ! DĂšs le dĂ©but, nous avons un Ă©pisode d'espionnage mais constamment dĂ©crĂ©dibilisĂ© ! Changement de dĂ©cor, NumĂ©ro 6 doit maintenant batailler contre un champion de boxe mais qui n'est pas mĂ©chant et mĂȘme plutĂŽt timide ! A quoi pouvait donc bien carburer Terence Feely pendant qu'il Ă©crivait ça ? AprĂšs avoir Ă©chappĂ© sans faire exprĂšs Ă  un 4e piĂšge inattendu, NumĂ©ro 6 essaie de retrouver l'inconnue qui prend un plaisir grinçant Ă  se montrer et le saluer gaĂźment puis disparaĂźtre, entraĂźnant NumĂ©ro 6 dans un course Ă©chevelĂ©e Ă  travers la foire pour la retrouver oĂč elle n'arrĂȘte pas de jouer avec des fausses pistes qui ne font qu'Ă©garer notre pauvre dĂ©tective ! Une succession rythmĂ©e de petites saynĂštes humoristiques qui cassent toute tension et qui n'est pas sans ĂȘtre un peu vertigineuse
 et drĂŽle ! AprĂšs l'avoir bien fait courir, la belle part en voiture, suivie de prĂšs par son poursuiveur. On remarquera que le dĂ©guisement que porte NumĂ©ro 6 dans la fĂȘte foraine est un costume de Sherlock Holmes ! Or, avec un tel dĂ©guisement, on ne passe pas inaperçu ! Et c'est ce dĂ©calage qui rend cette partie amusante ! Suit une poursuite en voiture plus proche de la balade bucolique et accompagnĂ©e par une musique moqueuse au bord du fou rire ! Poursuite qui devient un temps psychĂ©dĂ©lique par un bizarre artifice employĂ© par la belle. Enfin, ils arrivent dans un petit village abandonnĂ© oĂč NumĂ©ro 6 va ĂȘtre confrontĂ© Ă  pas moins de cinq piĂšges consĂ©cutifs qui vont en crescendo dans le spectaculaire une mitraillette folle, une trappe avec des pointes Ă©lectrifiĂ©es, un champ de mines, des bougies farcies au cyanure et pour terminer un bazooka !!! SurrĂ©alisme pur ! Mais ces scĂšnes-lĂ  sont beaucoup plus intenses que les prĂ©cĂ©dentes. NumĂ©ro 6 se trouve dans des situations bien plus extrĂȘmes et la tension est bien plus prĂ©sente surtout le piĂšge de la trappe au suspense rĂ©ellement hitchcockien et ce ne sont pas les commentaires lĂ©gers de la fille entre chaque piĂšge qui vont relĂącher la pression ! Au contraire, sa voix naturellement calme et enjĂŽleuse stresse bien davantage ! Cette partie de l'Ă©pisode jouent aussi beaucoup sur les sous-entendus. L'Ă©lĂ©gant costume de NumĂ©ro 6 et la belle robe de La Mort » font presque costumes de mariĂ©s ! Les halĂštements de NumĂ©ro 6 et le plaisir dans la voix de la belle sont sans Ă©quivoque. Mais ce sont bien entendu ses commentaires qui sont les plus croustillants elle compare chaque Ă©preuve Ă  un jeu amoureux nid d'amour, les chandelles, les fenĂȘtres fermĂ©es, l'atmosphĂšre intimiste des lieux
 comme quoi, l'amour et la mort, c'est tout un dans cet Ă©pisode ! En effet, la belle se dit amoureuse de NumĂ©ro 6 et veut l'aimer Ă  sa façon » en le tuant de maniĂšre superbe ! Pendant tout l'Ă©pisode, elle lui fait des dĂ©clarations d'amour qui sont en mĂȘme temps des condamnations Ă  mort ! Un esprit aussi tordu que celui de cette dame qui se prend pour La Mort » en personne n'est pas monnaie courante et contribue Ă  l'ambiance fofolle de l'Ă©pisode. NumĂ©ro 6, ayant feint sa mort suit la fille jusqu'Ă  un phare. Il y entre sans se faire remarquer. Nous voyons enfin le docteur Schnipps qui souffre d'un complexe NapolĂ©onien il se prend pour l'Empereur et sa garde rapprochĂ©e assez abrutie ! est Ă©galement en costumes ! Quand on voit ce savant fĂȘlĂ© du bocal, on comprend mieux le caractĂšre tordu de Sonia le vrai nom de La Mort » il est aussi fou qu'elle si ce n'est plus ! Ca va ĂȘtre bientĂŽt l'heure et NumĂ©ro 6 doit se dĂ©pĂȘcher s'il veut empĂȘcher que la fusĂ©e dĂ©colle ! Pendant qu'il s'introduit dans le phare une invasion trĂšs drĂŽle !, Schnipps/NapolĂ©on sermonne ses gardes, il est grotesque et caricatural mais dĂ©cidĂ©ment trĂšs comique. Sonia est Ă©gale Ă  elle-mĂȘme charmante et vĂ©nĂ©neuse. NumĂ©ro 6 monte un plan complĂštement dĂ©jantĂ© pour se dĂ©barrasser des gardes qui comporte Ă©galement une bonne bagarre et il fonctionne Ă  merveille pour la plus grande joie de nos zygomatiques ! Le problĂšme est qu'il se fait capturer par
 eh oui ! Encore Sonia ! Ce qui permet une scĂšne qui relĂšve du clichĂ© Ă©culĂ© mais ici, judicieusement revisitĂ©e NumĂ©ro 6 est ligotĂ© et il doit se libĂ©rer avant la fin du compte Ă  rebours ! De 007 Ă  aujourd'hui, on ne compte plus ces scĂšnes-lĂ  mais NumĂ©ro 6 retourne la situation en sa faveur de maniĂšre peu crĂ©dible et assez absurde mais tout est absurde dans cette histoire ! et l'aventure semble se conclure enfin par une splendide explosion
 quand survient la chute, inattendue et drĂŽle Ă  la fois, prenant totalement Ă  contre-pied le tĂ©lĂ©spectateur ! HĂ©las, cette chute, bien que drĂŽle, est trĂšs incohĂ©rente et ne termine pas l'Ă©pisode dignement. Le procĂ©dĂ© est un peu facile, rendant la fin inaboutie et maladroite. Sans doute le seul point faible de l'histoire. Heureusement, la derniĂšre rĂ©plique de NumĂ©ro 6 permet Ă  l'Ă©pisode de ne pas se terminer sur une mauvaise note. Cette rĂ©plique peut en effet ĂȘtre interprĂ©tĂ©e dans plusieurs sens s'adresse-t-elle Ă  NumĂ©ro 2 et son assistante
 ou bien Ă  nous-mĂȘmes qui avons suivi l'histoire aussi sagement que des enfants ? Bref, le scĂ©nario de Terence Feely, malgrĂ© une fin moyenne, est d'une dinguerie absurde assumĂ©e et tout Ă  fait irrĂ©sistible ! EnchaĂźnant les situations cocasses Ă  vitesse grand V, cet Ă©pisode, totalement en dehors de la sĂ©rie, sĂ©duit par son audace et son humour ravageur sans occulter quelques moments de tension trĂšs JamesBondiens. Un des scenarii les plus loufoques jamais Ă©crit pour la tĂ©lĂ©vision dans la lignĂ©e d'un CamĂ©ra meurtre ou d'un Clowneries. La rĂ©alisation de David Tomblin, comme la prĂ©cĂ©dente est absolument fabuleuse faussement tranquille au dĂ©but elle devient aussi rapide et tonique que l'Ă©pisode dĂšs que la poursuite commence ! Elle ne permet aucun temps mort. Montage trĂšs rapide, effets lumineux remarquables le tunnel de l'amour
 et surtout une avalanche de gros plans et plans amĂ©ricains alternĂ©s, dynamique et vigoureuse qui ne lasse jamais les piĂšges du village par exemple. On retiendra Ă©galement la rotation verticale » de la camĂ©ra sur elle-mĂȘme pendant la scĂšne psychĂ©dĂ©lique » de l'autoroute. En un mot Im-pĂ©-rial ! Evidemment, les acteurs couronnent cet Ă©pisode hors normes Patrick McGoohan s'autoparodie en agent secret, montrant qu'il est capable de jouer la comĂ©die avec dĂ©lices. Il rĂ©ussit l'exploit de jouer un agent consciencieux et professionnel avec un cĂŽtĂ© comique non dissimulĂ© le voir en Sherlock Holmes, en officier de l'Empereur ou voir la rĂ©alisation de son plan dans le phare est un spectacle Ă  ne pas manquer ! Un John Drake trĂšs Steedesque dans sa maniĂšre de se dĂ©guiser ou d'agir ! Justine Lord incarne une Mort » charmante et perverse. Sa façon de mĂ©langer son amour » avec ses pulsions de mort est la base d'un numĂ©ro Ă©blouissant pour l'actrice. Son visage doux mais surchargĂ© de maquillage lui donne une face diabolique avec ses sourires ironiques, sa voix mielleuse et son charme cruel
 une des femmes les moins recommandables de la sĂ©rie avec Angela Browne et Rachel Herbert ! Elle joue admirablement bien cette fille foldingue qui prend autant de plaisir Ă  piĂ©ger son poursuivant qu'Ă  le voir s'en tirer. Kenneth Griffith, mĂȘme s'il n'apparaĂźt qu'une dizaine de minutes, campe un NapolĂ©on » inoubliable cabotinant joyeusement dans la mĂ©galomanie hĂ©-nau-rme et l'idiotie, il est vraiment rĂ©galant. Il dĂ©laisse toute nuance pour devenir un Diabolical Mastermind saisissant, un des adversaires les plus mĂ©morables de NumĂ©ro 6 sans aucun doute ! Sa performance dans Le DĂ©nouement, encore plus paroxystique, confirmera le gĂ©nie de ce comĂ©dien. Les seconds rĂŽles sont peu nombreux mais la rĂ©apparition de Christopher Benjamin permet une scĂšne poilante avec McGoohan, son air indissolublement sĂ©rieux a l'effet inverse et est furieusement drĂŽle. Sheena Marsh, en jolie serveuse qui passe du sourire Ă  la stupeur en quelques secondes est tout aussi bien, et le tueur » du ring est campĂ© par un Michael Brennan inquiet et pas si sĂ»r de lui, offrant un aspect irrĂ©aliste Ă  la scĂšne ! La musique est tout simplement la meilleure composition de la sĂ©rie ! Comme celle de Laurie Johnson pour Clowneries, elle est toujours en dĂ©calĂ© avec l'histoire musique baroque, danse virevoltante de flĂ»tes ou de violons, cuivres rigolards, ritournelles allumĂ©es
 sans oublier bien sĂ»r des brusques sonoritĂ©s inquiĂ©tantes lors des scĂšnes de tension mais dans l'ensemble, cette musique Ă©pouse le cĂŽtĂ© parodique de l'intrigue. Allez, les enfants, c'est la fin de la rĂ©crĂ©ation ! Retour au Village dans le prochain Ă©pisode ! Avis de Denis Chauvet Cet opus clĂŽt la trilogie des Ă©pisodes dĂ©jantĂ©s bouche-trous. Des trois, c’est sĂ»rement le western’ qui aurait ma prĂ©fĂ©rence, mais aucun ne fait honneur Ă  la sĂ©rie. The Girl est une parodie qui emprunte beaucoup aux Avengers You have just been poisoned – la fusĂ©e est la bombe, mais, Ă  cĂŽtĂ©, la saison 6 de Tara King, c’est du sĂ©rieux collĂ©-montĂ© ! RĂ©fĂ©rence aussi Ă  James Bond sans les filles collantes, hein, il ne faut pas plaisanter avec ça avec McGoohan ! et Mission Impossible la scĂšne au disquaire. Avec ce genre d’épisodes, une conclusion bizarroĂŻde n’était pas Ă  exclure et je comprends qu’à moitiĂ© que les fans du programme de l’époque furent surpris. Pourtant, tout avait bien commencĂ© dans cet Ă©pisode avec un gĂ©nĂ©rique et une sĂ©quence 2/6 normaux. Ensuite, c’est indescriptible et longtemps muet et je me demande ce qu’avait pris le scĂ©nariste pour pondre cela. L’histoire d’un savant illuminĂ© qui veut envoyer sa fusĂ©e-bombe sur Londres avec sa fille, Death, complĂštement dĂ©moniaque qui en fait voir de toutes les couleurs Ă  N°6. En tout cas, les sĂ©ries de l’époque –Avengers compris – Ă©taient plutĂŽt obnubilĂ©es par notre Empereur. La derniĂšre scĂšne, seul lien avec le Village, dans laquelle le 6 lit des histoires Ă  des enfants est du n’importe quoi. On remarque Justine Lord, plutĂŽt jolie mĂȘme avec un casque Ă  pointe, et la barmaid Ă  la poitrine gĂ©nĂ©reuse. En conclusion, les trois Ă©pisodes restĂ©s inĂ©dits chez nous jusqu’en 1991 forment une sorte d’excroissance Ă  la sĂ©rie et n’en sont pas reprĂ©sentatifs. Ils peuvent aisĂ©ment ĂȘtre laissĂ©s de cĂŽté surtout que c’est ce que McGoohan a fait en Ă©tant aux USA laissant sa place Ă  sa doublure scĂšnes de Sherlock Holmes par exemple. Infos supplĂ©mentaires L'idĂ©e du scĂ©nario est de David Tomblin, il l'aurait eue en tĂȘte alors qu'il s'ennuyait pendant un Ă©pisode de Destination Danger. L'idĂ©e du scĂ©nario fut prĂ©vue pour donner un Ă©pisode de Destination Danger mais cela ne se fit pas. Comme les scĂ©naristes du Prisonnier n'avaient plus d'idĂ©es, on ressortit l'idĂ©e de Tomblin qui la soumit Ă  Feely pour qu'il Ă©crive une histoire dessus. Bonus DVD Pas moins de trois points communs avec les Avengers dans cet Ă©pisode ! Juste aprĂšs la scĂšne avec Potter, La Mort » espionne NumĂ©ro 6 en se faisant passer pour un mannequin de boutique ! Cela aurait-il inspirĂ© Purdey qui adopta la mĂȘme tactique mais avec moins de succĂšs ! dans Le S95 saison 7 ? Ensuite, le second piĂšge oĂč tombe NumĂ©ro 6 est un verre d'alcool empoisonnĂ© avec au fond du verre l'inscription You have just been poisoned ; ce qui n'est pas sans rappeler l'Ă©pisode Meurtres Ă  Ă©pisodes saison 5 et son inscription analogue You have just been murdered !. D'ailleurs, l'Ă©pisode de Chapeau Melon comporte une scĂšne tout Ă  fait semblable celle oĂč Rathbone croit s'ĂȘtre empoisonnĂ© avec un verre d'alcool avec l'inscription Poison au fond !Enfin, le mĂ©chant de l'Ă©pisode Schnipps est un vĂ©ritable Diabolical Mastermind au sens le plus Avengeresque du terme ! Ce fou mĂ©galo aurait eu parfaitement sa place dans la sĂ©rie ! Ainsi que l'Ă©pisode, tout bien considĂ©rĂ© ! NumĂ©ro 6 manque de pĂ©rir pas moins de 10 fois des jeux mortels de Sonia ! La rĂ©apparition du personnage de Potter, comparse occasionnel de John Drake dans Destination Danger, a fait penser que NumĂ©ro 6 est en fait John Drake ce qui Ă©tait au dĂ©part prĂ©vu par McGoohan puisqu'il est incarnĂ© par le mĂȘme acteur et de plus, la discothĂšque oĂč il travaillait dans Destination Danger notamment dans l'Ă©pisode Korochi, en couleur, rĂ©apparaĂźt dans cet Ă©pisode. Cependant, Christopher Benjamin n'est pas de cet avis et pense qu'il ne s'agit pas du vrai Potter ou alors son frĂšre plaisante-t-il !, d'ailleurs McGoohan l'avait prĂ©venu qu'il s'appellerait Potter dans l'Ă©pisode mais que ce ne serait pas le Potter original. Un simple clin d'Ɠil alors ? Bonus DVD Justine Lord change 9 fois de costume ! Et ils sont tous blancs ! Bizarrerie de la VF en VO, lors de la scĂšne du tunnel de l'amour, Sonia salue NumĂ©ro 6 en disant Auf Wiedersehen ! Mais en VF, ça devient Arrivederci ! L'acteur qui joue le lanceur de balles lors des parties de cricket s'appelle
 John Drake !! McGoohan le savait-il ? On l'ignore
 Le NumĂ©ro 2 de l'Ă©pisode n'apparaĂźt qu'aprĂšs 36 minutes ! C'est l'entrĂ©e la plus tardive pour un NumĂ©ro 2 dans la sĂ©rie. La voix du chef est en rĂ©alitĂ© celle d'Alexis Kanner qui joue le Kid dans Musique douce et NumĂ©ro 48 dans Le DĂ©nouement. Il joue aussi dans cet Ă©pisode le rĂŽle d'un photographe. Son nom n'est pas crĂ©ditĂ© au gĂ©nĂ©rique. DeuxiĂšme et derniĂšre fois oĂč NumĂ©ro 6 porte une moustache ! La premiĂšre fois, c'Ă©tait dans Double personnalitĂ©. Il a un remĂšde de choc contre les poisons un cocktail de cognac, whisky, vodka, alcool de prunes, Tia Maria, Cointreau et Grand Marnier ! VoilĂ  un remĂšde qui n'aurait pas dĂ©plu Ă  Steed ! On remarque par ailleurs qu'il se dĂ©brouille plutĂŽt bien Ă  la boxe ! Pour la premiĂšre et derniĂšre fois de la sĂ©rie, le nom de Patrick McGoohan apparaĂźt aussi au gĂ©nĂ©rique de fin ! Il joue le rĂŽle du Prisonnier » et non NumĂ©ro 6 ». Il y a des enfants dans Le Village ! On les avait cependant entraperçus au dĂ©but de L'Impossible Pardon. Que font-ils ici et qui sont-ils ? On ne le saura sans doute jamais
 Deux petites erreurs de continuitĂ© Lorsque NumĂ©ro 6 poursuit Sonia qui veut s'Ă©chapper de la foire, il a un parapluie en main gauche
 mais il a disparu au plan suivant ! De mĂȘme, lors de la poursuite en autoroute, il est clairement visible que ce n'est pas McGoohan qui conduit dans les plans Ă©loignĂ©s mais sa doublure ! Bah oui, les plans "Ă©loignĂ©s" ici, ne le sont pas assez !Acteurs/Actrices Justine Lord 1938 s'est tournĂ©e d'abord vers le théùtre classique avant d'enchaĂźner plusieurs seconds rĂŽles Ă  la tĂ©lĂ©vision dans les annĂ©es 60. Elle a jouĂ© dans beaucoup des sĂ©ries populaires de l'Ă©poque L'Homme Ă  la Valise, Le Saint 7 Ă©pisodes, Crossroads 9 Ă©pisodes, rĂŽle de Kelly, The Troubleshooters 6 Ă©pisodes, rĂŽle de Steve Thornton
 ainsi que dans quelques tĂ©lĂ©films comme une adaptation de Jane Eyre rĂŽle de Blanche Ingram de Charlotte BrontĂ«. Elle a mis fin Ă  sa carriĂšre au milieu des annĂ©es 70. Dans Chapeau Melon et bottes de cuir, elle a jouĂ© le rĂŽle de Jeannette dans Combustible 23 saison 2. Kenneth Griffith 1921-2006 est un comĂ©dien complet il commence trĂšs tĂŽt le théùtre Ă  16 ans ! au Cambridge Festival puis commence une carriĂšre de petits rĂŽles dans plus d'une centaine de films au cinĂ©ma Ă  partir de 1942. Le cinĂ©ma l'occupe jusque dans les annĂ©es 60 oĂč il ajoute les tĂ©lĂ©films Ă  son palmarĂšs, plus que les sĂ©ries oĂč il a finalement peu jouĂ© on retiendra un rĂŽle dans le dernier Ă©pisode de Destination Danger. Il a par la suite rĂ©alisĂ© beaucoup de documentaires sur des personnalitĂ©s historiques Churchill, Hitler, Thomas Paine, David Ben Gurion, Nehru
 mais aussi NapolĂ©on Bonaparte !!!. Son professionnalisme, sa fiertĂ© et son refus des compromis a malheureusement fait que sa carriĂšre connut plusieurs coups de frein car il allait Ă  contre-courant des idĂ©es reçues mais il fut reconnu plus tard comme un maĂźtre en la matiĂšre tout comme ses prestations en tant qu'acteur. Il se fit plus rare dans les annĂ©es 90, consternĂ© par "l'indigence croissante de la tĂ©lĂ©vision". On notera une apparition en vieil homme un peu fou lors du premier mariage de Quatre mariages et un enterrement 1994. Il reviendra dans Le DĂ©nouement dans le rĂŽle du Juge en livrant un numĂ©ro absolument Ă©poustouflant, dans la lignĂ©e de cet Ă©pisode. Il n'est donc pas Ă©tonnant si ce sont ses rĂŽles les plus fameux. Christopher Benjamin 1934 est un acteur britannique qui a consacrĂ© sa vie au théùtre. Il est reconnu pour ĂȘtre un des meilleurs comĂ©diens anglais Ă  ce jour. Il a aussi jouĂ© dans beaucoup de sĂ©ries. Il avait dĂ©jĂ  jouĂ© dans la sĂ©rie le rĂŽle du manager dans L'ArrivĂ©e et une courte apparition au dĂ©but du Carillon de Big Ben. Il est un visage familier des Avengers car il apparaĂźt trois fois dans des rĂŽles mĂ©morables l'hilarant Hooter dans Comment rĂ©ussir
 un assassinat ? saison 4, l'effrayĂ© Whittle dans InterfĂ©rences saison 5 et l'excellent Swindin dans Double personnalitĂ© saison 6. SĂ©quence culte Duel Ă  l'artillerie lourde Retour Ă  l'index 16. IL ÉTAIT UNE FOIS ONCE UPON A TIME RĂ©sumĂ© NumĂ©ro 2, voyant que toutes les tentatives de ses prĂ©dĂ©cesseurs n'ont pas abouties, dĂ©cide un choix hautement risquĂ© l'Ă©preuve du degrĂ© absolu ». Soit une confrontation Ă  huis-clos entre lui et NumĂ©ro 6, sous l'Ɠil du Majordome muet. Le NumĂ©ro 6, pendant son sommeil, subit une sorte de lavage de cerveau et retourne en enfance, sa faiblesse mentale provisoire est exploitĂ©e par NumĂ©ro 2 qui veut lui soutirer l'information tant dĂ©sirĂ©e pourquoi a-t-il dĂ©missionnĂ© ? Ce duel psychologique, derniĂšre Ă©preuve de NumĂ©ro 6, sera sans merci et Ă  fleur de peau. A la fin de la semaine, un seul des deux antagonistes aura survĂ©cu Ă  l'Ă©preuve, l'autre sera mort
 Critique de ClĂ©ment Diaz Il Ă©tait une fois est l'avant-dernier Ă©pisode de la sĂ©rie, il ouvre la voie Ă  l'Ă©pisode final qui s'y enchaĂźne. Cet Ă©pisode est certainement le plus Ă©prouvant psychologiquement de la sĂ©rie car nous sommes Ă  l'Ă©tape ultime et par consĂ©quent, il faut une Ă©preuve ultime, celle qui mettra le plus en danger NumĂ©ro 6, qui le poussera dans ses derniers retranchements. Cet Ă©pisode est en fait une piĂšce de théùtre rĂ©duite Ă  seulement trois personnages NumĂ©ro 2, NumĂ©ro 6, et le majordome qui regarde la scĂšne ; le superviseur n'apparaissant qu'Ă  la toute fin. Huis-clos Ă©pique, folie latente, violence psychique permanente, schizophrĂ©nie croissante
 cet Ă©pisode est d'une intensitĂ© rarement Ă©galĂ©e Ă  la tĂ©lĂ©vision, les rĂ©pliques tranchantes, les situations extrĂȘmes, la mise en scĂšne Ă©purĂ©e, l'investissement prodigieux des acteurs
 tout concourt Ă  faire de cet Ă©pisode un captivant chef-d Suvre absolu, souvent citĂ© dans les meilleurs Ă©pisodes de la sĂ©rie. MalgrĂ© le titre Ă©voquant le doux univers de l'enfance, cet Ă©pisode est un vrai cauchemar Ă©veillĂ© qui, s'il prend un peu de temps Ă  dĂ©marrer, ne lĂąche plus le tĂ©lĂ©spectateur dĂšs que le duel commence. L'Ă©pisode est trĂšs important dans la mesure oĂč, avec Le DĂ©nouement, tout est dit explicitement corruption, aliĂ©nation, conformisme
 le message de dĂ©nonciation de la sĂ©rie passe au stade supĂ©rieur les mots, les paroles se joignent aux actes, la sociĂ©tĂ©, par l'intermĂ©diaire de NumĂ©ro 2 et le Juge dans Le DĂ©nouement qui nous parle directement, dĂ©livrant son infamant message de soumission. Plus besoin de scĂšnes allĂ©goriques, la CommunautĂ© s'adresse Ă  nous directement, donnant Ă  l'Ă©pisode une force supplĂ©mentaire. L'introduction est trĂšs dĂ©concertante car elle met en scĂšne un nouveau NumĂ©ro 2 qui s'avĂšre ĂȘtre celui du Carillon de Big Ben, mais il est cette fois moins dĂ©bonnaire et plus prĂ©occupĂ©. Irascible, il s'emporte contre le Majordome, regarde avec colĂšre sur l'Ă©cran l'impassible NumĂ©ro 6, tourne rageusement les pages de son dossier pendant que dĂ©filent des flash-backs et le comble il parle autoritairement et presque mĂ©chamment Ă  son supĂ©rieur ! NumĂ©ro 1 ? Un NumĂ©ro 2 trĂšs atypique, s'emportant contre ses chefs et ne se laissant pas faire ! Il demande, puisqu'ils ont tout essayĂ© pour faire parler NumĂ©ro 6, de lui faire passer le degrĂ© absolu, une expĂ©rience trĂšs risquĂ©e et peu pratiquĂ©e qui se dĂ©roulera dans "la chambre d'embryon". Le fait qu'il tente cette dangereuse expĂ©rience en fait un personnage hors du commun dans la sĂ©rie. NumĂ©ro 6, endormi dans son lit, subit dans son sommeil une attaque mentale assez effrayante, commandĂ©e par le superviseur et qui en fait une sorte de lavage de cerveau. Ensuite, vient une sorte d'hypnose qui durera toute la nuit via une lampe clignotante, sous l'Ɠil de NumĂ©ro 2. MalgrĂ© son assez longue durĂ©e dix minutes, l'introduction prĂ©pare efficacement la suite. Le lendemain matin, nous comprenons tout NumĂ©ro 6 est retombĂ© en enfance !! Il se comporte comme un gamin tandis que NumĂ©ro 2 joue le rĂŽle du pĂšre ». Il sourit benoĂźtement, ouvre de grands yeux, mange une glace devant les airs paternalistes de NumĂ©ro 2, etc. ! Nous arrivons ensuite dans les souterrains oĂč nous apprenons que, par la volontĂ© de NumĂ©ro 2, ils et le majordome vont ĂȘtre enfermĂ©s dans la chambre d'embryon salle comportant des objets d'enfant et une cage amĂ©nagĂ©e en appartement pendant une semaine. Personne ne peut y entrer et sortir durant ce laps de temps, et l'un des deux antagonistes mourra fatalement Ă  la fin de l'expĂ©rience
 les enjeux sont posĂ©s ! Tout l'Ă©pisode repose sur un monologue Acte II, scĂšne 7, extrait de la piĂšce de Shakespeare citĂ© par NumĂ©ro 2 Comme il vous plaira oĂč l'Ă©crivain dĂ©crit les sept Ăąges de la vie d'un homme la petite enfance, l'enfance, l'amoureux, le soldat entendez, la fin de ses Ă©tudes et ses dĂ©buts dans la vie active, le juge oĂč il acquiert l'expĂ©rience et la sagesse, la vieillesse oĂč il commence Ă  s'affaiblir, et enfin la dĂ©mence mentale prĂ©cĂ©dĂ©e de la mort. Et en effet, exceptĂ© l'amoureux » ce qui fait
 6 Ăąges !, NumĂ©ro 6 va revivre toute sa vie en accĂ©lĂ©rĂ© grĂące Ă  des mises en scĂšne simples mais efficaces de NumĂ©ro 2 et du majordome. En mĂȘme temps, l'Ă©pisode parvient Ă  un haut degrĂ© de symbolisme, accentuĂ© par le jeu des comĂ©diens. La petite enfance NumĂ©ro 6, Ă  l'Ă©tat de petit enfant, est sous la coupe de son pĂšre » jouĂ© par NumĂ©ro 2 mais il y a encore en lui des sentiments de rĂ©volte qui affleurent, tĂ©moin, la scĂšne de la balançoire Ă  bascule oĂč il fait un premier geste de dĂ©fi. Certes, cela peut s'interprĂ©ter comme un caprice d'enfant mais peut-ĂȘtre aussi comme une premiĂšre rĂ©volte contre les tentatives de NumĂ©ro 2 qu'il refuse d'appeler PĂšre ». La partie s'annonce difficile ! Par une subtile transition, il est poussĂ© vers l'Ă©cole. L'enfance La tension monte fortement dans cette scĂšne. NumĂ©ro 6 est convoquĂ© chez le directeur NumĂ©ro 2. Il veut que NumĂ©ro 6 dĂ©nonce un petit camarade qui a parlĂ© en classe mais il refuse. Cette scĂšne en apparence anodine prend une grande signification ici. NumĂ©ro 2 veut soutirer une information Ă  l'Ă©lĂšve », Ă©cho du secret vĂ©ritable de NumĂ©ro 6 et ce dernier refuse de le lui dire. Son impertinence enfantine est une image de sa rĂ©elle dĂ©termination rĂ©solue. Pour finir, NumĂ©ro 6, par un rĂ©flexe inconscient, fait un blocage sur le chiffre 6 qui va tout au long de l'Ă©pisode passablement irriter son adversaire. Le chĂątiment administrĂ© par l'obĂ©issant majordome qui rĂ©sulte de la scĂšne ne suffit pas Ă  faire changer d'avis notre hĂ©ros. La scĂšne suivante montre NumĂ©ro 2 remettre un prix au meilleur Ă©lĂšve » NumĂ©ro 6 bien sĂ»r, comme rĂ©compense de son obĂ©issance ». Le discours de NumĂ©ro 2 est effrayant il est l'allĂ©gorie de la communautĂ© qui demande une obĂ©issance totale de ses sujets, sujets rĂ©duits Ă  des numĂ©ros dans le Village. La communautĂ©, par lui, demande la soumission totale de l'individu mais NumĂ©ro 6, mĂȘme adolescent » ne l'accepte pas et refuse de dire pourquoi il a dĂ©missionnĂ©. Vient alors une premiĂšre explosion la forte empoignade entre NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 2 gueulant Ă  qui mieux mieux WHY DID YOU RESIGN ????? NOOOOOOOOOOO !!!!! avant d'en venir aux coups ! La crise d'indĂ©pendance qui frappe tout adolescent est un prĂ©texte Ă  une scĂšne intense entre NumĂ©ro 6, gardant son secret et NumĂ©ro 2 qui veut lui arracher ! Ce conflit finit par s'arrĂȘter mais de maniĂšre assez surprenante ! Dernier rappel de l'enfance NumĂ©ro 2 veut rĂ©apprendre l'alphabet Ă  NumĂ©ro 6 tout en lui faisant dire six » mais obstinĂ©, il rĂ©pĂšte cinq » ! Suit alors un Ă©change nonsensique avec NumĂ©ro 2 hurlant et NumĂ©ro 6 fredonnant des comptines, symptomatique de la folie qui s'empare d'eux. Ces deux pĂ©riodes Ă©voquent la fragilitĂ© de l'esprit de l'enfant qui trouve sa voie selon l'Ă©ducation qu'on lui donne ; pervertir un enfant est trĂšs facile et ces quatre scĂšnes enfantines » rĂ©sonnent comme une dĂ©nonciation de la mauvaise Ă©ducation que l'on peut donner Ă  un enfant que ce soit par les parents ou par une Ă©ducation scolaire rigide et aliĂ©natrice
 ce qui n'est pas sans Ă©voquer certains problĂšmes rencontrĂ©s par l'Ă©ducation aujourd'hui ! Ce sont des Ă©chos du GĂ©nĂ©ral. Le soldat » NumĂ©ro 6 est formĂ© par son entraĂźneur sportif NumĂ©ro 2 encore Ă  la boxe et Ă  l'escrime. Dans le premier cas, Ă  force de boxer, NumĂ©ro 6 s'Ă©puise et NumĂ©ro 2 profite de sa faiblesse pour lui demander pourquoi il a dĂ©missionnĂ©, la rĂ©ponse de NumĂ©ro 6 sera cependant sans appel ! Quelle tĂ©nacitĂ© ! Vient ensuite l'escrime oĂč NumĂ©ro 6 dĂ©sarme NumĂ©ro 2, il a alors la possibilitĂ© de le tuer car les Ă©pĂ©es sont rĂ©elles ! La scĂšne est intense NumĂ©ro 6 aura-t-il la force de passer son bourreau au fil de son Ă©pĂ©e ? La rĂ©ponse ne sera pas celle que l'on croit ! Cette scĂšne est-elle le symbole de nos pulsions meurtriĂšres qui couvent en chacun de nous et que nous rĂ©primons par peur ou par principe ? Quoiqu'il en soit, ce nouveau climax saisit profondĂ©ment le tĂ©lĂ©spectateur par sa puissance psychologique et par la qualitĂ© des combats ils sont trĂšs bien rĂ©alisĂ©s et Ă©nergiques ! Vient ensuite la vie active AprĂšs s'ĂȘtre rasĂ© signe que NumĂ©ro 6 est dĂ©sormais un homme, il cherche un travail dans une banque et passe un entretien d'embauche qui est en fait celui qu'il a eu en postulant dans les services secrets. Mais NumĂ©ro 6, alors qu'il roulait dans sa petite voiture de gamin, est arrĂȘtĂ© par un policier le majordome qui lui passe les menottes et le mĂšne au tribunal, chez le procureur NumĂ©ro 2 Ă©videmment ! Le Juge » encore une scĂšne mĂ©morable. NumĂ©ro 2, en juge anticipant le Juge du DĂ©nouement harcĂšle NumĂ©ro 6, sous prĂ©texte qu'il a fait un excĂšs de vitesse. En rĂ©alitĂ©, il cherche Ă  le dĂ©shumaniser, lui faire prendre conscience qu'il n'est qu'un numĂ©ro, une unitĂ© du Village, ce Ă  quoi le prisonnier, bien que dangereusement affaibli mentalement, proteste. NumĂ©ro 2, en furie, tente de faire craquer NumĂ©ro 6 en le condamnant, en le culpabilisant, en niant son individualitĂ© et en cherchant Ă  le faire accepter l'Ă©tiquette de NumĂ©ro 6. La scĂšne devient de plus en plus forte jusqu'Ă  ce que le Juge, tempĂȘtant, l'enferme dans la cage-appartement qui devient une prison. Mais NumĂ©ro 6, bien qu'au bord de la folie, continue de rĂ©sister et cela donne lieu Ă  une scĂšne dĂ©mente NumĂ©ro 2 et NumĂ©ro 6 ne cessent de crier l'un contre l'autre, aucun ne veut cĂ©der du terrain Ă  son adversaire mais NumĂ©ro 6 est prĂȘt Ă  se laisser tuer plutĂŽt que d'avouer son secret. Comme s'il avait acquis la sagesse de savoir mourir pour ses idĂ©es. Les cerveaux des protagonistes sont manifestement dĂ©traquĂ©s tellement leurs comportements sont ceux de malades mentaux. Eprouvant ! NumĂ©ro 6 avoue cependant avoir dĂ©jĂ  tuĂ© Ă  la guerre. Qu'Ă  cela ne tienne, NumĂ©ro 2 maintient la pression sur NumĂ©ro 6 en appuyant sur ce point en lui faisant revivre cette Ă©poque en mettant en scĂšne un larguage de bombes NumĂ©ro 6 cependant refuse de dire le chiffre 6 du compte Ă  rebours puis en l'interrogeant sur ses actions NumĂ©ro 6, voguant dans un autre monde, tient bon et nous nous apercevons qu'il retrouve peu Ă  peu sa tĂȘte, et qu'il combat les effets du degrĂ© absolu en disant 6 » et en demandant Ă  dĂźner ! Ellipse, suspense
 Le finale de l'Ă©pisode dĂ©bute alors avec la vieillesse, la seconde enfance » oĂč les effets pervers du degrĂ© absolu se dĂ©voilent enfin, dĂ©rangeant considĂ©rablement le cerveau pour celui qui lĂąche prise face Ă  son adversaire. En effet, il y a comme une rĂ©partition de la force mentale entre eux deux qui finit par aller en faveur de celui qui rĂ©ussit Ă  prendre un avantage sur l'autre, laissant l'autre craquer. Ceci explique l'apparente bizarrerie de la situation au dĂ©but de la scĂšne, fausse sĂ©ance psychanalytique qui pourtant est le seul moment de rĂ©pit dans l'Ă©pisode. Cette brĂšve pause est balayĂ©e net lorsque le compte Ă  rebours se dĂ©clenche donnant lieu Ă  un dernier duel final stressant Ă  souhait, rĂ©sultat final de l'expĂ©rience degrĂ© absolu. Car il est l'heure de passer au dernier Ăąge la folie dĂ©mentielle qui vous saisit avant de mourir
 la terreur monte alors dans la scĂšne tandis que l'on se rapproche de la fin du temps, que les secondes fatales s'Ă©coulent, que les personnages partent dans un dĂ©lire cinglant, que les mots perdent leur sens jusqu'Ă  devenir des fatrasies sonores, sans queue ni tĂȘte
 le climax de l'Ă©pisode est superbement agencĂ©, on attend, haletant, la fin, sans cesse diffĂ©rĂ©e par le ralentissement du temps et la situation qui semble sans issue. Cette attente insoutenable est accrue par le jeu des comĂ©diens en roue libre. Le suspense prend fin lorsque le compte Ă  rebours se termine, nous laissant admirer le tableau final en silence. Mais l'Ă©pisode n'est pas encore fini le Superviseur apparaĂźt et le dialogue final nous fait comprendre qu'enfin, nous allons voir l'insaisissable NumĂ©ro 1 ! L'Ă©pisode s'enchaĂźne en effet avec le finale – Le DĂ©nouement – qui va clĂŽturera la sĂ©rie. Pour le moment, quittons l'Ă©pisode avec cette derniĂšre vue de la chambre d'embryon, dĂ©serte, en attendant de voir ce qu'il y a Ă  l'extrĂ©mitĂ© du couloir souterrain Le scĂ©nario de Patrick McGoohan est un voyage au bout de l'angoisse, culminant dans la scĂšne finale. Ce huis-clos théùtral avec seulement deux personnages et la prĂ©sence persistante du Majordome, qui a un rĂŽle plus Ă©tendu que de coutume tient tout entier au jeu des interprĂštes. Puissamment anxiogĂšne, l'histoire ne lĂąche jamais le spectateur et semble ĂȘtre en mĂȘme temps une dĂ©nonciation des pernicieuses influences extĂ©rieures qui peuvent nous dĂ©possĂ©der de nous-mĂȘmes. Les scĂšnes, plus ou moins grotesques parfois, anticipent l'aspect grand-guignolesque mais Ă  la profondeur ĂŽ combien vertigineuse de l'Ă©pisode final. Sa mise en scĂšne, bien qu'Ă©purĂ©e, se rĂ©vĂšle redoutablement efficiente. La camĂ©ra, au plus prĂšs des comĂ©diens, fait oublier les dĂ©cors volontairement minimalistes. Elle donne la part belle aux gros plans qui nous font trĂšs bien voir les Ă©motions sur les visages des personnages qui portent l'Ă©pisode sur leurs Ă©paules. Ainsi pas de fioritures, rien qui abaisse la tension. Magnifique ! Patrick McGoohan et LĂ©o McKern sont inoubliables rages hallucinĂ©es, dĂ©lires sans limites, explosions brutales de colĂšre, dialogues dĂ©rĂ©glĂ©s
 un Ă©pisode de fous ! Repoussant leurs limites de jeux de façon inimaginable, ils deviennent Ă  part entiĂšre leurs personnages, faisant des compositions virtuosissimes qui ne sont jamais pesantes ou lassantes mais saisissent les tripes les spectateurs. La pression permanente crĂ©e par le scĂ©nario maintient les acteurs dans un Ă©tat second qui trouvent lĂ  leurs plus beaux rĂŽles oĂč rien n'est laissĂ© au hasard un regard, un chuchotis, une attitude... tout est calculĂ©, millimĂ©trĂ© dans les moindres dĂ©tails. Cette recette est aussi un des succĂšs du DĂ©nouement. Angelo Muscat est presque toujours dans l'Ɠil de la camĂ©ra, regardant les scĂšnes se dĂ©rouler sans aucune Ă©motion, ne faisant qu'obĂ©ir aux ordres qu'on lui donne. Sa prĂ©sence/absence contribue Ă  l'atmosphĂšre de l'Ă©pisode. Son visage fermĂ© est un contrepoint Ă  l'hyperexpressivitĂ© du duo central. Peter Swanwick est un Superviseur froid qui ne fait pas baisser la pression Ă  la fin de l'Ă©pisode, mĂȘme aprĂšs le climax, qu'est-ce qu'il est inquiĂ©tant ! La musique n'est pas trĂšs prĂ©sente mais elle Ă©voque souvent l'enfance par son registre aigu et ses ritournelles subtiles. Elle a donc tout Ă  fait sa place. Avis de Denis Chauvet Les grands moyens sont employĂ©s pour faire flĂ©chir le N°6 Degree Absolute’. Un huis clos d’une semaine entre le N°2 et le 6, retombĂ© en enfance, sous l’Ɠil du majordome. Un seul survivra. On est de retour au Village; enfin, le souterrain du Village. Le N°2, c’est Leo McKern, excellent dans ce rĂŽle et il le fallait ! AprĂšs l’étude du dossier du 6 et quelques flashbacks, le 2 dĂ©cide que le degrĂ© absolu est la seule solution. Le lavage de cerveau Ă  la lampe et le N°2 en train de chanter des comptines est cocasse. C’est ensuite la descente dans les sous-sols et le huis clos. La vie du N°6 est passĂ©e en revue avec toujours l’éternelle question Why did you resign ?’. Le 2 en figure autoritaire est inquiĂ©tant, mais le 6 gagne de l’assurance avec l’ Ăąge’ et le conditionnement qui s’estompe. Le duel est phĂ©nomĂ©nal, mĂȘme si parfois, on sent le remplissage. En tout cas, l’implication de McKern est palpable il Ă©tait au bord de la crise cardiaque parait-il !. Une bataille d’esprits que le 2 emporte mĂȘme si McKern vole la vedette Ă  McGoohan. Une excellente idĂ©e de dĂ©part qui tourne le plus souvent par la suite Ă  de l’incohĂ©rence, du grotesque et de la folie pure. Il y a nĂ©anmoins d’excellents Ă©changes tels que sur l’individualisme et la sociĂ©tĂ© la notion de loup solitaire et la derniĂšre minute’ est envoutante. Faut aimer cette ambiance surrĂ©aliste et théùtrale ; moi, j’ai dĂ» mal. Le 6 est invitĂ© Ă  voir le NumĂ©ro 1 par le Superviseur un des plus gros cliffhangers de sĂ©ries, supposĂ© annoncer une seconde saison ! Infos supplĂ©mentaires Aka. Degree Absolute DegrĂ© Absolu Il s'agit de l'Ă©pisode prĂ©fĂ©rĂ© de Patrick McGoohan Bonus DVD. Le scĂ©nario fut Ă©crit par McGoohan sous le pseudonyme d'Archibald Schwarz. Mais au gĂ©nĂ©rique, c'est bien son vrai nom qui apparaĂźt. Cet Ă©pisode fut le 6e tournĂ© en ordre de production. En effet, l'effervescence qui rĂ©gnait sur le plateau Ă©tait telle qu'on envisagea la fin bien avant le terme des 17 Ă©pisodes. On tourna donc cet Ă©pisode annonciateur du finale en plein milieu de la production ce qui explique que George Markstein soit encore crĂ©ditĂ© au gĂ©nĂ©rique. Bonus DVD Plusieurs membres de l'Ă©quipe de la sĂ©rie pensent que le fait que cet Ă©pisode fut tournĂ© tĂŽt dĂ©montre que Patrick McGoohan avait la fin en tĂȘte, sinon une approche globale de la sĂ©rie. Bonus DVD Le tournage de l'Ă©pisode fut terriblement chaotique, en particulier pour Leo McKern. Il explique qu'il Ă©tait impossible de travailler avec McGoohan qui ne faisait qu'hurler et se plaindre, mettant la pression sur tout le monde. McGoohan et McKern furent mĂȘme atteints de schizophrĂ©nie tellement leurs rĂŽles, trop intenses, avaient pris le dessus sur eux ce qui est visible Ă  l'Ă©cran. McGoohan harcela McKern a tel point qu'aprĂšs 9 jours d'un tel rĂ©gime, McKern flancha et fit une dĂ©pression nerveuse qui dura 3 jours, on craignit mĂȘme pour sa vie ! McKern eut beaucoup de mal Ă  reprendre le cours de l'Ă©pisode. D'aprĂšs Brendan Stafford, membre de l'Ă©quipe de tournage, les acteurs ne jouaient plus, ils Ă©taient devenus leurs personnages ! Bonus DVD MalgrĂ© cette terrible Ă©preuve, McKern reconnut que – mĂȘme Ă  l'agonie – il s'Ă©tait bien amusĂ© ! Bonus DVD Qui prononce dans les derniĂšres minutes le mot Die ! » ? NumĂ©ro 6 ? NumĂ©ro 2 ? ou bien
 le NumĂ©ro 1 ?!! On ne le sait toujours pas ! Il y a un rideau de théùtre devant l'Ă©cran de NumĂ©ro 2, cela accentue le cĂŽtĂ© mise en scĂšne » de la sĂ©rie et particuliĂšrement de l'Ă©pisode qui s'inscrit pourtant dans le rĂ©el. Les flashbacks du dĂ©but de l'Ă©pisode nous montrent des extraits des Ă©pisodes L'ArrivĂ©e, Le Carillon de Big Ben, LibertĂ© pour tous et Danse de Mort. Le rat » mentionnĂ© par NumĂ©ro 6 au dĂ©but de l'Ă©pisode peut ĂȘtre soit un mot d'impertinence soit une rĂ©fĂ©rence au Hamlet de Shakespeare qui a crĂ©e le canevas de l'Ă©pisode oĂč Hamlet, simulant la folie, parle de rat » en tuant Polonius. Dans les deux cas, ce mot n'est sans doute pas laissĂ© au hasard John Maxim NumĂ©ro 86 est crĂ©ditĂ© au gĂ©nĂ©rique bien que ses scĂšnes furent coupĂ©es au montage Leo McKern 1920-2002 a jouĂ© dans plus de 200 films et sĂ©ries, il fut parallĂšlement comĂ©dien de théùtre. Il jouait dĂ©jĂ  le NumĂ©ro 2 dans Le Carillon de Big Ben, rĂŽle qu'il reprend dans cet Ă©pisode et qu'il jouera de nouveau dans Le DĂ©nouement . Sa corpulence et son investissement firent de lui un acteur trĂšs talentueux qui marque durablement sa prĂ©sence. Il est surtout connu pour avoir jouĂ© Horace. W. Rumpole dans la sĂ©rie Rumpole of the Bailey de 1975 Ă  1992. SĂ©quence culte Convocation chez le directeur d’école Retour Ă  l'index 17. LE DÉNOUEMENT FALL OUT RĂ©sumĂ© AprĂšs avoir passĂ© l'Ă©preuve du DegrĂ© Absolu », NumĂ©ro 6 est invitĂ© dans un tribunal souterrain oĂč aura lieu le procĂšs de trois rĂ©volutionnaires » dont lui-mĂȘme. La sĂ©ance cependant devient de plus en plus folle, de plus en plus hystĂ©rique au fur et Ă  mesure que les dĂ©bats avancent et que les rebondissements s'enchaĂźnent en cascade. Quant Ă  NumĂ©ro 6, le moment est venu d'exaucer son souhait il va rencontrer le NumĂ©ro 1 et choisir son destin ; il est cependant bien loin d'imaginer comment son aventure se terminera
Critique de ClĂ©ment Diaz Le DĂ©nouement est un Ă©pisode qui ne ressemble Ă  aucun autre. DĂ©laissant toute vraisemblance, il nous emporte dans un tourbillon frĂ©nĂ©tique, une spirale dionysiaque. La sĂ©rie se termine sur une apothĂ©ose psychĂ©dĂ©lique oĂč chaque dĂ©tail compte. Depuis les juke-box du dĂ©but jusqu'Ă  l'ultime plan final, lourd de sens, l'Ă©pisode assaille le spectateur Ă  coup de situations rocambolesques, absurdes en apparence, mais dont chacune a un sens cachĂ© et qui varie selon le spectateur
 Cet Ă©pisode constitue une des fins les plus controversĂ©es pour une sĂ©rie TV, car affirmant sans discussion son caractĂšre allĂ©gorique parfois dĂ©stabilisant. Foutage de gueule, ou gĂ©nie absolu ? Fin foutrarque ou conclusion virtuose ? L'auteur de ses lignes a optĂ© pour la seconde solution et va essayer de vous expliquer en quoi rĂ©side le gĂ©nie Ă©blouissant de cet Ă©pisode qui finalement applique Ă  la lettre la fameuse citation de François Rabelais dans sa prĂ©face de Gargantua Il faut rompre l'os et sucer la substantifique moĂ«lle. DerriĂšre l'aspect grand-guignolesque de l'Ă©pisode se cache une ultime attaque en rĂšgle contre les tares de la sociĂ©tĂ© mais qui ici devient beaucoup plus puissante que dans les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents, notamment Ă  travers les personnages du Juge et du NumĂ©ro 1. Cet Ă©pisode, extrĂȘmement compliquĂ© Ă  analyser, sera donc divisĂ© en cinq parties Introduction – L'affaire NumĂ©ro 48 – L'affaire NumĂ©ro 2 – L'affaire NumĂ©ro 6 – Finale. 1. Introduction L'Ă©pisode commence non par le gĂ©nĂ©rique mais par un prĂ©lude de trois minutes constituĂ© de flash-backs issus de l'Ă©pisode Il Ă©tait une fois dont il est la suite directe. Vient ensuite la musique du gĂ©nĂ©rique, un peu modifiĂ©e, accompagnant non la sĂ©quence traditionnelle de la dĂ©mission de NumĂ©ro 6 mais une vue en contre-plongĂ©e du Village comme dans L'Impossible Pardon. Retour dans les souterrains. NumĂ©ro 6, le Majordome et le Superviseur s'avancent dans des tunnels creusĂ©s dans la roche oĂč figurent quelques juke-box diffusant la fameuse chanson des Beatles All you need is love. C'est d'ailleurs une des rares fois oĂč la sĂ©rie s'inscrit dans son temps le groupe des quatre garçons dans le vent Ă©tait alors Ă  son apogĂ©e. Que signifie cette mise en scĂšne ? Elle ne prendra tout son sens que dans les derniĂšres minutes oĂč nous comprendrons enfin pourquoi la chanson figure dans l'Ă©pisode. Nous arrivons dans la salle du tribunal oĂč l'action de l'Ă©pisode va se dĂ©rouler elle se compose de quelques machines en arriĂšre-plan, collĂ©es contre la roche, d'un hĂ©micycle oĂč sont prĂ©sents des jurĂ©s en robe et gants blancs et tous pourvus de masques Ă  l'air inquiĂ©tants, presque grimaçant, dont une moitiĂ© est blanche et l'autre noire, d'une estrade oĂč se tient le prĂ©sident du tribunal, d'une fusĂ©e Ă  l'intĂ©rieur de laquelle se cache le NumĂ©ro 1 qui ne s'exprime que par un Ɠil lumineux clignotant et d'un petit escalier surmontĂ© d'un trĂŽne dorĂ© de velours bleu sans oublier parmi tout le petit monde, quelques gardes armĂ©s jusqu'aux dents. La sĂ©ance peut commencer. Elle commence par l'allocution du Juge, qui prolonge la voie engagĂ©e par Il Ă©tait une fois il est lui aussi le symbole du Village et de la sociĂ©tĂ©, qui va juger ses propres concitoyens il se donne le droit de juger alors que nous ne devrions avoir aucun compte Ă  lui rendre, mais comme toujours, la loi du plus fort l'emporte ! Il annonce qu'il va traiter le cas de la rĂ©bellion, dangereux pour la dĂ©mocratie » Le Village est pourtant loin d'en ĂȘtre une !. Et que ceux qui veulent se rĂ©volter doivent ĂȘtre rĂ©primĂ©s et remis dans le droit chemin. Evidemment, ce discours dit bien la volontĂ© de nos gouvernants de prĂ©server l'ordre Ă©tabli aussi dĂ©testable qu'il soit. La politique, aux jours actuels, est devenu l'art d'annoncer un renouvellement perpĂ©tuel alors qu'elle reste dans une tradition figĂ©e. Aujourd'hui, mis Ă  part les rĂ©volutions, la politique d'un pays ne varie pas souvent, elle consiste Ă  le diriger en suivant ses propres intĂ©rĂȘts qui ne sont pas toujours ceux du bien public. Dans tout pays, aussi dĂ©mocratique soit-il, les lois rĂ©gentent les hommes et sont une atteinte Ă  leur libertĂ©. Si elles sont nĂ©cessaires pour contraindre l'homme Ă  ne pas commettre des dĂ©lits, elles le conditionnent avec plus ou moins de succĂšs, elles ne lui laissent pas le choix, c'est son effet pervers et qui rend prisonniers autant ceux qui s'y soumettent que ceux qui essayent de bouleverser les choses, car ces derniers sont rĂ©primĂ©s par la force. La violence Ă©tant le seul moyen d'humaniser l'humanitĂ© si l'on reprend les termes du Juge. Mais NumĂ©ro 6, bien que rĂ©volutionnaire », ayant franchi toutes les Ă©preuves a un statut particulier et il est considĂ©rĂ© non plus comme numĂ©ro mais comme Monsieur » Sir en VO Ă  qui tous les Ă©gards sont maintenant dus. Ce simple terme rĂ©habilite NumĂ©ro 6 comme un individu Ă  part entiĂšre, il s'assied sur le trĂŽne d'honneur en compagnie du Majordome, dĂ©sormais vouĂ© Ă  ses intĂ©rĂȘts. Il n'est plus un numĂ©ro, mais est-il maintenant un homme libre ? Attendons en sa compagnie la suite des Ă©vĂ©nements
 
Qui commencent par un coup de théùtre le cadavre de NumĂ©ro 2 est amenĂ© sur une table d'opĂ©ration et l'Ɠil lumineux de la fusĂ©e s'Ă©claire NumĂ©ro 1 s'exprime en signaux lumineux au Juge qui exĂ©cute ses ordres Ă  savoir
 ressusciter NumĂ©ro 2 ! Il est transportĂ© et on commence Ă  le rĂ©animer ! Pendant ce temps, le Juge va faire le procĂšs du premier rĂ©volutionnaire le NumĂ©ro 48. Un dĂ©tail doit nous alerter que signifie l'assemblĂ©e ? L'assemblĂ©e est constituĂ©e en plusieurs parties qui ne semblent avoir aucun rapport les unes les autres voir Commentaires. Et si l'assemblĂ©e Ă©tait le symbole de toutes nos facettes intĂ©rieures ? Nous avons tous une personnalitĂ© complexe, et les membres de l'assemblĂ©e sont certainement autant de personnalitĂ©s qui vivent en nous-mĂȘmes. Une introduction trĂšs troublante. A ce moment-lĂ , l'Ă©pisode va basculer dans une sorte d'univers irrĂ©aliste, complĂštement dĂ©mesurĂ© et dĂ©concertant furieusement. Chaque dĂ©tail compte ! L'Ă©pisode peut enfin commencer
 2. NumĂ©ro 48 NumĂ©ro 48 arrive, c'est un jeune hippie complĂštement fou. Chapeau haut-de-forme avec une rose, et clochette autour du cou, il arbore un look provoquant pour l'Ă©poque, dans la lignĂ©e des jeunes d'alors. Aux phrases du Juge, il rĂ©pond par des couplets de la chanson chrĂ©tienne Dry Bones ce qui dĂ©clenche un tollĂ© dans l'assemblĂ©e qui perd tout sens de la discipline ! Un rappel Ă  l'ordre du NumĂ©ro 1 fait cesser le vacarme et l'accusĂ© s'avance tandis que le Juge, plus dĂ©mago que jamais, pointe la menace pour la sociĂ©tĂ© des jeunes d'aujourd'hui tout en admettant comprendre leur rĂ©volte ils sont jeunes, ils veulent se rĂ©volter
, il dĂ©clare qu'elle doit cependant ĂȘtre rĂ©primĂ©e car elle menace la sociĂ©tĂ© ». La stigmatisation des jeunes, dĂ©jĂ  prĂ©sente dans ces annĂ©es-lĂ , Ă©tant aujourd'hui un phĂ©nomĂšne universel, la sĂ©rie ne perd rien de sa force de ce cĂŽtĂ©-lĂ  ! Les jeunes, avenir du monde, sont l'objet de toutes les attentions des gouvernants qui les voit d'un Ɠil condescendant. Leur propension Ă  vouloir changer l'ordre des choses, de bĂątir un monde meilleur, bref de se rĂ©volter, est mal vue par les politiques qui prĂ©fĂšrent ne pas voir leur souffrance jetĂ©s dans un monde injuste, ils ne peuvent s'exprimer que par la provocation » pour se faire entendre, c'est rĂ©ussi, mais pour se faire comprendre, ce n'est pas gagnĂ© ! La manifestation de rĂ©volte de NumĂ©ro 48 en atteste bien il sĂšme la pagaille dans la salle en courant dans tous les sens. AllĂ©gorie de la protestation des jeunes ou bien reprĂ©sentation de la violence, parfois seul moyen pour eux d'entendre leur voix qui sinon crie dans le dĂ©sert ? Dans les deux cas, NumĂ©ro 6, qui a bien compris ce pauvre hĂšre, cesse son tintamarre en l'appelant young man jeune homme ou Monsieur en VF. Combien cette seule parole est puissante ! En le voyant tel un homme comme les autres, NumĂ©ro 6 accorde au jeune ce qu'il souhaite le droit d'ĂȘtre Ă©coutĂ© et respectĂ©. Que demandent les jeunes de plus si ce n'est le respect pour eux-mĂȘmes et d'ĂȘtre des hommes Ă©gaux en droits ? Et c'est pour ça que NumĂ©ro 48 accepte de s'arrĂȘter
 temporairement ! Or, accorder ce titre » le terme n'est pas exagĂ©rĂ© car aujourd'hui, c'en est quasiment devenu un Ă  un rĂ©voltĂ© ne peut plaire au Juge mais NumĂ©ro 1 lui fait signe appelons-le comme ça, on gagnera du temps ! C'est donc une premiĂšre victoire pour ce garçon mais qui, voulant ĂȘtre apprĂ©ciĂ© pour ce qu'il est, ne va pas changer son attitude dĂ©jantĂ©e. Le jeune en question n'a manifestement pas toute sa tĂȘte mais curieusement, son comportement en l'apparence zinzin le rend davantage humain que le PrĂ©sident, froid et intolĂ©rant, et ses jurĂ©s qui le suivent. Petit Ă©change entre le Juge et l'accusĂ© mais Ă©videmment, il part trĂšs vite dans le non-sens
 non-sens ? Pas si sĂ»r car le jeune homme » dit que le Juge et son assemblĂ©e veulent donner » et surtout prendre » take et le mot est scandĂ© par toute l'assemblĂ©e dans une frĂ©nĂ©sie croissante ! MalgrĂ© leurs masques, ils sont clairs comme le jour ! Ils veulent prendre », ils veulent exploiter leurs concitoyens, s'emparer d'eux, les dominer par tous les moyens, et d'abord en les culpabilisant, en leur reprochant de ne pas se plier aux rĂšgles de la sociĂ©tĂ© ! Ce qu'ils cherchent n'est rien de plus que la possession de leur Ăąme, ils veulent tout leur prendre, le tout enveloppĂ© sous un enrobage lĂ©gal. Comprenons alors les vellĂ©itĂ©s de changement voulus par les jeunes qui veulent ĂȘtre libres et considĂ©rĂ©s le Juge dit qu'il plane » mais un Non » grave et mĂ»r de son interlocuteur le dĂ©trompe, il n'est pas si fou que ça ! Il a seulement des moyens diffĂ©rents de s'exprimer, ce que les autres ne tolĂšrent pas ! Pourtant, il ne veut qu'un peu de reconnaissance ! Je suis ton petit, papa, tu dois quelque chose Ă  ton petit ! Le jeune homme » est un microcosme de tous les jeunes ; il est nourri de rock'n'roll et d'inspiration religieuse la chanson Dry Bones, c'est-Ă -dire un mĂ©lange de libertĂ© et de puretĂ©, de folie et de raison, de passion et de rĂ©flexion. Comme la plupart des jeunes, il n'est pas encore mature, il manque encore de discernement mais son combat demeure juste. On peut prĂ©sumer que le jeune homme », chrĂ©tien, n'a jamais commis de violence donc l'Ă©pisode n'encourage pas pour autant les jeunes Ă  la violence et la fin de l'Ă©pisode le montrera bien d'ailleurs. L'interlude sur la chanson Dry Bones dans laquelle tout le monde se lĂąche brusquement est un triste constat d'incomprĂ©hension le jeune s'exprime par cette musique mais l'assemblĂ©e n'y voit qu'un divertissement la camĂ©ra vise d'abord les jurĂ©s avec la mention rĂ©crĂ©ation », elle ne le prend pas au sĂ©rieux. Vient ensuite un dĂ©tail terriblement ironique un juge lit la dĂ©claration d'accusation contre le jeune homme » paraphrase de ce que disait le Juge qui menace l'avenir de leur gouvernement et les rĂšgles de la sociĂ©tĂ©, etc. etc. Mais c'est le jurĂ© anarchiste » qui prononce l'allocution ! Or un anarchiste ne tiendrait jamais un discours pareil, Ă  l'opposĂ© complet de ses principes !! Nous comprenons alors le vide de cette dĂ©claration. McGoohan se met du cĂŽtĂ© du garçon en tournant en dĂ©rision l'attaque dont il est l'objet en la faisant dire par celui qui aurait le moins de chance de le dire ! Quelle adresse ! Or, il ne fait qu'Ă©noncer les principes du Village ! L'attaque est foudroyante et ridiculise ce systĂšme absurde qui n'est bon qu'Ă  dĂ©truire les gens. Sommairement condamnĂ©, le jeune homme » est renvoyĂ© dans sa geĂŽle en attendant son exĂ©cution, mais il continue de chanter sa ritournelle
 Affaire classĂ©e, passons au second rĂ©volutionnaire ! 3. NumĂ©ro 2 Curieusement, c'est bel et bien le NumĂ©ro 2 de l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent qui est jugĂ© pour rĂ©volte contre l'ordre Ă©tabli ! Il se rĂ©veille mais sa figure est mĂ©connaissable ! Pendant le traitement, ses cheveux ont Ă©tĂ© coupĂ©s, il a Ă©tĂ© rasĂ©, et il arbore une moustache rousse ! Tout le monde hurle de rire mais il impose le silence. Il serre la main de NumĂ©ro 6 et constate que le Majordome ne lui obĂ©it plus, il est maintenant sous les ordres de Monsieur » signe Ă©clatant de la perte du pouvoir, de la dĂ©faite de ce NumĂ©ro 2 comme il le reconnaĂźt. Il prend la parole et nous comprenons tout ce qui s'est passĂ© Autrefois occupant un poste trĂšs important au Palais de Westminster, et donc connaissant bien des secrets, il a Ă©tĂ© capturĂ© et emprisonnĂ© au Village mais Ă  la diffĂ©rence de NumĂ©ro 6, il n'a pas rĂ©sistĂ© bien longtemps aux mĂ©thodes du Village. Mais il a acceptĂ© le poste de NumĂ©ro 2 car cela satisfaisait sa soif de pouvoir. Nous apprenons aussi que l'Ă©preuve finale a Ă©tĂ© truquĂ©e car pour empĂȘcher la mort rĂ©elle de NumĂ©ro 2 sanctionnant son Ă©chec dans l'expĂ©rience du DegrĂ© absolu, son vin a Ă©tĂ© droguĂ©. Alors pourquoi est-il jugĂ© ? Peut-ĂȘtre parce qu'au fond de lui-mĂȘme, il n'a jamais totalement approuvĂ© le systĂšme aliĂ©nateur du Village. S'il s'est corrompu pour exercer un poste important au sein du Village, il n'a jamais supportĂ© qu'on lui donne des ordres sa colĂšre au dĂ©but d'Il Ă©tait une fois est donc expliquĂ©e et n'a pas acceptĂ© de devoir rendre des comptes Ă  une autoritĂ© NumĂ©ro 1 qu'il n'a jamais vue et dont il ne connaĂźt rien. En cela, il est plus proche de NumĂ©ro 6 qu'on le croyait, car lui aussi est un insoumis, la diffĂ©rence est son goĂ»t du pouvoir qui lui a fait se renier lui-mĂȘme. Mais maintenant, qu'il n'est plus NumĂ©ro 2, il rejoint le combat de NumĂ©ro 6 et, chose incroyable, il dĂ©fie le NumĂ©ro 1 en regardant fixement l'Ɠil lumineux de la fusĂ©e. Il dĂ©clare qu'il est prĂȘt Ă  mourir mais qu'au moins, il mourra l'esprit libre ! Il jette son badge de NumĂ©ro 2 par terre et NumĂ©ro 1, qui n'a plus de prise sur lui, dĂ©gage des volutes de fumĂ©e, exprimant sa rage d'avoir perdu ce duel psychologique ! NumĂ©ro 2 est emportĂ© hors de la salle mais refuse d'ĂȘtre maintenu ! Et il entre de lui-mĂȘme dans l'Ă©lĂ©vateur qui le mĂšne Ă  la salle du dessous. Il ne peut s'empĂȘcher cependant de s'exclamer Be seeing you ! comme un dernier geste de dĂ©fi ! Combien cette scĂšne est forte ! Il n'est jamais trop tard quand il s'agit de reconnaĂźtre ses erreurs. GrĂące Ă  NumĂ©ro 6 qui l'a dominĂ© dans le DegrĂ© absolu, il a pris conscience de la vacuitĂ© de ses ambitions et du fait qu'il avait vendu son Ăąme Ă  un tyran qui s'Ă©tait servi de lui. MĂȘme s'il est toujours prisonnier, il est maintenant libre de ses pensĂ©es, libre de lui-mĂȘme. Que lui importe la mort puisqu'il a repris son indĂ©pendance ? C'est, mine de rien, un nouvel Ă©chec pour le Village. Le discours de NumĂ©ro 2 est une vĂ©ritable ode explicite cette fois ! Ă  la libertĂ© de soi-mĂȘme. Enfin, nous arrivons au procĂšs de NumĂ©ro 6
 4. NumĂ©ro 6 Curieusement, le Juge tient un discours assez surprenant il considĂšre que la rĂ©bellion de NumĂ©ro 6 est saine et honnĂȘte », diffĂ©rente des rĂ©voltes dangereuses » des deux prĂ©cĂ©dents. Il a su, malgrĂ© les mĂ©thodes du Village rester pur et fidĂšle Ă  lui-mĂȘme ce qui n'est pas le cas de NumĂ©ro 2, il est plein de maturitĂ© et d'expĂ©rience, ce qui n'est pas le cas de NumĂ©ro 48. Ces diffĂ©rences font qu'il pourrait devenir un guide » pour le Village. En clair, nous assistons Ă  une transposition de la tentation du Christ avec le Juge dans le rĂŽle de Lucifer ! Patrick McGoohan, bien qu'il n'ait pas pensĂ© Ă  cet interprĂ©tation quand il rĂ©digea la scĂšne, a d'ailleurs approuvĂ© une telle lecture interview de 1977. Oui, il est dĂ©signĂ© comme un messie, il porte le titre d'individu », le seul, l'unique qui l'ait mĂ©ritĂ©. Le Village reconnaĂźt Ă  demi-mot qu'il a Ă©chouĂ© et veut donc qu'il soit Ă  son tour, le chef, c'est-Ă -dire ĂȘtre un NumĂ©ro 2 et peut-ĂȘtre mĂȘme dĂ©trĂŽner le NumĂ©ro 1. Proposition allĂ©chante mais qui n'est pas du goĂ»t de NumĂ©ro 6 ! Il prĂ©fĂšre partir et en effet, le Juge lui propose cette option sur l'Ă©cran, des images de sa maison et de sa voiture entretenues et on lui remet des attributs qui lui confĂšre cette dignitĂ© d'homme la clĂ© de son appartement, de l'argent, un passeport. Le Juge veut qu'il reste au Village pour le diriger et tout serait Ă  lui dans ce cas, tout lui appartiendrait. Il l'encourage Ă  prononcer un discours pour toute l'assemblĂ©e. NumĂ©ro 6 accepte et monte sur l'estrade mais cette offre est pernicieuse il commence Ă  peine son Ă©locution que l'assemblĂ©e l'interrompt Ă  grand-bruit ! NumĂ©ro 6 essaye de parler mais l'assemblĂ©e ne cesse de l'interrompre Ă  coups de vivats ! Finalement, il prononcera son discours jusqu'au bout mais nous n'en saurons jamais la teneur le bruit de l'assemblĂ©e couvrant ses paroles sous le regard ironique du Juge. Que signifie pareille mise en scĂšne ? Encore une fois, plusieurs interprĂ©tations possibles NumĂ©ro 6, n'ayant jamais voulu diriger son ancienne prison, prononçait peut-ĂȘtre un discours qui, comme ceux de LibertĂ© pour tous et J'ai changĂ© d'avis, serait une ode Ă  la libertĂ© de soi-mĂȘme ou bien une attaque contre le Village ce que ne peut accepter le tribunal. Ou bien, clin d'Ɠil ironique Dans ce cas, l'assemblĂ©e, nous-mĂȘmes, fait du bruit pour ne pas entendre le discours libĂ©rateur ! Comme le dĂ©montrait les deux Ă©pisodes dĂ©jĂ  citĂ©s, nous sommes incapables de comprendre ou d'accepter une parole libĂ©ratrice, il s'agit donc d'un triste constat nous sommes incapables d'amĂ©liorer notre sort et cela rejoint le pessimisme de l'auteur. L'intensitĂ© passionnĂ©e de NumĂ©ro 6 quand il prononce son discours en dit long sur son Ă©tat d'esprit mais qu'importe puisque nous ne saurons jamais ce qu'il a voulu dire
 Enfin, derniĂšre proposition, et si c'Ă©tait tout simplement un moyen de le vexer, de le ridiculiser voir le regard carnassier du Juge pendant cette scĂšne, un moyen de pression Ă  son encontre car NumĂ©ro 6 semble prĂ©fĂ©rer partir que diriger ! Le Juge, aprĂšs cette comĂ©die, dĂ©clare Ă  Monsieur » qu'il peut maintenant rencontrer le NumĂ©ro 1 NumĂ©ro 6 entre dans la fusĂ©e, suivi du Majordome, dĂ©sormais attachĂ© Ă  ses pas. Il croise les deux condamnĂ©s qui divaguent dans une folie pure, monte un escalier et pĂ©nĂštre dans la salle de contrĂŽle de la fusĂ©e oĂč l'attend le NumĂ©ro 1. La salle est remplie de globes terrestres, de panneaux de contrĂŽle
 Big Brother is watching you ! NumĂ©ro 1, le visage masquĂ©, se tourne vers NumĂ©ro 6, et lui offre une boule de cristal, ce dernier la brise et tire le masque de NumĂ©ro 1
 laissant apparaĂźtre un masque de singe ! NumĂ©ro 6 arrache le second masque, dĂ©voilant le vrai visage de NumĂ©ro 1
 c'est lui-mĂȘme ! NumĂ©ro 1 est NumĂ©ro 6 !!!! NumĂ©ro 1 Ă©clate d'un rire terrifiant avant de s'enfuir de la salle
 VoilĂ  donc ce que nous prĂ©parait la sĂ©rie NumĂ©ro 1 a l'apparence de NumĂ©ro 6 ! Et cette rĂ©vĂ©lation consterna le public de l'Ă©poque et encore aujourd'hui est attaquĂ©e par certaines personnes. Cependant, d'autres fans prĂ©fĂšrent penser qu'il s'agit d'une fin digne de la sĂ©rie qui Ă©tait dĂšs le dĂ©part, finalement, vouĂ©e Ă  s'achever sur une Ă©nigme. La thĂšse de McGoohan est celle que retiendra votre serviteur NumĂ©ro 1 est la part d'ombre de NumĂ©ro 6. C'est Jekyll et Hyde deux faces diffĂ©rentes d'un mĂȘme individu. Nous avons tous une part d'ombre et de lumiĂšre, le bien et le mal en nous et NumĂ©ro 6 et NumĂ©ro 1 le dĂ©montrent bien ! La puissance de l'allĂ©gorie Ă©clate ici dans toute sa splendeur le pire ennemi de chacun est lui-mĂȘme thĂšse Freudienne, c'est finalement nous-mĂȘmes, davantage que la sociĂ©tĂ©, qui nous emprisonnons. Nous sommes tous notre propre Village, nous sommes prisonniers volontaires de nos vices et de nos peurs. Nous avons acceptĂ© plus ou moins consciemment de vivre dans une sociĂ©tĂ© profondĂ©ment mauvaise. Tant que nous resterons passifs, que nous n'agirons pas de maniĂšre Ă  rendre un monde meilleur, nous resterons prisonnier de nous-mĂȘmes, dans le Village que nous avons nous-mĂȘmes crĂ©e. Est-ce absurde de penser que le chef du Village est nous-mĂȘmes ? Pas plus absurde que le masque de singe qui semble lui aussi absurde, et qui anticipe de quelques secondes le vrai visage de NumĂ©ro 1. Ce singe, symbole de la bestialitĂ© qui est en nous comme le dit McGoohan dans l'interview de 1977. Cette fin, absolument irrationnelle, ne peut donc ĂȘtre prise au premier degrĂ©, il faut rĂ©aliser une double lecture pour comprendre le gĂ©nie sidĂ©rant de l'Ă©pisode. Mais la sĂ©rie est si riche que finalement, il existe plusieurs interprĂ©tations possibles de NumĂ©ro 1, et il est tout Ă  fait pensable d'imaginer une autre interprĂ©tation de cette rĂ©vĂ©lation. Je vous proposerai, en bas de page, plusieurs visions possibles, trouvĂ©es par des fans de la sĂ©rie, de l'identitĂ© du NumĂ©ro 1. Cependant, la thĂšse originelle de Patrick McGoohan est aujourd'hui la plus rĂ©pandue car elle est celle qui correspond le mieux Ă  l'atmosphĂšre de la sĂ©rie, ce qui ne signifie pas que les autres interprĂ©tations sont fausses, chacun peut voir ce qu'il veut en NumĂ©ro 1, finalement miroir de notre Ăąme
 5. Finale Tout est prĂȘt pour le grand final. Sans interruption et ne nous laissant pas le temps de nous remettre de cette rĂ©vĂ©lation-coup de massue, NumĂ©ro 6, voyant qu'il a laissĂ© filer le NumĂ©ro 1 dĂ©cide de contre-attaquer il est Ă©vident que le Village ne le laissera pas partir facilement, et voudra le garder comme chef. La seule solution est de s'Ă©vader par la force
 Et en effet, NumĂ©ro 6, non-violent, n'a utilisĂ© jusqu'alors la force qu'en cas de lĂ©gitime dĂ©fense un peu comme John Drake mais lĂ , il va vouloir s'Ă©chapper en utilisant cette mĂ©thode. Il fait dĂ©marrer le compte Ă  rebours de la fusĂ©e pour dĂ©tourner l'attention et avec l'aide du Majordome, maĂźtrise les gardes et libĂšre NumĂ©ro 2 et NumĂ©ro 48. ArmĂ©s tous les quatre jusqu'aux dents, ils font irruption dans la salle du tribunal et feu Ă  volontĂ© contre toutes les personnes prĂ©sentes dans la salle notamment les nombreux gardes du tribunal tandis que retentit la chanson du dĂ©but All you need is love. L'Ă©pisode passe alors dans un pessimisme trĂšs sombre. Comme le fit remarquer McGoohan plus tard l'utilisation de la violence n'est qu'un triste aboutissement. Elle a couvĂ© dans le sein du hĂ©ros qui n'a jamais voulu en user mais lĂ , elle explose fĂ©rocement, et les mitraillettes fusent, les balles partent, le carnage s'amplifie
 En dernier lieu, la violence s'impose comme tout ce qui reste de recours et malheureusement on fait appel Ă  elle bien trop souvent. MĂȘme les purs » comme NumĂ©ro 6 doivent s'y soumettre et tuer, tuer, pour recouvrer sa libertĂ©. La chanson All you need is love qu'on avait entendu au dĂ©but prend alors une dimension cruellement ironique une chanson sur l'amour, la joie, pour accompagner une tuerie ! Comme What a wonderful world d'Armstrong, souvent parodiĂ©e de maniĂšre analogue, la chanson prend une signification amĂšre oui, tout ce dont nous avons besoin, c'est l'amour, mais les rapports humains sont si pervertis, si tordus, si trompeurs qu'en fin de compte la violence la domine. Les images, la rĂ©alitĂ©, disent l'inverse de la chanson, hĂ©las, utopique ! Constat amer sur l'homme, rĂ©duit Ă  en user de la sorte pour se satisfaire, qu'il le veuille NumĂ©ros 1 et 2 ou non NumĂ©ro 6. Cette fusillade est certainement la seule scĂšne vraiment violente de la sĂ©rie qui a toujours misĂ© sur la violence mentale ou sur des combats certes vitaminĂ©s mais sans complaisance sanguinaire. La fusĂ©e va dĂ©coller, NumĂ©ro 6 a accompli son but tous les habitants dĂ©sertent le Village Ă  l'annonce de la catastrophe le RĂŽdeur rapetisse et meurt, symbole d'un Village qui n'a plus de raison d'ĂȘtre, la fusĂ©e finit par dĂ©coller dans le ciel et nous nous apercevons qu'elle ressemble beaucoup Ă  un missile ! Encore une pointe de McGoohan contre le progrĂšs » dangereux de notre monde qui rend possible la prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires ? Sans doute, car lui-mĂȘme en a parlĂ© par la suite
 Nos quatre amis NumĂ©ros 2, 6, 48 et le Majordome s'Ă©vadent grĂące au camion dans la salle qui abritait le fameux dĂ©cor d'appartement » d'Il Ă©tait une fois. On signalera une incohĂ©rence, si le Village est situĂ© sur une Ăźle, comment le camion parvient-il au pays ? Certes, il a pu rouler dans un tunnel sous-marin mais ça reste peu probable Ă©tant donnĂ© la situation du Village et la brĂšve longueur du tunnel
 MalgrĂ© cette imprĂ©cision, le final nous captive jusqu'au bout tant il nous captive par sa progression. La chanson diffusĂ©e dans le camion qui file vers la capitale on considĂšre que pas mal de semaines se sont Ă©coulĂ©s dans cette accĂ©lĂ©ration temporelle Ă©clair car le Village est loin de Londres, mais le montage gomme ce laps de temps est la chanson de Carmen Miranda I like you very much, cette belle chanson d'amour, Ă  la diffĂ©rence d'All you need is love, intervient dans un autre contexte nos hĂ©ros sont libres ! Cette chanson marque le retour Ă  la lumiĂšre, loin de l'enfermement infernal du Village. Ainsi, dans une scĂšne Ă©tonnante, NumĂ©ros 2, 6 et 48 le Majordome conduisant le camion se lĂąchent, en dansant comme des fous sur la chanson Ă  l'intĂ©rieur du vĂ©hicule ce qui effraie un conducteur !. AprĂšs avoir Ă©tĂ© emprisonnĂ©s si longtemps, ils sont si euphoriques qu'il se comportent comme des gamins ne tenant plus en place ! Les trois ex-numĂ©ros se sĂ©parent finalement, car ils doivent reprendre leur vie l'hippie retourne Ă  sa vie de jeune un peu folle, vivant au jour le jour, au grĂ© du vent
 l'ancien dirigeant retourne Ă  son travail au palais de Westminster tandis que notre hĂ©ros retourne chez lui, accompagnĂ© dĂ©sormais du fidĂšle majordome. L'Ă©pisode pourrait s'arrĂȘter lĂ , de maniĂšre optimiste, NumĂ©ro 6 semble ĂȘtre vainqueur de ses Ă©preuves et rentre chez lui, enfin libre ! Mais les derniĂšres secondes en dĂ©cident autrement et font basculer Le Prisonnier dans une fin terriblement pessimiste, qui l'est d'autant plus que jusqu'Ă  la fin, le hĂ©ros croit ĂȘtre vainqueur AprĂšs avoir esquissĂ© quelques pas de danse, couru comme des petits fous, nos deux amis arrivent chez l'ancien NumĂ©ro 6 qui prĂ©fĂšre cependant rouler un peu dans sa Lotus Seven tandis que le Majordome s'approche de la porte
 qui s'ouvre toute seule ! Dernier trait de gĂ©nie de la sĂ©rie ce simple dĂ©tail, frissonnant, couronne l'Ă©pisode de maniĂšre formidable le Village se serait-il Ă©tendu Ă  l'Ă©chelle mondiale ? La Terre, est-elle une sorte de Village Ă  immense Ă©chelle ? McGoohan nous le dit clairement mĂȘme si c'est implicite nous resterons pour toujours des prisonniers et si notre hĂ©ros n'a rien perdu de lui-mĂȘme pendant son aventure, il ne reste pas moins qu'il sera un prisonnier, comme nous, jusqu'Ă  la fin de sa vie. D'ailleurs, nous en avons une autre preuve Alexis Kanner NumĂ©ro 48, Leo McKern NumĂ©ro 2 ont leurs noms affichĂ©s dans les derniĂšres images avant le gĂ©nĂ©rique mais Patrick McGoohan n'a pas le sien affichĂ© simplement la mention Prisoner ! Il est prisonnier, comme tous les humains de la Terre. Tous les maux du Village sont dans notre sociĂ©tĂ© actuelle et la sĂ©rie a un culot Ă©norme le Village n'est pas un microcosme de la sociĂ©tĂ©, c'est la sociĂ©tĂ©. Et l'ultime plan est en fait le premier plan du gĂ©nĂ©rique, symbole d'un Ă©ternel recommencement, d'une lutte jamais finie. Et si la libertĂ© n'Ă©tait qu'une chimĂšre, nous nous croyons libre mais nous ne le sommes pas, prisonniers des rĂšgles imposĂ©es par la sociĂ©tĂ© et de nous-mĂȘmes. Admirons aussi le clin d'oeil nous nous rappelons, en voyant la scĂšne, que NumĂ©ro 6 habite au N°1 de sa rue... C'est sur cette renversante conclusion que la sĂ©rie s'achĂšve, nous laissant le soin de mĂ©diter sur notre condition de citoyen du monde
 cependant, le tour de force de la sĂ©rie est qu'elle n'a jamais sacrifiĂ©e le divertissement sur l'autel de la mĂ©taphore. Tous les Ă©pisodes sont autant de bijoux de divertissement en eux-mĂȘmes et chacun porteur d'un message fort qui n'a pas vieilli le divertissement intelligent par excellence ! Cet Ă©pisode gagne sur tous les tableaux le scĂ©nario de Patrick McGoohan est terriblement sophistiquĂ© tant sur son aspect extĂ©rieur qu'intĂ©rieur il maintient la tension jusqu'Ă  sa double rĂ©vĂ©lation finale et mĂȘme lorsque le gĂ©nĂ©rique de fin dĂ©file Ă  l'Ă©cran, il est difficile de ne pas continuer Ă  se sentir fascinĂ©, subjuguĂ© par le spectacle que l'on vient de voir. Fastueux jusque dans les moindres dĂ©tails, cet Ă©pisode couronne glorieusement une des plus grandes sĂ©ries de tous les temps par son intrigue fouillĂ©e et ses personnages Ă©crasants de majestĂ© dont le Juge, qui conduit vĂ©ritablement tout l'Ă©pisode, seul l'acteur principal, vĂ©ritable crĂ©ateur de la sĂ©rie, pouvait la clore aussi merveilleusement. On notera, en passant, que le final de Danse de Mort, avec son tribunal plein de magnificience, anticipait cet Ă©pisode mais sans en avoir la profondeur. Un scĂ©nario comme on en voit peu ! La rĂ©alisation est tout aussi enthousiasmante brillante, avec une grande succession de zooms et de gros plans qui scotche immĂ©diatement le spectateur Ă  sa tĂ©lĂ© sans omettre des plans plus gĂ©nĂ©raux qui nous font saisir la magnificence de l'ensemble une mise en scĂšne superbe, McGoohan accomplissant lĂ  son magnum opus ! Les acteurs, outranciers Ă  souhait, achĂšvent de basculer l'Ă©pisode dans une apothĂ©ose explosive Kenneth Griffith, en premier lieu, crĂšve l'Ă©cran en Juge hallucinĂ©, dangereux, et flamboyant d'autoritĂ©, Alexis Kanner incarne un hippie allumĂ©, vivant dans son monde Ă  lui, Ă©tincelant Ă  chaque fois qu'on le voit et sĂ©mant un joyeux dĂ©sordre quand il passe, il est Ă  lui tout seul un hymne Ă  la libertĂ© d'ĂȘtre et de vivre ce qui lui plaĂźt, une interprĂ©tation fantastique ! A cĂŽtĂ© de ces deux dingues, Leo McKern apporte la retenue mais son jeu n'est pas moins puissant digne, fier, droit, il incarne l'Homme dans sa plus noble humanitĂ© ayant trouvĂ© la voie de sa rĂ©demption. Rebelle tardif mais sincĂšre, McKern fait une composition incandescente. Angelo Muscat trouve ici toute son importance, toujours impassible, son personnage reste mystĂ©rieux jusqu'au bout, Ă  la fois attachant et inquiĂ©tant, sympathique et malĂ©fique, on ne peut l'oublier... Patrick McGoohan, curieusement, n'utilise pas tout son talent d'acteur ; son personnage regardant la suite des Ă©vĂ©nements pendant presque tout l'Ă©pisode mais sa majestĂ©, sa dĂ©termination demeurent intactes et il fait une trĂšs bonne prestation. Son opposition aux autres personnages s'explique par le fait qu'il incarne la raison au milieu du chaos ambiant donc un jeu plus calme mais tout de mĂȘme saisissant. La musique, reprenant des tubes rock et populaire, ainsi que certains passages assez nostalgiques la fin habille Ă  merveille l'Ă©pisode. VoilĂ , la sĂ©rie est finie mais elle continue de nous interroger Et nous, qui sommes-nous ? Accepterons-nous notre condition de Prisonnier comme les villageois ? Passerons-nous du cĂŽtĂ© des dominants pour faire rĂ©gner en tyran notre loi comme les NumĂ©ros 2 ? Ou bien nous rĂ©volterons-nous, avec des actes, non par paroles, pour clamer notre fiertĂ© d'ĂȘtre des hommes et non des numĂ©ros comme NumĂ©ro 6 ? Vous ĂȘtes seul juge YOUR LIFE IS YOUR OWN ! Avis de Denis Chauvet Pas de gĂ©nĂ©rique c’est mauvais signe, mais un long rĂ©sumĂ© de Once Upon a Time Ă  la place et Portmeirion est enfin dĂ©voilĂ© comme lieu de tournage. On reprend exactement lĂ  oĂč on s’est arrĂȘtĂ©. On conduit le 6 dans un couloir au son de All You Need Is Love c’est sympathique et on arrive devant une sorte de tribunal, qui va constituer l’essentiel de l’épisode. C’est bavard et ennuyeux, avant que le 6 ne rencontre le numĂ©ro 1 lui-mĂȘme sous deux dĂ©guisements, fasse dĂ©coller une fusĂ©e et retourne Ă  Londres accompagnĂ© du 48 et de l’ancien 2, McKern ressuscitĂ©. Cet ultime Ă©pisode me fait le mĂȘme effet que la premiĂšre fois amusement et incrĂ©dulitĂ©. C’est du foutage de gueule et on se met Ă  la place des tĂ©lĂ©spectateurs de l’époque, pĂ©riode – je le rappelle – oĂč les Ă©pisodes Ă©taient diffusĂ©s au rythme d’un par semaine. Tout ça pour ça a dĂ» ĂȘtre la rĂ©action de la majoritĂ©. Ah, cette fusĂ©e qui dĂ©colle du village
.McGoohan voulait sĂ»rement arrĂȘter et la sĂ©rie ne devait pas ĂȘtre de toute façon renouvelĂ©e. Il a eu le courage ou le culot pas le gĂ©nie, faut pas exagĂ©rer ! de fournir ça, car c'est particuliĂšrement difficile Ă  regarder sans jeter un coup d’Ɠil sur sa montre toutes les cinq minutes. Il faut nĂ©anmoins se placer dans le contexte McGoohan Ă©tait parti aux USA tourner un long mĂ©trage et il savait Ă  son dĂ©part qu’il n’y aurait plus que quatre autres Ă©pisodes produits. En son absence et Ă  son retour, les trois Ă©pisodes bizarres’ furent tournĂ©s. L’acteur n’avait plus beaucoup de temps de conclure – et pas trop d’idĂ©e - et il se servit d’Once Upon, tournĂ© juste aprĂšs The Chimes, pour trouver une conclusion qui envoie paitre ses dĂ©tracteurs’ et qui, en mĂȘme temps, saborde son jouet. De toute façon, une seconde saison n’aurait pas Ă©tĂ© envisageable vu le caractĂšre impossible de McGoohan qui faisait vivre un enfer aux acteurs et Ă  la production. D’ailleurs, l’égocentrisme de l’acteur/scĂ©nariste/producteur/rĂ©alisateur ressort dans l’ultime volet par la place qu’il prend sur le trĂŽne et les Sir’ et You are the greatest’ qui lui sont destinĂ©s ! Cette fin est complĂštement nulle mais c’est donc fait exprĂšs. La sĂ©rie est devenue culte aprĂšs coup, mais beaucoup – j’en fais partie – retiennent de la sĂ©rie ce qui faisait son charme au dĂ©but ce mĂ©lange rĂ©ussi d'espionnage et de fantastique dans un village atypique. Ces intrigues tarabiscotĂ©es Ă  diverses interprĂ©tations ont fait l’objet d’études et la sĂ©rie est encore dĂ©cortiquĂ©e pour tenter de comprendre son message, mais elle a toujours rĂ©sistĂ© Ă  son explication. La fin, qui n’apporte aucune solution, laisse la porte ouverte Ă  notre propre interprĂ©tation et elle a contribuĂ© au statut atteint par la sĂ©rie. C'est aujourd'hui une Ɠuvre Ă  part, hors des canons traditionnels, et surtout intemporelle, car les sujets de sociĂ©tĂ© traitĂ©s sont toujours d’actualitĂ©, comme les parallĂšles personnels que j’ai parfois tirĂ©s sur la libertĂ© d’expression, les limites de la dĂ©mocratie et le refus de la conformitĂ©. Et puis, le Village est une anticipation de la mondialisation qu’on vit actuellement. Patrick McGoohan a rĂ©ussi son coup la sĂ©rie est devenue culte et on en parle encore presque un demi-siĂšcle aprĂšs et je ne pense pas que cela aurait Ă©tĂ© le cas si la fin avait Ă©tĂ© cartĂ©sienne. La sĂ©rie permet d’avoir une lecture personnelle et pour moi, c’est une suite directe Ă  Destination danger et le N°6 est John Drake. McGoohan l’a dĂ©menti mais George Markstein, un des concepteurs, l’a affirmĂ©. Je crois plus volontiers le second dans ce cas. D’ailleurs, Markstein a dĂ©testĂ© cette conclusion surrĂ©aliste ». Je dois avouer que je dĂ©croche souvent aprĂšs le douziĂšme opus et les derniers ne font pas partie de mes prĂ©fĂ©rĂ©s – je les considĂšre dans l’ensemble ratĂ©s – mais cela ne m’empĂȘche pas de penser que la sĂ©rie est globalement une rĂ©ussite et qu’elle mĂ©rite son statut. D’ailleurs, je garde un merveilleux souvenir de ma dĂ©couverte de Portmeirion et du 1, Buckingham Place. Mon top 5 de la sĂ©rie ; dans l’ordre L’arrivĂ©e Arrival, Double personnalitĂ© The Schizoid Man, Echec et mat Checkmate, A. B. et C. A. B. and C. et Le retour Many Happy Returns. Be Seeing You. Infos supplĂ©mentaires McGoohan mit 36 heures non stop a Ă©crire le scĂ©nario de l'Ă©pisode. Il ne savait en effet pas comment terminer la sĂ©rie et il ne le sut lui-mĂȘme que progressivement, au fur et Ă  mesure qu'il Ă©crivait le script. Bonus DVD Le gĂ©nĂ©rique de dĂ©but remercie la ville de Portmeirion et son crĂ©ateur Sir Clough Williams-Ellis pour avoir permis le tournage de la sĂ©rie. Charmante attention ! Cet Ă©pisode est celui qui comporte le plus de figurants. L'assemblĂ©e est divisĂ©e en grand nombre de parties dont les noms sont assez surprenants ! Bien-ĂȘtre, pacifistes, activistes juste Ă  cĂŽtĂ© !, Identification, sĂ©curitĂ©, dĂ©serteurs, Ă©ducation, thĂ©rapie, jeunes, rĂ©actionnistes, nationalistes, gens, rĂ©crĂ©ation, rĂ©habilitation, divertissement, anarchistes, vieil ami, unitĂ© blanche
 La marche accompagnant NumĂ©ro 6 gravissant le trĂŽne ainsi que sa descente dans la fusĂ©e est celle de Marlborough s'en va en guerre. NumĂ©ro 2 dit qu'il a Ă©tĂ© un prisonnier d'abord mais qu'il n'a pas rĂ©sistĂ© longtemps aux mĂ©thodes du Village. Il est considĂ©rĂ© toutefois comme mort administrativement » car le Juge dit qu'il est un late Number 2 late signifiant dĂ©funt Le NumĂ©ro de tĂ©lĂ©phone sur la pancarte devant la maison de NumĂ©ro 6 est 546 0001 or 2 ce qui veut tout dire ! La personne ayant prononcĂ© le mot Die ! » dans l'Ă©pisode prĂ©cĂ©dent est bien le NumĂ©ro 1 ! L'acteur portant l'habit de NumĂ©ro 1 avant que le masque tombe est le comĂ©dien Roy Beck. A la diffĂ©rence de la plupart de ceux qui ont participĂ© Ă  la sĂ©rie et qui ont applaudi la fin. George Markstein dit au contraire que cet Ă©pisode est une manifestation vulgaire de complaisance qui ne rĂ©vĂšle rien ». Il a dĂ©testĂ© cette conclusion surrĂ©aliste ». Bonus DVD Alexis Kanner a avouĂ© que le rĂŽle de NumĂ©ro 48 l'avait lessivĂ© et qu'il a mis beaucoup de temps Ă  rĂ©cupĂ©rer ! L'ambiance infernale du tournage y est pour beaucoup MĂȘme le Hamlet de Peter Brook n'est rien comparĂ© au DĂ©nouement ! dit-il. Bonus DVD Quelques hypothĂšses sur le numĂ©ro 1 - Et s'il n'y avait pas de NumĂ©ro 1 ? Le fait que NumĂ©ro 1 ne puisse exister qu'allĂ©goriquement pourrait laisser penser que NumĂ©ro 1 n'existe pas ! Dans ce cas, nous reviendrons Ă  la rĂ©vĂ©lation de 1984 d'Orwell, qui a beaucoup inspirĂ© la sĂ©rie, car Big Brother en rĂ©alitĂ© n'existe pas. On peut certes objecter que les NumĂ©ros 2 et le Juge ont certainement un supĂ©rieur mais si c'Ă©tait quelqu'un d'autre que le NumĂ©ro 1 ? Les services secrets par exemple dont on sait qu'ils sont dans le coup depuis Le Carillon de Big Ben. - NumĂ©ro 1 est le diable. En effet, ses mĂ©thodes sont toujours les plus raffinĂ©es, les plus cruelles psychologiquement, ses envoyĂ©s ont plusieurs visages NumĂ©ros 2, il incarne le mal absolu dans la sĂ©rie. Ou peut-ĂȘtre le mal en nous-mĂȘmes ? Dans ce cas, il rejoint l'interprĂ©tation originale. - NumĂ©ro 1 est le tĂ©lĂ©spectateur Qui suit la vie du Prisonnier pendant son sĂ©jour au Village ? Nous bien sĂ»r ! Nous sommes des voyeurs qui s'immiscent au cƓur de la vie de NumĂ©ro 6, y compris sa vie privĂ©e L'Impossible Pardon. Nous l'espionnons, nous le regardons et nous rĂȘvons de lui ressembler nous voudrions ĂȘtre ce NumĂ©ro 6 qui se bat pour recouvrer sa libertĂ© et la rĂ©vĂ©lation finale est comme un quatriĂšme mur qui se brise subtilement nous sommes devenus NumĂ©ro 6 et il n'est pas Ă©tonnant alors que NumĂ©ro 1 ait cette apparence. - Tout ça n'est que le produit de notre imagination. Le surrĂ©alisme de la situation ainsi que l'ultime plan de l'Ă©pisode nous montrent en effet que l'Ă©pisode ferme la boucle du 1er Ă©pisode idĂ©e d'un Ă©ternel retour, d'un combat sans fin, tout ça n'est-il qu'un rĂȘve finalement ? - Dans le mĂȘme genre tout ça est le produit de l'imagination de NumĂ©ro 6 En rĂ©alitĂ©, le degrĂ© absolu a fait craquer son cerveau en mĂȘme temps qu'il vainquait le NumĂ©ro 2. Le DĂ©nouement est ce que nous voyons de son cerveau malade d'oĂč l'absence de rĂ©alisme dans cet Ă©pisode ; et la succession rapide des scĂšnes finales Ă©voque les rĂȘves de NumĂ©ro 6 qui ne sait plus faire la diffĂ©rence entre rĂ©alitĂ© et imagination, le NumĂ©ro 1 est alors un produit de son dĂ©lire. - NumĂ©ro 1 est une puissance extraterrestre modulable, Ă  plusieurs visages, insaisissable il se sert des hauts dignitaires de notre monde, de nos reprĂ©sentants, il prend le contrĂŽle de leur esprit et gouverne ainsi indirectement par eux notre monde. Cette interprĂ©tation est possible dans la mesure oĂč la sĂ©rie est Ă©galement Ă  tendance SF. - Dans le mĂȘme genre, le Village est une planĂšte extraterrestre oĂč tout ce qui est sur la Terre est copiĂ© Ă  l'identique et le NumĂ©ro 1 est le sosie de NumĂ©ro 6. Cela pourrait aussi expliquer le plan final nous ne sommes pas sur Terre. - NumĂ©ro 1 est le Majordome avez-vous remarquĂ© que cet obsĂ©quieux serviteur, bien qu'aimable n'en a pas moins l'air sinistre et inquiĂ©tant ? Par deux fois, il ouvre dans cet Ă©pisode, une porte importante avec sa clĂ©. Et s'il Ă©tait la clĂ© » de tout. D'ailleurs, il est parfaitement au courant de l'ultime rĂ©vĂ©lation des derniĂšres secondes, car il ne semble aucunement surpris de ce qui se passe Ă  ce moment-lĂ  ! Ce serait d'ailleurs une solution terriblement redoutable le serviteur est en rĂ©alitĂ© le MaĂźtre. Cela pourrait avoir une dimension Christique le Christ Ă©tant un MaĂźtre mais qui sert ses disciples si elle ne se rĂ©vĂ©lait pas ici aussi diabolique. - Et s'il y avait encore un masque derriĂšre celui reprĂ©sentant NumĂ©ro 6 ? Ne serait-ce pas un dernier piĂšge pour angoisser NumĂ©ro 6 ? Qui est-il en fait ? Un agent jaloux, un gĂ©nie du mal genre Blofeld qui prend son apparence pour le dĂ©concerter comme dans Double PersonnalitĂ© - Enfin, comme dirait NumĂ©ro 2 dans Le Carillon de Big Ben cela n'a pas d'importance de savoir qui est le NumĂ©ro 1 ! En effet, peut-ĂȘtre que la morale de la sĂ©rie se situe davantage dans la derniĂšre scĂšne que dans la rĂ©vĂ©lation du NumĂ©ro 1 qui est surtout lĂ  pour rĂ©pondre au dĂ©sir du public. MĂȘme si c'est une clĂ© de la sĂ©rie, le dernier plan nous offre une rĂ©vĂ©lation tout aussi inattendue si ce n'est plus !Acteurs/Actrices Kenneth Griffith 1921-2006 est un comĂ©dien complet il commence trĂšs tĂŽt le théùtre Ă  16 ans ! au Cambridge Festival puis commence une carriĂšre de petits rĂŽles dans plus d'une centaine de films au cinĂ©ma Ă  partir de 1942. Le cinĂ©ma l'occupe jusque dans les annĂ©es 60 oĂč il ajoute les tĂ©lĂ©films Ă  son palmarĂšs, plus que les sĂ©ries oĂč il a finalement peu jouĂ© on retiendra un rĂŽle dans le dernier Ă©pisode de Destination Danger. Il a par la suite rĂ©alisĂ© beaucoup de documentaires sur des personnalitĂ©s historiques Churchill, Hitler, Thomas Paine, David Ben Gurion, Nehru
 mais aussi NapolĂ©on Bonaparte !!!. Son professionnalisme, sa fiertĂ© et son refus des compromis a malheureusement fait que sa carriĂšre connut plusieurs coups de frein car il allait Ă  contre-courant des idĂ©es reçues mais il fut reconnu plus tard comme un maĂźtre en la matiĂšre tout comme ses prestations en tant qu'acteur. Il se fit plus rare dans les annĂ©es 90, consternĂ© par l'indigence croissante de la tĂ©lĂ©vision. On notera une apparition en vieil homme un peu fou lors du premier mariage de Quatre mariages et un enterrement. Il avait dĂ©jĂ  jouĂ© dans La Mort en Marche le rĂŽle du pas trĂšs loin du rĂŽle de cet Kanner 1942-2003 est d'origine française mais a vĂ©cu son enfance au Canada puis en Angleterre. LĂ , il commence trĂšs tĂŽt sa carriĂšre au théùtre, d'abord au Birmingham Repertory Theatre puis Ă  la Royal Shakespeare Company oĂč il commence Ă  jouer le rĂ©pertoire classique Hamlet, La TempĂȘte
 qu'il n'abandonnera plus. Il dĂ©bute Ă  la tĂ©lĂ©vision oĂč il rencontre David Tomblin, producteur de la future sĂ©rie dĂšs 1962 et joue dans Le Saint, Softly, softly spin-off de la populaire Z-cars, Il tente aussi sa carriĂšre au cinĂ©ma, apparaissant comme partenaire de Roger Moore Crossplots, 1969 ou de Bette Davis Connecting Rooms, 1970 mais s'y dĂ©sintĂ©resse rapidement. Il se fait ensuite bien plus rare sur l'Ă©cran, privilĂ©giant le théùtre. Il avait dĂ©jĂ  jouĂ© dans la sĂ©rie en jouant le rĂŽle glaçant du Kid dans Musique douce ainsi qu'une courte apparition non crĂ©ditĂ©e en photographe et en faisant la voix du chef dans La Mort en McKern 1920-2002 a jouĂ© dans plus de 200 films et sĂ©ries, il fut parallĂšlement comĂ©dien de théùtre. Il jouait dĂ©jĂ  le NumĂ©ro 2 dans Le Carillon de Big Ben et Il Ă©tait une fois . Sa corpulence et son investissement firent de lui un acteur trĂšs talentueux qui marque durablement sa prĂ©sence. Il est surtout connu pour avoir jouĂ© Horace. W. Rumpole dans la sĂ©rie Rumpole of the Bailey de 1975 Ă  1992. SĂ©quence culte AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale SĂ©quence culte L'identitĂ© de NumĂ©ro 1 Retour Ă  l'index TOP 5 1. Le DĂ©nouement Un final psychĂ©dĂ©lique complĂštement fou ! Une des fins les plus surprenantes jamais rĂ©alisĂ©es pour un feuilleton tĂ©lĂ©visuel qui encore aujourd'hui suscite les passions. Sous ses dehors foldingues, une intense rĂ©flexion sur l'aliĂ©nation de la sociĂ©tĂ©. Un Ă©pisode d'une sublime richesse, Ă  tous les sens du terme. 2. Il Ă©tait une fois Un huis-clos dĂ©ment oĂč la tension, omniprĂ©sente, dessine une atmosphĂšre d'Ă©pouvante psychologique, supportĂ©e par des numĂ©ros d'acteurs vertigineux. Un Ă©pisode puissant dont on ne sort pas indemne. 3. La Mort en Marche L'Ă©pisode le plus dĂ©calĂ© de la sĂ©rie. L'histoire, une course-poursuite effrĂ©nĂ©e et semĂ©e de chausse-trappes raffinĂ©es, n'est qu'un prĂ©texte pour parodier librement les films et les sĂ©ries d'espionnage. Un divertissement follement hilarant ! 4. L'ArrivĂ©e Un des meilleurs pilotes jamais rĂ©alisĂ© ! Le scĂ©nario, brillamment Ă©crit, nous introduit efficacement Ă  la sĂ©rie tout en nous faisant suivre une histoire riche en pĂ©ripĂ©ties. La musique de Ron Grainer est inoubliable. 5. Le Marteau et l'Enclume David contre Goliath aujourd'hui. Ou comment la ruse triomphe de la force brute. La tension monte imperturbablement vers sa fin inexorable. Immense composition de Patrick Cargill. Accessits d'honneur Musique douce, Double personnalitĂ©, Le Carillon de Big Ben. Retour Ă  l'index LE SITE INTER-PAS-NET D'HOMER THE COMPUTER WORE MENACE SHOES RĂ©sumĂ© Homer a achetĂ© un ordinateur et crĂ©e un site internet. HĂ©las, personne ne vient le visiter. Aussi, il dĂ©cide de mettre sur son site toutes les rumeurs que colportent entre eux les habitants de Springfield pour l'alimenter. Il signe sous le nom de Monsieur X » pour ne pas ĂȘtre reconnu. L'idĂ©e marche au-delĂ  de ses espĂ©rances tout le monde se rue sur son site et de jour en jour, les secrets de milliers de personnes sont livrĂ©es aux yeux de tous. SuccĂšs phĂ©nomĂ©nal qui ravit Homer mais consterne sa famille. Malheureusement, il commettra l'erreur de se dĂ©voiler, et du jour en lendemain, tout le monde se dĂ©tourne de lui, car tous ont peur de laisser Ă©chapper en sa prĂ©sence un secret intime. Homer passe la vitesse supĂ©rieure et dĂ©cide d'imaginer alors des ragots inventĂ©s de toutes piĂšces, mais il est loin d'imaginer ce qui va se passer
 Critique Un Ă©pisode hilarant des Simpson ! Cette sĂ©rie d'animation offre un divertissement rĂ©jouissant sans omettre des attaques drĂŽles mais fĂ©roces contre les tares de l'AmĂ©rique et du Monde. Cet Ă©pisode compte parmi les plus rĂ©ussis de la sĂ©rie, par son humour acide et la dĂ©nonciation sous-jacente de l'utilisation des rumeurs Ă  seul but de se faire un nom ou de se faire lire. MĂ©thode qui n'est pas sans rappeler celle des paparazzi d'aujourd'hui
 L'Ă©pisode, quoiqu'excellent, ne se met Ă  parodier LePrisonnier qu'aprĂšs 14 minutes sur 21, seulement Ă  partir de la 3e et derniĂšre partie ! Heureusement, on n'a pas le temps de s'ennuyer Homer divulgue anonymement tout ce qu'il entend dans tous les endroits de la ville. Bien entendu, on rit toutes les dix secondes devant les rĂ©vĂ©lations » et les mĂ©thodes » d'Homer pour les trouver ! Les personnages sont irrĂ©sistiblement comiques dans cet Ă©pisode mĂȘme si on peut regretter la mise en retrait relative de la famille. AprĂšs qu'Homer dĂ©voile son identitĂ© et cause ainsi la perte de son site, il se reprend en inventant des rumeurs et ça marche ! Mais patatras, il se fait kidnapper et est amenĂ© sur L'Île ! A ce moment-lĂ , Le Prisonnier est parodiĂ© avec un brio fantastique ! Homer devient le NumĂ©ro 5 et rencontre NumĂ©ro 6 McGoohan simpsonnisĂ© et avec sa propre voix en VO !!! qui lui apprend oĂč et pourquoi ils sont dĂ©tenus. NumĂ©ro 5 voudrait bien savoir pourquoi il a Ă©tĂ© enlevĂ© et il l'apprend par NumĂ©ro 2 la ficelle est tellement Ă©norme qu'elle dĂ©chaĂźne le rire !!! NumĂ©ro 5, aprĂšs avoir volĂ© le moyen d'Ă©vasion de NumĂ©ro 6, parvient Ă  s'Ă©chapper de L'Île et se dĂ©barrasse du sosie qui avait pris sa place. Tout est bien qui finit bien ? Non, car un ultime gag renversant clĂŽt l'Ă©pisode de maniĂšre certes de maniĂšre trĂšs drĂŽle mais trĂšs ironiquement aussi. Les derniĂšres secondes sont frissonnantes et lourdes de pessimisme, exactement comme dans Le DĂ©nouement ! La parodie est soignĂ©e, beaucoup de rĂ©fĂ©rences les numĂ©ros dont le 6 ! ; Homer s'exclamant I'm not a number ! I'm a person ! Ă  son arrivĂ©e rappelle de bons souvenirs. Le camion qui kidnappe Homer est celui du DĂ©nouement, la salle de NumĂ©ro 2 est reproduite fidĂšlement, L'Île ressemble un peu au Village par la captivitĂ© dorĂ©e qu'elle donne et elle est bien sĂ»r en pleine mer, sans oublier le gazage incessant, super comique de rĂ©pĂ©tition ! Pas mal d'Ă©lĂ©ments d'Ă©pisodes sont pastichĂ©s dĂ©licieusement Le mannequin de bois de Musique Douce et du DĂ©nouement, l'Ă©vasion sur un bateau improvisĂ© Ă©voque Le Carillon de Big Ben et Le Retour, le double malĂ©fique mais trĂšs con et pourvu d'un accent allemand Ă  couper au couteau de Double personnalitĂ©, l'infirmiĂšre acolyte de NumĂ©ro 2 qui a ses prĂ©decesseures dans certains Ă©pisodes de la sĂ©rie comme A. B. et C., un discret clin d'Ɠil au DĂ©nouement quand NumĂ©ro 5 demande Ă  NumĂ©ro 6 qui les a amenĂ©s sur L'Île. Et enfin, le sommet de l'absurde Homer face au RĂŽdeur sur la musique de Grainer la scĂšne est d'une dĂ©bilitĂ© gĂ©nialissime ! Comme la sĂ©rie qu'elle parodie, Le Site inter-pas-net d'Homer propose aussi une virulente dĂ©nonciation de la sociĂ©tĂ© les idiots avides des derniers potins du jour, des buzzes Les Simpson, plus contemporain, replace les thĂšmes du Prisonnier dans notre Ă©poque, bref de la sous-information quand ce n'est pas de la dĂ©sinformation thĂšme cher Ă  LibertĂ© pour tous et au GĂ©nĂ©ral. L'hypocrisie des visiteurs du site » ils se pourlĂšchent de la vie privĂ©e des autres mais jouent les vierges effarouchĂ©es dĂšs qu'on s'attaque Ă  la leur, c'est certes comprĂ©hensible mais hypocrite. N'oublions pas aussi la mainmise des puissants NumĂ©ro 2 qui veulent museler ceux qui en savent trop NumĂ©ros 5 et 6 par exemple sur leur compte, grĂące notamment Ă  des glaces bourrĂ©es de seringues thĂšme tristement d'actualitĂ© dans tous les pays du monde, aussi dĂ©mocratiques qu'ils puissent ĂȘtre. Enfin, le triomphe des apparences Marge et les enfants se laissent tromper par le double d'Homer alors qu'il est absolument pas crĂ©dible est aussi bien prĂ©sent. Bref une relecture impeccable des thĂšmes de la sĂ©rie mais ici passĂ©s au hachoir de l'humour burlesque et avec une efficacitĂ© remarquable ! Bref, un hommage brillant au Prisonnier. Dommage qu'il ne dure que le tiers de l'Ă©pisode. On regrettera aussi l'absence de la fameuse salutation Bonjour chez vous ! Be seeing you !. Mais l'Ă©pisode est totalement rĂ©ussi en lui-mĂȘme, y compris les deux premiĂšres parties. 3/4 du point de vue du fan du Prisonnier, 4/4 du point de vue du fan des Simpson. Infos supplĂ©mentaires L'Ă©pisode nous rĂ©vĂšle deux points importants qui satisferont les fans NumĂ©ro 6 dit Ă  Homer quel est son secret, et nous apprenons comment nous dĂ©barrasser du RĂŽdeur. Deux rĂ©vĂ©lations Ă  prendre au degrĂ© qu'il vous plaira ! Pour voir l'Ă©pisode en VF Il est Ă  noter qu'un autre Ă©pisode des Simpson comporte une brĂšve citation de la sĂ©rie. Il s'agit d'un Ă©pisode de la saison 9 Un coup de pied aux cultes. Marge tente de s'Ă©chapper d'une secte dont les alentours sont truffĂ©s de piĂšges. Et Ă©videmment, qu'est-ce qui apparaĂźt, et encore sur la musique de Grainer ? Le RĂŽdeur bien sĂ»r !! Pour voir la scĂšne en VF Retour Ă  l'index CrĂ©dits photo TF1 VidĂ©o. Images capturĂ©es par ClĂ©ment Diaz. En poursuivant la navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Pour en savoir plus, veuillez lire la Politique de une langueService clientLivraisonGarantiePage d’accueil de JoomSe connecterMes commandesPanierSoldesMilliers de produits participant aux soldes chaque jourLivraison dans le monde entierPlus de 200 millions d'utilisateurs dans 35 paysMarques internationalesProduits des fabricants du monde entierPage d'accueilCatalogueProduits sur demande »Chargement en cours...Chargement en cours...‌Chargement en cours...Chargement en cours...‌Chargement en cours...Chargement en cours...‌Chargement en cours...Chargement en cours...‌Chargement en cours...Chargement en cours...‌Chargement en cours...Chargement en cours...‌Meilleures remisesLa modification de ce paramĂštre mettra Ă  jour les rĂ©sultats de la recherchePrĂ©ciser la catĂ©gorieLivraison rapideLa modification de ce paramĂštre mettra Ă  jour les rĂ©sultats de la recherche-60 %Prix 2 260 UAH-27 %Prix 2 250 UAHMx10 Pro Full Chief H6 Puce Stb 4G + 32Gb Android 4K 3DPrix 2 311 UAHDernier T95 H616 Full HD 6K Smart TV Box Android 4G + 32G / 64G Smart TV Box WIFI 1000M Media Player HD Media PlayerVente flash3552-61 %Prix 442 UAHDestination finale Affiche de film Hommes Noir T Shirt RĂ©tro Noir Cool T ShirtVente flash3552-71 %Prix 165 UAHGuitare Audio Interface Convertisseur CĂąble Adaptateur Audio Interface Convertisseur PĂ©dale Effets Tuner Lien-26 %Prix 2 324 UAHH96 Max + 4K Ultra HD Full HD Media Player Smart TV BOX avec tĂ©lĂ©commande, Android 2 173 UAH-60 %Prix 3 213 UAHSmart TV Box T95Z Plus S912 Double bande pour Android 3 Go + 32 Go Octa CoreADPrix 1 901 UAHAndroid HK1 Play Smart TV BOX S905X2 RĂ©solution 6K 2 Go de RAM 16 Go ROM HDMI 1 866 UAHAndroid A95X R3 Smart TV BOX RĂ©solution 6K 2 Go de RAM 16 Go ROM Support TF Carte-18 %XiaomiPrix 1 391 UAHHuohou Moulin Ă©lectrique automatique Moulin Ă  poivre et Ă  sel LED LumiĂšre 5 Modes Peper Spice Grain Porcelaine Broyage Noyau Moulin Cuisine-60 %Prix 1 965 UAH-49 %Prix 1 827 UAHV88 4K Android Smart TV Box Rockchip 1G / 8G 4 USB 4K WiFi Full Loaded Quad Core Media PlayPrix 49 543 UAH-60 %Prix 1 144 UAHTV Stick VidĂ©o WiFi Affichage Dongle HD NumĂ©rique HDMI MĂ©dia VidĂ©o Streamer TV Dongle RĂ©cepteur Pour Chrom-50 %Prix 3 988 UAHPrix 17 322 UAH-60 %Prix 1 362 UAHKit de cĂąble de raccordement sans soudure professionnel DIY Guitar Pedal Board Cable Cord Wire Longueur personnalisĂ©e-25 %Prix 2 810 UAH1080P HD 2 Go / 16 Go Smart MXQ Pro + S905 Quad Core TV BOX 4K KODI XBMC EntiĂšrement charge-50 %Prix 6 892 UAHConvient Ă  Mercedes-Benzzz Vito Viano B200 Sprinter Vito Android Navigation Car Cross-border-55 %Prix 1 740 UAHV88 4K TV BOX Android Smart RK3229 Quad Core HD WiFi Media Player CHW-45 %Prix 2 563 UAHPrix 6 309 UAHProjecteur vidĂ©o portable Mini projecteur Full HD 1080P 200 Affichage Pris en charge Projecteur de film extĂ©rieur-44 %Prix 2 113 UAHMontrer plus ï»żAdd this video to my blog Regardez Destination Finale le petit groupe d'Ă©tudiants, le voyage Ă  Paris s'annonçait bien. Mais peu avant le dĂ©collage de leur avion, Alex a soudain une vision fulgurante l'appareil va exploser en vol. Parce qu'il va tenter d'alerter les passagers, il sera expulsĂ© de l'avion avec cinq de ses camarades et son professeur. Lorsque, quelques minutes plus tard, l'appareil explose, ils seront les seuls survivants... Pour Alex, ce don de voyance qui lui a sauvĂ© la vie est aussi une malĂ©diction. Comment expliquer ses visions ? D'ou lui vient ce fascinant pouvoir ? Posted on Thursday, 12 July 2012 at 212 AM Accueil > Acheter et vendre Ă  Laval/Rive Nord > RĂ©sultats pour horror 45,00 $ Blainville Il y a moins de 7 heures This is a NECA Toony Terrors Nightmare on Elm Street Freddy Krueger Figure Horror Mint in Box, brand new. Sold As It is on the pictures. Go check out all my other items available right now. 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